samedi 16 août 2008

ROQUEFORT : TERNES GALLONS POUR UNE TARDE D'ENNUI

Roquefort ne nous avait pas habitués à une telle déconvenue : nous avions encore en mémoire les triomphales tardes des années précédentes, et avec les novillos de GALLON, on s'attendait au pire. Mais le pire a été dépassé. Et les aficionados sont partis frustrés des pauvres débats auxquels ils ont assisté, et de la conduite des débats.
Deux tiers d'arènes, lorsque débute le paseillo. Après un énième hommage à Robert SOLDEVILLE, le résuscité de PARENTIS, BELDA reçoit son premier novillo negro, veleto, pour 5 véroniques. Petite pique trasera, vite levée, et on passe déjà aux palos. Mais les limites du cornu apparaissent très vite , le novillo est tardo, se défend, beugle; la faena sera laborieuse, la noblesse ne pouvant effacer l'extrême faiblesse, et le desplante final sera peu apprécié. Entière sur le côté, le salut ne s'imposait pas.
Pour son second opposant, negro playero astifino, la mansedumbre s'étale dans le ruedo: le novillo fuit les capes, tente un saut raté sur un burladero. Une pique trasera, comme dab, cambio, et banderilles sans charge. Faenita avec quelques jolis gestes, naturelles agréables, mise à mort laborieuse, épée ressortie après une entière hasardeuse. Trois autres essais, le toro se couche. Divisions.
Mario AGUILAR reçoit son numéro 85,lui aussi negro astifino, difficile à fixer, avec une corne droite inquiétante. Longue pique, avec sortie fermée, qui fatigue excessivement le novillo qui n'avait pas besoin de ce régime. Après un début prometteur où naturelles et derechazos alternent, la faena va à menos, la muleta est accrochée, un bajonazo, et quelques applaudissements d'un public avide de succès. Le 5 ème, n° 86, negro et bien armé comme ses frères, est applaudi pour sa superbe présentation. Il fait un petit galop, puis s'affale, tout seul. Une pique, toujours trasera, et il s'effondre à nouveau. Dès le second muletazo, il plante les cornes dans le sable, puis se couche par deux fois. Pitoyable. Quelques coups de torchon qui ne s'imposaient pas à un tel invalide, trois pinchazos, une entière. La messe est dite.
L'exemplaire qui échoit à Javier CORTES, beau et noir comme ses frères, fuit les capes, difficile à fixer. Mis en suerte à un mètre de la pique, carioca, sans que personne ne bronche, présidence ou alguazil. Bronca au piquero - ENFIN!-Après trois derechazos, le novillo trébuche. Puis se para après 5 naturelles. Reste de marbre pour un nouvel essai à droite. Nouvelle tentative du novillero à gauche sans se croiser, de profil et sur le passage, une demie épée sur le côté, se fait soulever avec le descabello. Silence.
Le numéro 82 ressemble comme un jumeau à ses prédecesseurs. Reçu par des véroniques bien dessinées, le public sort d'un trop long aburrimiento, et se prend à rêver. Mais la pique dans l'épaule le ramène à la réalité, les banderilles sont posées une à une. La faena commence par des derechazos laborieux, puis des naturelles aidées jusqu'au centre. Javier est touché au visage par un puntazo ou une banderille. Il se reprend, mais le bicho est déjà sans charge, éteint, comme le lot tout entier. Le novillero insiste, arrache 3 naturelles de rêve après une petite série droitière. Puis il est pris et piétiné avec l'acier, se relève péniblement et décoche un pinchazo, avant une nouvelle épée sur le côté. Série de descabellos, avant que le novillo se couche.
En résumé : tarde soporifique, de par l'extrême faiblesse du bétail. Quelques piqueros peu scrupuleux, personne pour faire respecter cet aspect FONDAMENTAL de la lidia, président aux abonnés absents, plus prompt pour faire jouer la musique qui ne s'impose pas que pour valoriser son rôle. Aux ordres des jeunes, sans réaction face à l'unique piquette mal appliquée ou carioca.
Si ROQUEFORT ne se ressaisit pas, le public aficionado fera bientôt faux bond, ce ne sont pas les nombreuses invitations des gradins et du callejon et la centaine de musicos qui rempliront les caisses, alors que les prix pour cette mansada nous paraissent excessifs, payer pour les invités et les absents, çà ne durera qu'un temps.
Pedrito