vendredi 31 juillet 2009

ORTHEZ: TRISTE TARDE MONTESINOSA !

J'ai omis de souligner les efforts pédagogiques des Orthéziens dans le domaine de la lidia, et notamment ce texte distribué dans les escaliers pour expliquer au public l'importance de sa mise en valeur : bravo! C'est tellement plus important que d'inviter à applaudir n'importe quoi, à réclamer la musique à tout bout de champ, et à agiter un mouchoir blanc pour récompenser les gestes les plus infâmes.
Si toutes les plazas et placitas de France et de Navarre, à commencer par les revisteros papiers et bloggers, pouvaient s'en inspirer, plutôt que de baver sur les courageux qui tentent de défendre et promouvoir une tauromachie authentique, hardiment autre que commerciale, ils couperaient définitivement l'herbe sous les pieds des adversaires de la corrida! Et le Mollécon pourrait enfin ainsi à écrire autre chose que des débiles copié-collés de trois lignes .....
Première déconvenue, première interrogation: qui est ce Pilarito, n° 76, qui ne figure pas sur le dépliant? Invalide, noble, certes, la faiblesse est vite devinée. Un picotazo, cambio ! Un comble, pour cette plaza qui nous avait mis l'eau santacoloma à le bouche. Nous aurons l'explication plus tard, -trop tard, hélas - Plusieurs chutes plus tard, apprès quelques passes profilées, 3/4 de lame mettront fin au supplice de ce pauvre torito et des aficionados dépités.
Le second, n° 90, Tejon, est un tonton qui fonce sur un peon tout en évitant le piquero. Après les deux rencontres avec le cheval, il est mené au centre par Cruz. Essai à droite, puis à gauche: Tejon coupe le terrain, plusieurs fois Cruz est désarmé, ainsi que son peon. Le danger est présent. Une demi épée règle le sort de se novillo qui aura donné beaucoup de fil à retordre au matador.
Buscador , n° 62, cinq ans bien tapés, ne semble pas s'intéresser à Raoul Velasco, ni à personne.
Après deux charges contre la cavalerie, il répond enfin aux sollicitations de la muleta du madrilène, qui accomplit une faena assez agréables, par derechazos, naturelles, redondos, série à droite terminée par un cambio de bonne facture. Nouvelle série de naturelles précédant une demie sur le côté, l'oreille me parait généreuse après une telle épée. Vuelta fleurie.
N° 4, Miñoto est un negro bragado bien armé, que le torero ne souhaite pas voir. Il continue à pousser à l'issue de la troisième rencontre, après les clarines, sans que ni Vicente ni l'alguazil n'interviennent avec la vigueur qui doit s'imposer. Faena décousue, muleta sur le passage, lidia bâclée : golletazo, puis pinchazo, puis épée tendue sur le côté et en arrière, 7 puntillas !! Circulez!
Dictador, n° 69, a cinq ans et demi, mais il manquera de jus, et sera mal lidié par Cruz, au bas de sa forme. La troisième rencontre au cheval ne donnera rien. Après un brindis au ciel, Cruz entame une faena qui ira a menos, après que le bicho ait semé la panique dans le ruedo. Le toro s'arrête dans la muleta, Cruz le fait passer, sans dominio, ni mandar, ni templar, il capitule et se permet même un desplante de mauvais aloi. D'un golletazo, il abat le toro qui se couche près du toril.
Cinq ans et demi également, c'est l'âge de Marqués, n° 98, très bien armé, beau, qui pousse aux planches malgré une vilaine pique trasera, puis depuis le centre, accourt et pousse à nouveau. Des hurlements à l'adresse du palco accompagnent le cambio. La faena sera sans relief, porfia habituelle, pourtant la noblesse de Marqués - sans rire !- permettait autre chose que ce toreo superficiel. Encore une entière dans le cou, et le toro se couche.
Rideau !
Corrida décevante, certes, public parfois aviné et agressif envers les aficionados plus exigents que les ignares qui applaudissent les pires attitudes, - vas-y, toi, puisque tu es si fort, me gueulait un voisin de tendido quand je protestais contre la vuelta de Ivan Vicente à son premier, mais qui faisais profil bas après la seconde prestation du même- et çà, les organisateurs n'en peuvent mais.
Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage ....
Ah oui ! Le miracle du jour: quand "Miñoto" poursuit le banderillero qui trébuche et s'affale devant les planches, le toro l'évite, et lui laisse la vie sauve. Et çà, çà valait bien plus pour une grâce que l'indulto crapuleux de desgarbado: et tant pis pour les présidents professionnels que çà choquera et leurs petits amis complices.

NOVILLADA MATINALE ORTHÉZIENNE: OTRA VEZ !!

ET POURTANT : ON Y CROYAIT !
Il y a des jours, comme çà, où on a misé tant d'espoirs, tant de rêves, que, jusqu'au soir, rien ne pourra arrêter la mala suerte qui s'est mise à l'oeuvre dès 11 heures, à l'heure du paseillo retardé de quelques minutes. Quelques minutes, je sais, çà n'est rien, mais c'est comme la montera qui retombe à l'envers, çà peut être un mauvais présage, surtout lorsqu'on s'apprête à découvrir dans la fièvre l'inédit, hors des sentiers battus de la soseria!
Eh bien ! Don Angel Nieves Garcia a du souci à se faire, après la présentation de ses novillos dans la placita Orthézienne. Mais il est vrai aussi, que si ces mêmes bêtes avaient appartenu à quelque éleveur voisin en vogue parmi le mundillito régional, les reseñas des brosseurs à reluire callejonnesques auraient été d' un ton autrement plus tolérant et compréhensif envers les organisateurs béarnais, ce qui prouve que Viard, président de l'OCT, est surtout un homme d'affaires, mais diantre pas l'aficionado qui devrait fédérer TOUS les aficionados.
Que retenir de cette indigeste matinée, où les novillos déçurent tellement, c'est peu de le dire, mais également les deux novilleros et leurs cuadrillas qui excellèrent notamment dans la ronde des enterreurs, sans que l'incontournable mais tout aussi inefficace alguazil n'intervienne jamais- on se demande s'il est même conscient de son rôle, et pourquoi il ne l'assure pas..- ?
Deux piquettes, puis une pique appuyée pour le premier opposant de J.C. Rey, mansote, toréé sin pena ni gloria de la voix et du pico: après une entière en arrière, un peon hurle auprès du public pour réclamer l'oreille pour son petit maître, qui entreprend ensuite une vuelta vivement protestée par une partie du public. Mais il parait que "l'autorisation" venait du callejon. Avec ces "nouvelles règles", comprenne qui pourra... A un spectateur qui proteste cette vuelta, le peon marqué d'un sparadrap sur le nez oppose un index vengeur sur sa tempe: mais que fait la police?
Le second novillo fuit la pique: les banderilles de Arenas sont posées en musique, certes, mais pour la lidia, ce sera le minimum syndical, malgré la noblesse de son opposant, le garçon est vite repéré, et abandonne son toro aux enterreurs après une tombée, 12 descabellos, et 6 puntillas.
Querencioso comme les précédents, sans embestida après deux piques, dont une fermée à toute sortie, sans jus, le novillo offrira à Rey quelques passes laborieusement arrachées. 1/3 d'épée, infâme ronde des enterreurs, et vuelta !!! Parfaitement imméritée !! Mais ce n'était qu'un début...
Le quatrième novillo recevra une "bonne" carioca, sans doute le piquero ne comprend-il pas le Français, puis une deuxième ration. Le toro sort avec sa corne doite éclatée contre le peto !! Bizarre ... Après le numéro banderillero destiné à faire oublier le reste, - les lacunes de celui que des spectateurs ignares s'évertuent à appeler "maestro"- le toro se couche dès le début de faena. Puis se relève et restera le maître jusqu'à la fin. Malgré quelques séries de naturelles, le novillo serre et se retourne, si bien que le novillero, sans d'autre ressource, aura recours aux passes de castigo, mais en reculant sans cesse. Le novillo se couche après un pinchazo !!
C'est Rey qui hérite du cinquième, après "délibération": choisir entre le mauvais et le moins pire, c'était pas facile. Après deux piques laborieuses, le novillo trébuche, puis nouvelle génuflexion après un essai à gauche. Rey recule, fait quelques passes sur le voyage, sans mener les débats. Entière dans le rincon.
C'est fini ! L'épreuve- çà en était une - nous a donné soif !
Pero que pena !

jeudi 16 juillet 2009

CÉRET 2009, FERIA TORISTA : VIVE CÉRET 2010 !!

COÏMBRA : LA RUDESSE DES PORTUGAIS.


En général très armés, les toros lusitanos furent tous applaudis dès leur déboulé dans le ruedo cérétan. Si le premier séchappa vite de la première rencontre avec le cheval, il poussa bien pour la seconde, et s'élança depuis le centre pour la troisième. Idem pour le second qui sortit quatre fois seul sous le fer, dernière embestida depuis le centre. Le troisième par contre, Brasao, parti du centre, poussa longuement lors de la première rencontre avec le fer, puis chargea avec bravoure une deuxième fois, bronca pour le piquero. Le quatrième renversa la cavalerie, poussa longuement sous la seconde ration de fer, puis sortit gueule fermée de la troisième rencontre partie du centre. Le sobrero - 5 ème -nous offrit trois charges appuyées, le sixième cornupède reçut une première pique dans l'épaule, puis une interminable deuxième ration, et chargea allègrement pour la troisième rencontre, le plus noble sans doute de ses frères.

Mention honorable pour l'ensemble du comportement des Coïmbra face au cheval, poder, bravoure indéniable générale, ils assurèrent à la course l'intérêt qui convient aux aficionados a los toros.

Parmi les hommes de plata, signalons le salut du banderillero de Frascuelo, la déroute pitoyable de la cuadrilla de Cruz, le salut de Juan Novillo ( Aranda) pour ses palos, celui de Pedro Muriel Romariz (Cruz), le salut enfin du banderillero de Aranda pour son second toro. Mis à part le désastre des auxiliaires de Cruz, le comportement scandaleux d'un peon de Aranda dans l'exercice de son travail, et la sempiternelle ronde des enterreurs, la plupart des banderilleros méritent une mention pour leur toreria.

Pour les hommes, nous retiendrons le courage du vieux guerrier Frascuelo face à ses deux opposants, -de belles naturelles qui ressortent de ses faenas- les limites de Fernando Cruz devant les siens, malgré de belles séquences sans rompre devant un adversaire avisé, les épées traseras, les naturelles hachées de Aranda saluées exclusivement par un peon au comportement détestable.

Mais que fait la police des callejons ? A quoi sert un alguazil que personne n'écoute ? Sans pouvoir ? Un palco sourd et aveugle ?

LES NOVILLOS DE FABRÉS,LOIN DEVANT LES ZALDUENDO ET AUTRES CABRAS!

A lire AV de TT, qui n'aime pas la CORRIDA DE TOROS, la feria de Céret ne fut pas un bon crû. Diantre! Le gourou verse des larmes de crocodile pour ses pauvres organisateurs cérétans: la fête porteuse de sens, le bouclier de Brennus, Collioure et Millas( ha! ha! ha!), toutes les flatteries et les "arguments" les plus saugrenus y passent pour faire oublier les coups de poignard régulièrement assénés par lui, - président de l'oct !!!!- dans le dos de l'aficion torista, la seule capable de faire reculer l'imbécilité abolitionniste. Ce sont en tout cas les arguments que j'ai déclamés à la blonde égérie du flac qui interpellait les passants pour faire partager son indignation de la corrida. Et qui m'avoua que c'est grâce à un certain Colmont qu'elle avait l'impression d'exister...

Ceci dit, et pour taire les menteurs et bonimenteurs, très bonne matinée, malgré 20 mn de retard au paseillo, et intérêt jamais démenti, avec les pensionnaires venus du campo charro. Hormis des signes évidents de mansedumbre habituels dans la plupart de ces ganados, les pupilles salmantins n'ont pas rendu la vie facile à leurs trois opposants. Armures et gabarits dans le type, un total de 17 rencontres avec le cheval, en général lamentables, ratées puis reprises, souvent sans trop pousser, sauf pour le second et le quatrième qui mirent les reins sans se faire prier.

Qu'était venu faire Mario Aguilar dans cette galère? Au terme de 4 pinchazos et 10 descabellos, son toro se couchait enfin, au terme d'une faenita ennuyeuse maladroitement brindée au public. Ce qui fit dire à mon voisin-F.......- qui avait hurlé avec humour "INDULTO" dix minutes auparavant: "J'avais raison, l'indulto nous aurait épargné, comme çà se passe pour certaines "vedettes", ce triste spectacle d'une mise à mort minable"! Plus noble, son second opposant pouvait offrir un pavillon au novillero,encore lui fallait il un peu plus de métier et de réussite, mais la débâcle à l'épée continuait...

Face à Tendero, c'est le novillo Granizo qui resta également le maître des opérations, dangereux malgré sa faiblesse. Une entière jusqu'aux doigts après de timides tentatives devant un toro qui se réservait... Son second opposant, noble, permit quelques gestes allurés, mais une épée tendue derrière l'épaule et plusieurs descabellos ratés privèrent le garçon de toute récompense. A noter le salut de son banderillero Oscar Castellanos, pour sa prestation allurée et très torera aux palos.

Pour J Cortès, la tâche n'était pas facile, car c'est surtout son opposant qui avançait. Avis après une entière au 5° essai. Verdeur indéniable du novillero. Pour son second opposant, un novillo toro splendide, après une épreuve de piques lamentable, le garçon torée sur le voyage, encouragé par les "biéénnn" de sa cuadrilla de arte. Le toro est bon, plein de qualités, l'épée, elle, toujours défectueuse, plusieurs descabellos après un avis seront nécessaires pour abattre un toro qui gardera jusqu'à la fin la bouche fermée.

Très intéressante tarde cérétane, malgré les carences habituelles des toreros, peu coutumiers de lidias de toros qui font plus que de tenir debout.

Merci l'ADAC, pour les 800 kms de plaisir que vous nous avez offerts !!!

MAIS OU SONT LES CUADRI D'ANTAN ?

Ailleurs, sur d'autres blogs, on a tout dit sur ces CELESTINO CUADRI dont nous gardions des souvenirs prestigieux. Je ne m'étendrai donc pas sur ce que d'autres développent avec plus de détails, sur ces toros trop vite décomposés, éteints dès le début de faena,sans charge, épées défectueuses, golletazos, sur le côté, aucune épée "dans la croix".

Dans cet aburrimiento programmé, juste souligner la longue et spectaculaire mort du troisième, arc bouté, cornes plantées dans le sable, l'image magnifique d'un fauve encastado, mais aussi les passes arrachées à des opposants sans jus, aplomados, le minimum syndical assuré par à la cape David Mora pour son second opposant, assassiné par deux fois à la pique, pose désastreuse, HONTEUSE, des banderilles par des garçons dépassés, au dessous de tout, pas de faena, 1/2 sur le côté, un pinchazo, autre demie, 10 descabellos, la bronca, et Mora quittant le ruedo en montrant au public par gestes significatifs qu'il s'en "tamponne".

Et puis, une fois n'est pas coutume, moi qui n'aime pas la musique "pléthorique", qui n'est souvent qu'un joujou pour "président" de corrida de toreros, et prétexte à amuser et distraire la galerie, j'ai apprécié, comme tout le public qui lui réserva une belle ovation, le long solo de "tible", sorte de trompette catalane, pour l'immortel paso-doble "En er mundo", solo magistralement interprété par David Gonzalez, de la peña officielle de Céret, juste avant que ne résonne la "Santa Espina". Un rayon de soleil dans une triste tarde. MAGNIFIQUE ! Et combien émouvant !

Merci à mon ami voisin de tendido, André DUMOULIN, pour ses infos, ses marques d'amitié, ses photos, et nos échanges d'aficionados en quête de vérité... Et "à l'an que vèn" !