dimanche 14 mars 2010

MON MODESTE BLOG EST EN DEUIL.

DE LOURDS NUAGES NOIRS RECOUVRENT LA MONTAGNE.
"C'est peu de dire que je t'aime", a-t-il chanté avec son timbre de voix chaleureux et unique. Nous sommes des millions à avoir entonné ses chants et ses poèmes. Qui n'a jamais repris ou fredonné , à la fin d'un repas de famille, d'amis, de camarades, cet immortel chef d'oeuvre de la chanson française:
"Pourtant, que la montagne est belle,
Comment peut-on s'imaginer,
En voyant un vol d'hirondelles,
Que l'automne vient d'arriver...."
Le printemps s'annonçait enfin, ce samedi 13 Mars, bourgeons gonflés de vie sous les gelées tardives: mais le ciel s'est brusquement assombri, à l'annonce d'une de ces nouvelles qu'on ne voudrait jamais entendre. Jean FERRAT nous a fait faux bond, l'ami, le frère, le camarade est mort sans prévenir. Il s'en est allé. Discrètement, comme il fut toujours. Loin des paillettes et des frasques mondaines. La France populaire a perdu un de ses plus prestigieux fils, la France des travailleurs qui a tant espéré mais qui aujourd'hui souvent, hélas, se résigne dans sa galère, éternellement trahie par les promesses des politiciens de droite ou de "gauche",la France des mines et des collines pleure son chanteur, son poète. Nous sommes tristes, je suis immensément triste, une boule dans la poitrine, une douleur sourde.....Un être cher s'en est allé, sa voix continue de se répandre sur les ondes ce dimanche, les hommages se multiplient, Drucker s'est fendu d'une émission spéciale, la télé chante, pendant que je pleure un demi siècle d'amitié, d'admiration, d'affection, et de reconnaissance envers un personnage qui a toute sa vie partagé, mais aussi exprimé avec un talent rare, nos espoirs, nos joies, notre tristesse, nos douleurs, à nous, le peuple de cette gauche communiste avide de justice et de liberté, nous qui fumes si sûrs de la justesse et de la vérité de nos combats et de nos idées, jusqu'à ce que le stalinisme brise le rêve immense dans lequel le monde entier, les peuples du travail et leurs alliés progressistes, manuels et intellectuels, avaient jeté tous leurs espoirs.
Le stalinisme brutal et sanguinaire que l'on mit trop de temps à dénoncer et à combattre, fit de millions de gens des écorchés, les victimes expiatoires sur l'autel de la politique, et c'est Jean FERRAT, ce "compagnon de route" des communistes, qui aida nos yeux à s'ouvrir, bien avant l'appareil d'un Parti trop longtemps inféodé au "grand frère" infaillible.
Pour cela il a chanté "LA JUNGLE ET LE ZOO". Car le stalinisme mort, le capitalisme inhumain triomphant, la société règle-t-elle pour cela ses contradictions? Qui arrêtera la fuite en avant de ce libéralisme dévastateur?
Aujourd'hui ce blog est en deuil.
Je suis en deuil. Mon âme et mon coeur saignent. Les innombrables chants d'amour, de lutte, de résistance de Jean FERRAT se bousculent en moi. Tous sont beaux, forts, inoubliables. Tous sont un cri, une déchirure. Difficile d'en retenir UN, parmi les centaines que je garde enfouis en moi. Pour nos amis espagnols, aficionados qui visitent ce blog, en leur honneur, je citerai celui-ci, "MARIA", chant d'amour de cette Espagne meurtrie et déchirée par la guerre civile. (Que Antoño MACHADO a, lui aussi, si bien célébrée en quelques mots: "Españolito que vienes al mundo, te guarda Dios, una de las dos Españas ha de hielarte el corazon".)
Maria avait deux enfants,
Deux garçons dont elle était fière
Et c'était bien la même chair,
Et c'était bien le même sang
Ils grandirent sur cette terre,
Près de la Méditerranée
Ils grandirent dans la lumière,
Entre le lys et l'oranger.
C'est presqu'au jour de leur vingt ans,
Qu'éclata la guerre civile
On vit l'Espagne rouge de sang,
Crier dans un monde immobile;
Les deux enfants de Maria,
N'étaient pas dans le même camp
N'étaient pas du même combat:
L'un était ROUGE, l'autre BLANC.
Qui des deux tira le premier
Le jour où les fusils parlèrent
Et lequel des deux s'est tué
Sur le corps tout chaud de son frère.
On ne sait pas: tout ce qu'on sait,
C'est qu'on les retrouba ensemble,
Le BLANC et le ROUGE mêlés
A même la pierre et la cendre.
Si vous lui parlez de la guerre
Si vous lui dites :"LIBERTÉ"
Elle vous montrera la pierre
Où ses enfants sont enterrés.
Maria avait deux enfants,
Deux garçons dont elle était fière
Et c'était bien la même chair
Et c'était bien le même sang!
Jean FERRAT es un cantador muy muy popular en Francia, su desaparicion mereceria observar un duelo nacional. Ha cantado el amor, la mujer, el mundo del trabajo, la revuelta de los oprimidos - paises, trabajadores, marinos del "Potemkine", Frederico Garcia Lorca....- la corrida, la naturaleza, muchos dominios donde se destacaba. Un cantador "hondo" del cante francés. Para mi, y millones de franceses de varios opiniones, fué un ejemplo. Su voz profunda acompañaba textos sensatos, llenos de realismo social y humano, y de poesia. Hé perdido un hermano por quièn tenia mucha admiracion cariñosa. Su obra mayor es "LA MONTAGNE", que conoce y canta Francia entera, pero sus canciones son centenas. Dentra de ellas : "MARIA", que habla de dos hermanos durante la guerra civil.
Mi pena es inmensa. Y su voz que oyemos hoy en radios y teles tiene un sonido amar. Me debia darle un pequeño homenaje, como lo merece.
Si no entendeis bien "MARIA", puedo traducirle.
Un saludo

6 commentaires:

el chulo a dit…

ami pedrito,

surtout pour moi un "type bien".

c'est déjà immense.

je partage ta tristesse.

Frédéric. a dit…

Très bel et très émouvant hommage à un immense artiste.
Amicalement.

Juan Antonio a dit…

Pedrito te acompaño en tu tristeza. Pero recuerda que solo se mueren los que se elvidan.
Un abrazo.

ludo a dit…

tristeza compartida, camarada pedrito.
je crois que la première fois où j'entendis le mot de "corrida" fut en écoutant avec ma mère "les belles étrangères...".
abrazo.

ludo

pedrito a dit…

Les belle étrangères,
Se jurent à jamais"
De chasser "CORDOBÈS"
De leurs rêves secrets....

Et dans les abattoirs
Où l'on traine les boeurs
La mort ne vaut guère mieux
Qu'aux arènes le soir....

Je suis devenu aficionado -sans le savoir, sans doute,- vers 6 ou 7 ans. Mais j'avoue que cette chanson m'a aidé à une époque à me déculpabiliser vis-à-vis des adversaires de la corrida.

Parce que, même de çà, comme de TOUT, il a superbement parlé avec sa poésie si mélodieuse. Comme des nomades.... Des guérilleros.... De Santiago de Cuba....
Allez, j'arrête, il y aurait tellement à dire, alors que Entraygues passe à la télé.....

pedrito a dit…

Muchas gracias a vds.
La muchedumbre -5000 personas - que invadio temprano su pueblo para saludarlo ultima vez lloraba cantando sus canciones.
Dicen que cuando muere el poeta nace una nueva estrella.
La estrella de Jean FERRAT no puede ser que eterno, igual a la pena de millones de personas que lloran un cercano muy muy amado.
Un saludo, un abrazo a los hermanos que me leen