lundi 25 juillet 2011

ORTHEZ MATINALE: DES VERAGUAS QUI MÉRITAIENT MIEUX.





























Matinée automnale.

Banderilles de VERUAGUA: aussi loin du balcon que de la coupe aux lèvres.

Plus haut: véroniques à genoux de ESCRIBANO. Au-dessous: le profil, dans tous ses états.


LES VERAGUAS de AURELIO HERNANDO

Il y a comme çà des jours où tout ne se présente pas au mieux; le temps maussade provoque malgré soi l’appréhension, favorise le doute, fait craindre la schkoumoune. Un petit os imprévu, un second, puis un autre, et la journée entière n’en finit plus ensuite d’égrener ses désagréments, au rythme soutenu de déceptions et désillusions.

Dimanche matin, à ORTHEZ, nous nous retrouvions pour voir des VERAGUAS, pour passer ensemble quelques bonnes heures d’aficion. Pourtant, une pluie fine tombe sur les gradins détrempés, premier bémol. Et il est 11 heures bien passées de 6 ou 7 minutes, et pendant ce temps-là, bien à l’abri sous leur gradas couvertes, des gens en retard, agglutinés autour du palco, à la tribune des invités – qui paye leurs places, si ce n’est NOUS, cochons de payants ?- n’en finissent pas de se congratuler, tout à leurs mondanités ridicules, tellement à côté de leurs pompes qu’ils s’imaginent sans doute qu’ils sont le clou du spectacle, ils se font attendre et regarder, et personne ne se préoccupe du retard du paseillo, et du respect dû au bon petit peuple aficionado contraint à une patience mal contenue. Vingt qui protestent, peut-être, mais 500 qui n’en pensent pas moins. Et râlent en silence, avant d'aller grossir les rangs des anciens aficionados.
Un tiers d’arènes, lorsque s’avance le paseillo, j’observe qu’une invitée retardataire tape en cadence avec une main, sur l’air de « Pan y Toros », sur ce qui semble un pupitre posé devant elle. On pourra compter sur elle et tous ses semblables m'a-tu-vu invités pour défendre la corrida. La pluie fine continue. Enfin, sortie du premier, un jabonero bien fait, que Christian ESCRIBANO reçoit à genoux, pour sept véroniques applaudies. Tout s’annonce pour le mieux. Hélas, c’est au tour des piqueros, et commence alors le numéro habituel des saloperies en tout genre, qui ne prendra fin que le soir, vers 20h30, avec le dernier Dolorès AGUIRRE.
Première vara trasera, abondamment pompée, deuxième charge en partant de plus loin, bien poussée. Mais aux bâtons, aucune charge, le novillo paye déjà cash le prix de la pique meurtrière imposée par le varilarguero aux ordres. Par la suite, faena standardisée, honteusement profilée, petit numéro de toreo de salon appris dans les écoles taurines, faire passer et repasser le toro avec le pico, muleta sur le museau de l’animal, inutile de se croiser, pour peser. Un quart d’épée, avis, et descabello à toro vif et debout. De la grande escroquerie que les ignares prennent pour du grand art et applaudissent, mouchoir blanc à l'appui.
Le second est un negro bien charpenté, haut sur ses pattes avant, qui cherche aussitôt la sortie de secours. Mansedumbre, quand tu nous tiens…. Pique de voyou dans l’épaule, reprise sans vergogne alors que le toro s’est collé au peto. Trois rencontres en tout, et le novillo arrive à la muleta avec la bouche fermée. Ils étaient mansos, mais costauds, les HERNANDOS. Raùl RIVERA est vite averti, son opposant semble susceptible sur la gauche. Immuable solution à éternel problème : toreo de profil, fade, stéréotypé, plagié sur les prétendues figuras, faenitas insipides se succèdent ainsi chaque novillada, sans que l’un des prétendants à l’alternative ne sorte des sentiers battus. Conclusion par une entière contraire dans le poumon. Vous avez dit toreria ?
Le troisième est un petit bijou, moucheté de blanc et noir, berceau large, astifino, il nous fait saliver trois secondes, même pas le temps d’applaudir, il sort du toril comme une flèche, traverse le ruedo au galop, et s’écroule raide mort au pied du burladero, il a dû frapper une arête avec le frontal. Putain de sort: on est passé à côté de quelque chose ....
S’accumulent un peu plus désillusions et déceptions Mais qui en pouvait?
Son remplaçant, negro bragado tout en pointes, est accueilli par les véroniques récortées d’ESCRIBANO. Charge bien le cheval, et reçoit deux piques potables, celles-là. Il paraît faible, ce qui ne l’empêche pas qu’il s’avise, le novillero est averti. Puis il se reprend, et semble aller à màs. Jusqu’à se révéler un toro d’embestida, probablement LE novillo de la matinée, dont ne saura pas profiter son opposant. Trop occupé à écouter les « biiiièèènnn » d’une cuadrilla médiocre, il ne verra pas – c’est toutefois mon avis – que son animal avait besoin d’embestir d’assez loin, il fallait juste se placer à 10 ou 12 mètres et citer, si possible en se croisant, ce que devait permettre le novillo, noble à souhait, pour être mis en valeur, être toréé de rêve, mais pas bonbon. Là aussi, au contraire d’une lidia personnelle, faenita profilée, des passes en gueulant, mais sans toréer de verdad, quart d’épée après trois pinchazos, avis, 6 descabellos.
Un toro de bandera gâché par un plagiaire et son équipe de peones incompétents. Mais qui pourrait sauver la corrida, devant tant de lacunes et de pratiques inavouables?
Le quatrième – le cinquième, prévu sur l’affiche, a remplacé le troisième, qui s’est tué – jabonero comme son frère sorti en premier, est lui aussi reçu et mis à mal par véroniques trop récortées. Il prend trois piques, sans trop pousser, puis arrive à la muleta bouche ouverte et gueulant comme un manso qu’il est. Avec RIVERA, devinez ce qu’il advint ensuite ? Sempiternelle faenita profilée, sur le passage, sans jamais se croiser. Qui s’éternise, alors que nous sommes trempés, déjà pas mal déçus de cette éprouvante matinée, par le temps, d’abord, et par les trop nombreuses carences des acteurs, comme çà a déjà été dit. Un pinchazo, deux avis, 1/3 d’épée, descabello. Prime de la meilleure pique attribuée à un piquero – peu importe lequel-, alors qu’autour de nous on la déclarait disierta. Idem pour le plus beau geste taurin, aucun novillero ne le méritait autant que le banderillero d’ESCRIBANO, qui, lui, s’exposa avec art et vaillance dans deux paires de bâtons plantés « au balcon », et pas à cornes passées, comme RIVERA, qui lui pourtant eut droit à la musique pour une mascarade de « violin ».
Là non plus, nous n’avons pas été en phase avec les décideurs.
Fin du premier acte .

4 commentaires:

Xavier KLEIN a dit…

On en reparlera à Parentis Pedrito.
On aura le temps...
Désolé. On a fait ce qu'on a pu. Très dépité par les piques cette année.
Abrazos

Anonyme a dit…

Los CRUZADOS de Aurelio muy en Domecq.

Anonyme a dit…

Cruzadas desde los 80 con domecq, gamero civico , Atanasio Fernandez y victoriano del rio .
¿A quien quieren engañar ?

Zanzibar a dit…

C'est sans doute un peu radical mais ne pourrait-on exiger des novilleros qu'ils cessent enfin les poses au violon, ou a minima ne nous les inflige pas de manière systématique? C'est regrettable d'en arriver là (d'autant que ceux à qui ça s'adresse ont au moins le mérite de prendre les banderilles) mais ça ne rime à rien de les laisser se fourvoyer alors qu'ils pourraient sortir très grandis d'un beau quiebro !