dimanche 20 mars 2011

LA GUERRE ET LA MORT PAR LA SOIF DU PÉTROLE

LYBIE : derrière l’« amour de la liberté », une soif de pétrole jusqu’à la guerre !

Ben Ali et Moubarak étaient des dictateurs féroces qui opprimaient leurs peuples et ça ne posait de problème à personne (bien au contraire !) à l’Élysée, à l’Union européenne, au FMI, à l’ONU ou à la Maison Blanche.
En ce moment même, les Saoudiens massacrent à tour de bras à Bahreïn un peuple qui veut vivre libre et souverain et ça ne pose toujours de problème à personne.

L’ancienne ministre des Affaires étrangères proposait le savoir-faire des forces françaises en matière de sécurité pour mater la révolution du peuple tunisien... Aujourd’hui le gouvernement se découvre une soudaine passion pour la liberté et le soutien aux révolutions ?

Hélas, c’est une sinistre blague !
Après avoir armé, soutenu, défendu, vanté, caressé, gavé le colonel Kadhafi, les Occidentaux ne voient plus le vieux dictateur comme le meilleur cheval pour piller les énormes ressources en hydrocarbures (pétrole, gaz) du pays. Kadhafi ne tient plus son pays : l’extraction d’hydrocarbures est malmenée par cette révolution longue et difficile. Qui veut le pétrole veut au plus vite la fin de la révolution, quelle qu’en soit l’issue. Le plus facile leur semble sans doute d’en finir avec Kadhafi. Comment expliquer autrement qu’il ait fallu attendre si longtemps pour que l’ONU prenne position ? La situation n’est devenue un problème qu’à partir du moment où l’économie pétrolière a paru bloquée durablement.

La justification apportée par le porte-parole du gouvernement François Baroin sonne comme une sorte d’aveu. Il a précisé sur RTL qu’il ne s’agissait pas d’occuper la Libye mais d’aider le mouvement de révolte à prendre le dessus sur les forces de Mouammar Kadhafi.

S’il tient tant à se justifier, c’est bien pour dissimuler les véritables intentions de cet aventurisme guerrier.

Après « la guerre préventive », voici venu le temps de la « guerre solidaire ».
On nous rejoue l’interminable et horrible chansonnette de l’impérialisme que connaissait déjà Anatole France : on croit mourir pour la liberté, on meurt pour les industriels. La chanson du capitalisme tout simplement qui, comme disait Jaurès, porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage. Les frappes ne sont jamais « chirurgicales » ni les dommages « collatéraux ». A la fin, c’est toujours le peuple qui meurt. Le peuple des innocents, car les politiciens qui décrètent les guerres ne les font JAMAIS!

Le choix guerrier de la France et ses alliés est le premier pas vers la logique du pire.

Où en sommes-nous de la paix et de la liberté, en Afghanistan, en Irak ? Quel prix devra-t-on payer pour cette guerre, où allons nous nous fourrer, pour quel résultat?
Alors que nous sommes surarmés et suréquipés, et que nous ne sommes même pas foutus de libérer nos deux journalistes emprisonnés depuis 15 mois ?