vendredi 19 août 2011

L'AFICION FRANCAISE VUE PAR UN AFICIONADO ESPAGNOL.

UN REGARD D’AFICIONADO ESPAGNOL SUR PARENTIS

C’est un texte, avec photos, paru sur le blog de Juan Antonio.
Il m’a paru intéressant de vous livrer ce regard, les sentiments exprimés, un résumé d’une la journée landaise que « El Chofre » a vécu et qu’il n’est pas près d’oublier.
Voici ce qu’il a écrit :



« Tandis que la fête cirque avait lieu à Bayonne, les aficionados avaient choisi PARENTIS
J’ai passé une telle journée, j’ai vécu tant d’émotions, mes chers amis,qu’il me sera difficile de tout vous conter.
Il est difficile d’expliquer aux amis espagnols ce qui se vit en France un jour de corrida, du moins dans certaines arènes …..A peine descendu de voiture, je rencontre des aficionados regardant les toros qui vont sortir une heure plus tard. Dont Serge VILLETORTE qui est en plein travail d’apartado et qui veille au moindre détail, pour que tout se passe le mieux possible.Un salut rapide, pour ne pas le déranger. Mais il me précise quand même que la novillada de MURTEIRA GRAVE, la veille, est sortie extraordinaire.
Puis je me dirige vers les guichets….Je rencontre Pedrito, aficionado qui court la France taurine et une partie de l’Espagne, partout où il y a des toros bravos. Éliminant sur son carnet de reseñas les endroits où les ces bêtes ont été remplacées par des agneaux domestiqués ou des toros toutous.
Abrazo amical à lui et son épouse. Pendant que nous prenons « una caña », de nombreux amis s’approchent, des aficionados de partout, il me présente à eux, tout le monde est heureux de se retrouver. Serge VILLETORTE m’invite au callejon, un honneur auquel je suis sensible, même si j’ai ma place sur les gradas, j’accepte.
La novillada commence, avec les novillos de Paco MADRAZO, de la caste, un peu faibles, mais je suis impressionné de les voir aller à la rencontre du cheval deux et trois fois, et de voir que le premier tiers est respecté au moins autant ou plus que le troisième. Ainsi que la pique bien administrée est applaudie, et comme le piquero se fait rappeler à l’ordre par le public s’il ne se présente pas face au toro, s’il carioque, ou ferme la sortie du toro, ou s’il ne reste pas à sa place. Inconcevable premier tiers s’il n’y a pas un minimum de charges vers le cheval. Si le novillo ne charge que deux fois, on entend un murmure de déception.
Les novilleros : beaucoup de bruit, mais peu d’effets. Beaucoup de vociférations depuis les callejons, et les burladeros, mais tous les jeunes furent incapables de lidier, encore moins de toréer. Il est clair que ces commissions d’aficionados peuvent choisir les élevages, mais ne prennent que les novilleros qui veulent bien les affronter: le néant absolu. Viande de subalternes. Cela fait peine de le dire, parce que les garçons arrivent avec l’illusion que c’est ici comme en Espagne – bétail facile- , et pour celui qui attend l’alternative, même avec un apoderado bien dans le circuit, pour vivre de ce métier, il ne sera pas à la hauteur, parce que son bagage est trop insuffisant.
Ce fut encore plus vrai dans l’après-midi, avec les excellents novillos de VALDELLAN, avec en plus le fait que la novillada fut plus brave et plus encastée. Quel luxe ! Un seul novillo démontrait plus de bravoure que tous les toros de BAYONNE. Queue relevée, poussant les chevaux, une, deux, trois, quelquefois à quatre reprises. Tous les novilleros, conseillés depuis les burladeros, n’avaient jamais vu un tel toro de leur vie, eux qui n’avaient connu que les charretons des écoles taurines d’Espagne.
Il est clair que lorsque tu expliques aux aficionados français qu’ils sont dans un autre monde ( que le monde espagnol ), qu’en Espagne, au lieu d’être payés, la plupart de la novilleria paye pour toréer, que dans les écoles, on leur apprend seulement la tricherie et le toreo de profil, ils ne s’attendent pas à ces commentaires, parce que chez eux, en France, c’est autre chose.
Car ce qui distingue et qui est important ne concerne pas seulement le ruedo. Des vrais aficionados parcourent des centaines de kilomètres alors que chez nous – en Espagne – ils ne vont même pas au village d’à côté. Des aficionados qui, la corrida finie, se retrouvent pour analyser et discuter, sur les toros et les actuants. Qui soulignent ce qu’ils ont jugé bon et ce qu’ils ont vu de mauvais. Des aficionados de verdad qui au lieu de se rendre dans la capitale de la « fiesta cirque », comme aujourd’hui BAYONNE, à 100 km de PARENTIS, sont venus ici. J’insiste : des grands aficionados qui parcourent cinq cent kilomètres, comme Estève et son père, (Los Quintana aficion ¡ que grandes!)(sic), et d’autres, seulement pour voir de la bravoure, parce que sans cela ils ne peuvent admettre le toreo. Grands aficionados qui se réunissent en totale harmonie, pour discuter, partager, en prenant une bière, il y a des moments où le temps manquait pour échanger avec les uns et les autres. Tous se respectent et tous partagent leurs connaissances, et quand l'un ne sait ou ne comprend pas bien, il interroge.
Ceci est une après midi de toros en France, oui, oui, je sais bien tout ne se passe pas partout comme ici, ni NÎMES, BAYONNE, et ailleurs, je sais que dans d’autres arènes les agneaux domestiqués sont tués, et ceci est le danger qui contamine la fiesta devenue la « fiesta-cirque ». Ce sera difficile, mais ici tous les tiers sont importants, la suerte de piques doit être appliquée selon les règles, mais ici on ne supporte pas les agneaux domestiqués. Je sais aussi qu’en France, quelques toreristes t’ordonnent de te taire, mais pas comme en Espagne : ici, ils sont la minorité".


Fin de citation.

Suit enfin une série de louanges destinée à Serge, à Xavier, et à nous tous, les amis qui l’ont approché tout au long de cette journée Parentissoise, détails sans intérêt pédagogique, l’unique but de cette entrada était de vous faire partager les sentiments de Juan Antonio, à la découverte de la feria de PARENTIS EN BORN.

Juan Antonio : un aficionado sous le charme de sa journée landaise.