dimanche 11 mars 2012

COQUILLAS DE CIFUENTES: NOUVEAU COUP DE PUNTILLA A LA FIESTA BRAVA.

LE DEUIL DE MARIANO CIFUENTES EST LE NOTRE.

Il y a plusieurs mois, j'avais décidé de faire un break dans la tenue de ce modeste blog. En cause, sur d'autres pages, la mesquinerie de l'un, l'intolérance - pour rester poli - d'un autre, des gens avec qui nous partagerions -théoriquement- certaines valeurs....Hélas, les photos, les mots, et les toros, çà n'est pas tout, il faut aussi parfois chez les autres, s'aligner sur des prétentions réactionnaires inadmissibles, se justifier devant des murs , même si on n'en a pas envie ni besoin. C'est pourquoi j'ai voulu réfléchir...Faire une pause....Me refaire un moral....C'est chose faite, je n'irai plus simplement sur certains blogs.
Et puis, il y a aussi cette saturation de l'info quotidienne qui se traduit par une insupportable désinformation, l'overdose, provoquée par le paraitre, la fourberie, le mensonge, les promesses, assénés par des menteurs et bonimenteurs professionnels, sans compter les "sondages" servis depuis des mois et des mois, par des medias formatés par le système, l'élection est une rude épreuve pour le citoyen, forcé de choisir depuis de longs mois, bien avant le scrutin, entre deux candidats préalablement avancés comme incontournables! Ne lui reste qu'à fermer la télé UMPS, s'il ne veut pas devenir fou.

Mais ce soir, ou plutôt depuis hier, où j'ai visité le blog de Mariano CIFUENTES, je suis en colère. Très en colère! Remonté contre les taurinos, les figuras et figuritas du G10, les empresas, les occupants à titre gracieux des callejons, revisteros et photographes, les applaudisseurs appointés, les présidents de pacotille, tous ceux qui  de près ou de loin, participent activement pour les uns ou assistent sans broncher pour les autres à la dégénérescence du toro de lidia. Ce jour est jour de deuil pour l'aficion, pour l'AFICION, parce que Mariano CIFUENTES, le ganadero d'Encina Hermosa, ce Monsieur qui se battait depuis 30 ans pour restaurer l'encaste COQUILLA, plutôt que de s'aligner sur la mafia des adeptes de l'encaste "domec-stiqué", ce ganadero des causes perdue vient de jeter l'éponge.

La mort dans l'âme, comme on peut l'imaginer, il s'est résolu à liquider la totalité de son élevage, soit 560 bêtes, qui partiront dès ce lundi aux abattoirs. Il avait d'abord envisager de réduire de mitié son cheptel, mais cela revenait selon lui à reculer pour mieux ou plus mal sauter.

Pour justifier sa décision, irrévocable, Don Mariano invoque pèle-mêle la sècheresse, le prix du pienso, de la paille, et de l'eau, le virus "Schmallenberg" (!) - je n'en avais jamais entendu parler, mais plusieurs foyers sont signalés partout en Europe, et donc en France- , mais sur ses taureaux qui ne se vendent pas et sur les raisons qui font que les encastes tels que le sien sont boudés et refusés par le mundillo, Mariano se montre plus discret.

Nous, aficionados, nous savons qu'il est un problème récurrent, autrement plus grave, plus pernicieux, que les motifs économiques et sanitaires invoqués par le ganadero: il s'agit en premier et surtout du diktat imposé par les figuritas aux éleveurs, pour qu'ils élèvent des animaux décastés devant lesquels ces figuritas pipolisées pourront danser sans trop de risques et couper beaucoup de trophées, également et TROP souvent indulter des bestioles sans autre jus que leur noble docilité devant la muleta, face à des publics gogotisés, définitivement habitués à prendre des vessies pour des lanternes, taurinos et leurs complices invités des callejons se chargeant de faire la promotion de cette "fiesta circo" qui enfonce chaque jour un peu plus dans ses lymbes la fiesta brava y integra.

Don Mariano est le dernier - pour le moment - de la longue liste des élevages victimes de la rigueur et de l'honnêteté de leurs propriétaires.

Comment ne pas se révolter devant tant d'efforts, tant de courage, d'humilité, d'opiniâtreté, anéantis par la pourriture d'un système vérolé, alors qu'ils devraient être enfin reconnus et récompensés pour avoir vraiment contribué au rayonnement et au sérieus de la CORRIDA? On imagine la douleur de Mariano CIFUENTES et des siens, de tous ceux qui l'ont épaulédepuis ces années,  face à ce fracaso injuste. Comme il l'écrit lui-même, se battre contre vents et marées depuis trente longues années pour seulement maintenir vivant l'encaste COQUILLA tout en essayant d'en vivre sans y parvenir, se trouver au contraire acculé à l'ultime et cruelle décision de faire abattre son troupeau, le laisse anéanti, dans la plus grande tristesse. Et comme nous le comprenons, et partageons son désarroi!

Nous, aficionados, frustrés par ce système vicieux et injuste, et conscients de ses limites, nous n'avons à lui opposer que notre colère, notre immense colère. OUI! j'ai les boules et la rogne et la hargne, contre ces taurinos qui font mine de s'offusquer, de se révolter, contre une situation dramatique pour quelques uns de leurs pairs, dont ils sont en fait directement et uniquement responsables, en se pliant aux exigences des adeptes du perritoro et de la "fiesta circo". Parce que leur pseudo compassion camoufle mal leur dangereuse cupidité, celle qui conduit à la condamnable corrida spectacle, sans que le prétendu "art" et le passage à la culture n'y changent quoi que ce soit. Quand aux gogos incapables de faire la différence entre la lidia complète imposée à un toro-toro, et un numero de porfia devant un  bovidé invalide, se décidera-t-on un jour à leur tendre un vrai papier taurin, avec leur billet d'entrée?

Señor MARIANO, te lo aseguramos: partimos tu dolor, tu duelo, porque eres un grande, un ganadero de valor, y tambièn porque un ganado de COQUILLAS que desaparece de esa manera, es una nueva puntilla a la fiesta brava, que nosotros, aficionados, como tù, amamos y defendremos.

Et soyons nombreux à visiter le blog de Mariano CIFUENTES pour lui manifester le soutien dont il doit avoir bien besoin.