jeudi 28 juin 2012

PIQÛRE DE RAPPEL: CÉRET, C'EST POUR BIENTÔT!

Pour plus de détails sur le programme complet de la feria, cliquez sur le site de l'ADAC: les photos des ESCOLAR entre autres valent le détour.

UNE ÉPREUVE DU BAC POUR CARICATURER CUBA

                CUBA CARICATURÉE LORS D'UNE ÉPREUVE DU BACCALAURÉAT ?

                         Ou:  QUAND UN SUJET DU BAC RELÈVE DE LA PROPAGANDE....
 .


Le sujet d’espagnol langue vivante 1, pour les candidats au baccalauréat des sections S et ES 2012, relève de la basse propagande et non de la pensée critique, du questionnement et de l’analyse ouverte, nécessaire... Les impétrants doivent étudier un torchon tellement anti-cubain qu’il en est ridicule pour qui connaît l’île, mais qui bourrera le crâne de ceux qui doivent prétendument y « réfléchir ». Peut-on réfléchir sur un tract du Front national ? Les réalités cubaines sont si complexes, si évolutives, qu’elles peuvent et doivent se prêter à approches plurielles, à confrontations fondées, contextualisées… 
Bienvenus le doute, la critique, la démarche rigoureuse, sourcée, bienvenue l’approche scientifique, en empathie ou hostile... 

Mais pas le torchon!

Les candidats auraient pu réfléchir sur des auteurs cubains critiques ou « révolutionnaires » talentueux, dont il restera la qualité de l’écriture et souvent du questionnement : Reynaldo ARENAS, par exemple, violent, mais grand écrivain, pamphlétaire mais con arte, sans parler du foisonnement passé et actuel de romanciers et poètes cubains de qualité. Les maîtres: Alejo CARPENTIER, Nicolas GUILLEN, CABRERA INFANTE, Lezama LIMA... et les générations d’aujourd’hui : Miguel BARNET, Leonardo PADURA, qui mériterait d’être nobélisé un jour, Anton ARRUFAT, Nancy MOREJON, Abilio ESTÉVEZ, Ena Lucia PORTELA Reinaldo MONTERO, Julio TRAVIESO, Alexis DIAZ PIMIENTA...

Aucun n’avait ou n’a le doigt sur la couture du pantalon.

Mais aller chercher un médiocre auteur espagnol, en visite touristique dans l’enfer dictatorial cubain, où le "Muchacho de Camagüey" (titre du texte), crèverait de faim et terminerait en prison, cela relève de la crapulerie intellectuelle, de la guerre idéologique, du cliché politicien usé, de la pensée unique. CUBA n’est ni le paradis socialiste, ni le goulag tropical. Mais son peuple, sa révolution, ses acquis, ses erreurs, ses manques, et son histoire de luttes pour l’indépendance, la dignité, la souveraineté, la justice sociale, méritent une vraie réflexion. 
Pas ce galimatias sassé et ressassé par la plupart des médias et, malheureusement, la plupart des intellectuels et enseignants français, aux ordres, parfois même sans s’en rendre compte. Ce n’est pas à CUBA mais en FRANCE qu'un peuple a rejeté par référendum un traité constitutionnel qu'on lui a finalement IMPOSÉ. 
Ce n’est pas à CUBA que la liberté médiatique relève de marchands d’armes, de canons, d’avions de combat, de milliardaires du bâtiment et des travaux publics... C’est l’ESPAGNE de l’auteur du torchon, Luisgé MARTIN, qui possède le seul parc thématique fasciste au monde, le VALLE DE LOS CAIDOS, où est enterré le dictateur FRANCO (domaine et mausolée franquistes entretenus aux frais des contribuables)
L’auteur ou les auteurs du choix de ce sujet poubelle devraient avoir le courage de nous expliquer ce qui a motivé un choix si caricatural, mensonger, dénigrant, si peu conforme à la réalité cubaine, si contraire à notre esprit de la Renaissance, des Lumières, des philosophes, de la Révolution française... de notre école laïque et républicaine. 
Oui au pluralisme, à l’approche critique, plurielle... Non à l’embrigadement, à la propagande libérale au sein du service public d’éducation nationale.

Par Jean ORTIZ, universitaire, "cubaniste" PAU

mardi 26 juin 2012

LES MONTEALTO DE ST SEVER: VIVA EL TORO!

                                          GANADO DE  MONTEALTO: ON EN REDEMANDE!

A la sortie des arènes, ce 24 juin, à ST SEVER, j'ai côtoyé sur quelques mètres deux jeunes spectateurs qui déclaraient s'être copieusement emmerdés. Je n'ai pas résisté au plaisir de leur dire que  personnellement, j'aimerais bien pouvoir m'emmerder de cette manière, devant de tels bestiaux, TOUS les dimanches. Eh oui, on en arrive à ce paradoxe, une ignominie, même: les spectateurs zocatisés sont tellement habitués aujourd'hui à se pâmer devant des chèvres montées sur roulettes, - des bovidés robotisés pour obéir au moindre frisson de la flanelle-,  qu'ils ne savent même plus goûter à la normalité, à l'essence même de la corrida, c'est-à-dire apprécier le trapio et la présence de vrais toros qui tiennent sur leurs pattes, qui ne s'agenouillent pas au  premier picotazo. Fussent-ils mansos, encastés ou pas, au moins donnent-t-ils du fil à retordre à des garçons de moins en moins confrontés à de vrais toros, au moins transmettent-ils à l'aficionado l'émotion devenue rare du combat, de la puissance d'un fauve contre la ruse et l'art du torero d'éviter de se faire cueillir. Et encore: ceux-ci étaient très nobles, non pas débiles, mais sans mauvaises intentions.
En effet, les toros du jour n'ont démontré ni genio, ni sentido: ils étaient dans l'ensemble nobles mais sans fadeur. Parfois distraits, difficiles à fixer au moment de la pique ou de l'estocade, mansos, la plupart,  grattant le sable avant de se décider à embestir, poursuivant parfois les banderilleros obligés de sauter dans le callejon pour ne pas se faire embrocher, ils ont suscité intérêt et suspense pour l'aficionado ravi, et fini par déborder des garçons peu habitués sans doute à se confronter à des novillos-toros, mais qui ont tout de même fait face, même avec leurs moyens limités. Mais à mon humble avis, le seul fait d'affronter par exemple le magnifique quinto bueno, de le toréer, de se jeter sur son impressionnant berceau frontal, et de l'estoquer, méritait autre chose, même après deux pinchazos, que les quelques palmas d'un public un peu froid, indifférent, dans doute plus mélomane qu'aficionado, puisqu'il n'oublia pas d'applaudir le répertoire de la peña "AL VIOLIN" de Mme DUPOUY.

Qu'importe: les MONTEALTO du jour, pour une plaza de la catégorie de ST SEVER qui s'honore d'avoir présenté un tel cartel, on en redemande, d'abord ici, et dans tous les ruedos. Mes amis et moi, unanimement, ces novillos nous ont ravis, nous ne nous sommes jamais ennuyés, au contraire, le lot dans son ensemble fut applaudi dès la sortie des chiqueros, parfois à l'arrastre, après d'honorables comportements au cours de la suerte de varas et plus tard dans la lidia, malgré le jeu de massacre habituel des piqueros. Solides, correctement armés, seuls deux d'entre eux parurent légèrement astillés, deux autres avec quelques doutes - fundas ? -  leur présence en piste fit que la course ne baissa jamais d'intérêt. Et si l'ennui s'installa parfois, en fin de faena, ce fut par la faute des novilleros qui s'éternisèrent dans leur final de faena standard, alors qu'il falllait estoquer sans trop attendre.

A signaler une nouvelle fois l'incorrection, l'impolitesse du palco, qui prit place à 18H03: ce comportement est habituel dans la plupart des arènes, GRUET qui présidait n'a pas failli à la tradition  bien ancrée chez les goujats m'as-tu-vu qui viennent là surtout pour se faire ainsi remarquer, plastronner, pour se faire prier, à chaque tarde, par des spectateurs dociles. Il faut dire que le guignol du jour nous a bien fait rire: il est resté debout, pendant tout le paseillo, balançant sa main d'un côté à l'autre, de gauche à droite, vers les têtes qui s'avançaient et se découvraient devant son "autorité", comme "un pape bénissant urbi é orbi depuis sa fenêtre  romaine de la place St Pierre un défilé de pèlerins se prosternant devant sa sainteté", dixit mon jeune voisin Vicente, qui fait preuve d'humour autant que de saine aficion.
Il serait quand même agréable et salutaire que puissent cesser un jour de telles mascarades, et que l'on installe enfin aux palcos de véritables aficionados: des gens sérieux, désireux de faire respecter les règles et l'éthique de la corrida, des personnes qui n'obéissent pas au doigt et à l'oeil des toreros, et qui évaluent rapidement la majorité des pétitionnaires qui agitent un mouchoir, - l'oreille attribuée à CERRO pour son premier novillo n'était pas majoritaire, ni méritée, - des gens qui respectent et fassent respecter l'épreuve de la pique - par ex. un toro de ce jour n'a PAS reçu UNE seule pique, et les clarines ont sonné, et la seule pique du troisième novillo a été interrompue par les clarines (!!!!), mais sur la pique, un chapitre n'y suffirait pas, tellement il y a à dire, à redire, et à faire-, et qu'enfin la musique cesse IMMÉDIATEMENT dès que le torero est désarmé, ce qui inviterait le public à s'interroger sur le pourquoi des choses, et inciterait les indécis et les profanes  à  reconnaître et exiger de la corrida ce respect de l'intégrité que réclament les aficionados. Etc....
Bref, des présidents qui ne soient pas là pour faire admirer LEUR nombril, qu'ils prennent pour le centre de tous les intérêts, sinon ils seraient plus discrets et plus respectueux de ceux qui attendent, d'abord des acteurs de la corrida, ensuite de ceux qui PAYENT pour la voir!
Petite demi arène, hélas, pour cette novillada sérieuse qui méritait beaucoup mieux. Souhaitons que les organisateurs, s'il n'est pas trop tard, continuent de creuser le même sillon de l'authentique aficion, celle du choix du toro avant tout, afin que le public revienne en grand nombre à la plaza de ST SEVER, qui le mérite, par son engagement et sa persévérence dans ses choix, avec également la belle journée des onze encastes que nous avions vécue le 11 Novembre dernier. 
SANDIN hérite d'un beau et bon novillo negro, qui pousse bien contre les planches pour le premier assaut qui en vaut bien deux, piquette symbolique ensuite. Début de faena hésitante du garçon, ce qui permet au novillo d'apprendre vite. SANDIN fait des passes sans se croiser, un toreo brouillon où l'animal a depuis longtemps pris le dessus, ce qui n'empêche pas le novillero d'accomplir un desplante tricheur, pour faire oublier sa domination par le MONTEALTO. Entière en arrière et tendue au deuxième essai, le manso encasté meurt en brave. Le quatrième sort comme un météore et cogne les planches. Il reçoit une sale ration de fer dans l'épaule, puis une seconde pique vite levée. Suivies de quelques quites brouillons, ratés, ce qui accentuera déjà, avec les innombrables capotazos,  les défauts à un animal qui n'en avait pourtant pas ou peu. Bouche fermée, il accompagne les banderilleros dans leurs sorties précipitées vers le callejon salvateur. Malgré une vuelta de campana, le torito charge la muleta en mettant bien la tête, sans dévier. SANDIN abuse du pico, torée arc-bouté, loin du noble animal. Avant qu'il n'ait tenté un seul geste de naturelle, la musique démarre- autre tare du palco- et le garçon continue son numéro de profil, sous les conseils de MILLAN,  puis se fait désarmer, et la musique continue, palco toujours nullissime. SANDIN  conclue sa médiocre prestation par un golletazo, après un nouveau desplante de fort mauvais goût.
Le premier novillo de Rafael CERRO fonce sur le cheval avec détermination: la pique casse net, le piquero se fait chahuter pendant quelques instants, le MONTEALTO veut en découdre. Las! Les clarines annoncent la fin du tercio, alors que le torito n'a même pas été piqué! Mais pourquoi nous infliger de tels incompétents? Ne cherchons pas pourquoi la corrida va à veau-l'eau.  La charge franche et rectiligne du novillo laisse entrevoir une faena agréable. Mais l'abus du pico et du profil ramènent à la triste réalité: nul torero ne se croise plus, ni charge la suerte, hormis quelque rare fois vite rangée au rang des souivenirs. Par contre, sur le passage, muleta maintes fois accrochée, puis toreo dans le berceau d'un animal noble, figé, entrainé dans des éternels redondos sans risque et sans émotion. Conclusion par une entière plate
Intermède MILLAN: Depuis la barrera, quelqu'un lance en allusion à CERRO et à son pico télescopique: "Il ne s'est même pas sali le traje". MILLAN se retourne et fusille l'impudent d'un:" Faites vos photos et TAISEZ VOUS"! Bizarre et scandaleux que ces gens-là, - et j'avais pourtant une grande admiration pour Richard, du temps de son courage-, perdent leur sang-froid au point d'oublier que s'ils sont là où ils sont, s'ils font le métier qu'ils aiment, le boulot qu'ils ont choisi, c'est grâce aux spectateurs qui payent, et par là même grâce à celui qu'il a osé invectiver avec mépris et surtout ingratitude.Tout çà n'est pas bon, critique déconseillée, voire opinion interdite. Paga y calla te. Et pour les plazas chaque année un peu plus désertées, quand vont-ils se poser des questions, et  remettre en question leur vision de la réalité?
Mais voici le quinto, veleto, astifino, berceau large, une estampe applaudie, il semble trainer une certaine faiblesse de pattes. Il quitte seul la deuxième piquette, mais pousse fort la troisième ration, bien trasera, et reprise par le voyou de turna. La suite est du même tonneau: il engouffre sa tête dans le leurre, avec noblesse, sans rechigner, charge et recharge pour de longs derechazos, alors que sur la gauche, l'engagement un peu crispé du novillero semble plus difficile, plus laborieux. Fin de faena comme la précédente, dans le berceau, terminée par une entière trasera, après deux pinchazos. Vuelta méritée, pour ma part une oreille n'aurait pas été usurpée.
C'était le baptême en piquée de L.M. CASTRILLON. Son premier MONTEALTO était petitement armé, gabarit un peu inférieur aux deux premiers sortis avant lui. Longue pique poussée, l'unique, interrompue par des clarines prématurément ordonnées, GRUET n'aimant sans doute pas l'épreuve de la bravoure. Séance suivante: panique ches les peones, poursuivis jusqu'aux planches. Équipe sans doute au diapason du novillero débutant. Par la suite, autant sur le côté droit que sur la main gauche, le novillo étale sa grande noblesse dans des charges franches, sans derrotes, sans dévier de sa soif de suivre le leurre, hélas souvent accroché. C'est sur la gauche que le bon torito semble mieux s'accorder avec le novillero. Une entière un peu miraculeuse sur le voyage.
Le dernier échappe au vert CASTRILLON et fuse sur le piquero: quatre fois la pique sera relevée et rechargée malgré la protestation des aficionados en colère. Deuxième vara bien poussée. Et le torito arrive à la faena avec les mêmes dispositions que ses frères: embestidas franches, noblesse idéale, juste ce qu'il faut pour un débutant, ce qui n'empêche pas les naturelles trop souvent accrochées, des passes plus saccadées que templées, mais le garçon se replace à distance pour donner de l'air à son toro. Et celui-ci continuera de charger avec alegria jusqu'à la fin de la faena, promenant et dominant un garçon plein d'envie mais au bagage par trop limité, usant et abusant du profil et du sampiternel toreo con pico, sans se croiser, sans trop s'engager. Un tiers d'épée sur le côté, descabello longuet, à toro vif. Rideau.



Repus, replets, rassasiés, en RETARD, et contents d'eux: des manières détestables de roi!











SANDIN face à son premier MONTEALTO
















Unique pique mais longue charge du premier novillo de CERRO






Banderillero  en recherche de nouveau style: à genoux croisés













No hay quinto malo, dit le dicton. Du trapio, noble, charges répétées, que des qualités pour celui-ci






CERRO attendant la mort de son premier novillo: une oreille
L.M. CASTRILLON: naturelle de profil


samedi 23 juin 2012

M6, DE LA VILLARDIÈRE: SALIR CUBA ET CASTRO

                 COMMUNIQUÉ OFFICIEL DE L'AMBASSADE  DE CUBA EN FRANCE
                                 sur un récent reportage de M6 publié le 19 Juin dernier

 L’Ambassade de Cuba en France, en tant que représentante légitime du gouvernement cubain, élu majoritairement selon la Constitution de notre pays, refuse le reportage « Cuba, fiesta, débrouille et interdits », du journaliste Bernard de La Villardière, diffusé dimanche, le 17 juin à l’émission « Enquête Exclusive » de M6. 
Nous regrettons qu’un matériel avec de nombreuses imprécisions sur notre histoire récente ait été transmis. Il manquait, à notre avis, des références importantes sur les causes des problèmes qui affectent aujourd’hui la vie quotidienne des Cubains. Il n’y avait pas un mot sur le blocus économique, commercial et financier auquel notre pays est soumis depuis un demi-siècle imposé par la plus grande puissance du monde. Pas de référence objective à propos de la mise à jour du modèle économique cubain en cours.
Quiconque voit le reportage  perçoit que nos manques découlent exclusivement de l’échec de notre projet. Cependant, grâce à lui, Cuba construit une œuvre sociale et culturelle d’un humanisme profond et de solidarité, dans des conditions d’une vraie guerre économique. Par ailleurs, des références négatives et irrespectueuses sur Fidel Castro et d’autres dirigeants ont été faites. Fidel, comme le peuple l’appelle, est le leader indiscutable de la Révolution cubaine, le dirigeant qui avec son exemple personnel a guidé l’un des processus révolutionnaires les plus radicaux et humanistes du 20ème siècle, à seulement 90 milles de son plus grand adversaire. Nous pensons que les journalistes et les médias qui prétendent être considérés sérieux et professionnels, doivent aller au cœur des problèmes, contraster les sources, faire des recherches. À moins qu’il n’existe que l’intention de montrer Cuba dans une décadence, sans avenir. Bref, le journaliste n’a mentionné que le côté imparfait de l’œuvre. Serait-t-il juste de montrer l’autre partie ? 
 Ce reportage, répond-t-il à la ligne éditoriale de M6 ou est-il une publicité payée par ceux qui ont toujours prétendu discréditer le processus révolutionnaire cubain ? Vraiment, nous ne pouvons pas faire la différence. Ce n’est pas la première fois que M. Bernard de La Villardière voyage à Cuba « caché », sans un visa de presse comme les lois souveraines de notre pays l’exigent. De manière contradictoire à ce qu’on mentionne, le journaliste a pu se promener par tout le territoire national sans « être arrêté ou surveillé ». De manière contradictoire à ce qu’on mentionne, les Cubains ont exprimé leurs avis avec totale liberté. 
Malheureusement les téléspectateurs de M-6 ont perçu une histoire incomplète de la réalité cubaine. De nombreuses personnes nous ont appelé, indignées de la distorsion montrée dans ce reportage, bien loin de ce que des dizaines de milliers de Français constatent chaque année dans leurs voyages, leurs parcours et ce qui est plus important, le contact direct avec la population cubaine, dont ils partagent des problèmes et des joies.

jeudi 21 juin 2012

LES PAGÈS MAILHAN MUTILÉS D'AIRE: HONTEUX!



MUTILÉS! Honteusement MUTILÉS! Des cornes sciées, coupées, sectionnées,  à l'aide d'outils manipulés par des malandrins à la solde de leurs patrons  sans aucun scrupule.  Ces toros étaient mutilés par des mains assassines,et l'organisateur n'a pas eu honte d'annoncer avant la corrida que deux d'entre eux s'étaient abimés au débarquement,  alors que les SIX présentaient des pitones éclatés,  les extrémités carrément en forme de pinceau. Déjà faibles et nobles, ces bestiaux méritaient que l'on respecte leur intégrité,  sans parler du respect dû au public,fût-il carrément festayre, amateur d'oreilles et de musique, et surtout aux aficionados, qui semble-t-il, de plus en plus déçus, désertent la plaza aturine. Un maigre public de spectateurs: est-ce cela qui la sauvera, et qui assurera l'avenir de la corrida, ici, et ailleurs?
C'est pourquoi ma reseña sera brève, et sans concession.
Le FUNDI s'en va. Certes, à chaque tarde nouvelle, le gentil public l'appelle à saluer. Certes.... Mais de voir el  FUNDI inviter chaque fois ses collègues à sortir du burladero pour partager les applaudissements du gentil public ne laisse en général  présager rien de bon. Tout cela relève de la mise en scène qui ne s'imposait pas. Mais qui conditionne immanquablement les spectateurs en quête d'art de la fiesta cirque, cet art qui tue la fiesta brava. Et la suite confirme toujours nos craintes. Ni ESCRIBANO ni le vert Équatorien ALBAN ne peuvent partager la despedida du premier, mais alors que le maigre conclave applaudit frénétiquement les "maestros" dans leurs beaux habits de lumière, l'enfumage par les cornes sciées passe comme une lettre à la poste, idem pour la faiblesse endémique des toros, que l'on admet depuis les tendidos sans se poser de question quand à l'éthique de la corrida,  la suite du même tonneau avec le toreo con el pico, puis le toreo de profil, puis les deux pas en arrière du pauvre ALBAN dépassé par un toro qui ne présentait pourtant pas de défaut majeur, puis les multiples et inopportuns muletazos, puis les piques traseras, puis le cheval du piquero qui ferme la sortie au toro qui se décompose, les banderilles à corne passée, les toreros, FUNDI et ESCRIBANO compris, plus préoccupés de composer la "figure" que de toréer en pesant sur le toro, en s' imposant, et non en faisant des passes multiples - pegar pases - pour donner l'illusion qu'ils dominent, alors qu'ils se font promener....Etc....etc....
Il n'y avait plus de place à 25 euros, prétendait l'affichette posée sur les taquillas, pourtant l'arène était aux deux tiers vide, et nous voilà encore pris pour des jambons, obligés de payés les places de ceux qui ne viennent pas ou ne viennent plus. Il faut respecter tout le monde, lit-on et entend-on par ci, par là. Certes! Mais le cochon de payant: qui le respecte, puisqu'on se fout ouvertement de lui, de son avis, et avant tout  de son porte-monnaie?
Dans le callejon, environ cent personnes, hormis les professionnels. Pourquoi ces privilégiés ne sont-ils pas astreints à une certaine réserve? Pourquoi s'autorisent-ils à applaudir bruyamment, à crier pour réclamer des récompenses? Et pourquoi aussi ne pas obliger les peons à plus de discrétion, plutôt que de les laisser bêler leurs "bièèènnn" destiner à entrainer les gogos à ovationner leurs maestros dépassés? L'éthique, c'est aussi cela! Mais pas seulement! C'est aussi des palcos compétents, et celui du jour, avec un certain Manolo GLORIA qui présidait, s'est particulièrement distingué par des décisions saugrenues, inappropriées,  notamment les deux mouchoirs blancs sortis simultanément pour la faenita de ESCRIBANO, la musique, pour des gesticulations, pour prendre des poses, des attitudes, et non pour une vraie lidia poderosa, les avis qui ont été totalement escamotés, quelques rares rappels à l'ordre n'ont même pas perturbé sa somnolence, le mouchoir bleu pour son premier PAGÈS MAILHAN qui reçut deux piques, assassines, certes, mais il était impossible de tester la bravoure du toro.... 
Rideau! Encore un qui se prend pour un maharajah, comme Sarko, ou mon maire... Et qui rendrait le plus grand service à la corrida en prenant sa retraite des palcos.
Plus tard, ESCRIBANO se dirige vers les tendidos ombre pour brinder son second toro: un homme se lève, reçoit le compliment d'usage, puis saisit la montera, salue, applaudit, se rassied. 
Qui est-ce? 
C'était l'éleveur!
Et là, mon sang ne fait qu'un tour: il y a dans le callejon nos éleveurs locaux, -ils sont chez eux partout-, personne ne s'en offusque- et il y a dans les gradins cet homme seul. Pourquoi? Et comment cet éleveur, comme n'importe lequel, peut-il supporter de voir sortir ses animaux mutilés, escagassés, ridiculement et douloureusement affaiblis par l'infâme traitement qu'ils viennent de subir, ces bêtes qu'il a élevées avec sérieux, avec amour, livrées la veille avec leur physique parfaitement intègre,et déboulant devant lui et devant le public avec des petites têtes amoindries? Ah! ESCRIBANO pouvait le complimenter, pour avoir laissé massacrer ses bêtes sans mot dire!
ET SANS QUE PERSONNE, HORMIS QUELQUES RARES AFICIONADOS, NE PIPE MOT!
Tellement insupportable, cette saloperie, tellement énorme, que ce qui s'est passé dans le ruedo, pendant plus de deux heures et demie, à part quelques rares gestes taurins, trop rares, ne valait pas une peseta, ni un douro, encore moins un kopeck, encore moins des trophées.
Le premier animal refusait de charger les banderilleros. Manso, il brâmait, il appelait sa mère, et ne quitta pas les planches: les invités du callejon étaient aux anges. Mort d'un golletazo infligé par PRADOS.
Le quatrième accomplit de nombreuses génuflexions: il fut déposé à deux mètres du piquero par FUNDI, qui, malgré la faiblesse et la boiterie du cornu, et le calvaire de la faena, reçut une oreillette en récompense de son travail d'infirmier, follement applaudie par le fundiste vicois.
Le second, peu armé, brouillon, a trébuché, s'est pris les jambes dans le matelas, avant de s'affaler. Pas de batacazo! Trois piques pompées, sans honte. Muleta sans cesse accrochée, l'animal restera le maître jusqu'au bout. ALBAN n'a ni le bagage, ni la technique de lidiador. Au cinquième, son second, deux pas en arrière à chaque embestida du bicho dans la cape. Deux piques,  toujours crapuleuses. On s'attend ensuite au pire. Mais le miracle aura lieu. Pas de cogida. L'animal est noble, très noble, ce qui a sauvé le bipède sans recours. Pas de transmission: mais des passes, nombreuses, ennuyeuses, jusqu'à une entière contraire.

ESCRIBANO sait " componer la figura", son numéro, cape repliée sous le bras gauche, marchant à pas lents autourdu toro, avant de citer, à 15 mètres, est parfaitement au point, et çà plait aux spectateurs, qui le font savoir. D'autant que son opposant est noble, il cogne les planches, il charge avec franchise, mais c'est lui qui impose au garçon sa domination. Là aussi, des passes, encore des passes, de dos, de profil, en rond, sans dominio, qui donnent au public l'impression que Manuel torée, alors qu'il ne cesse de reculer, la faenita s'éternise, comme l'avis qui ne vient pas. Jusqu'à l'épée, entière: le PAGÈS meurt debout. Mouchoir bleu, pour une pique et demie. Et deux oreilles! Une pluie de cadeaux, injustifiés! Comme sur Canal Sur, à MARBELLA PLAGE.  Palco minable.
Le plus beau geste du torero: une paire de bâtons au quiebro, très risquées, contre les planches. Voir photo. Chapeau! Mais les paires posées de poder a poder  à corne passée furent aussi fêtées que le quiebro!!
Le dernier, un manso, accueilli à genoux, hésite et gratte, puis s'engouffre bien dans la cape. Il se colle ensuite aux planches, pour n'en plus partir. Très noble, il permet à ESCRIBANO de nous servir son numéro habituel de clinquant, des deux mains, mais sans peser, et sans risque. Docile, il collabore parfaitement. Jusqu'à l'entière sur le côté, qui ressort, et la puntilla finale.

Lot assez homogène, robes noires, poids annoncés parfois bizarres, fantaisistes, toros mansos et nobles, sans paraître des machines à obéir.  Mais la mansedumbre, n'est-elle pas liée aussi au stress qu'ont dû subir ces animaux, pendant la séance de torture du coupage des cornes?

Si ressortent dans une arène des toros aussi mutilés, je ne réponds pas de ma reconversion d'aficionado!

Un petit tiers d'arène: et on continue dans la médiocrité et la tricherie, comme si de rien n'était....


De dos, impossible de se tromper: la planta torero de Vicente, "EL CHANO", dans le berceau: inimitable !!

Le quiebro royal de ESCRIBANO: torero!

Autre posture toujours élégante et engagée de Vicente, qui dut saluer, montera en main: enhorabuena, señor CHANO!

 
Quelques images de cet horrible défilé de toros honteusement mutilés, ce qui ne semble heurter les consciences de personne, parmi le monde de la corrida: ni toreros, bien sûr, qui en sont les instigateurs, ni palco, aujourd'hui médiocre, comme presque de coutume, ni taurinos, indifférents à la désertification des tendidos, puisqu'ils nous imposent ou couvrent sans piper mot les saloperies qui décaféinent la fiesta brava et cocufient le public, ni ce dernier, le "respectable", qui ne cherche même pas à être respecté. Au contraire, aveugle comme jamais, sans aficion, toujours prêt à encenser les pires forfaitures, à applaudir plus les postures empruntées des toreros dominés par leurs opposants que la lidia, dans toute son intégrité, de toros vifs, puissants, encastés, braves ou mansos, mais surtout non mutilés. Examinez à loisir les cornes en pinceaux, explosées, dès la sortie des chiqueros. Au micro, en début de course, on nous annonça sans rire que certains toros  - deux d'entre eux, au moins-, s'étaient blessés au débarquement. Alors que pas un sur les six ne présentait des armures correctes!


samedi 16 juin 2012

AMBIANCE! OU NIVELLEMENT PAR LE BAS DE L'AFICIÒN.

A voir cette photo, les responsables du désastre de la San Isidro vont encore faire croire aux spectateurs qu'ils parviennent encore à maintenir en sommeil, que les tendidos sont tombés aux mains des "talibans", ces énergumènes irresponsables, ces aficionados utopiques qui osent exiger une corrida intègre, ces militants pour une corrida propre qui ne se résignent pas à la disparition de la fiesta brava, au profit de la fiesta circo, ces "intégristes", autre épithète à leur encontre, et à la notre, en vogue dans la bouche des Viard et des viandards de ce monde lépreux, puisque nous sommes le cauchemar des affairistes qui se nourrissent et s'enrichissent de l'insouciante indifférence des gogos, ceux-là même qui ne viennent aux arènes que pour applaudir les pires saloperies. "HONTE"! "PRÉSIDENT, DEHORS!'", peut-on lire sur les banderoles des aficionados remontés contre un système qui conduit à sa perte la corrida spectacle, celle qui ne vaut et existe pour les mafieux et les imbéciles complices que pour le fric qu'elle génère.
Voici le sentiment de Rafael CABRERA, publié sur "TORO, TORERO, Y AFICIÒN", concernant le dernier cycle Isidril, la pire feria madrilène jamais vue, de l'avis de nombreux observateurs aficionados.
"Niveau exceptionnellement bas de l'aficion, dont sont responsables les différentes empresas qui se sont succédées,accompagnées depuis des décennies par des campagnes des organes de presse bien orchestrées dans le même but.
Autrefois, la critique spécialisée agissait toujours dans l'intérêt des aficionados, ces gens-là étaient eux-mêmes des aficionados formés sur le tas, sur les gradins, et ils exerçaient leur talent de critique, plus par aficion que d'un point de vue professionnel.
Cependant, ces dernières années, mis à part quelques rares exceptions qui honorent leurs auteurs, il apparait que la plus grande partie de l'industrie de la presse d'information ne se préoccupe essentiellement que des intérêts des professionnels, plus que de l'avis des aficionados, ni du prix élevé des entrées, peu ou pas à la portée de chacun, vu les difficultés à vivre. Les campagnes systématiques de critiques de cette presse  contre les aficionados qui exigent que soient respectés leurs droits, la présence des toros ( lire l'absence de vrais toros, note du bloggeur), le changement des animaux invalides, avec plus ou moins de bons choix, l'éthique non respectée du toreo et de tout ce qui touche à la corrida, tout cela a fini par porter ses fruits, au point que les aficionados sont de moins en moins nombreux et finissent par prêcher dans le désert."
Fin de citation.
Inutile de préciser combien nous partageons les craintes et les colères de l'auteur, lorsqu'il conclut son post par les mots figurant sous la photo, et comme nous saurions encourager, dans tous les cas flagrants de manquements à l'éthique, de tricheries et de magouilles, tous les aficionados, à  inviter les gogos de toutes les peñas "CHHHUUUTTT", à réfléchir aux lamentables - et condamnables - spectacles qu'ils continuent de cautionner alors que nous tentons simplement de déciller leurs mirettes en sommeil, de remuer pour un réveil salutaire leurs cerveaux en léthargie.
Et ne me dites pas que j'y vais trop fort: le temps presse, si çà n'est pas déjà trop tard, pour sauver l'essentiel.
AMBIANCE SUR LES TENDIDOS MADRILÈNES, UN JOUR DE CORRIDA COMME UN AUTRE.
CONCLUSION DE L'AUTEUR, SOUS SON BILLET: "AFICIONADOS, DÉFENDEZ-VOUS!"


mardi 12 juin 2012

IGNORANCE

J'ai découvert récemment le blog de RAFAËL CABRERA : "RECORTES Y GALLEOS": un autre aficionado,  madrilène, sans doute, qui n'a pas la langue dans la poche. 
Ce qu'il a retenu de la dernière San Isidro est sans appel, et recoupe la plupart des commentaires exprimés sur les blogs  des aficionados  "militants", ceux qui luttent pied à pied, avec les mots, sur les gradins, et avec les textes, sur la toile, contre la fin programmée de la fiesta brava, aux mains des seuls affairistes taurinos cupides et de leurs complices: ceux du G10, des ganaduros, de la presse inféodée et invitée aux agapes, des squatteurs des callejons, sourds et aveugles devant la dégénérescence de la corrida patiemment dénoncée par les plus conscients de ses défenseurs, qui se font justement insulter par les sbires du mundillo ou des organisateurs.
J'ai choisi quelques lignes de ce plaidoyer sans concession, pour les traduire le plus fidèlement possible dans l'esprit et la lettre, cet esprit que l'on retrouve sur la plupart des blogs de ceux qui aiment passionnément la corrida, non pas par intérêt, comme les infâmes CASAS et tous ses complices qui nous sucent, comme des tiques ou des sangsues, mais par seule aficion: et l'on se rend ainsi compte qu'ici en FRANCE, ou là-bas, en ESPAGNE, le mal qui ronge la fiesta brava est le même, c'est la triche qui est érigée en règle d'or, et pendant qu'on accuse les quelques dizaines d'activistes anti-corridas d'être responsables de son déclin, ce qui est une hérésie, un non-sens, un leurre, les mêmes continuent paisiblement leur trafic et leurs "trampas", et nous désignent ici et là-bas par nervis callejonnesques interposés à la vindicte des gogos qu'ils enfument et manipulent à souhait.
Pour un peu, ce sont les aficionados intègres, les "talibans", comme nous désignent crapuleusement VIARD et ses complices d'ici et de là-bas, qui serions coupables du déclin de la corrida.
Les ganaduros qui - entre autres crapuleux exploits- font couvrir par le semental, ses propres soeurs, sa mère, ses cousines, pour que les figuras puissent accomplir des ballets en rond de 100 muletazos sans trop de risque, avec ces chèvres doméquisées, ne seraient pas responsables de la disparition de la caste !

Art et culture! Attrape couillons! Le leurre agité par les profiteurs du système mafieux pour enfumer les gogos ignares et sauver ainsi le juteux et véreux fonds de commerce de la corrida truquée.

Voici donc le texte épuré de RAFAËL CABRERA, et son titre:   
                                                                     IGNORANCE.

"L’absence totale de jugement des spectateurs: c’est sans nul doute ce qui réjouit le plus les professionnels de la corrida. Que dis-je réjouit : jusqu'à la jubilation, satisfaction, allégresse, et la véritable délectation. Quand il a à faire à un public sans connaissance, l’empresa se frotte les mains de contentement,et les toreros « artistes » se préparent joyeux à  partager les lots à la tombola des trophées et des oreilles qui les attend. Tant pour toi, tant pour lui, tant pour l’autre....et les gogos peuvent ensuite rentrer chez eux avec la satisfaction d’avoir obtenu un brillant résultat en nombre d’ oreilles, ce qu' explique parfaitement son ignorance . Cette ignorance a été parfaitement orchestrée par la presse, qui, au lieu de montrer au public la différence entre le bien et le mal, entre le méritant et le vulgaire, a trouvé plus simple et plus commode de suivre l’opinion du plus grand nombre. Il est plus facile de cautionner les sentiments du plus grand nombre que d’approuver les minorités plus préoccupées d’intégrité, minorités mieux informées, plus exigeantes, parce que plus aficionadas. Malheureusement, comme dans tous les aspects quotidiens de la vie, les élites ont étudié les comportements et les jugements des gens. Ils ne diront jamais le fond de leur pensée,ils préfèrent caresser la masse des gens dans le sens du poil, mais ils sauront quand même dire ce qu’ils ont vu.

La presse, la télévision, en même temps qu’ils informaient le public le moins au fait des problèmes de la corrida, se sont plutôt attachés durant des dizaines d’années à humilier les aficionados, à les rabaisser comme on humilie des rabat-joie et des pisse vinaigre, à les insulter, et ils se sont plutôt placés à côté du camp de l’ignorance représentée par la majorité. Ils ont ainsi enseigné les publics occasionnels à s’opposer à toutes les critiques justifiées des voix aficionadas qui exigent éthique et authenticité de la corrida. Hier, depuis ma place, j’ai demandé à haute voix un contrôle d’alcoolémie pour ceux qui entrent dans l’arène, tellement, à chaque tarde, dès qu’un aficionado manifeste un jugement qu’il estime justifié, se déchaînent des criailleries insupportables contre lui. Ceci est une autre caractéristique de notre société, devenue habituelle: seule compte l’opinion uniformisée, la pensée globalisée, sous peine d’insultes et de de bâillonnement des voix différentes. On ne peut tolérer que quelqu’un exprime autre chose que le sentiment général, bien que cela concerne quelque chose de grave, l’individu est étouffé par la masse, bien qu’il ne cherche qu’à exprimer librement comme il en a le droit, et à montrer aux autres la raison de ce qui motive ses opinions. Les moqueries bruyantes, les rires stupides, les imbécilités ne couvriront pas la voix de l’aficionado, mais font que tout le monde se désintéresse de ce qui se passe dans le ruedo, le cours de la faena s'interrompt, ce qui dérange les autres spectateurs Ainsi, non seulement personne n’a fait taire l’aficionado, mais rien ou si peu ne semblait intéresser la masse de ce qui se déroulait dans le rond, public tout à sa bêtise, à bêler ses « olés » quand ils ne se justifiaient pas, continuant ses rires et ses insultes contre le spectateur critique. Exemple frappant du courage, du civisme, et de l’inculture taurine. Car pour cela, oui : à l’heure d’applaudir le clinquant et demander des oreilles, ils étaient unanimes. 

Pour ce qui concerne la corrida, et les toros, ce fut une véritable pitrerie. Celui de Nuñez del Cuvillo terminant dans une insupportable pantomime. Mais d’abord, pourquoi Madrid n’est pas capable de sortir un lot complet, alors qu’il est annoncé ? Et surtout ce qui sortait des chiqueros semblait plus digne d’une boîte de sardines que des arènes de Madrid. Le premier : anovillado, et le second, une génisse, une chèvre, le cinquième, autre novillo, sans trapio, et le sixième, absent de morillo ni trapio. Fantastique ! Combien de lots de quatre toros seulement, au point que finissent par diminuer les entrées. Et ils complètent avec des mansos, des animaux sans caste, sans présence ni classe, ceci pour faire plaisir aux piétons, pour leur éviter complications et désagréments. Et quand les bêtes repartaient dans les chiqueros, ils y allaient, dans l’indifférence générale. De la toréabilité, à la perte de caste : où cela s’arrêtera-t-il, s’il n’y a pas de changement. 

Depuis la Monumental de Villaconejos (littéralement: Madrid, "ville des lapins", note de Pedrito) 4 Nuñez del Cuvillo, mansos, mal présentés, sans jus, décastés, et 2 Victoriano del Rio, caractère inconstant, mansos, embestida allant a menos. Le public, fier du lieu qu’il occupait, se comporta comme on pouvait s’y attendre : avec une absence totale de jugement et de critères qu’on attend des connaisseurs, c’est ce qui réjouit les taurinos. L’ignorance des choses taurines va croissant parmi les publics, mais c’est logique. Dans notre société, où se perdent certaines valeurs, où on méprise les connaissances et ceux qui les expriment, où celui qui argumente est traité de pédant, où l’effort de comprendre et d’expliquer et celui qui s’y consacre sont qualifiés de stupides, où le triomphe usurpé et immédiat, le clinquant et les applaudissements complaisants sont le but recherché d’une bonne partie des gens, il faut admettre que la tauromachie ne peut se trouver à la marge de ces classes sociales Et chaque fois un peu plus nous sommes tristes de constater que les banalités, les gestes vulgaires, la tricherie sont applaudis et acclamés, alors que des gestes et attitudes taurins de valeur passent inaperçus au regard des publics ignorants. Et cette ignorance, jusqu’à l’idiotie, est promue, reconnue, entretenue, encouragée, par les gestionnaires de la tauromachie d’aujourd’hui, par la presse d’accompagnement, accommodante, docile, et corrompue, et par une partie des professionnels."

Blogue "RECORTES Y GALLEOS"

vendredi 1 juin 2012

LES ESCOLAR GIL DE L'ABURRIMIENTO.

Cela a commencé par les huées de quelques dizaines de "spectateurs" - c'est ainsi que le CTV appelle désormais ses "clients", effectivement, on s'aperçoit chaque année que les aficionados sont en voie d'extinction, des voix, justement - qui ont accompagné l'apparition du maire, lors de la remise des clefs du toril aux alguazils.
Le temps qu'ils finissent de brailler, les applaudissements ont ensuite remis les pendules à l'heure, en saluant par une longue ovation, le courage de l'édile vicois, la quasi totalité de l'arène debout. Fallait que ce soit dit, des aficionados ont depuis longtemps fait une croix sur VIC, pour de nombreuses raisons, dont celle de la porcherie ambiante et de l'insécurité qui l'accompagne. Mais rares sont ceux qui osent l'avouer: le lucre des commerces est respectable, mais aussi respectable est la tranquillité et la sécurité des citoyens qui ne retirent de ces démonstrations de beuverie collective que les emmerdes que l'on sait.

Et puis vint l'heure attendue des Escolar: première déconvenue, avec la sortie d'un sobrero, faible, déjà, qui chuta deux fois, fut mal mis en suerte, puis PRADOS l'entreprit sans se croiser, naturelles de profil, petits pas en arrière, des frioritures, mais sans domination, conclusion d'une demi épée ladeada et tendue. Son second était une véritable sardine, qui prit deux piquettes et arriva aux bâtonnets gueule ouverte. Muleta moultes fois accrochée, deux fois désarmé, avant deux pinchazos et une entière. On entendit même un "INDULTO!!" d'humour descendre des gradins, le ton de la pantomine était donné.

Le n°  35, de ROBLEÑO, est né en janvier 2007, c'est donc une merdasse de cinqueño, une autre sardine infumable, qui prendra deux piquettes sortant chaque fois seul. Quelques derechazos que ne supporte même pas le veau: il se couche, épuisé. Puis vient le numéro à la mode moderniste de toreo de profil, souvent accroché, à droite comme de naturelles, la prestation du torero tourne à l'ennui, sans transmission, sanqs émotion, ni relief. L'aburrimiento prend fin avec un magistral golletazo. Le second est un negro entrepelado, "la robe des Victorinos", souffle un voisin. La bestiole perritoro fait chanter les étriers, c'est dire que la poussée au cheval laisse plutôt à désirer. Deux piquettes pour lui aussi. Il s'avère très noble, sans genio, ni poder, ROBLEÑO en profite pour nous servir un numéro de circulaires parfaitement géométriques, à des années lumière de la vraie lidia en chargeant la suerte, le pico et le cite de la voix faisant office de dominio. Évidemment, danger: à force de jouer à découvert, le maestro s'expose et se fait avertir. L'aburrimiento devient  général, même chez les clients du CTV les moins exigeants. Pinchazo et entière concluante, le coquin s'adjuge la vuelta, les applaudisseurs peuvent enfin se lever et se dégourdir bras et jambes.

Et voici Serge AGUILAR, avec son negro entrepelado de presque 5 ans, lui aussi, mais juste de présentation, bien que plus charpenté que le reste du lot, carrément anovillado. Bonne mise en suerte, puis seconde, depuis le centre de la piste, pour un manso qui gratte et refuse les cites du varilarguero. Puis quitte seul, après une embestida timide. A droite, il refuse la muleta. AGUILAR se fait accrocher. A gauche, le bestiau parait encore moins fréquentable. Sa corne décrit des arabesques qui n'engagent pas le torero. Là aussi, la suite avec pico et profil, ce qui n'améliore pas les qualités déjà improbables de l'Escolar. Entière! Aussi détestable que la précédente, de Robleño. Même robe grise pour le sixième, qui freine dans la cape. AGUILAR est pris de plein fouet: émotion, la première de la tarde. Mais ce n'est pas celle qu'attendaient les aficionados. Le toro prend deux rations de fer, sans être mis en suerte. Puis fuse sur le réserve., et pousse encore pour une quatrième pique. Un peon désarmé, puis AGUILAR se fait promener, puis se fait cueillir une seconde fois, et effectue un autre vol plané au-dessus des cornes. Miracle: pas de bobo apparent. Suite logique: le toro n'a pas été du tout dominé, AGUILAR tente timidement trois pinchazos, puis puntille à toro vif au terme du septième essai.

Rideau!

Si ce que nous avons vu samedi s'était passé il y a seulement vingt ans, les broncas se seraient succédées: jusqu'à l'émeute! Aujourd'hui, les clients de VIC acceptent tout, comme dans n'importe quelle arène de plage. La faute aux responsables des clubs taurins, bien sûr, qui choisissent les élevages, mais aussi aux squatteurs des callejons qui interdisent PARTOUT aux aficionados de s'exprimer, qui les menacent même, qui orchestrent la claque et les trophées qui n'auraient aucune légitimité. Voir le dernier exemple en date, l'innommable CASAS, exigeant du palco une oreille pour son protégé, et injuriant les aficionados qui s'indignent de ses procédés de dictateurs. Sans compter les peons, autres butifarras, plus habiles à gueuler, cachés derrière leur cape étalée, pour faire pression sur les palcos, qu'à  lidier correctement, sans les multiples capotazos qui apprennent le latin aux toros avant de les décomposer plus vite.

VIC FEZENSAC 2012: SOBRE LA DIFUNTA GANADERIA "ESCOLAR GIL"

VERGÜENZA PERDIDA
PRIMERA COGIDA DE SERGIO AGUILAR
PARA MI UNA VUELTA NO MERECIDA
LOS AMIGOS CHARLANDO....
Y EL FUNDI ...PICANDO, A FUERA
SECUNDA GOGIDA DE ALBERTO


BONITA CARA, PERO POCA CASTA Y FUERZAS
EXTRAÑA POSTURA DE ROBLEÑO....



TENDIDA, LA ESPADA
AGUILAR SUDANDO MUCHA  AGUA
MALOS, LOS PIQUEROS, COMO CASI SIEMPRE

DE IRUN, DE VIELLA, DE BAZET, DE CANOES, DE LE MANS, DE MARCIAC, LOS BUENOS AFICIONADOS HABIAN ACUDIDO DEL NORTE AL SUR DEL PAIS, TAMBIÈN DE ESPAÑA, Y TODOS SALIERON ABURRIDOS Y DECEPCIONADOS.



VIC FEZENSAC 2012: LE REGARD D'ÉRIC


De retour de Vic, mais je n'ai pas eu le plaisir de t'y voir! Dommage, ce sera pour CERET!  Je te laisse quelques impressions personnelles, que tu pourras, si tu veux, mettre sur ton site dans la partie commentaire :

-Sur la fréquentation des arènes : à la baisse, peu surprenant dans la mesure où l'annulation d'une partie des fêtes, n'a pas permis de remplir quelques sièges supplémentaires. Cependant, cette tendance date de quelques années déjà, et il serait donc trop facile de tout mettre sur le dos du Maire! La crise et surtout me semble t-il de la lente dérive vers une tauromachie présentant de moins en moins d'intérêt explique sans doute mieux ce phénomène. Il serait tant que le CTV réagisse mais cela n'en prend visiblement pas le chemin....Si Vic continue sur cette voie, la désaffection ne fera que s'accentuer.

- Sur la pseudo novillada AOC TERROIR du samedi matin : autosatisfaction et congratulations générales...avant la course ! C'est dire! Quand un club taurin se targue de défendre les VALEURS et la FERIA DEL TORO, et qu'il n'est pas fichu d'organiser une novillada formelle digne de ce nom, il y a un quand même un gros HIC que j'ai du mal à avaler. Allez, le trésorier peut se réjouir. Pas l'aficionado !

- Sur la présentation des toros : plus que limite en général et même un lot et quelques toros indignes de ces arènes (Escolar Gil). Question : Qui décide du choix à Vic? On croit savoir. Quelques exemplaires interessants de La Cruz et Flor de Jara. Vuelta al ruedo pour le deuxième Flor de Jara injustifiéee selon moi!

-Sur la concours : Visiblement, plus grand monde ne joue plus le jeu. On est bien loin, du choix de toros sélectionnés pour représenter HAUT et FORT la devise. C'est le grand bazard, pas bon marché quand même pour l'aficionado, où on y fourgue un peu de tout et surtout beaucoup de rien. Donc, attitudes souvent bien décevantes à la pique, mais applaudies, car le public qui confond pousser, mettre la tête et les reins AVEC se défendre violemment. Mention pour le Fidel San Roman (le plus brave de la concours) mort debout pour la suite et le Moreno (le plus complet).

PS : L'histoire du San Roman (sobrero de Roquefort et ceret 2011) est symptomatique du fait que les toros ne sont plus choisis pour la concours. J'ai entendu de ci de là, quelques critiques acides parce que quelques "enragés" avaient ébruité l'affaire, preuves à l'appui. Mais, sur ce coup, ils n'ont fait qu'informer, sans plus. Le problème n'est pas que ce toro soit lidié. Libre au CTV de faire ce choix, encore faut-il assumer et informer l'aficionado notamment et surtout pour une concours.

-Quelques commentaires sur les piétons : Velasco complètement hors du coup et bouffé par la trouille. Ivan Garcia, perdu aussi à un degré moindre. Mais celà ne saurait justifier les insultes et le mépris vociférés par quelques abrutis bien plus indignes que ceux qu'ils sifflent . L'ennui, comme toujours, au bout de la route avec Bautista qui torée avec la joie, l'envie et le sitio du croquemort de mon village. Barrera, incroyablement courageux et vaillant qui mérite grande ovation, respect et reconnaissance pour son immense pundonor. Mais ne nous trompons pas, et ne nous laissons pas griser. Toréer, c'est savoir dominer et là ....  Lescarret, Josellilo, Moretino, dignes. Mora, de plus en plus éloigné de la vérité du toro, au sens propre comme au figuré.

Voilà, plutôt déçu comme souvent ces derniers temps à Vic et là encore un peu plus à cause de la présentation et du choix des cornus. Pour le CTV, les comptes seront dans le vert, tout a été fait pour, aucun doute là-dessus. Donc il y a fort à parier que celà ne changera pas beaucoup l'année prochaine. Pour la féria del toro, et la soit disant défense des valeurs, il ne suffit pas de s'autoproclamer et de chanter un pseudo-hymne régional. Il faut encourager le CTV à ne pas céder au modernisme ambiant.

Un abrazo

Eric