vendredi 1 juin 2012

LES ESCOLAR GIL DE L'ABURRIMIENTO.

Cela a commencé par les huées de quelques dizaines de "spectateurs" - c'est ainsi que le CTV appelle désormais ses "clients", effectivement, on s'aperçoit chaque année que les aficionados sont en voie d'extinction, des voix, justement - qui ont accompagné l'apparition du maire, lors de la remise des clefs du toril aux alguazils.
Le temps qu'ils finissent de brailler, les applaudissements ont ensuite remis les pendules à l'heure, en saluant par une longue ovation, le courage de l'édile vicois, la quasi totalité de l'arène debout. Fallait que ce soit dit, des aficionados ont depuis longtemps fait une croix sur VIC, pour de nombreuses raisons, dont celle de la porcherie ambiante et de l'insécurité qui l'accompagne. Mais rares sont ceux qui osent l'avouer: le lucre des commerces est respectable, mais aussi respectable est la tranquillité et la sécurité des citoyens qui ne retirent de ces démonstrations de beuverie collective que les emmerdes que l'on sait.

Et puis vint l'heure attendue des Escolar: première déconvenue, avec la sortie d'un sobrero, faible, déjà, qui chuta deux fois, fut mal mis en suerte, puis PRADOS l'entreprit sans se croiser, naturelles de profil, petits pas en arrière, des frioritures, mais sans domination, conclusion d'une demi épée ladeada et tendue. Son second était une véritable sardine, qui prit deux piquettes et arriva aux bâtonnets gueule ouverte. Muleta moultes fois accrochée, deux fois désarmé, avant deux pinchazos et une entière. On entendit même un "INDULTO!!" d'humour descendre des gradins, le ton de la pantomine était donné.

Le n°  35, de ROBLEÑO, est né en janvier 2007, c'est donc une merdasse de cinqueño, une autre sardine infumable, qui prendra deux piquettes sortant chaque fois seul. Quelques derechazos que ne supporte même pas le veau: il se couche, épuisé. Puis vient le numéro à la mode moderniste de toreo de profil, souvent accroché, à droite comme de naturelles, la prestation du torero tourne à l'ennui, sans transmission, sanqs émotion, ni relief. L'aburrimiento prend fin avec un magistral golletazo. Le second est un negro entrepelado, "la robe des Victorinos", souffle un voisin. La bestiole perritoro fait chanter les étriers, c'est dire que la poussée au cheval laisse plutôt à désirer. Deux piquettes pour lui aussi. Il s'avère très noble, sans genio, ni poder, ROBLEÑO en profite pour nous servir un numéro de circulaires parfaitement géométriques, à des années lumière de la vraie lidia en chargeant la suerte, le pico et le cite de la voix faisant office de dominio. Évidemment, danger: à force de jouer à découvert, le maestro s'expose et se fait avertir. L'aburrimiento devient  général, même chez les clients du CTV les moins exigeants. Pinchazo et entière concluante, le coquin s'adjuge la vuelta, les applaudisseurs peuvent enfin se lever et se dégourdir bras et jambes.

Et voici Serge AGUILAR, avec son negro entrepelado de presque 5 ans, lui aussi, mais juste de présentation, bien que plus charpenté que le reste du lot, carrément anovillado. Bonne mise en suerte, puis seconde, depuis le centre de la piste, pour un manso qui gratte et refuse les cites du varilarguero. Puis quitte seul, après une embestida timide. A droite, il refuse la muleta. AGUILAR se fait accrocher. A gauche, le bestiau parait encore moins fréquentable. Sa corne décrit des arabesques qui n'engagent pas le torero. Là aussi, la suite avec pico et profil, ce qui n'améliore pas les qualités déjà improbables de l'Escolar. Entière! Aussi détestable que la précédente, de Robleño. Même robe grise pour le sixième, qui freine dans la cape. AGUILAR est pris de plein fouet: émotion, la première de la tarde. Mais ce n'est pas celle qu'attendaient les aficionados. Le toro prend deux rations de fer, sans être mis en suerte. Puis fuse sur le réserve., et pousse encore pour une quatrième pique. Un peon désarmé, puis AGUILAR se fait promener, puis se fait cueillir une seconde fois, et effectue un autre vol plané au-dessus des cornes. Miracle: pas de bobo apparent. Suite logique: le toro n'a pas été du tout dominé, AGUILAR tente timidement trois pinchazos, puis puntille à toro vif au terme du septième essai.

Rideau!

Si ce que nous avons vu samedi s'était passé il y a seulement vingt ans, les broncas se seraient succédées: jusqu'à l'émeute! Aujourd'hui, les clients de VIC acceptent tout, comme dans n'importe quelle arène de plage. La faute aux responsables des clubs taurins, bien sûr, qui choisissent les élevages, mais aussi aux squatteurs des callejons qui interdisent PARTOUT aux aficionados de s'exprimer, qui les menacent même, qui orchestrent la claque et les trophées qui n'auraient aucune légitimité. Voir le dernier exemple en date, l'innommable CASAS, exigeant du palco une oreille pour son protégé, et injuriant les aficionados qui s'indignent de ses procédés de dictateurs. Sans compter les peons, autres butifarras, plus habiles à gueuler, cachés derrière leur cape étalée, pour faire pression sur les palcos, qu'à  lidier correctement, sans les multiples capotazos qui apprennent le latin aux toros avant de les décomposer plus vite.

14 commentaires:

velonero a dit…

Pedrito (et Eric), certes deux toros d'Escolar Gil étaient bien maigrelets et n'auraient jamais dû être embarqués, mais je crois qu' on ne peut exiger d'une feria basée sur le sang santa coloma et saltillo comme celle de cette année d'avoir une présentation aussi impressionnante qu'avec d'autres sangs.
Sinon on laisse les toros au campo et dans quelques années ce seront autantd'élevages et d'encastes qui auront disparus.

Anonyme a dit…

Cette feria de VIC me laisse le goût de plus en plus amer d'une arène pueblerina.
Quelle misère: son niveau est tombé bien bas, on voit qu'il n'y a plus LE capitaine à la barre du bateau vicois, qui est en train de sombrer corps et âme.
S.O.S.! Jacques: reviens! ET avec toi les taureaux qui ont fait la légende de VIC
Saludos a todos

JIPITO

Anonyme a dit…

Oui, velenero, on est bien d'accord sur la taille et le volume des petits gris. Mais tout de même, présenter de telles sardines à Vic, arène dite de référence?! Typiquement, les Albaserrada sont quand même des toros musclés et de grand trapio. On en était bien loin. Et ils sortent généralement très bien présentés ailleurs (Ceret par exemple). Alors pourquoi pas à Vic, cette année? ça sentait sacrément l'arnaque ! Il est vrai qu'il y a beaucoup de lots programmés cette année, et comme la camade est courte... Mais si Vic s'est fait refilé ce lot plutôt qu'une autre plaza, on peut se demander alors comment et pourquoi.
Amicalement
Eric

PS Et merci pour ton blog !(où tu écris "Le retour attendu de l'élevage de José ESCOLAR GIL a été une déception en raison du manque de trapío du lot avec en particulier deux toros anovillados qui furent fortement protestés".

velonero a dit…

Ce que l 'on peut penser c'est qu'il s'agit d'une affaire de gros sous. Vic, cette année, a monté une feria barata; pour avoir de beaux Escolar il fallait sans doute débourser plus.

Saludos

pedrito a dit…

Il y a très longtemps que VIC est devenu un club aux moyens financiers importants, aux dires de certains Vicois eux-mêmes, et j'ai pour ma part participé à sa croissance pendant une vingtaine d'années, depuis les années 80. Maintenant qu'ils sont bien assis, ils paraissent plus préoccupés de gérer leur trésor de guerre que d'entretenir la flamme de l'aficion.
Mais il ne faut surtout pas leur dire sous peine de crime de lèse majesté gasconne. Les grandes gueules non agrémentées sont donc priées de s'abstenir. Comme je n'en fais pas partie....
Merci à tous de vos visites, de vos avis, et de vos échanges: Velonero, Jipito, Éric, Strummer, et tous les autres....

el Chulo a dit…

peut être peut t'on aussi admettre que la corrida n'est pas une science exacte, de plus le type des escolar n'est pas forcément grand.je ne comprends pas qu'on cherche à reproduire les tares du monoencaste: régularité de comportement etc. Ainsi Escolar, Pahla ou Cuadri, c'est forcément bon, c'est écrit sur l'étiquette. Au sujet des Cuadri il faut lire l'interview de Cuadri disant que cette corrida de madrid ne méritait pas la vuelta.
il faut aussi admettre que la caste, si on ne cherche pas à l'éliminer au profit de la "toréabilité" peut poser des difficultés à tous les toreros. et c''est là qu'on aimerait voir des lidias.
le 7 actuel de la ventas est une authentique honte.

pedrito a dit…

C'est vrai que la corrida et tout ce qui touche aux "cosas de toros" n'est évidemment pas une science exacte, même si le monoencaste a tendance à "afeiter", à édulcorer, jusqu'à leur disparition programmée, toutes les aspérités des encastes variés, qui, eux, obligeaient les toreros à appliquer une aussi grande variété des lidias qui devaient s'adapter à mille sortes de comportements, selon les élevages.
Et aujourd'hui, il y a beaucoup plus d'éleveurs exclusivement préoccupés de vendre leurs camadas plutôt que de s'inquiéter du sort de la corrida moderne aux mains des empresas et de leurs figuritas protégées. Les seuls qui résistent à la folie mercantile avec un courage et une honnêteté légendaires sont conduits l'un après l'autre au sabordage:et nous pensons tous à l'un des derniers en date, Mariano CIFUENTES, mais pas seulement...., obligé de sacrifier une vie de travail, de sélection rigoureuse, de peines plus que de joies, pour n'avoir pas accepté de céder à la folie ambiante.
Mais que veux-tu dire, Chulo, ou pour dire différemment: pourquoi dis-tu que le 7 est une authentique honte? Moi qui en fais depuis toujours une référence..... sans avoir jamais mis les pieds à MADRID, bien sûr.

el Chulo a dit…

tu veux parler du 7 d'avant? même avec ses excès mortifères d'imposer des bêtes de plus en plus lourdes. ceci dit si on regarde le videos des années 80, avant la débacle, les toros étaient dans le type et assez normaux, 500 550.
les mêmes qui ont tué l'esprit vidal, disent des conneries sur les encastes, la caste et les élevages, et moi,je commence aussi à être agacé par les toristes pur sucre, qui ne jurent que par des élevages qui par définition doivent être difficiles.
cuadri lui même a dit que sa corrida ne valait pas une vuelta alors que tout le monde l'a encesnsée.
le 7 actuel est plus soucieux de visites au campo et de reconnaissance, et de politique pepesienne, autour de la communidad de madame Aguirre qui a validé le SCANDALEUX appel d'offres de las Ventas, où notre casas a picoré sa pitance.
beurkkkkkkkkkk asquerosos!

Anonyme a dit…

Chulo, pourquoi ce déchainement qui n'a, qui plus est, aucun rapport avec la discussion d'origine?! Nous n'avons rien demandé de tout çelà!. Nous voulons justement, et comme toi, des toros dans le type et normaux en poids (Et comme je l'ai écrit, plus haut, on est bien d'accord sur la taille des escolar). Mais au moins deux des exemplaires de Vic 2012 ne correspondaient pas à ce que l'on peut attendre. C'est tout. Bon maintenant, on va pas se facher pour une histoire de.... sardines!
eric

el Chulo a dit…

ce serait dommage de se facher pour ça, d'autant que je parlais du nouveau 7 et de ses "toristas". pour le reste la notion de torista et de torerista m'a toujours paru assez artificielle sur le fond z
avec pour conséquence deux corridas antagonistes, un peu comme opera et operette.

pedrito a dit…

Perso, je ne connais ni le tendido 7 "d'avant" ( quoi?) ni celui "d'après"
Je ne savais même pas qu'il y avait une évolution, ni à fortiori ce qu'elle peut signifier. Le 7 est pour moi une légende, comme un peu l'était feu l'anda. Ce que je crois fermement, au moins, c'est que les spectateurs avides de faenas à cent passes profilées ou circulaires et d'indultos de perri-toros se font enfumer par le système mafieux en place, pendant que des aficionados a los toros tirent depuis désespérément la sonnette d'alarme, avec parfois des sentiments ou des appréciations qui peuvent les opposer, mais au moins ils luttent contre cette fin peu glorieuse de la fiesta brava dont ils craignent l'irréversibilité.
Mais il ne peut y avoir par contre pour moi DEUX corridas antagonistes: il y a la corrida intègre, de plus en plus rare, et il y a la fiesta cirque, aux mains des marchands, ceux qui trucident la fiesta brava, au nom du seul commerce

el Chulo a dit…

velonero en parle dans son dernier post!

pedrito a dit…

Les leçons du "Tendido 7" !
Auteur: "Paquito II"
Date: 03-06-12 16:31

Surprenants commentaires sur le site "Terres Taurines" des trois corridas dures de cette fin de San Isidro...
Pour la corrida d'hier il est reproché au "Tendido 7" d'avoir dérouté Fandiño ! Il fallait oser Messieurs Marcillac et Viard quand on ne comprend pas vraiment ce que l'on voit ou plutôt que l'on veut par quelques méandres arriver à ce que l'on veut prôner.
Il aurait été scandaleux que Fandiño coupe la moindre oreille à l'un de ses Adolfo, toréant fuera de cacho et cassé en deux quand son toro passait ou était passé, ajoutant à l'affreux au truqueur muletazo. Toréer Messieurs ce n'est pas uniquement se servir sur une corne ou une qualité aussi extraordinaire soit-elle. Baser sa faena certes oui, mais toréer c'est aussi et avant tout gommer si possible les défauts de son adversaire ou si possible améliorer une corne difficile et non pas criminelle, ou tout du moins essayer. C'est cela toréer, ce n'est pas uniquement profiter d'une bonne corne bien prudemment dans du tape-à-l'oeil. Le grand "Tendido 7" a rappelé à Fandiño qu'ici on ne court pas après les oreilles et surtout que l'on n'en galvaude pas la valeur. Le grand "Tendido 7" a horreur qu'un excellent toro n'offre ses oreilles à un teneur d'estaquillador. Ici on doit aller la chercher en mouillant un peu sa chemise et surtout pas en tirant des lignes. On s'engage également dans les estocades, on ne joue pas à la loterie sur une charge opportune.
Fandiño et l'Arlésien nous ont montré que quand on ne passe pas la corne on ne rentre pas.
On s'étonne que le glaçon d'Arles n'ait pas coupé, quand on regarde les qualités du toro et que l'on voit ce que lui a servi le glaçon de Camargue, on ne s'étonne pas, on est même soulagé que tant de truquage et de nullité n'aient pas passé la rampe. Merci le "Tendido 7"... et une belle partie de la plaza pour l'honneur de l'aficionado.
Avec de telles analyses il n'est pas du tout étonnant de trouver chez les chroniqeurs du modernisme anti-corrida de la déception chez les Escolar et chez les Cuadri.
Ceci expliquant cela, on notera que Castella est le triomphateur d'une feria de San Isidro catastrophique de par les coletudos, et que son triomphe n'est obtenu que sur un coup de corne idiot uniquement par la faute de débutant du Biterrois qui cita un toro de quinze mètres, plein vent, sans être croisé, et qu'il ne doit d'être encore là parce que son adversaire n'était pas un "méchant".
Nous sommes d'accord sur la pauvreté de cette San Isidro, mais je parlerais plus de pauvreté technique et d'absence de lidia, que de la faute des cornus. Il y a beaucoup de bandeaux de pirates chez nos chroniqueurs... c'est d'actualité !

Cette tirade signée Paquito II sur le blog de la fstf où je n'ai plus accès ( allez savoir pourquoi?) apporte quelques éléments supplémentaires fort intéressants au sujet abordé ici à propos justement du tendido 7.
Je me suis permis de la publier, l'auteur, s'il me lit, ne m'en voudra pas, moi qui partage le plus souvent ses opinions et jugements aficionados, sans que je ne puisse dorénavant le manifester sur le blog de la secte onct/fstf

el Chulo a dit…

bon mon pedrito, on en parlera à tête reposée.
c'est très rigolo ce machin.
en plus tu ne peux plus ciommuniquer dedans? ca t'étonne?