lundi 16 avril 2012

TANT QU'IL NOUS RESTERA UN PEU DE CITOYENNETÉ....


Ce dimanche 15 Avril, les Jités nous ont abreuvés d’images et de chiffres – 60.000, pour l’un, 80.000, pour l’autre- concernant les deux meetings parisiens. Du PS et l'UMP. De l'UMPS. Il n’y en avait que pour le nabot roi des menteurs, l’ami des milliardaires, le gesticulateur fanfaron « cass’toi pov con », le tricheur qui se fait passer pour grand érudit- j’arrête là, il a tellement de tares- mais aussi pour son challenger, -du moins le monde de la presse s’efforce-t-il de présenter les choses ainsi, et de nous les servir comme inéluctables, les deux prétendants imposés, droite de combat contre gauche mimolette, le candidat à talonnettes aussi  rodomont que le Pompimou, ce dernier qui s’imagine que les votes des gens qu’il méprise ou dont il mésestime la fierté et la désespérance lui sont acquis, il en est persuadé tant il est orgueilleux, autant que l'enfant gâté dont il veut se démarquer, le deuxième tour rassemblerait autour de lui un peuple de moutons autour de son berger. Le nouveau sauveur suprême.

A force de toucher des mains, de jouer les « toco manetos », comme on dit dans notre Sud, comme ils font dans leurs meetings et devant les caméras, çà devient mécanique, c'est leur image peuple, ils veulent se donner une image populaire, le prix pour séduire les électeurs,c'est de la sympathie feinte abondamment étalée, ils vendent ainsi leur image, " on est des gens modestes", ose par exemple minauder la Carla. Et les gogos aiment çà. De la condescendance, ils en ont à revendre, çà finit par leur tourner la tête : les promesses s’envoleront plus vite.   

Parce que depuis des décennies le parti de notables qu'est le PS, grâce au pouvoir sans partage qu’il exerce sur nos régions après qu’il ait laminé le Parti Communiste inféodé à l’URSS, comme tous les PC, a constitué un réseau de contre pouvoirs décentralisés, dans les communes, les communautés de communes, les cantons, les départements, et les régions, au point que des départements entiers et la quasi totalité des régions sont administrés et gérés, avec souvent une majorité électorale relative, par un parti unique : ici, chez nous, le parti socialiste.

C’est la socialocratie, avec son pendant, la sarkocratie : au début de la 5 ° République, nous nous battions, les uns et les autres, PC et PS, contre l’état UDR. Aujourd’hui, nous devons nous battre, seuls, ceux qui refusent le diktat politique, économique, culturel, paternaliste, des uns et des autres, contre l’UMPS, fruit  empoisonné de la bipolarisation, chape de plomb qui couvre et écrase les gens et la presse, melting pot de la classe politique complice, qui se partage ainsi, sous couvert de fausse concurrence, - qui mènera à l'alternance, même politique par une équipe interchangeable -  les faveurs du système médiatique aux ordres du système politique de la république gaullienne, ou sarkozienne : car dans nos régions écrasées par un parti unique, quel qu’il soit, il ne fait pas bon exprimer une opinion différente, considérée comme une atteinte au seul pouvoir de l’élu qui règne sans partage sur son territoire, c'est un crime de lèse majesté, qui vaut une mise à l’écart, ou en quarantaine. La république du moi-moi, des « yo soy », disent les espagnols. La dictature des petits chefs.  

L’authenticité des villages du GERS n’est évidemment plus ce qu’elle fut. On peut en parler, et l'écrire, la vanter, elle est ce qu'il en reste: la soumise aux petits dictateurs locaux, départementaux, régionaux. Il faut que rien ne dépasse. Votez! Élus, ils feront le reste.

Pour revenir à ce 15 avril dernier, j’ai cherché, j’ai écouté, j’ai pourtant bien tendu l’oreille, pour savoir qu’est ce qu’il s’était passé la veille, à Marseille : je n’ai eu droit qu'au bourrage de crâne en boucle, et sur au moins TROIS chaines, simultanément, sur SARKOLLANDE, pendant toute la soirée. Des 120.000 personnes rassemblées à Marseille autour de Mélenchon ? Pas un mot ! Rien ! S’ils avaient voulu, notre "presse" aux ordres des deux partis qui se partagent la France, ces trois chiffres, ces trois réunions, de Paris et Marseille, méritaient bien un parallèle, une petite comparaison. Pourquoi ce silence, cet oubli, si ce n’est que le petit monde médiatique est bien sauf à quelques rares exceptions près, quand ils ne peuvent pas faire autrement, à la solde, aux ordres, du système UMPS?  

A croire qu’il se passe quelque chose qui les dérange, qui les perturbe, quelque chose d’inattendu qui chamboule leurs pronostics : ils nous fabriquaient un duel, mais les choses ne semblent pas si simples, un trublion vient fausser la donne, enrayer la machine. Tous ligués, ou presque tous, ces medias à la botte du système, pour voler aux Français un score à gauche qu’ils n’avaient ni prévu, ni souhaité, car ne voilà –t-il pas qu’un candidat ne se contente pas de changer l’étiquette du produit, et qui veut surtout changer le produit ? 

Et pourtant : rien ni personne à droite et à « gôche » ne manque pour empêcher le phénomène d’aller trop loin. Un exemple, tout récent: il y a peu, la patronne du Medef, Parisot, et Collomb, maire de Lyon, ont rivalisé et se sont singés jusqu’à l’absurde, dans leur surenchère pour combattre Mélenchon. L'injurier, le couvrir de ridicule. Pour Parisot,  le candidat du front de Gauche était "plus l’héritier d’une forme de terreur que l’héritier des plus belles valeurs de la Révolution "( de 1789 ). Dans la bouche de la patronne des patrons, cette référence admirative à l’épopée de Danton et Robespierre fleure bon le faux-cul.

Quand à Collomb, qui ne s’est certainement pas suffisamment inspiré de Jaurès dans son engagement politique, bien qu’il soit sénateur et maire PS de Lyon, pour combattre son ancien ami et camarade socialiste, il n’a rien trouvé de plus intelligent que de dire du candidat du front : « Le modèle que défend Mélenchon, on l’a essayé en URSS, au Cambodge, çà ne marche pas. »!!

Tout en finesse, le socio bobo de Lyon, avec des arguments dignes de Fillon, de NKM, et de toute l' équipe de courtisans du prince magyar. Revenus aux années 60/80, les cocos criminels de leur fidélité, non pas à l'URSS, mais fidèles à l'idéal communiste, quand nous étions traités de staliniens, même quand nous condamnions depuis longtemps le régime soviétique dit socialiste. ( Pour ma part, depuis 1972, lors de mon voyage en URSS). Tant pis pour les 75.000 cocos résistants  fusillés, tant pis pour Guy Mocquet, Gabriel Péri, Arthur et Lise London, Maurice Audin mort sous la torture des paras et disparu, tant pis pour les générations de militants qui ont consacré le meilleur d’eux-mêmes à lutter pour un monde qu’ils voulaient et croyaient meilleur. La bave empoisonnée des crapauds est intarissable. Voilà où en est le débat d’idées, avec ces grands hommes de la gauche light, auxquels les électeurs de gauche seraient sensés apporter leur caution dès le soir du 22 avril. Il risquera de manquer des voix, mais qui pourrait s'en étonner? 

Pourtant, pour que Nicoléon soit battu, et bien battu, comme il le mérite, pour qu’une brèche s’ouvre dans cet édifice capitaliste , ne vaut-il pas mieux que la gauche la plus courageuse réalise le meilleur des scores, au soir du 22 Avril ? Est-ce dans les pas de Jaurès, et de ses idées humanistes révolutionnaires, que nous devons engager la marche libératrice, du peuple de France et des populations du monde ?

Ou dans ceux des amis des milliardaires, et des chantres des inégalités sociales, des richesses insolentes confisquées et gaspillées par un tout petit nombre de nantis et de surgavés, les sarko, le médef, et leurs amis socialistes blin blin .

Qui peut, qui veut, commencer à réformer en profondeur ce monde qui va mal, de plus en plus, qui en aura l’ambition et le courage ?

L’UMPS, ou la Gauche rassemblée ?

Rien ne sera simple, mais pour moi, il n’y a qu’un vote utile : le vote pour le Front de Gauche.