lundi 1 avril 2013

AIGNAN: QUELQUES CLICHÉS POUR LE SOUVENIR

Rafaelillo: le naufrage




Escribano: loin, très loin, et profilé






Rafaelillo et l'art du destoreo


L'inélégance de Escribano

La paire de banderilles aux planches: al quiebro, violin! Risquées!!









Reconnaissable, à moitié caché sous le tendido 7: Popol DEYRIS, figura des arènes landaises


Ils se rconnaitront

LES YONNET D'AIGNAN: DES VRAIS TOROS!

COMPLIQUÉS PARFOIS COMME DES VRAIS TOROS.

Nous sommes à Aignan, dans le Gerrrs, ce jour de Pâques, avec tout ce que cela comporte en excès en tout genre, depuis les clowneries de Padilla qui déchainaient les rires, il y a quelques temporadas, ensuite les lamentables Rehuelgas mutilés de 2010, puis l'indulto imbécile d'un veau en 2012, puis ce matin dans le callejon le président de Vic qui réclame une oreille d'un novillo de son ami du Lartet pour la nsp, l'esprit y est immuable, rien ne change: présidence en place avec 5 minutes de retard, public patient - trop "bon enfant"-  et qui ne lui tient pas rigueur, personne ne bronche, mais applaudira plus tard avec frénésie la moindre facétie ou tromperie en piste, et si une voix depuis les tendidos réclame au bout de 12 minutes de faena l'avis règlementaire que l'incompétent qui trône au palco refuse d'observer, l'insulte de la bouche d'un gersois mécontent lui répond aussitôt,  fâché que chez lui, à Aignan, on vienne gâcher son plaisir, avec une règle dont il ignore l'existence et qu'il ne tient surtout pas à connaitre.
"On est chez nous"!
Comme au stade, le dimanche.
Il y a du boulot pour informer et éduquer les publics, encore faut-il avant toute chose éduquer les palcos de théatre.
Passons au menu du jour. Rafaelillo ne se comporte plus comme le professionnel que nous avons connu: face au premier, il ne tentera rien. Le magnifique cardeño manso et distrait, tarde à s'élancer au cheval, puis est vilainement carioqué à "l'ancienne" par Antoño Muñoz. Rafaelillo décide très vite de rendre son tablier, geste d'impuissance vers le public, genre "je voudrais bien mais je ne peux rien contre cette ganache". Désarmé dès les premiers muletazos, le torero ne peut cacher son incapacité à résoudre le problème que lui pose son opposant, qui possède plus de genio que Rafaelillo n'a de recours, à chaque geste il s'expose un peu plus, se met le Yonnet dessus, sans savoir montrer un peu de ce pouvoir qu' impose le macho qui en veut. Lui n'en veut pas. Une entière plate, de loin, sifflets.
Son second toro se fige à un mètre du piquero. Puis pousse longuement. Deuxième pique trasera, troisième dans l'épaule. Ensuite il poursuit les banderilleros, il lui faudrait un maestro à sa hauteur. Las! Quelques désarmés et quelques poursuites plus tard, le matador récidive: il abandonne le combat, et se débarrasse, d'une minable  épée dans le cou, d' un toro qui méritait de rencontrer un vrai lidiador pour finir glorieusement sa vie de toro de corrida et honorer sa devise. Bronca au triste bipède qui a laissé filer une nouvelle occasion de s'imposer, sinon de tenter! Il est venu dans un pueblo, il ne faudrait plus le revoir, alors qu'il sera à Vic, le dimanche de Pentecôte, avec l'autre ....
"L'autre", pardon, c'est Escribano, toujours décevant, et de plus en plus. Mis à part deux paires de banderilles risquées "al  quiebro" contre les planches, il laisse à chaque fois l'aficionado sur sa faim, même si ses attitudes tremendistes portent sur les locaux, car il torée plus le public qu'il ne pèse sur ses opposants. Et le public aime çà, jusqu'à réclamer pour son premier Yonnet une oreille d'opérette  que le tout petit président Lanati - sans doute un stagiaire délégué par le nouveau "corps" des présidents de la FSTF - lui accordera un peu trop généreusement. Honte à lui, plus qu'aux gogos qui ne voient rien! Perso, ce Manuel me fait de plus en plus penser à Padilla et à son toreo à l'esbrouffe. Et comme je l'ai vu à Tyrosse l'an passé, je l'ai retrouvé hier aussi peu lidiador. Grand acteur, mais matador médiocre. 
Premier toro distrait. pique trasera vite levée. Deuxième charge, piquette vite levée à nouveau. L'animal, noble, fonce sur le chiffon sans dévier  d'un pouce. A gauche, çà se gâte, il bouscule le matador, qui torée sur le passage, il n'a plus dans le poignet ce toque qu'on lui connaissait. Puis la faenita finit par s'éterniser, à étouffer un toro qui méritait d'être mis en valeur, comme ses frères, ce que ne sait plus faire Escribano. Les gestes sont décousus, coups de torchons égrenés, sans lien, jusqu'à l' épée entière  et efficace. Oreillette de plage. Vergüenza !
Trois embestidas au cheval pour ce toro, et comme résultat une demi pique au total. C'est cela, le but de le suerte de picar?  Bis repetita, ensuite, toreo de profil, sans avancer la jambe, et Escribano se découvre et se fait poursuivre par un toro qui ne demandait que d'être dominé. Mais qui a gardé tout son poder, et qui reste le maitre du ruedo, malgré les attitudes du tricheur qui fait croire au public qu'il domine. Le pire avec au terme des desplantes ridicules, - appaudis par les gogos, bien sûr,- après avoir longtemps, trop longtemps,  étouffé l'animal. Et une entière tendue, plate, et sur le côté! Une !! 
Les meilleurs moments de la tarde, on les devra à Alberto AGUILAR. Pas l'apothéose, certes, mais le plus sérieux et le plus engagé dans la lidia des trois comparses. 
Pique dans l'épaule, puis poussée jusqu'aux planches, longue, culbute, contre le callejon, le cheval n'a plus de cavalier, seul un monosabio maintiendra le mors courageusement pendant une longue minute en tentant de rassurer et guider le cheval. Deuxième pique, poussée, et carioquée. Le toro garde la bouche fermée, et Aguilar entame une faena décousue, trépigne, gestes nerveux, puis il finit par se ressaisir, et s'impose dans une série de muletazos de valeur. Mais l'animal se réserve, gratte le sol, Aguilar prend la muleta à gauche, puis abandonne vite, repart avec la droite pour une série arrachée avec coeur et courage. Conclusion d'une entière, les nombreux coups de grâce ratés le privent d'un cartilage, pourtant autrement plus valable que celui de son prédécesseur. çu mais humble, - d'autres font la vuelta qu'ils ne méritent pas -, Alberto s'avance pour saluer et retourne au callejon.
Le magnifique colorado sorti en dernier, - Péourous, "Poil roux"- a été lui aussi baptisé par la fée mansedumbre: il s'arrête avant de se décider à pousser, puis sort, et hésite encore avant la seconde charge. Il faudra le toréer sans trop de brusquerie, il humilie et sa charge traduit une certaine faiblesse, malgré son image d'estampe de toro de combat, malgré son trapio et ses cornes astifinas. Alberto l'entreprend en reculant souvent. Puis se reprend et allonge son bras pour donner des naturelles méritoires. Il est ensuite poursuivi par "Péourous", -il s'est sans doute trop découvert, la maladie du toreo moderne,- à faire des passes sans s'engager suffisamment et peser. Puis arrache un à un avec la détermination qu'on lui connait des muletazos valeureux, avant de conclure d'une épée trasera hasardeuse. Le plus sincère, sûrement, malgré ses
Fin d'une belle après midi, avec le retour tant attendu du soleil, et les retrouvailles chaleureuses des aficionados  de Canohès, Bordeaux, Aurillac, Collioure, Auch, Jegun, Rieumes, Agen, Toulouse, -évidemment-. On a aussi regretté ceux qui manquaient et qu'on espère revoir BIENTÔT.  Prochains rendez-vous en mai et juin.