jeudi 18 juillet 2013

SUITE DE CERET: LES PALHA ET LES ESCOLAR GIL.

PALHA SOLIDES ET NOBLES.

A son premier toro, Ivan GARCIA termine sa série de véroniques très allurées d'une exquise rebolera: l'eau à la bouche....Une pique bien poussée, la seconde dans l'épaule, hélas coutumière. Le toro s'engage ensuite sans dévier dans la muleta du Madrilène, qui se fend de deux derechazos croisés, puis séries de naturelles agréables, avant de terminer dans le berceau des cornes. Entière tombée et trasera. Vuelta refusée par le public. Quand on pense que GARCIA n'a toréé qu'une seule fois en 2012, on se dit que l'aficionado peut être parfois cruel, d'autant que ce matador fut selon moi le plus accrocheur de la turna de ce jour, avec en plus la cuadrilla la plus professionnelle. Son second toro chargera trois fois la cavalerie, la seconde placé à 30 mètres, qui poursuivra la muleta sans se lasser et bouche fermée. Il sera hélas toréé sur le passage, mais sa noblesse et sa mobilité ne font pas oublier les nombreux accrochages de la flanelle. Golletazo pour conclure. Et vuelta majoritairement protestée accordée à la dépouille du PALHA par le palco, dont le chef Matias brille par son incompétences et ses décisions saugrenues. Sans doute une relation intimement mafieuse avec l'éleveur MENDOÇA. CERET n'échappe malheureusement pas à cette manie d'offrir la présidence à une caste d'indispensables mais incapables prétentieux.
ESCRIBANO! Égal à lui- même, il laisse assassiner son toro sans aucune honte, avant de saisir les bâtonnets sous les applaudissements des gogos de plus en plus nombreux, ici comme ailleurs. Pourquoi se gêner? Deux paires à corne passée, avant un quiebro honnête. Et ce sera tout! Faenita sans se croiser à reculons, avant une entière sur le côté. Bis repetita pour son second, joliment armé, qui pousse la cavalerie contre les planches, malgré - ou bien à cause de- la méchante pique dans l'épaule, puis carioca meurtrière, avant une troisième pique trasera, sans que jamais au grand jamais n'intervienne l'emplumé au service du règlement qui interdit ces actes de crapule. ¡ Vaya vergüenza ! Beaucoup de passes et de redondos profilés, sans se croiser, avant une entière tombée.
Alberto AGUILAR n'échappe pas  à la mode au goût du jour: son premier toro est si armé qu'il laisse son truand de service le piquer dans l'épaule. Mais le PALHA répond à la morsure de l'acier par une  poussée en brave, jusqu'au batacazo prévisible. Le piquero roule sous le cheval, heureusement le toro dans la fougue de la charge le néglige, plus de peur que de mal pour le cavalier. Qui remonte en selle: deuxième ration ratée, reprise, carioquée, troisième enfin, toujours trasera, à croire qu'un concours interne entre les picadors devait récompenser la suerte la plus déguelasse. AGUILAR engage ensuite le combat avec son style de novillero, séries essentiellement droitières de profil, conclues d'une entière au second essai. Oreille qui ne s'imposait pas. Bien armé aussi le dernier de la matinale, il fuit les capes et rue comme un manso. Ration coutumière dans l'épaule, carioca de gala, avant une seconde pique, toujours trasera. Pico et pico - et codegran-  et profil de salon, avant deux tiers d'acier tendu. Mort rapide du bicho.
Fin du troisième acte

CLÔTURE AVEC LES ALBASERRADAS DE ESCOLAR GIL

ROBLEÑO, comme on le sait, n'a pas quitté CERET de deux jours, puisqu'il était répété le dimanche 14 avec les ESCOLAR, après les CUADRI du samedi. Personnellement, j'ai surtout vu beaucoup de muletazos profilés souvent accrochés, jambe contraire en retrait, sur le passage après replacements opportuns du torero, naturelles sans se croiser, pega passes sans imposer sa loi sur l'ESCOLAR. Entière basse pour conclure, public ravi, conquis par avance, en adoration devant son nouveau messie, ESPLA oublié. A son deuxième opposant, deux piques traseras abondamment pompées, alguazil toujours absent, indifférence quasi générale du public. Comme l'avait claironné un excité de St SEVER, alors que nous n'appréciions pas les gesticulations de Thomas TOUFFAU: "Faudra qu'on en parle!!!", avait-il menacé. Effectivement, il y a tant et tant à dire. Banderillero de ROBLEÑO applaudi. Ensuite, passes en rond administrées à un animal idéalement noble. Sans trop de piquant, juste ce qu'il faut pour maintenir l'intérêt. Le Madrilène sait se replacer dans la trajectoire du torito gourmand d'embestidas, sans dévier sa charge. Trois avertissements, le dernier à l'issue d'un derechazo sans charger la suerte. Nouvelle série à gauche, avant deux tiers d'épée efficace, l'ESCOLAR n'aura pas ouvert la bouche.
Fernando CRUZ semble porter sur son visage toute la souffrance du monde, il semble là à son aise comme un bagnard aux travaux forcés. Lui aussi, il laisse crever son toro par le margoulin à cheval, deux rations dans l'épaule et deux piquettes , pendant que le Madrilène semble plus préoccupé par la poussière à la pointe de ses zapatillas que par le sort de l'ALBASERRADA. Pitoyable, déguelasse, à chacun son jugement. Ce qui suivra sera un simulacre de lidia. Pico et reculades. Et torito qui reste entier, maitre du rond, bouche fermée. Enfin épée dans le poumon. Mais pourquoi se gêner, puisqu'on entendra même quelques palmas....
Reculades également pour son second toro, le quinto bueno. Carioca! Puis cogida sévère - prévisible, lorsque domine le destoreo, sans cesse découvert et non croisé- dès le début de faena. La flanelle est régulèrement frappée par les cornes. Le toro mourra en brave, après une entière. Aburrimiento des aficionados.
Rubén PINAR, comme les autres, exige que son toro soit esquinté: pique dans l'épaule. Deuxième embestida très courte, et changement - président aux ordres !!!!- applaudi !. De pire en pire. Les insolites comportements du public de CERET, de plus en plus fréquents... On a par exemple entendu une spectatrice se retourner vers un aficionado qui protestait contre la canaillerie du piquero, pour lui asséner: " Il faut bien qu'il se défende, puisque le toro l'attaque!!" Ensuite, PINAR chauffe le conclave avec des derechazos profilés. Sans défaut ni sentido, l'ESCOLAR affiche une noblesse idéale. Quelques naturelles que le toro avale avec docilité, sans dévier sa trajectoire. Pico prédominant, avec cites exaspérants de la voix. Entière dans le cou au second essai. Ensuite, pour le dernier toro de la feria, ce sera changement pour boiterie, puis changement du sobrero, avant que ne déboule enfin un FIDEL SAN ROMAN de réserve, qui, lui, ne sera pas protesté. Trois piques ratées, l'apothéose. Une interminable carioca pour se rattraper, c'est la règle, dont le piquero de PINAR ne se prive pas. Faenita profilée enfin, mais le public est déjà ailleurs, à part le " tendido 7" qui envoie quelques palmas et olés ironiques, ce que ne semble pas comprendre l'Albacetano dépassé. La feria est finie. Avant l'entière provoquant la mort rapide du SAN ROMAN.

VIVE CERET 2014!
Mais de grâce, l'ADAC: faites respecter la suerte de picar, qui ne fut pendant ces deux jours qu' un insupportable concours de charcutiers.