mercredi 30 avril 2014

CORRIDA D'AIGNAN, AVEC SES VALDEFRESNO

PÂQUES À AIGNAN
 (Chronique de Michel d'ARTAGNAN)
Temps gris et couvert sans pluie. 2/3 d’arène et non ¾ comme la presse le fait croire.
6 toros de Valdefresno correctement présentés, disparates et nobles dans l’ensemble mais ne suscitant aucune émotion sur les tendidos. Une douzaine de rencontres au cheval mais seulement 7 piques prises sans réelle bravoure mis à part le 2ème.
David Mora est venu tout simplement faire le paseo. Son premier toro ressemblait davantage à un gros « patapouf » qu’à un taureau de combat. Le torero ne s’est jamais croisé devant un adversaire qui avançait tout doucement sans aucun vice ni coup de tête et qui fléchissait en fin de série. Après une épée caïda à la limite du bajonazo, David Mora écouta les applaudissements d’un public bien généreux et peu connaisseur. A son second, un peu moins faible que le précédent, il a enchaîné deux séries de derechazos à un mètre du toro. Avant qu’il ne tente quelques naturelles sans se croiser, le président ordonne la musique que le public réclame à grands cris. On se demande bien pourquoi ? Il faut croire que cela devient une mode. A l’heure actuelle, à quelques exceptions près, les spectacles taurins ressemblent davantage à des concerts de musique… Après une épée contraire sans engagement, une oreille totalement injustifiée tombe du palco.
Que dire du « local » Thomas Duffau ? Il fut tout simplement surévalué face à un « bonbon » (deuxième toro de l’après-midi) qui prit deux piques avec bravoure et qui fut relativement bien mis en suerte par Duffau et bien piqué. En revanche, devant un toro très noble qui ne présentait aucun vice et qui répondait au moindre toque après avoir trouvé le sitio, Thomas Duffau toréa sur le pico. Etant constamment de profil et jamais de face, les séries se sont enchaînées sur les deux mains. Personnellement, je n’ai pas ressenti beaucoup d’émotion. De même, il se mit le public dans la poche en fin de faena avec des passes en rond, des circulaires à 360 ° qu’il a répété plusieurs fois pour faire croire qu’il dominait parfaitement son toro. Comme on était à Aignan et que Thomas Duffau est le « régional de l’étape », cela a fonctionné. Par conséquent, en tuant d’un estoconazo d’effet immédiat, le président accorda deux oreilles trop généreuses à mon sens. Une seule suffisait amplement pour récompenser le coup d’épée. A son second, il tenta de reproduire la même faena mais le toro s’est révélé fade, sans transmission, ni bravoure. En résumé, une « véritable chèvre » ayant un fond de noblesse… De surcroît, allant timidement au cheval, le piquero infligea une pique sur l’épaule qui eut des conséquences par la suite. En effet, là encore sur le profil, Thomas Duffau a tiré des derechazos à un toro qui répondait bien gentiment aux sites et qui s’agenouillait en fin de passe sans essayer sur la main gauche. De ce fait, sa faena fut d’un ennui total. Entière légèrement en arrière mais d’effet assez rapide, Frank LANATI (pour ne pas le citer) octroya une oreille alors que la pétition était minoritaire !!
Quant à Juan del Alamo, il affronta deux toros nobles (les 3ème et 6ème) qui allèrent deux fois au cheval mais qui ne prirent qu’une pique à chaque fois. Ce fut le seul à s’être vraiment croisé et à avoir dominé ses deux toros. Il a enchaîné des derechazos et des naturelles (certaines de face au 6ème toro) avec autorité qui ont permis d’ajouter un peu de piment à une après-midi ordinaire et sans grand intérêt. De même, en fin de faena, il a eu tendance à toréer un peu le public… C’est la seule attitude que l’on peut lui reprocher. Malchanceux à l’épée, Juan del Alamo s’est contenté d’effectuer une vuelta à chaque fois.
NB : Président trop aux ordres des toreros. D’ailleurs, Marcel Garzelli, présent au callejon faisait des signes à Frank Lanati (président de la course) pour influencer ses décisions. Jusqu’à quand va durer cette comédie qui se joue depuis au moins trois ans maintenant ? Jusqu’à quand va t-on mettre des gens complètement incompétents et arrivistes au palco qui transforment une course de taureaux en un véritable concert de musique ? Ces « guignols » corrompus par les organisateurs et l’ensemble du mundillo sont en train de tuer tout doucement la fiesta brava. Elle disparaîtra toute seule si l’on continue ainsi. La baisse de fréquentation générale n’est pas seulement causée par la crise économique.
Il faut également signaler la présence exagérée et totalement injustifiée d’une cinquantaine de gendarmes et policiers (17 cars de CRS) pour tempérer les quelques opposants (environ 15 personnes) à la tauromachie qui brandissent des slogans complètement ridicules et inintelligibles. Tout ceci est bien disproportionné. On donne beaucoup trop d’importance à ces « allumés ». En plus, cela coûte cher au contribuable…

2 commentaires:

pedrito a dit…

Merci, Michel, pour ce compte-rendu sans concession, toi qui n'attends aucun pourboire de reconnaissance, comme les lameculos zoomeurs des callejons
Peut-être sommes nous parents, sans doute éloignés? Mon abuela maternelle, native de Plaisance du Gers, s'appelait Zoé DARTAGNAN

Anonyme a dit…


Bien vu et bien dit tout cela. tu ne dois pas faire parti de la bande de la Dépêche du Midi,Sud Ouest,etc., tu as peut-être plutôt de l'avenir a la revue « TOROS », à propos de l'ane ati,c'est une plaie ce garçon au palco.le vrai manolo gloria du moun.