dimanche 20 avril 2014

GABRIEL GARCIA MARQUEZ, MONUMENT DE LA LITTÉRATURE, AMI DE CUBA


 


Gabriel GARCIA MARQUEZ est mort : grand homme de lettres, ami intime de Fidel CASTRO, défenseur de la révolution cubaine

Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net

(Article originellement paru dans le journal mexicain « La Jornada »)


Ami intime de Fidel Castro, Gabriel Garcia Marquez était « un homme qui avait une bonté d'enfant et un talent cosmique » selon le leader de la révolution cubaine qui l'a évoqué comme « un homme de demain, que nous remercions d'avoir vécu cette vie pour nous la raconter ».
Celui qui fut un des plus grands écrivains latino-américains du XX ème siècle, récompensé du Nobel de littérature; a produit une oeuvre poncutée par quelques titres connus de tous – de « Cent ans de solitude » à « l'Amour au temps du choléra ».
Ici, nous nous concentrerons sur un aspect négligé dans la presse dominante, son engagement politique auprès des processus révolutionnaires, d'émancipation latino-américains : en premier lieu la révolution cubaine, et la relation spéciale entretenue avec Fidel Castro.
Une amitié forte, pour deux hommes qui ont marqué à leur façon l'histoire du XX ème siècle, deux grands révolutionnaires dans leurs champs respectifs.

Les deux hommes – le cubain n'est plus âgé que de sept mois – se connurent dans les premiers jours de la révolution, en janvier 1959, quand Gabo (le surnom de Gabriel Garcia Marquez) arriva sur l'île comme journaliste pour couvrir l'arrivée au pouvoir des guérilleros « barbus » que commandait Castro.
S'ensuivirent des décennies d'amitié, avec quelques désaccords entre deux hommes qui aimaient se lancer mutuellement les épithètes de « démesurés », et d' « exagérés ».
Critique des dictatures et des régimes autoritaires de droite d'Amérique latine, Garcia Marquez resta toujours fidèle à cette amitié avec Fidel Castro, y compris au risque d'être critiqué, à de multiples reprises.
« Notre amitié fut le fruit d'une relation cultivée pendant toute ces années où le nombre de conversations, toujours agréables pour moi, se chiffre par centaines », rappelle Castro en 2008 alors qu'il reçoit Gabo et son épouse Mercedes, deux années après la crise de santé qui l'a conduit à abandonner le pouvoir en 2006.
Garcia Marquez, qui restera très longtemps à son domicile à La Havane, a participé en 1959 à la fondation de l'agence cubaine Prensa Latina et en 1986 à la création de la Fondation du nouveau cinéma latino-américain et de l'Ecole internationale de cinéma de San Antonio de los Baños, à 30 km au sud-ouest de la Havane, qui a formé des générations de cinéastes. 
Des visites nocturnes
 Gabo, qui recevait dans son foyer de la Havane des visites nocturnes fréquentes de Fidel, soulignait à son tour sa « dévotion pour les mots, son pouvoir de séduction ». « Quand il était fatigué de parler, il se détendait en parlant », écrivait-il sur le leader cubain. Une de ces nuits, racontait l'écrivain colombien en 1988, il lui demanda ce qu'il aurait aimé le plus faire au monde : « Me poser dans un coin », lui répondit immédiatement Fidel.
Leur histoire commune a pu avoir commencé en Colombie en avril 1948 : le lendemain de l'assassinat de l'homme politique de gauche Jorge Eliecer Gaitan, Fidel Castro et Gabriel Garcia Marquez, tous deux âgés de 21 ans, participèrent à la révolte qui est entrée dans l'histoire sous le nom de « El Bogotazo ». « Aucun n'avait d'informations sur l'autre. Personne ne nous connaissait, et nous-mêmes, nous ne nous connaissions pas », rappelle Castro dans un article publié en 2002 à l'occasion du lancement du livre « Vivir para contarla » du Prix nobel de littérature. Toujours un fidèle défenseur de la révolution cubaine, Garcia Marquez fit office d'émissaire spécial du leader cubain auprès du président nord-américain Bill Clinton.

En 1994, il participa à la solution de la crise qui culmina en un accord migratoire entre La Havane et Washington. En 1997, Gabo porta à Bill Clinton – qui lui avait dit que Cent ans de solitude était son roman préféré – un message de Fidel Castro où il proposait aux Etats-unis une coopération dans la lutte contre le terrorisme.La coopération cubano-américaine fut éphémère. Washington réagit en incarcérant les combattants anti-terroristes cubains en septembre 1998 qui mettait en garde depuis la Floride sur les plans, attentats criminels qu'organisaient les extrémistes de Miami.
Les amis de Gabo
Gabriel Garcia Marquez fut l'ami d'écrivains tels que Mario Vargas Llosa, Alvaro Mutis, Carlos Fuentes, Julio Cortázar et Pablo Neruda, également du réalisateur espagnol Luis Buñuel.
Mais aucune amitié ne l'a marqué autant que celle qu'il a cultivé pendant un demi-siècle avec Fidel Castro. Ils étaient si proches que, dit-on, Garcia Marquez envoyait les brouillons de ses romans à Fidel pour qu'il les lise avant de les publier. « Je suis un ami de Fidel et je ne suis pas un ennemi de la révolution. Voilà tout », avait dit à une occasion Garcia Marquez, selon ce que rapporte le livre « Gabo et Fidel ».

Sa santé commença à faiblir en 1999, quand il fut traité d'un cancer lymphatique. En 2012, ses proches expliquèrent qu'il avait des problèmes de mémoire et qu'il avait cessé d'écrire.Garcia Marquez fut hospitalisé fin mars à cause d'une infection pulmonaire. Et quand on le déclara guéri la semaine passée, les médecins l'avertirent que sa santé restait fragile. Marié depuis plus que cinquante cinq ans avec Mercedes Barcha, García Márquez avait deux enfants. L'aîné, Rodrigo, a réalisé plusieurs films à Hollywood, comme Nine Lives et Albert Nobbs.

Ces dernières années, il était revenu de temps en temps en Colombie, bien que ce soit pour se réfugier dans sa résidence, dans la ville coloniale de Cartagena de Indias Gabo apparut pour la dernière fois en public à la porte de sa maison de Mexico le 6 mars, le jour de son 87 ème anniversaire. Il ne dit même pas un mot, il ne laissa qu'un sourire las aux journalistes qui lui chantèrent las Mañanitas, cette chanson d'anniversaire typiquement mexicaine. Sur le revers de sa veste, il portait une rose jaune.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Il faut que je vienne sur un site taurin pour trouver quelques lignes sur Garcia Marquez! Merci de penser à lui en ces temps de disette culturelle.
Je n'ai de toute évidence pas votre culture historico-politico-économique; mais je suis moins convaincu par l'héritage laissé par Castro à son peuple.
Bien à vous,
Beñat

pedrito a dit…

Cher Beñat,je n'ai aucune prétention à une culture historico-politico-etc...., j'ai simplement conservé quelques convictions héritées d'un engagement dont des millions de gens comme moi se sont "enrichies": depuis lors, en recherche de vérité, sans rien renier, mais sans concession non plus pour moi même, pour NOUS mêmes. Avec çà, impossible d'assumer l'engagement et les sentiments des autres, même ceux que j'admire, leur diversité.
J'aime ceux qui ne trahissent jamais leurs premiers combats, alors qu'il y a tant de retournements et de servilité, autour de nous
Vos visites sont en tout cas un honneur et un plaisir
Bien à vous

Anonyme a dit…

Les premiers combats nous viennent tous de quelque part; par mimetisme ou par opposition; mais ça veut dire qu'ils sont ancrés il n'est pas interdit pour autant d'évoluer, de se remettre en question de regarder derrière soi et de jauger le chemin parcouru; et toujours ils sont là comme un point de repère quoi qu'on en ait fait.
Je suis bien d'accord que trahisons aux autres et à soi-même sont devenues presque un art de vivre hélas.
Je crois qu'il faut continuer malgré l'environnement à lutter pour quelques idées humanistes.
Beñat