jeudi 17 avril 2014

GARLIN, PORTE DU BÉARN: RETOUR A LA PASSION



 PEDRAZA DE YELTES: TARDE DE AFICIÒN 

Intéressants, les 5 colorados et le negro bragado de Pedraza de Yeltes qui sortirent des chiqueros Garlinois ce dimanche des Rameaux. Pas des foudres de guerre dotés d’armures relevées et astifinas, au contraire, le berceau des cornes des novillos Salmantins n’avaient pas de quoi inspirer de terreur chez leurs opposants, les photos peuvent en témoigner. Rien d’insoluble non plus du point de vue du tempérament et des intentions – nobles ou plus compliquées- des novillos charros. Assez solides sur leurs pattes, - seul le premier me parut vite donner quelques inquiétudes, il tint péniblement la distance-  ils ne suivirent pas la muleta avec la docilité coutumière des Juan Pedro dont ils ont hérité de l’encaste, et posèrent problème aux deux garçons les plus aguerris. Émergea du lot pour ma part celui qui avait gagné son contrat quelques heures plus tôt: il y avait Guillermo VALENCIA et  Alejandro MARCOS mano a mano au cours de la matinale pour gagner le droit de défiler l’après-midi, le public vota pour le premier, et c’est lui, VALENCIA,  grâce à son son courage et son envie de triomphe, qui nous offrit le meilleur de cette novillada.  Avec mention à sa cuadrilla – Rafael CAÑADA, Julien DUSSEING « El SANTO », et Didier DECLERCK « MIGUELITO »,  qui fit preuve de sérieux et de professionnalisme


Le premier PEDRAZA semble boiter, ce qui n’empêche pas le piquero  ( Francisco MACIAS MACIAS ?)  de le piquer longuement dans l’épaule. Collé au peto, le novillo ne veut plus répondre aux cites des peones. Deuxième fer plus symbolique, à nouveau le novillo refuse de quitter le cheval. Gueule ouverte, ses embestidas hésitantes aboutissent l’inévitable cogida, dont José GARRIDO se relève pour repartir crânement au combat. Une entière tombée, un avis, le novillo lutte longuement avant de se coucher.
Manso, distrait, le petit colorado ojo de perdiz dont hérite FILIBERTO s’échappe dès le contact de la première piquette, puis pousse en brave par deux fois : Agustin COLLADO CECILIA  s’acharne à pomper comme savent le faire les piqueros sans scrupule. La suite sera une leçon de destoreo, de profil, avec le pico, faire passer le novillo, des passes, des passes, sans dominio, et en musique, refrains interminables, qui ne cessent même pas en cas de cogida ou de désarmé. Pinchazo.
Après une première pique également pompée de Gabin REHABI, le novillo se défend plus qu’il ne pousse pour la seconde ration de fer. Et commence la faena de VALENCIA, le promu du matin. Boca cerrada, mais un peu faible, le novillo est entrepris de la main gauche : naturelles accrochées, puis templées, agréables, engagées, puis les séries se suivent des deux mains. Grande envie de transmettre de Guillermo. Qui se lance avec l’épée pour un premier échec. Un golletazo suivra, 45 mouchoirs, et pas de trophée pour l’instant.
Le quatrième novillo reçoit une seconde ration de fer offerte par GRILO BARROSA  après les clarines ! Nouvelle leçon de destoreo, pico et profit, sans jamais se croiser, imposer la charge et la sortie au novillo, faenita toujours applaudie de quelques asphyxionados  (garlinois ou dacquois ?: ils agitent le mouchoir blanc vers le palco dès les premiers muletazos en implorant « l’harmonie », engueulent celui qui les dérange avec ses exigences de lidia intègre,  encore heureux qu’il n’y ait pas eu ici ou ailleurs où nous nous rendrons de « desgarbados  ). Le meilleur sera l’estoconazo, comme au premier novillo, même si l’efficacité ne fut pas au rendez-vous. D’une grande noblesse, le torito luttera lui aussi longuement contre la mort.
Le second opposant de FILIBERTO a du trapio, beaucoup plus que ses ses frères, il est aussi plus armé. Il s’échappe brusquent vers le cheval, RIVAS SANCHEZ abusera deux fois de sa spécialité maison : les piques pompées. Troisième charge pour une rencontre symbolique. Et faenita sans se croiser, animal noble, mais lidia moderne, sans peser. Orchestrée par une cuadrilla en déroute, mais championne pour bêler ses bièèènnn depuis les burladeros, chauffer les gradins, et hurler vers le palco pour que tombent les pavillons. Novillo pas toujours noble à souhait, arrêts brusques, qu’une lidia plus adéquate pouvait mieux canaliser. Le maître, c’était, lui, il le restera jusqu’à la cogida de FILIBERTO, au cours d’une entière tombée en s’engageant à fond, qui lui vaut deux oreilles tombées du ciel. Certains diront qu’elles étaient justifiées….D’autres ont même demandé la vuelta, pour deux piques que le PEDRAZA avaient quitté seul.

Deux piques crapuleuses pour le negro bragado, à troue que veux-tu, de parte de SANCHEZ CILLEROS, enlevées, repiquées, toro collé au flanc du cheval, interdit, certes, mais la loi ne s’applique qu’à ceux qui y croient, pas aux hors la loi…. Troisième pique vite relevée, deux belles paires de banderilles de Julien, le torero de PONTONX, et la faena du petit VALENCIA repart pour des sommets de toreo en rond, sans poder, mais l’envie fait oublier au public ce manque absolu de cargar la suerte, une belle série de la main gauche pour masquer le destoreo, sur le reculoir, un pinchazo avant trois quart de lame, et le mouchoir blanc apparait sur le balcon présidentiel, comme un pied de nez à la raison, ici, c’est la fête, le président est roi, les 30 connards qui font encore le pied de grue à 100 mètres d’ici, peuvent aller se rhabiller, avec leurs cagoules et leurs insultes, ils n’ont pas réussi à entamer notre aficion !
OUI ! CERTES : mais quand va cesser ce cirque, où les abords d’une arène de village, lieu de convivialité, de rencontres amicales, de traditions séculaires, festives, finissent par ressembler à un labyrinthe où nous sommes captifs,  prisonniers de tous les interdits liberticides d’agresseurs en liberté et de politiciens sin cojones, incapables d’appliquer LA LOI, la même pour tous ?

Cinq sixièmes d’arène, public très – TROP – bon enfant, alguazils aux abonnés absents, piqueros livrés à leurs méfaits sans souci de se faire rappeler à l’ordre, palco qui ne respecte pas les règles – musique à gogo, sans juste mesure – Mais pour demain gardons le meilleur, et les novillos de PEDRAZA DE YELTES n’ont pas déçu les aficionados de la Porte du Béarn.
Ni évidemment l'importante et sympathique colonie du Campo Charro qui les avait accompagnés

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