mardi 19 août 2014

TAFALLA DE NAVARRA: Å NULLE AUTRE PAREILLE!

LES DOLORÈS AGUIRRE DE TAFALLA

On était venus à TAFALLA  pour connaître autre chose de différent, dans notre recherche d'un autre aspect de la corrida, peut-être un peu exotique, théoriquement sans concession avec la fiesta circo, suffisamment puriste pour nous faire parcourir des centaines de kilomètres, grâce aux récits et aux témoignages passionnés des copains qui depuis longtemps nous vantaient cette NAVARRE taurine où le demi toro  n'avait pas prise.
Je crois que c'est essentiellement grâce aux produits de la Señora DOLORÈS AGUIRRE que notre examen de passage en terres Tafalleras fut et demeurera pour toujours un  délicieux moment d'expérience aficionada, mais aussi grâce à la gentillesse et à la générosité de ce public, son goût si particulier et exceptionnel de la fête, l'amitié et l'intérêt de nos voisins de tendidos pour les inhabituels aficionados que nous sommes, en quête de pureté et de perfection, alors qu'eux mêmes sont surtout préoccupés de profiter de la corrida, dans son image de symbole de la fiesta: et la merienda en est un atout important de cette culture, le partage avec le voisin de tendido un autre élément essentiel.
Å 18H00, palco désert: et personne ne bronche.
18H03, le palco s'installe, le paseillo s'élance à 18H05, ISIDRO, mon sympathique voisin âgé de 50 ans, se signe! L'arène applaudit les toreros, les peñas de très jeunes assoiffés remplissent les verres, les bouteilles de gin, de rhum, d'orange, de coca, d'alcools divers, garnissent jusqu'au bord des poubelles hissées jusqu'en haut des gradas.
Chez nous, on emmerde les gens d'un âge certain qui se présentent aux bas des arènes avec une bouteille d'eau en plastique...."Enlevez le bouchon!!!" C'est délirant, débilisant, et c'est chez nous,  le pays de la liberté emprisonnée pour plaire à des malades manipulés par les lobbies animalistes, végétariens, végétaliens....,
2/3 d'arène.
Deux piques traseras, plus une piquette, au premier toro doté de peu d'armures, qui se décompose rapidement pendant le tercio des banderilles. Clarines avant la 3° paire, le manso recherche  déjà querencia au  toril. Musique  et vacarme pendant que MARCO distribue  forces coups de torchon. Aucune lidia, applaudissements (!) Quelques naturelles avec le pico, tout le monde semble s'en foutre, le champagne saute, tout près, quelques voix qui ont reconnu des Français et entonnent le "CUMPLE AÑO FELIZ", puis fredonnent les premières notes de "LA MARSEILLAISE", tout çà est bon enfant, on boit, on crie, pendant qu'une épée entière couche le toro, qui se relève avant de se recoucher définitivement. La caste ne passe cependant pas inaperçue chez nos fêtards de voisins. Oreillette.
Le n° 4 est un negro bien armé, il s'échappe après avoir reçu une pique dans le dos, il provoque un énorme batacazo, qui enflamme le public, comme partout. Puis fonce sur le réserve, pour une très longue et impitoyable ration, une carioca pompée, qui le fait s'allonger dès les premiers muletazos. La lance meurtrière l'a rendu invalide, le piquero renversé a été vengé ....Le toro est devenu un blog de marbre, il reçoit un pinchazo, puis un deuxième, MARCO perd la muleta. Terminé!
Le toro de PAULITA est bien armé, bien roulé, il cherche vite querencia, puis soulève la cavalerie: on a frisé le second batacazo. Il serre ensuite le torero qui recule, puis qui distille quelques passes à gauche sans se croiser, palmas, et la musique repart, deuxième série de naturelles, puis de la main droite, avec le pico, muletazos qui provoquent les olés et les palmas. Le pico marche à plein régime, pasito atràs, le torero enchaine une série à gauche toujours sans se croiser, il recule, assène 1/3 d'épée qui provoque l'hémorragie buccale, les enterreurs s'en donnent à coeur joie, personne ne proteste.
La queue du quinto negro se dresse haut à chaque embestida dans le capote, puis le piquero franchit tranquillement les deux cercles pour accomplir ses basses oeuvres: carioca pompée. Silence! Puis applaudissements, avant le deuxième acte crapuleux du cavalier, identique au premier. Le toro conserve du gaz. Derechazos et naturelles de peu de poids, désarmé, ici aussi la musique n'arrête jamais. La faena est décousue, malgré les qualités du toro, noble avec du poder, PAULITA se fait encore désarmer, il entend un avis,  un pinchazo suit, un tiers d'épée, oreille (!!) et mouchoir bleu (!!) pour deux piques. 
Le troisième toro sort du toril, le vacarme d'une peña "musicale" continue encore longtemps, cesse enfin! Esaü FERNANDEZ  laisse carioquer l'animal, il reste absent, indifférent, le piquero ferme même la sortie du toro, qui fait vite montre de mansedumbre, peu de caste. Le vent est fort, la faena approximative, le torero  se tenant loin, avec le pico, et de profil. C'est laid, mais personne ne s'en offusque. C'est pareil des deux mains, avec la droite comme de naturelle. Le pied droit recule, FERNANDEZ finit comme il commença: débordé! Deux tiers d'épée desprendida et ladeada, un avis, avant un vilain golletazo. 
Le dernier est applaudi, c'est un beau noir, astifino et veleto, mais sans charge, qui hésite avant de daigner montrer une quelconque velléité au combat. Il s'échappe, et fonce sur le réserve, troisième batacazo évité de très peu. Pique crapuleuse, carioquée et pompée, sortie condamnée,  seconde pique à nouveau sans mise en suerte, idem pour la troisième, enfin le piquero réarme et frappe après les clarines. Pagaïe en piste, cuadrilla aux abois, il faut quasiment 10 minutes pour accrocher DEUX banderilles, de guerre lasse le palco ordonne le changement, banderilleros soulagés et ravis. Pas une passe, rien ne sera tenté par FERNANDEZ pour lidier cet os, 1/3 d'épée pour conclure, dans l'indifférence générale.
Mais que ces toros furent intéressants! Que  la tarde fut soutenue, de bout en bout!! 14 rencontres avec le cheval! Et jamais d'ennui!

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