jeudi 5 juin 2014

CAPTIEUX AVEC LES NOVILLOS DE JOSELITO


NOVILLADA CAPTIEUX- Dimanche 1er juin 2014

Soleil avec quelques passages nuageux. Lleno total. Paseo commencé avec 8 minutes de retard en raison d’une organisation qui n’a pas su faire face aux contretemps provoqués par la présence d’une dizaine d’opposants à la corrida.

6 novillos de Tajo y la Reina (maestro Joselito) de présentation sérieuse et bien armé pour une arène de troisième catégorie.

Fernando Rey fut incapable de tirer une seule véronique à son premier novillo présentant des cornes astifinos et assez larges. Il tira quelques passes à reculons avant d’effectuer une mauvaise mise en suerte pour le tercio de varas. D’ailleurs, le picador lui infligea une pique sur le côté, presque dans les reins et une autre pique en arrière du murillo alors que ce novillo manifestait des signes de bravoure. Après avoir brindé son adversaire à Joselito, Fernando Rey nous servit une faena fort ennuyeuse et sans grand intérêt. Il commença avec deux séries de derechazos sans vraiment se croiser. Apparemment cela ne gêna pas grand monde puisque le président déclencha immédiatement la musique alors que celle-ci n’avait aucune raison d’être. A gauche, ce ne fut pas mieux. Il tira des naturelles heurtées et accrochées sans jamais dominer le novillo. Après un pinchazo en gardant l’épée dans la main, une mete y saca et une entière muy caïda, il écouta les applaudissements d’un public bien complaisant. A son deuxième (quatrième de l’après-midi), aux armures veletos, il réalisa une mise en suerte plus posée et appliquée pour le premier tercio. En revanche, le picador piqua encore une fois sur le côté. Lors de la seconde rencontre, le novillo reçut un picotazo en restant sous le matelas et en poussant avec bravoure. Il convient également de signaler que les peones ont posé correctement les banderilles en se plaçant dans le berceau des cornes. Cependant, la faena s’avéra, comme la première, particulièrement insipide. Au bout d’une seule série sans se croiser, le président ordonna à la banda d’entamer un pasodoble totalement injustifié. Cela devient une mode…Quelque soit la faena, pourvu que le toro passe, le troisième tiers se transforme en concert de musique ! Par la suite, Fernando Rey a essayé avec la main gauche. Il connut un désarmé et se contenta de réaliser des naturelles sur le profil et en se plaçant quasiment à un mètre du novillo. Cela s’est donc résumé à une faena saccadée où le novillero s’est obstiné à crier au lieu de toréer. Il conclut ce travail très ennuyeux par une épée contraire sans engagement et 4 descabellos. Silence.

Quant à Clemente, le « local bordelais de service », présente quelques qualités mais il ne faut quand même pas s’ « emballer ». Son premier novillo était moins corné que les précédents avec des armures plus commodes et rentrées vers l’intérieur. Clemente le réceptionna par trois véroniques bien templées et le mis sérieusement en suerte pour le premier tercio. Il prit une pique avec une grande bravoure et a poussé le cheval en mettant les reins sur quelques mètres. Après l’avoir sorti, Clemente demanda au président le changement de tercio que celui-ci accorda alors que ce novillo aurait dû aller au moins une seconde fois au cheval. Cela eut des conséquences par la suite. En effet, après que Clemente ait conduit progressivement son novillo au centre du ruedo par des doblones, celui-ci se révéla fougueux et un peu compliqué. Il tira quelques derechazos templés et appliqués. Cependant, alors que le novillo réduisait sa charge, Clemente n’a pas suffisamment allongé le geste. De même, avec la main gauche, il ne s’est pas vraiment croisé et a montré ses limites. Il ne put lier des naturelles sans se trouver en difficulté. D’ailleurs, le novillo lui infligea deux roustes sans gravité qui sont révélatrices du manque de domination. Il revint au combat et montra sa volonté et son courage. Il finit par des manoletinas qui eurent une certaine portée sur un public peu exigeant et connut une déroute avec les aciers en portant un pinchazo avec engagement, 3 pinchazos et ½ épée plate. Applaudissements de consolation et novillo applaudi, à juste titre, à l’arrastre. Son deuxième novillo (cinquième de l’après-midi), un colorado bien charpenté aux armures astifinos et veletos fut bien mis en suerte et prit une pique avec une réelle bravoure. Comme à son premier, il demanda le changement que le président accorda sans que le novillo aille au moins une deuxième fois au cheval. Il débuta sa faena par des derechazos sans se croiser. En plus, il se fit constamment accrocher par un novillo donnant des coups de tête. Ensuite, il tenta quelques naturelles de face sans susciter la moindre émotion. ½ épée plate et une entière portée avec engagement et en bonne place permirent à Clemente de se débarrasser de son novillo. Applaudissements et dure après-midi pour le novillero.

Enfin, André Roca Rey qui débutait en novillada piquée a tout simplement été surévalué. Son premier adversaire (troisième de l’après-midi), aux armures astifinos et au berceau large reçut un picotazo sur les reins et une pique bien placé avec bravoure. De plus, André Roca Rey a banderillé son novillo. Sur les trois paires, une seule a été honnêtement posée en se plaçant dans le berceau des cornes, les pieds décollés du sol. Par la suite, face à un novillo brave et d’une grande noblesse, il resta en dessous des possibilités offertes par l’animal. Il se contenta d’enchaîner les derechazos sans se croiser et sans temple. A gauche, il ne réussit pas à canaliser la charge du novillo et se fit accrocher à plusieurs reprises. Au final, il ne domina pas réellement. Dommage ! Après un vilain bajonazo, le public demanda une oreille que le président accorda malheureusement. A son second (dernier de l’après-midi), armé comme les précédents, il effectua une très mauvaise mise en suerte. De plus, le picador lui infligea une monopique mal placée avant que le président ordonne, encore une fois, le changement de tercio (très prématuré). Lors de la faena, il ne trouva jamais le bon sitio et étouffa le novillo. Il effectua quelques derechezos sur le pico et de profil qui suffirent à déclencher la musique. A gauche, ce ne fut pas mieux. Les naturelles s’avérèrent saccadées, heurtées et sans application. En résumé, il se contenta de faire passer et repasser l’animal sans provoquer le moindre intérêt. Après un estoconazo qui roula le novillo en quelques secondes, le public hystérique exigea les deux oreilles que le président concéda sans hésiter une seule seconde. Une seule, et encore aurait largement suffit pour récompenser le coup d’épée. Sortie a hombros hors de propos !!

NB : Pas assez de place accordé à un tercio de pique beaucoup trop rapide. Président déclenchant la musique à presque toutes les faenas avant que le novillero ne prenne la main gauche. Il faudrait revoir les fondamentaux et relire le règlement. Les présidents se ressemblent et font n’importe quoi. On ne le répètera jamais assez : cette façon de fonctionner fait très mal à l’avenir de la fiesta brava. 
Michel DARTAGNAN