mercredi 23 juillet 2014

MATIN DU 13 JUILLET: DÉCEVANTE NOVILLADA DE CERET


 DÉCEVANTS NOVILLOS PORTUGAIS 

Les spectateurs auront éprouvé une grande déception, à l’issue de la novillada matinale du dimanche 13 Juillet. L’élevage Portugais de VALE DO SORRAIA (Herdade de Madeiros-COUÇO) suscitait pourtant envie et curiosité, et, dans sa recherche d’encastes variés, l’ADAC méritait au moins de recevoir l’appui du public le plus large. Mais ses efforts n’ont pas été récompensés à leur juste mérite, même si la novillada conserva jusqu’au bout l’intérêt habituellement recherché par les aficionados, davantage préoccupés ici par le choix des encastes dignes de combattre dans les ruedos, que par les défilés d’animaux insignifiants ou indignes d’être qualifiés de toros de combat.

Ici, il y eut en effet des vrais novillos, parfois des novillos-toros, à la présentation impeccable, gabarit magnifique, armures quasiment irréprochables, veletos, astifinos, sauf le dernier, aux défenses plus discrètes. Mais tous firent preuve des mêmes insuffisances: ils sortirent vite de la pique, se défendirent plus qu’ils ne poussaient, ils furent imprévisibles, sans cette étincelle qui grandit les combats des vrais « mansos con casta ». Ni noblesse, ni bravoure. Des hachazos à tout va, des embestidas sans alegria contre la cavalerie – hormis DEUX vraies piques poussées, 15 piquettes ou picotazos, dans le dos, l’épaule, ou carioqués, plus infâmants les uns que les autres –. Mais comme ils avaient des cornes et qu’ils savaient instinctivement s’en servir, ils cherchèrent en permanence à faire le ménage, d’autant que, en reculant dès les premiers muletazos, leurs jeunes opposants leur montrèrent vite le chemin à ne pas suivre.

Rapidement, les novilleros se montrèrent ainsi à leur désavantage, avec un bagage trop mince, face à ces toros pas forcément difficiles, mais qui n’étaient pas là pour rendre aux jeunes piétons la tache aisée: dès le début de ses deux « faenas », Diego FERNANDEZ enclancha la marche arrière, se fit accrocher de multiples fois le leurre, fit des passes de profil, donna à son second novillo les défauts qu’il n’avait pourtant pas à sa sortie des chiqueros, étalant ainsi le vide abyssal existant entre la tauromachie enseignée dans les écoles pour être appliquée à des demi-toros, et la réalité devenue imprévisible, lorsque apparaissent dans l’arène des animaux tels qu’ils devraient toujours être: puissants, armés, imprévus, sauvages, tout le contraire de la domec-stication en vogue pour petites vedettes sans recours, et qui entraine la corrida à sa perte.
Golletazos, pinchazos multiples, ronde des enterreurs, rien ne manqua. Toreria désasreuse.
Robert BLANCO m’avait, semble-t-il, fait bien meilleure impression que ce jour, mais il se fit pareillement promener par son premier opposant : multiples muletazos désordonnés, accrochés, sur la main droite comme sur la gauche, faena sans relief, sans domination, au contraire, c’est le novillo qui resta le maitre du ruedo. Entière sur le côté, 4 pinchazos, 7 descabellos. Second novillo plus noble, faible, sans charge, BLANCO étire le bras, mais sans succès. Nombreux accrochages sur les deux mains, toreo fuera de cacho. Entière foudroyante.
Idem pour Vicente SOLER, que nous avions vu avec de meilleures dispositions, par le passé. Aujourd’hui, il fut à l’unisson de ses compagnons de cartel. Profil, passes à reculons, ce n’est plus pasito detràs, c’est marathon en marche arrière. Avec un desplante de tricheur, par dessus le marché, et quelques gogos de se réjouir ! Céret deviendra-t-il Palavas, malgré la pédagogie méritoire déployée par l’ADAC ? Personne ou presque, peu de sifflets, pour rappeler à l’ordre le peon Miguelito, qui se précipite pour puntiller crapuleusement le novillo qui a simplement glissé et s’étale sur le sable!!! Face au dernier, même destoreo: SOLER recule avant d’achever sa naturelle, faenita tronquée, ou truquée, comme on voudra. Un quart d’épée, mort trop longue, près de trois minutes.