mardi 29 juillet 2014

FERIA D'ORTHEZ: DECEPTIONANTE CORRIDA


DÉCEVANTS TOROS DE LOURO FERNANDES DE CASTRO......

Quinze rencontres souvent carioquées et pompées, contre la cavalerie, peu ou pas de bravoure, peu de charge ni d’entrain. Malgré une agréable présentation, avec du trapio et des armures convenables, ces toros ont déçu les spectateurs, même les moins exigeants, ils nous ont ennuyé tout le long de cette tarde soporifique, certains aficionados reprenant le chemin du retour avant la sortie des chiqueros du dernier rese portugais.
Un bon 3/4 d'entrées.
Déception également ressentie vis-à-vis des toreros, JOSELILLO notamment n’a pas su profiter des possibilités que semblaient offrir son premier opposant, pour peu qu’il soit correctement lidié. Au lieu de cela, le matador nous a servi une fade série de muletazos sans jamais se croiser, il s’est fait promener et désarmer, notamment lorsqu’il prit la muleta avec la main gauche. Une entière tombée et ladeada, puntilla administrée sans honte bien à l’abri des cornes, dans le dos de l’animal, évidemment sous les yeux d’emplumés présents et muets– les prétendus huissiers, ha ! Ha!, c’est d’un comique ….!!- Pour le second toro, qui avait malmené le piquero, au terme d’une mise en suerte catastrophique du matador à la pique, quelques passes décousues avant que l’animal ne se ne se désintéresse et ne réfugie aux planches. Démission du matador, 6 ou 7 pinchazos, un quart d’épée au petit bonheur, descabello: zéro pointé!
Encore un varilarguero de fortune au service de PEREZ MOTA, le montant de la prime au meilleur d’entre eux est sans doute trop modeste à son goût, il pique comme un véritable voyou. Ensuite, faena selon la mode en vigueur, pico etpico à gogo, muleta accrochée. Tentative de naturelles avec la main gauche, sans conviction, sans se croiser surtout, conclusion d’un bajonazo, et quelques mouchoirs agités par des enfants et les habituels connaisseurs.
Quatre véroniques de MOTA pour accueillir son second opposant portugais, qui alterne embestida franche et marche à petits pas comptés vers le cheval. Le torero hurle pour provoquer la charge du cornu, ajoutez le pico de rigueur et les passes de profil, tous les ingrédients sont réunis pour « réussir » la faenita qui va a menos, torero reculant devant l’animal qui impose sa domination. Application des règles du destoreo. 1 pinchazo, 1/3 d’épée : rien de bon à retenir.
Premier toro pour IMANOL SANCHEZ, le piquero, plutôt que se présenter face au toro, lui présente ostensiblement le flanc du cheval « , de frente, no el culo ! », proteste un aficionado. Mais beaucoup de piqueros sont sourds, comme les peons qui se tiennent près du cheval, c’est bien connu, personne ne les empêchera d’accomplir leurs forfaits, ils ont en plus le soutien des imbéciles et des mafieux du callejon, qui ne payent pas leur place mais lancent vers les gradas un regard inquisiteur pour impressionner l’imposteur qui ose défier les défier, eux, les tricheurs et leurs complices, ces insupportables lameculos qui squattent les contre-pistes avec la complicité bienveillante des organisateurs, n’est-ce pas, C.L. ? Ainsi, le piquero s’adonne tranquillement aux basses œuvres qui déshonorent la corrida, il charcute à loisir, retire la lance, la replante aussitôt, sans remise en suerte, et personne pour s’offusquer, tout le monde s’en fout. Ces gens-là, les témoins les plus proches, ne payent pas, vous ne voulez sans doute pas qu’ils osent s’offusquer, ni surtout protester ?
On attendait IMANOL, ancien novillero que dont on appréciait le courage et l’engagement, sympathique, torero.... Il semble que le garçon ait depuis son alternative changé son fusil d’épaule : beaucoup plus de postures, notamment avec ses banderilles pas toujours sincères, et moins d’efficacité avec la muleta, il sollicite les aplausos du public comme les rejoneadores dans leur numéro de cirque, mais il ne lui suffira pas d’être un bon banderillero pour réussir une carrière de matador. C’est du moins mon sentiment, et aujourd’hui je l’ai vu se faire promener par son toro un peu faiblard plus que le dominer, faedésordonnée, sans aucun relief, sans transmission, c’est le rese qui est resté le maître, jusqu’à la vilaine épée qu’il reçoit dans les côtes, avant une entière caida au deuxième essai.
Trois rencontres avec le cheval, trois piques carioquées et pompées : le système est bien rôdé, il ne prendra fin qu’avec la fin de la corrida, faut pas se leurrer ! A moins que les jeunes générationsd’aficionados refusent de s’en laisser compter et finissent par imposer leurs choix de salutaire intégrité.
Imanol décide ensuite quatre paires de banderilles pour chauffer le public, il lève et agite les bras en l’air pour arracher les applaudissements des festayres, pour faire oublier un plus tard les scories d’une lidia médiocre. En effet, il nous servira un numéro de quelques muletazos sans se croiser, de pico en reculades, le leurre souvent accroché, avec l’unique main droite. Enfin, tentative de naturelles, mais à nouveau en reculant. Et entière tendida pour conclure cette corrida de l’aburrimiento.
Ite misa est !
Mais quand va-t-on se décider à ne réserver les callejons qu’aux professionnels de la corrida ? Quand va-t-on enfin expurger les talenquères de tous les parasites amis des amis de mes amis qui ne sont là que pour se montrer, pérorer, discuter, bouger, qui se foutent de toutes les tricheries qui se passent à quelques mètres d’eux, quand les piqueros peaufinent leur sale besogne sous l’oeil indifférent des taurinos, certes, mais, beaucoup plus grave, des aguazils ?
Et des palcos incompétents ?

.MAIS GRANDS NOVILLOS DE VALDELLAN !

Heureusement, le casse-croûte matinal, avec au menu quatre novillos de VALDELLAN, qui devait combler de plaisir les aficionados venus des quatre coins de la planète taurine, teint toutes les promesses fondées. Dans le droit fil des novillos que nous avions vu à VIC en 2013, le lot fut certes un peu moins régulier, mais l’intérêt de la novillada fut entretenu jusqu’à la fin, malgré les limites compréhensibles qu’opposèrent les deux garçons face à des toritos pétris de caste. Et pleins de ressources. Un tiers d’arène, hélas, pour un spectacle matinal cent fois supérieur à la triste tarde des LOURO qui lui succéda. Quatre novillos qui posèrent beaucoup de problèmes aux deux courageux aspirants au doctorat ès tauromachie, chargés de les résoudre, malgré leur bagage justement justito. 
Juan MILLIAN tenta de s’acquitter de sa tache avec application mais aussi beaucoup de difficultés. Des passes de châtiment d’abord pour son premier opposant durement refroidi par une pique trasera de gala, puis des redondos assaisonnés de mucho pico avec la main droite, comme on les apprend dans les écoles du toreo standardisé, (destoreo), timide essai à gauche suivi de deux cites de face. Reprise de la main droite, attitude très profilée, MILLIAN se découvre pour faire passer son toro, au demeurant pas avisé pour deux pesetas. Entière dans les cartilages costaux, le torito meurt sans avoir été toréé, juste cette illusion moderne qui a ravi les touristes.
Le second VALDELLAN paraît un peu avacado, il trébuche, résiste, s’avère noblote, après avoir poussé deux fois la cavalerie. Nouvelle faenita fuera de cacho, puis le torito va mourir d’une épée tombée ladeada – comme très souvent, sans s’engager- sans avoir jamais été toréé . Et le peon de brega puntille le novillo en se postant derrière les cornes, comme un voleur, sans honte aucune. ¡ Arte y valor !!!
THOMAS ANGULO se souviendra sans doute longtemps de son passage aux arènes du Pesqué, si chères à Xavier KLEIN. De son premier novillo de VALDELLAN, con casta y bravura, qui poursuit les banderilleros jusqu’aux planches, après avoir vaillamment poussé le groupe équestre par deux fois. L’animal aurait du être replacé pour la troisième rencontre qu’espéraient les aficionados, après le discours sur la recherche de mise en valeur de la suerte de picar, et sur le prix à attribuer à la meilleure action dans ce domaine, comme annoncé avant la course. Patatras !! Clarines ! Le président, probablement plus doué pour arbitrer un concours de pétanque que pour présider une novillada de poids, ordonne le changement ! Ce qui ne l’empêchera pas un peu plus tard de sortir d’autorité le mouchoir bleu dès la mort du novillo, deux mouchoirs blancs simultanément, sans modération, alors qu’une troisième rencontre était indispensable pour juger de la vuelta à accorder ou pas, donc son mouchoir bleu est une hérésie, un acte d’orgueil, et ALORS QUE C’EST AU PUBLIC en premier de pétitionner ce genre de récompense. PAS AU PALCO !! A croire que les organisateurs font tout pour gâcher la fête en bousculant les règles déjà bien mal menées de la corrida intègre.
La barque du corps des présidents prend l’eau de toutes parts, la FSTF devrait commencer par s’inquiéter, car le cas n’est pas unique, voir le Moun et son président abonné notoirement incompétent. Encore un sujet qui fache, mais tout est fait, TOUT, absolument TOUT, pour que les arènes se vident de leurs aficionados, et que ne restent que les gogos, de plus en plus rares, non ?
Plusieurs séries de THOMAS sans se croiser, muleta accrochée, le toro s’avise. Mais qui le voit ? Pas les spectateurs, friands d’oreilles, ni surtout les peons qui bêlent leurs « bièènn, bièènn », depuis leurs burladeros, pour chauffer la salle, et pour mettre le melon au novillero qui se livre de plus en plus dangereusement. La sanction tombe tout à coup, sans appel : ANGULO est pris, jeté en l’air, est piétiné, reste de longues secondes sur le sable, sans bouger, on éloigne le toro, c’est la panique, l’inquiétude : on l’emporte à l’infirmerie, on craint le pire, les minutes passent, interminables, il revient enfin, longtemps après, il prend l’épée, pour occire d’une tombée caidita le VALDELLAN encasté qui aurait plus lui prendre la vie.
Soulagement !
C’est à ce moment-là que le palco infumable sort son mouchoir bleu pour honorer le novillo, avant que le public ne le demande. Nullissime, président ! Vous vous prenez sans doute pour dieu le père, en qui je ne crois pas ? Soyez plus humble, prenez l’avis de ceux qui vous entourent.
Le quatrième novillo frappe contre un burladero, foutue habitude crapuleuse qu’ont les peones d’ envoyer les toros directement contre les planches, dès leur entrée dans l’arène. Nouvelle mise en suerte catastrophique au cheval. Puis le torito semble réagir, aller a màs, après s’être sonné contre le bois. Pas longtemps. Il se désintéresse rapidement du chiffon rouge, et de tout ce que peut lui proposer ANGULO, d’autant que le garçon aligne des redondos meurtriers, des passes insipides, enclanche au contraire la marche arrière sans jamais tenter d’avancer la jambe, le novillo finit par se décomposer rapidement. Un nouveau bajonazo, et le petit VALDELLAN meurt au centre du ruedo. En brave.
Oreille ! Ce qui fait trois pavillons ! Et deux de trop, hormis celui du courage à son premier opposant qui lui – et nous - en fit voir de toutes les couleurs.
Fin de cette passionnante novillada matinale, où l’intérêt resta soutenu jusqu’à la fin. Salut du mayoral, appelé par les aficionados.
NB On ne le dira jamais assez, ce sont les mêmes, toujours, ces peons qui envoient à l’abattoir ou dans le mur leurs petits protégés, en leur gueulant que ce qu’ils font est bien, même si çà n’est jamais vrai, en les encourageant à répéter des passes sans effet ni dominio sur le toro, et ceux qui pendant l’épreuve de la pique se tiennent à proximité du cheval, alors qu’ils n’ont rien à faire là et qu’ils doivent s’en éloigner. Et si des voix avisées s’élèvent depuis les gradins pour leur intimer de rester à leur sitio, ils font la sourde oreille, même s’ils distraient le toro, ce qui modifie son comportement, ils sont mauvais, se croient intouchables, car ils ont l’appui ou l’indifférence de la faune des callejons.
Et je ne parle pas des banderilleros qui courent vers le toro quand il a le cul tourné pour planter une à une leurs banderilles fléchettes. Puis hurlent derrière leurs capes pour réclamer des oreilles de carton. +Pitoyables !!