jeudi 13 août 2015

LOS MAÑOS + GUILLERMO VALENCIA= FAENON INOUBLIABLE.



Dimanche 9 AOÛT 2015

Il est presque 13 Heures, quand nous quittons les tendidos, Après la fin de ce combat auquel je viens d’assister, il y a tout juste un quart d’heure, entre Tostadino, le NOVILLO TORO de « LOS MAÑOS », et Guillermo VALENCIA, l’héroïque novillero colombien qui lui a livré bataille, je me sens sonné, troublé, ému, secoué, comme au réveil d’un rêve fou que je n’osais même plus caresser, tellement ce que j’ai vécu – ce que NOUS AVONS VÉCU, tous les présents, les aficionados et les autres, en parfaite osmose, même les néophytes, conscients de la rareté de tels instants et de la chance unique qu’ils ont eue,- fut intense et rare, je regarde autour de moi, la même émotion se lit sur la pluspart des visages que je croise, familiers ou inconnus, les gens se sourient, se parlent, se congratulent, ils veulent continuer de prolonger et de partager ces instants magiques qu’ils ont vécu. Continuer de rêver à cette image d’un gamin armé d’un chiffon rouge affrontant avec un courage indicible un vrai taureau de combat, puissant, manso con casta, armé de deux pitones intacts, larges, astifinos, mais aussi heureusement doué d’une certaine noblesse qui le rendait toréable, à condition de ne pas faire ces fautes grossières habituellement suggérées depuis les burladeros par les peones sousdoués, avec leurs « bièèènnn » destinés à lancer la claque et à faire tomber les trophées récompensant le « destoreo » routinier qui enchante les gogos.
Nous venons de voir sortir des chiqueros un superbe lot de « Los Maños », supérieurs les novillos 1, 2, et 3 bis, le troisième, magnifique exemplaire applaudi dès son entrée dans le ruedo, comme ses quatre congénères, se fracture semble-t-il la patte avant droite, il est remplacé par le sobrero du même fer, que les deux équipes avaient pris soin de laisser de côté, lors du sorteo.... Comme on les comprend ! Tostadino, doté de ses deux poignards à peupler de cauchemards les nuits de la gente taurine chargée d’affronter ce genre d’aurochs, ne semble pas du genre à s’en laisser compter, trois rations de fer ne lui feront pas baisser la tête, et il gardera la gueule fermée jusqu’à l’estocade finale.

Mais avant, il y eut le premier Maño, un encasté qui prit lui aussi ses trois rations de vara, malheureusement, Madame la Présidente écourta le tercio de picar, alors que, pour moi, et pour beaucoup d’autres autour de nous, une quatrième rencontre eût paru plus opportune, face un tel combattant, et elle aurait justifié la vuelta réclamée plus tard ici et là. Guillermo se croise, s’impose, avec cran, sans tricher. Un instant de relâchement, et c’est la voltereta, impressionnante. De longues minutes, assis sur l’estribo, entouré par tous, Guillermo récupère. Puis il s’avance muni de l’acier, et loge une entière spectaculaire, qui lui vaut l’oreille du courage, ou de l’émotion, comme on voudra .

Et c’est enfin cette faena monumentale servie à son second adversaire, « Tostadino », le sobrero que l’on attendait pas, mais que secrètement beaucoup d’aficionados espéraient voir sortir, pour l’avoir aperçu dans les chiqueros. Faena cumbre, faena menée de main de maître, avec le poignet qui conduit, parar, templar, mandar, les canons de l’art de toréer à l’état pur, la sincérité, l’audace, l’envie, le dominio, d’un vrai belluaire. Séries de naturelles, engagées, la pa’lante, sans tricher, sans engaño, en pesant sur le danger, en lui faisant face, pareil avec la main droite, les olés montent, rauques ou clairs, unanimes, profonds, le combat est poignant, brutal et léger, nouvelle cogida, mais la lutte reprend de plus belle, entre le fauve, toujours entier, altier, fier, hautain, et celui, tout petit, par la taille, mais IMMENSE, par le cœur et le talent, de Guillermo VALENCIA, qui continue de puiser dans son courage toute la volonté nécessaire pour définitivement assujettir le señor TORO. Vraie fausse note de ce palco féminin, qui déclanche cette musique de m..... qu’aucun aficionado sensé ne réclamait, pendant qu’un gamin héroïque se comportait en véritable CHEF de la plus belle des musiques et déroulait SA partition, Madame Nicole, il ne fallait surtout pas déclancher cette pampare qui cassait oreilles et cojones, et ne pouvait que déconcentrer le torero de verdad qui se jouait la vie. Voltereta ! Guillermo VALENCIA avait-il seulement un tant soit peu peur ? Rien n’est moins sûr ! Porté par les olés, il m’a paru détaché du réel, bien au dessus de son halo d’assurance et de courage invincible, jusqu’à l’estocade finale, et les deux pavillons qui tombent du palco.
Quels moments d ‘émotion!!!Quelle beauté !!!
Que celles et ceux qui n’apprécient ni ne comprennent, mais condamnent avec la même violence imbécile que les intégristes de tout poil, que ceux-là passent leur chemin. On n’est pas obligé d’aimer, mais de là à vouloir interdire ce que l’on n’aime pas, sous le prétexte démagogue que « la mort n’est pas un spectacle ».... La connerie non plus n’est pas un spectacle, et pourtant chacun cultive la sienne, sans se soucier de la gêne qu’elle peut indubitablement procurer à son voisin.

Quelles images à jamais ancrées dans nos cœurs et sur nos rétines.

Merci, Guillermo VALENCIA muchisimas gracias, enhorabuena, felicidades, por su arte y su animo. Torero ! Torero !
Merci, los Maños, los MARCUELLO, el ganadero, su divisa, muchisimas gracias, que los éxitos siguen, para ustedes, su trabajo, su honor, su vergüenza ganadera, tambièn su amabilidad.
Merci aux Parentissois, à l’ADA toute entière, à ses dirigeants valeureux et méritants, merci pour cette matinée des Maños qui valait à elle seule notre déplacement, pour ces instants de bonheur inoubliable. Sûrement les moments les plus forts de la temporada 2015, après les trop nombreux dépits aficionados que nous avons subis ici et là : no comment.

Merci aux amis que nous avons côtoyés, pour leur amitié, certes, mais aussi pour cette passion partagée. J’ai entendu parler de frissons, j’ai ressenti les mêmes sensations, j’ai aussi entendu parler de larme, alors là, je n’en suis pas là, moi qui ai eu faim, gamin, je suis parfois parti à l’école sans avoir de quoi accompagner ma tranche de pain, par culture et tradition je réserve donc les larmes pour des sujets plus conventionnels, loin du bling bling et du paraître d’une classe qui n’a rien connu de la misère ou bien qui a perdu la mémoire de ses racines.
Et enfin toujours le même bémol, à PARENTIS comme ailleurs: le callejon est envahi par des gens qui n’ont rien à y faire, des trouducs qui s’y montrent et des trouducs qui se la jouent, avec leurs carnets et leurs appareils. Ou parfois avec le cigare, ou les mains dans les poches.

Comme une mafia, une de plus.


PS
J’avais décidé de ne plus écrire ici, à cause d’un jeune c.. qui laissait me faire agresser sur son blog, sans doute sous la protection complice de Larrivière
Depuis, la plaie ne s’est pas refermée, et le petit c.. continue de faire la roue. Avec ses ami-e-s des cercles et des champs. Et de ceux qui ferment les yeux : la compagnie d’un jeune merdeux est plus agréable que celle d’un vieux râleur.
En attendant, Viard n’est donc plus seul: la relève est assurée ! TT ou autres, le râtelier est bon pour tous les parasites sans scrupules.

(Dimanche dernier, il y a eu PARENTIS : exceptionnellement, j’ai donc voulu tenter de faire partager ce que nous avons vécu, ce que j’ai ressenti. Et donc de reprendre le clavier. Ce sera une entorse à ma récente décision. Et comme mes sorties se feront de plus en plus rares, j’aurai par là même, moins d’occasions de croiser les faux-culs dont il est question ci-dessus, et qui font eux aussi un tort immense à ce qu’ils prétendent aimer.)

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