lundi 1 février 2016

CONFISQUONS LA DÉMOCRATIE: SOYONS PRIMAIRES!

Jean Ortiz

Soyons primaires !

Soyons primaires ! Le capital en raffole. Des citoyens primaires, des analphabètes politiques, caricaturaux, clonés, des gugusses manipulables à merci, à la merci des puissants : « primarisés » ! Le dernier must à la mode libérale.
Soyons primaires ! Les « primaires », c’est le degré moins un de la Politique, la démocratie sondée, incontinente. Dépolitisée. Les « primaires » : le summum de la démocratie médiatique (et de marché), à l’américaine. Que (la) le mec plus ultra l’emporte... Paillettes, flonflons (et consciences) payés par de généreux grands patrons. Aux États-Unis, on appelle cela : les « caucus ». Terrible aveu. Ah, les « gringos » !

Soyons primaires, et que le spectacle commence. Et vlan une petite phrase choc, « assassine », un dérapage intentionnel, calculé. Et pour ta poire : une insulte, un coup bas au niveau du slip, une donaldtrumperie... Pour tromper les dingos. C’est écrit.
Soyons primaires. « Approchez, venez voir... ». Le cirque, l’étalage, la mousse, l’écume, la vacuité, le paraître, les frasques, les instincts... primaires, pour racoler, racoler, et élire les « primo votants ». Et les autres ? Tiens, tiens, derrière la frime hypocrite, c’est vilain. Et désémantisé, comme ce qui le plus souvent nous vient des États-Unis... mais « modélique » : à singer !

Soyons primaires ! Désormais plus besoin de partis, de partis militants, mais des sondeurs, éprouvettes et stéthoscopes à la main, pour faire croire à plus de démocratie, alors que cela revient à la confisquer, à liquider la(les) « fonction(s) » du parti. Il devient un parti de supporters. Que la voilà la bonne démocratie ! Et marchande de surcroît. Plus besoin de programmes rébarbatifs, de projets papivores. Le renoncement au rôle, aux prérogatives des militants : au diable l’élaboration d’un projet, le choix des candidats, etc. Des écuries : les macronistes, les hollandistes, les vallsistes, les juppistes... Les militants convertis en suffragettes.
Cette « démocratie » relève de la course au frac, au fric, aux « parrainages », aux « sponsors » ; elle repose sur des médias si pluriellement démocratiques, sur TF1, 2, 3 , sur de la mise en scène frelatée, sur une personnalisation outrancière, sans limites, sur du « je t’amuse la galerie » pour te faire gober tout le reste, l’essentiel, sur des Instituts de sondage, tous bolchévisés comme chacun le sait, et poussant évidemment le cheval le plus contraire à leurs intérêts, le(la) plus anti-système, le(la) plus radical. Cela va de soi ! Le consensus ! Primaire.
A ta santé ! Pas à la mienne.