vendredi 8 avril 2016



Accord Ukraine-UE : il faut leur faire échec !

, par  Alfred Gautier 
Le Député Front de Gauche André Chassaigne, mettait en garde à l’Assemblée nationale : « Premier partenaire commercial de l’Ukraine, l’Union Européenne propose, aux termes de cet accord, le bénéfice des acquis communautaires et la baisse des droits de douane, en échange d’une sécurisation de son approvisionnement énergétique. Il s’agit d’ancrer l’Ukraine dans une économie de marché totalement déréglementée et, en contrepartie, de lui fermer les portes de l’économie russe, ce qui a déjà fait chuter, sur un an, le PIB ukrainien de 17,6 % et sa monnaie de 70 %.
Si le peuple ukrainien voit l’Europe comme l’horizon d’une vie meilleure, ces mesures préparent des lendemains qui déchantent pour la majorité et, à n’en pas douter, de formidables profits pour une nouvelle caste d’oligarques ukrainiens.
Parce que nous estimons que la paix est un enjeu bien plus élevé que l’intensification de nos relations commerciales, les députés du Front de gauche voteront contre la ratification de ces accords. »
En France, la ratification de l’accord UE-Ukraine est passée inaperçue, les Français n’ayant bien entendu pas été consultés.
Sauf que… Excellente nouvelle : aux Pas-Bas, les citoyens ont eu le choix. Ils ont largement rejeté par référendum cet accord que tous les dirigeants capitalistes voulaient faire passer aux forceps ! Ils ont fait la critique de l’Union européenne dans un même mouvement et ils ont parfaitement raison !
Pour les progressistes, il s’agit de refuser de nouvelles délocalisations, une baisse des droits sociaux pour tous les travailleurs et un effondrement de l’économie de l’Ukraine qui ne servirait qu’à goinfrer les plus riches
Chez nous, le pouvoir "socialiste" (hollandiste en réalité) n’a pas hésité à se mettre du côté des milliardaires, des putschistes, des spécialistes de l’évasion fiscale, de la corruption et des forces bienveillantes avec les groupes néonazis.
Rappelons que Kiev a interdit le Parti communiste d’Ukraine. Cette décision traduit la volonté du pouvoir oligarchique ukrainien de réduire au silence la principale force d’opposition démocratique qui lutte pour la paix, l’intégrité et la souveraineté du pays et contre la mainmise sur le pays des puissances étrangères et notamment les États-Unis et leur bras armé, l’OTAN.
L’hypocrisie de l’UE est totale : quand les intérêts des capitalistes sont en jeu, elle ferme les yeux sur les violations des droits de l’homme et cautionne les actions de l’extrême droite nationaliste et antisémite en Ukraine !
Les chiens de garde François Hollande et Angela Merkel n’ont pas tardé à réagir à la décision des Néerlandais : « Nous continuerons à soutenir l’Ukraine et à appliquer dans nos pays respectifs l’accord d’association. » « Il sera également possible de régler cette difficulté »… en clair, de faire tout de même appliquer l’accord d’association Ukraine-Union européenne !
En France aussi, nous avions voté NON au référendum de 2005… Tout cela est en fait très cohérent et redouble. Une machine ultra-réactionnaire et dictatoriale est en place, favorisant le fascisme et les reculs démocratiques et sociaux.
La lutte pour une démocratie plus directe, pour un usage fréquent des référendums dans une nouvelle République, est absolument complémentaire de la lutte anticapitaliste et pour les droits des peuples.
En 2017, l’enjeu est celui de la démocratie tout court dans notre pays. La grande leçon est que virer Hollande ne suffira pas : il faudra le faire en rompant aussi avec l’UE, l’OTAN et le capitalisme.