mardi 19 juillet 2016

CERET DE MANSOS: LES ABSENTS N'ONT PAS PERDU GRAND CHOSE.

SAMEDI: DÉCEVANTS VERAGUAS.

Corrida d'ouverture de "CERET DE TOROS", avec les Veraguas de Aurelio HERNANDO.


Du trapio, des armures de respect, des robes jaboneras habituelles à cet encaste, une présence prometteuse! ¡Y BASTA! Ce fut tout....NADA! Rien qu'une mansada historique, une moruchada comme on en voit peu, heureusement. Des toros qui ne livrèrent aucun combat de fauves tels que cette plaza les recherche.... Tarde longuette, sans attrait autre que les sorties des cornus, tarde de destoreo, au cours de laquelle Curro DIAZ abusa du toreo profilé, avec en plus des estocades de "coquins" tricheurs souvent applaudies par un public à la dérive, j'ai même vu un quidam réclamer en gueulant la vuelta du sixième, un sobrero de ZABALLOS qui ne méritait juste  quelques palmas. FANDIÑO? Faenas trompeuses, un des champions de l'engaño, toreo vulgaire par un torero tricheur, qui ne cherche qu'à ravir les gogos -festayres- en goguette, venus à Céret par effet de mode, pendant que les aficionados de plus en plus seuls assistent en râlant à la lente érosion de la fiesta dite brava. Le meilleur de la tarde avec le sobrero de ZABALLOS qui échoit à PEREZ MOTA. Le gaditano s'engage un peu plus honnêtement que ses compagnons de cartel, se croise, enchaine de belles séries à un animal relativement toréable. Et meilleure estocade, pour conclure cette tarde d'ouverture qui ne passera pas à la postérité.

DIMANCHE MATIN: NOVILLOS DE VINHAS.
Le meilleur de la feria?

Dix sept embestidas au cheval, certes, mais sans trop s'employer. Même si ce fut pour moi le meilleur de la feria Cérétane. On attendait Cesar VALENCIA, sa prestation Parentissoise de 2015 restait gravée sur les rétines. Hélas! La déception en fut plus grande encore, Cesar se fit promener, ne tenta rien, ou presque, rien toutefois qui ressembla à ce qu'il avait laissé entrevoir l'an passé en BORN.
Abel ROBLES: le jeune Catalan abuse lui aussi du pico, ne transmet pas vers les tendidos, ne se livre pas, ou trop peu, sa carrière prend le chemin de celle de son ainé Serafin MARIN. Conclusion: TROIS AVIS à l'issue d'une faenita insipide à son premier novillo, qui rentre allègrement au toril....Au second VINHAS, il fait des passes sans dominio, ennuyeuses, sans plus de transmission qu'au premier de ses deux opposants, à souligner par contre deux superbes paires de banderilles  au balcon par ses subalternes.
Sebastian CASTILLO toréait à CERET sa première novillada piquée, après seulement trois NSP de sa brève carrière, en 2015. C'est dire que l'épreuve s'avérait sérieuse,  difficile. CASTILLO se montra courageux, malgré ses trop nombreuses et évidentes lacunes. Du cran, il en faut, même dans les arènes à touristes, mais ici il lui en fallait pour cet examen de passage, quand son premier novillo sortit en trombe pour catapulter les planches du callejon où s'était réfugié un peon. Séquence émotion. Qui laissa des traces sur l'animal retombé dans le couloir. J'ai respiré quand après deux tentatives à l'épée on put voir le Vénézuélien  sortir vivant du ruedo.

DIMANCHE SOIR: DÉCEVANTS SALTILLOS.

Tarde d'aburrimiento. SALTILLOS décevants, sans entrain, peu ou pas de bravoure,  ajoutons la présence de Robleño, applaudi par ses gogos-fans bien avant même qu'il n'apparaisse, et tout devient de moins en moins supportable. Et de plus, l'ADAC nous a retardé la feria de une semaine, pour un aussi triste bilan. Ajoutez-y deux heures passées vendredi sur l'autoroute pour avancer de 250 mètres, sous la cagna, sans que les enfoirés de VINCI AUTOROUTES ne lèvent les barrières pour ne pas nous faire payer la torture qu'ils nous ont infligée.... Nous nous souviendrons de CERET , mais aussi de VINCI, les champions de l'escroquerie légalisée.
Dix huit charges contre la cavalerie, mais novillos sortis souvent seul, ou sans se faire trop prier. Présentation quasiment irréprochable, quatre sur six étaient des cinqueños, mais moral en berne. Mansos.  L'unique qui poussa fort fut le cinquième. Mais ce fut bien insuffisant pour rendre cette tarde attractive. Par exemple, Alberto AGUILAR a oublié ce qu'est toréer de naturelles. Mais les spectateurs non aficionados de CERET ne lui en ont pas tenu rigueur, et ils ont exigé une oreille pour sa faena tronquée. Que le président a fort injustement - puisque la pétition était majoritaire - REFUSÉE!! D'où une bronca majuscule, et AGUILAR s'est donc et sans honte offert deux vueltas....HONTE? Parce qu'il n'avait pas effectué UNE SEULE naturelle. N'aurait plus manqué qu'il demande la musique, comme la demandent naïvement à grands cris ridicules les "aficionadeaux" connaisseurs .
Le président CISSÉ se souviendra longtemps sans doute que VOX POPULI.....
Robleño: peu de choses intéressantes à retenir, pega pases comme les autres, abuse de son capital de sympathie acquis les années passées.....Un filou à ne plus voir
VENEGAS, lui, a par contre toréé agréablement de naturelles, ce qui a inspiré AGUILAR pour sa seconde prestation. A noter, autre signe inquiétant de la dégringolade aficionada, une paire de bâtons de ADALID magistralement clouée A CORNE PASSÉE, et applaudie à tout rompre.

Vaya la fiesta circo... Y los payasos a quièn le gustan las trampas .....

N.B. Un bon point aux Club Taurin de Bruxelles, pour sa fidélité sans faille à Céret et ses encouragements - primes généreuses - aux acteurs les plus méritants de la suerte de picar. Une leçon à méditer par nos artisans de la fiesta circo, qui sévissent en deçà et au delà des Pyrénées.

LA PELUCHE ENSANGLANTÉE

Publié le 17 Juillet 2016
Sans la photo.
Impossible
pour celui
qui signe ces pages 
de la publier
L'article (magnifique)
Très beau papier de Jean Ortiz
Comme un coup de poing rageur d'une rage justifiée mais qui ne cogne pas sur tout ce qui bouge.
Jean Ortiz
Samedi, 16 Juillet, 2016 - 18:02

La peluche ensanglantée

Elle gît la peluche, près du petit corps recouvert du voile de la mort. Cette photo, insupportable, inconcevable (devait-on la publier ?) va nous hanter longtemps, sans doute jusqu’au bout du chemin. Comment la dépasser ? Impossible résilience. Il y a des peluches qui hurlent, qui pleurent, qui geignent, qui implorent, qui accusent, qui condamnent à mort...
On n’a pas le droit de faire du mal à une peluche. Que deviendrait ma Lucie sans sa peluche ? Elle dort dans les bras de « Vlad », son copain l’ours peluche, et tient par la main
son « bébé » peluchette, qu’elle caresse jusqu’au beau « pays des merveilles ». Elle n’aime pas le « marchand » de sable ; le sable, cela ne se vend pas.
Ce soir, les peluches de Lucie se taisent, essuient leurs yeux qui n’en finissent pas de couler ; quelques unes se dressent et crient « salopard ». C’est primaire, instinctif je l’avoue, et dangereux ; la haine peut soulager, mais ne fait rien avancer. Comment est-il possible que notre monde produise de tels monstres, manipulés, instrumentalisés, ou pas ? Faut-il qu’il soit agonique, cannibale, faut-il que notre société soit en passe de perdre toute humanité, tout espoir, pour écraser ainsi la tendresse et tuer une peluche ?
Et qu’ils sont laids la plupart de nos « politiques », ceux qui n’attendent même pas que le sang sèche pour s’approprier la peluche, pour en tirer quelques misérables bénéfices. L’histoire retiendra qu’ils ont osé , que des médias ont « mis en boucle » pour faire bouillir la colère et flamber « l’audimat », nous expliquer qu’ils n’avaient finalement pas grand chose à dire... mais qu’il fallait occuper l’antenne. J’ai trouvé la peluche bien plus digne que ces charognards. La peluche se suffit à elle-même.
J’ai aimé la retenue, la dignité des miens, les communistes, les humanistes sincères, les révolutionnaires, les syndicalistes, les militants « de verdad »...
Et qu’ils sont vilains, les uns et les autres, tous ceux qui en rajoutent, qui sans être juges mènent quand même l’enquête à leur façon, signalant d’emblée les présumés responsables, tous ceux qui récupèrent avec « opportunisme » les monstruosités, la douleur, l’horreur, pour soigner leur côte de popularité, pour ouvrir des brèches criminelles entre les peuples , pour désigner toujours les mêmes « fous », les mêmes « loups sauvages ». Sont-ils vraiment « fous », ces « loups sauvages », ou fanatisés, aveuglés, fascisés ? Le résultat est certes le même, horrible, mais réfléchissons un moment : le terrorisme ne tombe pas du ciel. Il naît de fractures, de fêlures, de rejets, de discriminations, d’intolérances ; de violences sociales, guerrières, de frustrations, d’humiliations... C’est contre tout cela qu’il faut être « en guerre ».
La France, et c’est douloureux, n’incarne plus pour des millions d’hommes, chez elle et dans le monde, les valeurs fondatrices du « 14 juillet », celles pour qui des milliers de militants, de Résistants, donnèrent leur vie, celles que nous aimons et portons en nous dans nos résistances, nos combats pour un monde plus juste, plus solidaire. Désirable. Un monde où des avions de « muerte » n’iraient pas la nuit, loin de « chez nous », bombarder d’autres peluches. Pourquoi ? Pour qui ? Un monde où les gamins palestiniens pourraient se baigner en paix. Sans drones à la place du soleil. Un monde où les enfants de Nice et d’ailleurs joueraient toute la nuit sur les fronts de mer. Un monde sans « fous ».
Ne pleure pas peluchette... Nous allons écarter les méchants, tout faire pour réduire les fractures, et pour créer du lien, du sens, de la compréhension, de l’humanité, et t’aimer davantage. Ensemble. T’aimer davantage, peluchette.
Rédigé par Canaille Lerouge