samedi 20 décembre 2008

LETTRE OUVERTE A L'ANDA .

Que cachent les aveux de l'ANDA publiés sur TOROS, après son sabordage? Usure ? Confiance exclusive qu'en ses seuls membres ? Combat d'égos?
J'ai abandonné la lecture de TOROS il y a quelques années : j'avais ressenti un tiédissement dans les écrits de certaines célèbres plumes, comme un alignement de revisteros paraissant parfois épouser les réactions des nouveaux publics et fermer les yeux sur les dérives de certaines placitas ou plazas importantes. C'est vrai que, selon que l'on voit la fraude, les combines, et les saloperies qui entachent la lidia, depuis les tendidos ou depuis le callejon, on n'a pas forcément les mêmes réactions. La fonction pédagogique ancienne de la revue me paraissait de moins en moins évidente. Ajoutez à cela les rencontres fortuites avec des auteurs qui viennent chez vous 25 fois par an, et qui prennent à peine le temps de répondre distraitement à votre salut, au hasard de la temporada... Deux mondes qui s'ignorent! Et l' humilité de ceux qui n'en ont plus... Comme des stars qu'on importune....
D'ailleurs, un peu partout, c'est comme cela que çà se passe. Il y a ceux qui sont là pour paraître, et les autres. Nous vivons dans un monde de préjugés et d'univers cloisonnés, ici des mundillitos, des petits groupes d'intérêt se forment et se reconnaissent, un éleveur ou deux, des responsables d'arènes, des élus, des membres de peñas, quelques auteurs armés de leur plume à reluire, pour mériter leur place à table et leur squatt au callejon... Dans certains clubs, les égos font leur nid, au prix de compromissions, de mensonges et de trahisons, les médiocres jouent des épaules alors que les plus naïfs, après s'être consciencieusement défoncés pour l'unique aficion, les laissent à leurs intrigues et leurs ambitions. On découvre un trou dans la caisse ? Qu'à cela ne tienne: celui qui recherche le coupable récolte l'opprobe du clan, et subit les brimades jusqu'à ce qu'il parte. L'argent public n'a pas de prix ni d'odeur.
Ne parlons même pas des blogs où l'on parle beaucoup de banalités, sauf de toros, où les posts servent de défouloirs à des pseudos aficionados, intellos oisifs à la haine féroce contre ce qui ne leur ressemble pas.
Ainsi vont les choses dans le quotidien de notre petit, petit , petit monde taurin et pseudo taurin.
C'est donc chez un ami que j'ai découvert "TOROS" de novembre, avec le long article sur le sabordage de l'ANDA par ses membres. Et là, j'ai eu un choc ! Depuis le temps que je voulais savoir pourquoi l'ANDA n'avait jamais répondu à ma demande d'adhésion, ni à mes questions sur leur silence à mes interrogations, j'ai enfin eu cette réponse qu'ils n'avaient jamais pris la peine de me donner .
Pourquoi ne m'ont-ils jamais répondu ? Pourquoi le silence, qui est, si je ne m'abuse, une forme de mépris?
Je crains que ce nouvel avatar n'ajoute encore à mes craintes, pour ce qui concerne ces mundillitos que je dénonçais plus haut.
Car j'ai été surpris et peiné d'apprendre par hasard, - parce que l'ANDA ne parle pas à n'importe qui, ne s'exprime que là où elle veut, et avec qui elle veut - qu'elle souffrait du vieillissement de ses membres, du faible renouvellement des générations, et que ses critères d'admission étaient très stricts !
Comme si j'aurais pû imaginer qu'il fallait subir les épreuves d'un difficile examen pour faire parti e de l'Association Nationale Des Aficionados !!!
J'ai conscience qu'il doit être difficile de rémédier au vieillissement de bénévoles d'associations de tous ordres - je donne ailleurs, depuis très longtemps -, dans ce monde d'individualisme forcené, où les citoyens, et même les salariés, sont plus concurrents que solidaires, c'est la loi du marché capitaliste. Mais alors : pourquoi n'ai-je jamais entendu un membre de cette association que je vénérais, proposer aux aficionados, non pas de devenir moines soldats, mais défenseurs actifs de la corrida authentique ?
Pourquoi aucune tentative de recrutement auprès d'aficionados régulièrement rencontrés autour des plazas sérieuses, au cours des temporadas?
Et pourquoi, oui, pourquoi cette muette fin de non-recevoir?
J'en reviens à vos "critères", tant ils me paraissent injustes, obsolètes, déplacés: L'intégrité ? Qui peut en juger, ou en préjuger, dans ce monde de truandages? Elle se juge vite pour ce qu'elle est ou pas, mais personne ne peut se croire supérieur, au point de décider souverainement de sa vacuité, même à l'aide du "parrainage" éculé, d'un siècle passé. Et comme je suis un homme libre, de tout parrainage, de toute chapelle, parfaitement indépendant, je regretterai toujours d'avoir spontanément proposé ma modeste contribution à une association dont j'apprends aujourd'hui qu'elle ne me méritait pas.
Permettez moi d'insister: vos prétentions, vos exigences, votre méfiance et votre ostracisme , à l'égard d'aficionados dont le seul tort demeure de ne pas vous ressembler, étaient déplacées, excessives, cela va sans dire. Aujourd'hui, votre "institution", pour reprendre le terme de J. B., me fait peur rétrospectivement. Et si l'ANDA devait renaître, et qu'il me soit proposé d'y adhérer, je m'efforcerais en prioprité de faire effacer de ses statuts les traces de sectrisme que je ne soupçonnais pas.
Sinon, ce serait sans moi. Mais avec l'aficion je crois aussi intransigeante que la votre, et qui demeure, elle, ma référence.