mercredi 8 septembre 2021

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Ô, PATER NOSTER,

NE NOUS SOUMETS PAS A LA TENTATION!

Ô Pater Noster, ne nous soumets pas à la tentation!

"Pourquoi le Smic pourrait augmenter au 1er octobre", semble s'inquiéter Le Figaro, canal historique de la droite et du patronat.

Et Le monde, devenu journal de déférence envers le capital semble lui répondre que, cà cause de l'inflation, le Smic pourrait être augmenté petitement. Ouf, on respire...

Je ne sais plus quel média aux ordres a questionné Bruno Lemaire, ex du parti de Sarkozy-Fillon passé ministre de l'économie chez Macron, sur une revalorisation véritable du salaire minimum, des salaires et des retraites. En tout cas, Bruno Lemaire a répondu:"Je ne crois pas que ce soit la bonne solution (même si) on est tenté de le faire".

Ben oui, dans la France aux racines sacrément chrétiennes, gaffe à ne pas se laisser tenter.

En revanche, fin mars 2021, 206 milliards d'euros publics ont été mobilisés en faveur des entreprises. Du coup, le CAC40 a progressé de 22,8% depuis le début de l'année. Il y a la tentation que les Cieux honnissent et les grâces "coûte que coûte" offertes au capital. CQFD.

 

 

Le Covid a bon dos : Derrière l’épidémie un système stérile

mercredi 8 septembre 2021 par Bruno Drweski Blog ANC

Voila ce que je reçois de mon bailleur (voir ci-dessous). Mon pharmacien me dit la même chose. Il ne reçoit pas 40% des médicaments commandés a temps car ils sont acheminés en retard d’Inde ou de Chine.
Les queues s’allongent.

La pandémie n’est pas la cause, c’est le capitalisme néolibéral, dérégulé et mondialisé qui est la cause de ces pénuries. Le système est arrive en bout de course.
Ce qu’on a vu par étapes depuis 2008.
Et les capitalistes ne peuvent tout simplement pas répondre au défi car c’est leur logique même qui les empêche de prendre des décisions judicieuses car elles seraient suicidaires pour leur position dans la société.

Le développement de l’informatique et de la cybernétique rend possible le développement d’une économie planifiée de coopérations mutuellement avantageuses décidées par des État-nations souverains et interventionnistes relançant les politiques de développement économique, scientifique et technique, ce qui n’était pas encore vraiment le cas au XXe siècle.

Mais pour cela il faut un changement radical de système qui empêche les capitalistes de nous tuer avant de se suicider dans des guerres sans fin pour le contrôle des voies d’approvisionnement en énergies et en composants pour des biens de base. ...

Le coq qui court sans tête et qui croise le serpent qui se mord la queue !

LETTRE OUVERTE PLUS QUE JAMAIS D'ACTUALITÉ(°)

Lettre ouverte aux trolls de la France Insoumise

Je voudrais que vous réalisiez à quel point vous avez l’art de vous tirer une balle dans le pied dans l’esprit d’ailleurs de votre bien aimé candidat Mélenchon et je m’adresse à vous pour tenter d’en appeler à la raison.

Il faut que vous mesuriez à quel point vos comportements comme ceux de Mélenchon sont destructeurs. Celui-ci tout le temps où nous étions sensés être alliés et où il portait théoriquement nos voix n’a cessé de nous mépriser. Il nous a traité de tous les noms, affirmé que nous étions le néant, la mort, il n’a jamais voulu nous consulter sur son programme, fini par interdire nos drapeaux rouges à ses meetings. Mais non content d’agir ainsi il a refusé à Marseille et dans le reste de la France des candidatures communes aux législatives sauf à certains communistes qu’il considérait comme totalement inféodés, ayant oublié leur appartenance au profit de leur allégeance comme Marie-George Buffet. Il est vrai que cette dernière n’avait pas craint de violer la démocratie du Parti pour imposer la candidature de Mélenchon en utilisant des groupuscules qui ne représentaient rien comme pression de l’extérieur.

Ceci pour la méthode, mais les communistes ont dû assister impuissant à toutes les foucades irresponsables de votre dirigeant, ses virages à 100 degrés sas consulter personne, nous y voir identifiés sans que nous puissions rien faire, sans être le moins du monde consultés. Non seulement Mélenchon mais ses lieutenants en particulier l’invraisemblable Clémentine Autain, il est vrai que là encore nous avions à l’intérieur son équivalent en la personne d’Elsa Faucillon, à toutes les deux elles ont réussi à donner l’image de deux suppôts des bonnes œuvres de l’OTAN, faisant à peu près n’importe quoi dans les médias en matière de méconnaissance du contexte international et confondant féminisme avec nombrilisme.

Bref vous avez bradé le respect et l’esprit de sérieux que même ceux qui sont anticommunistes reconnaissaient au parti communiste. Vous avez peu à peu détruit le capital de confiance et d’adhésion que vous représentiez et dans lequel le travail de fourmi de nos militants n’était pas pour rien. Vous vous êtes inscrits dans la filiation d’un Mitterrand, d’un Fabius alors même que la vraie politique de ces gens là se révélait et entrainait le désaveu des couches populaires. Vous avez feint la radicalité mais c’était pour mieux poursuivre dans la filiation. Sur les grandes questions que se posaient les Français, vous alterniez les prises de position contradictoires au hasard vous repreniez des idées de notre programme puis celles de vos gourous, des jeux tactiques.

Vous prétendez que la candidature communiste est un obstacle à la candidature victorieuse de la gauche, mais premièrement vous et vos pareils ont réussi à faire que la gauche n’a aucune chance d’être présente au second tour. Et surtout vos comportements sont tels qu’aucun candidat commun n’est possible, avec ou sans candidat communiste. Simplement il vous faut une fois de plus trouver un bouc émissaire à vos querelles de chef sans appareil, dans le mépris total de vos adhérents et votre anticommunisme habituel fait le reste. Je pourrais développer mais je me contenterai de décrire la manière indécente dont vous avez tenté de peser sur la consultation démocratique de nos adhérents… pour empêcher une candidature dont vous ne cessez d’affirmer et de faire affirmer par vos trolls qu’elle ne représente rien et que nous allons vers les 2%. C’est là une campagne immonde et qui nous écœure tous, nous les communistes, mais notre écœurement est aussi le reflet de tous ceux qui aux prises avec de multiples problèmes ne s’intéressent plus à ces combats d’appareil.

Alors que si vous faisiez de la politique, au sens noble du terme vous comprendriez que nous sommes à la fin d’une période historique, celle justement où les choix désastreux des années quatre vingt, Mitterrand, l’eurocommunisme, le ralliement à l’atlantisme sous couvert des “droits de l’homme”, l’adhésion de fait au néolibéralisme, le bipartisme, le vote utile, le sociétal prenant le pas sur le social, le canady dry du parti démocrate aux USA, tout cela a conduit là où nous en sommes et a produit au niveau de l’UE en particulier une dérive à droite par abstention des couches populaires, de la jeunesse. Ce qui vient de se passer dans la régionale partielle de Madrid témoigne de la fin de cette époque, c’est le dernier sursaut de l’eurocommunisme et du primat sous diverses formes de la social démocratie. Il faut impérativement penser et agir autrement et opérer un retour vers la politisation des couches populaires autrement c’est la fascisation. Une candidature unique de la gauche n’est en rien une réponse au contraire, elle est dans l’état actuel la simple poursuite illusoire de la stratégie éculée d’un Mitterrand qui vu les empoignades entre les prétendants comme Mélenchon, Jadot et d’autres n’a aucun sens et confirme le rejet.

Face à cela vous avez un candidat communiste qui par esprit de responsabilité refuse les polémiques à gauche et voit plus loin que vos délires infantiles, c’est-à-dire les autres élections y compris législatives. Il refuse de dire tout ce que je viens d’écrire pour ne pas créer de fractures irréparables, pour ne pas accentuer le rejet des élections y compris aux régionales et aux départementales. Si au lieu de jouer les enfants gâtés sur les réseaux sociaux vous meniez la moindre campagne vous sauriez à quel point ce rejet est fort et à quel point vous y contribuez. Vous sauriez que le travail qu’accomplit le candidat du PCF et ses militants d’aller redonner espoir dans la politique aux couches populaires est le seul de fond, mais aussi le seul qui peut sauver quelques députés.

Mais votre mépris est tel que vous ne savez pas vous arrêter et que vous poursuivez dans la ligne qui vous rend insupportables aux yeux des couches populaires… Personnellement vous m’avez tellement gonflée avec vos remarques sur le score du candidat du PCF, sur l’hypothétique victoire qu’il ravirait, avec vos imbécilités sur les réseaux sociaux, avec les invraisemblables déclarations de Mélenchon qui se sentirait amputé (il serait temps qu’il découvre ce que représente le PCF) que j’ai décidé de m’abstenir aux régionales et aux départementales vu que je devrais voter pour un des vôtres. Continuez comme ça et je vous promets dans quelques lieux une raclée mémorable, vous êtes en train d’en créer les conditions.

Il serait temps de vous reprendre et d’arrêter vos petits jeux idiots dans les réseaux sociaux. Il y a une candidature communiste et les militants communistes l’ont voulue ainsi, ils ne feront pas campagne contre vous et votre grand chef mais pour mobiliser ceux qui ne croient plus à la politique. Et au lieu de jouer les capricieux, les enfants gâtés, de nous attribuer l’échec que vous ne cessez de creuser commencez à mener votre campagne, rassemblez ceux que vous êtes encore capables de rassembler. Battez-vous contre la droite et l’extrême droite comme nous le faisons et voyez un peu plus loin que les mœurs politiciennes qui sont les vôtres; songez à être enfin utiles.

Danielle Bleitrach Blog histoire et societe

(°)Simple avis de Pedrito, comme les surlignés en noir

L'OTAN DEVIENT SYMPA

par Von Arnold Schölzel

Jungewelt et la gauche allemande s’inquiètent légitimement des conséquences du réarmement allemand (qui a désormais dépassé la France) et de son rôle de fille aînée des USA par OTAN interposé. D’où cet article ironique sur les états d’âme mélancoliques, les regrets du bon vieux temps du secrétaire général du Pacte, Jens Stoltenberg et surtout le principe de réalité des nouveaux rapports de forces dans le monde qui le rendent “sympa”. Empêché de faire la guerre qui demeure sa vocation, le pacte occidental ignore ses désastres afghans et poursuit…

 (note et traduction de Danielle Bleitrach, histoireetsociete)

07.09.2021: Die NATO wird »nett« (Tageszeitung junge Welt)

Le pacte traite du désarmement

Par rapport au passé, l’OTAN ne se porte pas très bien. Tout était plus facile pendant la guerre froide. C’est ce qu’a déclaré lundi le secrétaire général du Pacte, Jens Stoltenberg : à l’époque, il suffisait de compter les ogives nucléaires prêtes à l’emploi et un accord de contrôle des armements était déjà possible. Aujourd’hui, il s’agit d’algorithmes, d’intelligence artificielle et de systèmes d’armes autonomes qui sont difficilement perceptibles. Et : à l’époque on pouvait parler à l’Union soviétique, mais la Russie d’aujourd’hui “ignore” le droit international et a de nouvelles armes supersoniques prêtes à l’emploi, tandis que le réarmement chinois se développe rapidement. Après la débâcle sauvage de l’OTAN dans la « guerre contre le terrorisme » illégale en Afghanistan, on le voit la propagande ne change pas.

Mais à part ça, il se passe quelque chose. Stoltenberg s’est exprimé en ligne lors de la « 17ème conférence de l’OTAN sur la maîtrise des armements, le désarmement et la non-prolifération des armes de destruction massive », qui a débuté lundi à Copenhague. Drôle de sujet de l’OTAN ? Erreur. L’alliance veut, selon Stoltenberg, un « monde sans armes nucléaires », a déjà une « grande expérience » du bon fonctionnement du contrôle des armements, et c’est pour cela que l’Otan toujours selon la même source constitue « la plate-forme idéale ». Avec une telle compétence en matière de paix, on peut oublier le tas de débris politiques et sociaux laissés en Afghanistan.

Les experts de la capitale danoise se sont étonnés, et l’un d’eux a demandé ce que Stoltenberg voulait dire : l’OTAN veut-elle agir « robustement » contre la Russie ou conclure de nouveaux contrats avec l’État voyou ? La réponse de Stoltenberg n’a rien laissé à désirer en termes d’ambiguïté : bien sûr, les deux – pas de réduction de la dissuasion et de l’armure, mais le contrôle des armements en plus. Depuis la prorogation de cinq ans, jusqu’en 2026, de l’accord de new start sur la limitation des ogives nucléaires stratégiques par les États-Unis et la Russie, il existe une « fenêtre » pour les négociations. Stoltenberg : le contrôle des armements est dans notre intérêt, et non pas parce que nous sommes tellement gentils.

Il y a un soupçon de vérité. Récemment, les chefs de la guerre de Washington et de Bruxelles ont voulu rendre la guerre nucléaire à nouveau viable en développant des bombes « intelligentes ». Pour cela, l’OTAN était et reste la plate-forme idéale. Mais les Russes et les Chinois ont réagi. Et cette réaction commune explique qu’il existe le monde en dehors de l’OTAN. Vladimir Poutine présente et met au service des forces russes de nouvelles armes , la Chine conquiert l’espace. Les guerres mondiales ainsi interdites à Washington et à Bruxelles, ces derniers découvrent alors leur intérêt personnel et deviennent sympas.

Pour le reste, les choses continuent comme d’habitude en Afghanistan et ailleurs: mercredi, le QG opérationnel de l’OTAN, c’est-à-dire un état-major, sera inauguré à Ulm. Il a déjà fait ses preuves lors de la plus grande manœuvre anti-russe de cette année, « Steadfast Defender 2021 ». 

La guerre est une priorité.

 

Comment nous avons vendu l’Union soviétique et la Tchécoslovaquie pour des sacs de courses en plastique

Pour ne jamais oublier, en septembre de l’an dernier André Vltchek mourait d’épuisement, de chagrin ou de diabète, Voici l’un de ses derniers articles, traduit par Grand Soir…. En complément de ce que j’écris ajourd’hui sur le film “chers camarades”, il reste ceux qui comme André Vltchek témoignèrent malgré le silence, la torture…lui non plus n’eut jamais droit à un article dans l’Humanité et dans la Marseillaise… et dans toute cette presse dont l’on dépouilla les communistes…
 (note et traduction de danielle Bleitrach)

en complément peut-être avec ce retour sur l’histoire de l'”affaire Tillon”qui m’a été imposée par la calomnie ordinaire;..


Ca fait des mois que j’ai envie de partager une histoire avec les jeunes lecteurs de Hong Kong. Aujourd’hui, il semble que ce soit le moment le plus approprié alors que la bataille idéologique entre l’Occident et la Chine fait rage et que, par conséquent, Hong Kong et le monde entier en souffrent.

Je tiens à dire que rien de tout cela n’est nouveau, que l’Occident a déjà déstabilisé tant de pays et de territoires, a fait subir un lavage de cerveau à des dizaines de millions de jeunes.

Je le sais, parce que dans le passé, j’étais l’un d’entre eux. Si je ne l’étais pas, il serait impossible de comprendre ce qui se passe actuellement à Hong Kong.

Je suis né à Leningrad, une belle ville de l’Union soviétique. Aujourd’hui, elle s’appelle Saint-Pétersbourg, et le pays est la Russie. Maman est moitié russe, moitié chinoise, artiste et architecte. Mon enfance a été partagée entre Leningrad et Pilsen, une ville industrielle connue pour sa bière, à l’extrémité occidentale de ce qui était autrefois la Tchécoslovaquie. Mon père était un scientifique nucléaire.

Les deux villes étaient différentes. Toutes deux représentaient quelque chose d’essentiel dans la planification communiste, un système que les propagandistes occidentaux vous ont appris à haïr.

Leningrad est l’une des villes les plus étonnantes du monde, avec certains des plus grands musées, des théâtres d’opéra et de ballet, des espaces publics. Autrefois, c’était la capitale de la Russie.

Plzen est minuscule, avec seulement 180 000 habitants. Mais quand j’étais enfant, elle comptait plusieurs excellentes bibliothèques, des cinémas d’art et d’essai, un opéra, des théâtres d’avant-garde, des galeries d’art, un zoo de recherche, avec des choses qui ne pouvaient pas être, comme je l’ai réalisé plus tard ( lorsqu’il était trop tard), trouvées même dans les villes américaines d’un million d’habitants.

Les deux villes, une grande et une petite, disposaient d’excellents transports publics, de vastes parcs et de forêts à sa périphérie, ainsi que d’élégants cafés. Pilsen disposait d’innombrables installations de tennis, de stades de football, et même de terrains de badminton, gratuits.

La vie était belle, elle avait un sens. Elle était riche. Pas riche en termes d’argent, mais riche sur le plan culturel, intellectuel et de la santé. Être jeune était amusant, avec des connaissances gratuites et facilement accessibles, avec la culture à tous les coins de rue, et des sports pour tous. Le rythme était lent : il y avait beaucoup de temps pour réfléchir, apprendre, analyser.

Mais c’était aussi l’apogée de la guerre froide.

Nous étions jeunes, rebelles et faciles à manipuler. Nous n’étions jamais satisfaits de ce qu’on nous donnait. Nous prenions tout pour acquis. La nuit, nous étions collés à nos récepteurs radio, écoutant la BBC, Voice of America, Radio Free Europe et d’autres services de diffusion visant à discréditer le socialisme et tous les pays qui luttaient contre l’impérialisme occidental.

Les conglomérats industriels socialistes tchèques construisaient, en solidarité, des usines entières, de l’acier aux sucreries, en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique. Mais nous n’y voyions aucune gloire, car les organes de propagande occidentaux ridiculisaient tout simplement de telles entreprises.

Nos cinémas montraient des chefs-d’œuvre du cinéma italien, français, soviétique, japonais. Mais on nous a dit d’exiger de la camelote en provenance des États-Unis.

L’offre musicale était excellente, du direct à l’enregistrement. En fait, presque toute la musique était disponible, bien qu’avec un certain retard, dans les magasins locaux ou même sur scène. Ce qui n’était pas vendu dans nos magasins était de la camelote nihiliste. Mais c’était précisément ce qu’on nous disait de désirer. Et nous l’avons désiré, et nous l’avons copié avec un respect religieux, sur nos magnétophones. Si quelque chose n’était pas disponible, les médias occidentaux criaient que c’était une violation flagrante de la liberté d’expression.

Ils savaient, et ils savent encore aujourd’hui, comment manipuler les jeunes cerveaux.

À un moment donné, nous nous sommes transformés en jeunes pessimistes, critiquant tout dans nos pays, sans comparaison, sans même un tout petit peu d’objectivité.

Cela vous semble familier ?

On nous disait, et nous le répétions : tout était mauvais en Union soviétique ou en Tchécoslovaquie. Tout à l’Ouest était génial. Oui, c’était comme une religion fondamentaliste ou une folie de masse. Presque personne n’était à l’abri. En fait, nous étions infectés, nous étions malades, transformés en idiots.

Nous utilisions les installations publiques, socialistes, des bibliothèques aux théâtres, en passant par les cafés subventionnés, pour glorifier l’Occident et salir nos propres nations. C’est ainsi que nous avons été endoctrinés, par les stations de radio et de télévision occidentales, et par des publications introduites clandestinement dans les pays.

À cette époque, les sacs à provisions en plastique de l’Occident sont devenus les symboles du statut social ! Vous savez, ces sacs que l’on trouve dans certains supermarchés ou grands magasins bon marché.

Quand j’y pense, quelques décennies plus tard, j’ai du mal à y croire : de jeunes garçons et filles éduqués, marchant fièrement dans les rues, exhibant des sacs à provisions en plastique bon marché, pour lesquels ils ont payé une somme d’argent importante. Parce qu’ils venaient de l’Ouest. Parce qu’ils symbolisaient le consumérisme ! Parce qu’on nous disait que le consumérisme est bon.

On nous disait que nous devions désirer la liberté. Une liberté à l’occidentale.

On nous disait qu’il fallait « lutter pour la liberté ».

À bien des égards, nous étions beaucoup plus libres que l’Occident. Je m’en suis rendu compte quand je suis arrivé à New York et que j’ai vu à quel point les enfants de mon âge étaient mal éduqués, à quel point leur connaissance du monde était superficielle. Comme il y avait peu de culture dans les villes nord-américaines de taille moyenne.

Nous voulions, nous exigions des jeans de marque. Au centre de nos disques, nous désirions des labels de musique occidentale. Il ne s’agissait pas de l’essence ou du message. C’était la forme qui primait sur le fond.

Notre nourriture était plus savoureuse, produite de manière écologique. Mais nous voulions des emballages occidentaux colorés. Nous exigions des produits chimiques.

Nous étions constamment en colère, agités, conflictuels. Nous mettions nos familles en colère.

Nous étions jeunes, mais nous nous sentions vieux.

J’ai publié mon premier recueil de poésie, puis je suis parti, j’ai claqué la porte derrière moi, je suis allé à New York.

Et peu après, je me suis rendu compte que j’avais été dupé !

Voici une version très simplifiée de mon histoire. L’espace est limité.

Mais je suis heureux de pouvoir la partager avec mes lecteurs de Hong Kong, et bien sûr, avec mes jeunes lecteurs de toute la Chine.

Deux merveilleux pays qui étaient ma maison ont été trahis, littéralement vendus pour rien, pour des paires de jeans de marque et des sacs de courses en plastique.

L’Occident a fait la fête ! Des mois après l’effondrement du système socialiste, les deux pays ont littéralement été dépouillés de tout par les entreprises occidentales. Les gens ont perdu leur maison et leur emploi, et l’internationalisme a été découragé. De fières entreprises socialistes ont été privatisées et, dans de nombreux cas, liquidées. Les théâtres et les cinémas d’art et d’essai ont été transformés en marchés de vêtements d’occasion bon marché.

En Russie, l’espérance de vie est tombée au niveau de celle des pays africains subsahariens.

La Tchécoslovaquie a été divisée en deux parties.

Aujourd’hui, des décennies plus tard, la Russie et la Tchécoslovaquie sont à nouveau riches. La Russie possède de nombreux éléments d’un système socialiste à planification centrale.

Mais mes deux pays me manquent, tels qu’ils étaient autrefois, et tous les sondages montrent qu’ils manquent aussi à la majorité des gens qui y vivent. Je me sens également coupable, jour et nuit, de m’être laissé endoctriner, manipuler et, d’une certaine manière, d’avoir trahi.

Après avoir vu le monde, je comprends que ce qui est arrivé à l’Union soviétique et à la Tchécoslovaquie est également arrivé à de nombreuses autres régions du monde.

Et en ce moment, l’Occident vise la Chine, en utilisant Hong Kong.

Chaque fois que je me rends en Chine, chaque fois que je me rends à Hong Kong, je ne cesse de répéter : s’il vous plaît, ne suivez pas notre terrible exemple. Défendez votre nation ! Ne la vendez pas, métaphoriquement, pour quelques sales sacs à provisions en plastique. Ne faites pas quelque chose que vous regretteriez pour le reste de votre vie !

 André VITCHEK



Deuxième partie de l'article

 LE SOCIALISME CHINOIS ET LE MYTHE....


La réponse à cette question est clairement positive. Lire aussi L'ECHIQUIER MONDIAL. Mer de Chine méridionale : les eaux troubles La difficulté de la pensée dominante à nommer le régime chinois, on l’a vu, vient d’une illusion longtemps entretenue : abandonnant le dogme communiste, la Chine serait enfin entrée dans le monde merveilleux du capital. On aimerait tant pouvoir dire que la Chine n’est plus communiste ! Convertie au libéralisme, cette nation réintégrerait le droit commun. Retour à l’ordre des choses, une telle capitulation validerait la téléologie de l’homo occidentalis. 

Or, on a sans doute mal interprété la célèbre formule du réformateur Deng Xiaoping : «peu importe que le chat soit blanc ou noir, pourvu qu’il attrape les souris». Cela ne signifie pas que le capitalisme et le socialisme sont indifférents, mais que chacun sera jugé sur ses résultats. La Chine demeure un Etat fort qui dicte sa loi aux marchés financiers, et non l’inverse. Son élite dirigeante est patriote. Une forte dose de capitalisme a été injectée dans l’économie chinoise, sous contrôle de l’État, parce qu’il fallait stimuler le développement des forces productives. Pourtant la Chine demeure un Etat fort qui dicte sa loi aux marchés financiers, et non l’inverse. Son élite dirigeante est patriote. Même si elle concède une partie du pouvoir économique aux capitalistes «nationaux», elle n’appartient pas à l’oligarchie financière mondialisée. 

Adepte du «socialisme à la chinoise», formée à l’éthique confucéenne, elle dirige un Etat qui n’est légitime que parce qu’il garantit le bien-être d’un milliard quatre cents millions de Chinois. Tout l’attachement que les Chinois affichent encore aujourd’hui pour Mao Zedong tient à ce qu’ils l’identifient à la dignité nationale retrouvée. Il ne faut pas oublier, en outre, que l’orientation économique adoptée en 1979 a été rendue possible par les efforts réalisés au cours de la période antérieure. Contrairement aux Occidentaux, les communistes chinois soulignent la continuité — en dépit des changements intervenus — entre le maoïsme et le post-maoïsme. «Beaucoup ont eu à pâtir de l’exercice du pouvoir communiste. Mais ils adhèrent pour la plupart à l’appréciation émise par Deng Xiaoping, lequel avait quelque raison d’en vouloir à Mao Zedong : 70 % de positif, 30 % de négatif. Une phrase est aujourd’hui très répandue parmi les Chinois, révélatrice de leur jugement sur Mao Zedong : Mao nous a fait tenir debout, Deng nous a enrichis. Et ces Chinois estiment tout à fait normal que le portrait de Mao Zedong figure sur les billets de banque. Tout l’attachement que les Chinois affichent encore aujourd’hui pour Mao Zedong tient à ce qu’ils l’identifient à la dignité nationale retrouvée.» écrit Philippe Barret dans son livre : N’ayez pas peur de la Chine ! Lire aussi La Chine se dit prête à octroyer 113 milliards d’euros aux projets des «Routes de la soie» 

Le maoïsme a mis fin à cent cinquante ans de décadence, de chaos et de misère. Il est vrai que le maoïsme a mis fin à cent cinquante ans de décadence, de chaos et de misère. La Chine était morcelée, dévastée par l’invasion japonaise et la guerre civile. Mao l’a unifiée. En 1949, elle est le pays le plus pauvre du monde. Son PIB par tête atteint la moitié environ de celui de l’Afrique et moins des trois quarts de celui de l’Inde. Toutefois, de 1950 à 1980, durant la période maoïste, le PIB s’accroît de façon régulière (2,8 % par an), le pays s’industrialise, et la population passe de 552 millions à 1 017 millions d’habitants. Indicateur qui résume tout, l’espérance de vie [en Chine] passe de 44 ans en 1950 à 68 ans en 1980. Les progrès en matière de santé sont spectaculaires, et les principales épidémies sont éradiquées. Indicateur qui résume tout, l’espérance de vie passe de 44 ans en 1950 à 68 ans en 1980. 

C’est un fait indéniable : malgré l’échec du «Grand Bond en avant», et malgré l’embargo occidental — ce qu’on oublie généralement de préciser — la population chinoise a gagné 24 ans d’espérance de vie sous Mao. Les progrès en matière d’éducation ont été massifs, notamment dans le primaire : la part de la population analphabète passe de 80 % en 1950 à 16 % en 1980. Enfin, la femme chinoise — qui «porte la moitié du ciel», disait Mao — a été éduquée et affranchie d’un patriarcat ancestral. En 1950, la Chine était en ruines. Trente ans plus tard, elle est encore un pays pauvre du point de vue du PIB par habitant mais c’est un Etat souverain, unifié, équipé, doté d’une industrie naissante. L’atmosphère est frugale, mais la population est nourrie, soignée et éduquée comme elle ne l’a jamais été au XXe siècle. Lire aussi Près de la ville de Jinan, en Chine, une portion d'autoroute dispose d'équipements alimentés par des panneaux solaires. Energies renouvelables : la Chine teste sa première «autoroute solaire» (IMAGES) 

Cette réévaluation de la période maoïste est nécessaire pour comprendre la Chine actuelle. C’est entre 1950 et 1980 que le socialisme a jeté les bases du développement à venir. Dès les années 70, par exemple, la Chine perçoit le fruit de ses efforts en matière de développement agricole. Une silencieuse révolution verte a fait son chemin, bénéficiant des travaux d’une académie chinoise des sciences agricoles créée par le régime communiste. A partir de 1964, les scientifiques chinois obtiennent leurs premiers succès dans la reproduction de variétés de riz à haut rendement. La restauration progressive du système d’irrigation, les progrès réalisés dans la reproduction des semences et la production d’engrais azotés ont transformé l’agriculture. Comme les progrès sanitaires et éducatifs, ces avancées agricoles ont rendu possible les réformes de Deng, elles ont constitué le socle du développement ultérieur. Et cet effort de développement colossal n’a été possible que sous l’impulsion d’un Etat planificateur, la reproduction des semences, par exemple, nécessitant des investissements dans la recherche impossibles dans le cadre des exploitations individuelles.