SUR L'INTOLÉRANCE
LA RÉVOLUTION EST LA SEULE RELIGION VRAIE DES MASSES
Les convictions contradictoires qui coexistent dans le consensus
pseudo-démocratique libéral rétrogradent de la prétention à dire le vrai
sur l'être à celle de former un maillon de la chaine informe du
discours de la culture. Elles ne deviennent rien de plus qu'un couplet
de la berceuse scolaire, dont la fin n'est pas la sagesse mais la
distinction sociale qu'accorde une masse de connaissances inutiles. Dans
"l'Empire du moindre mal" qui règne aujourd'hui sur les idées, dans une
ambiance "postmoderne" édulcorée, on célèbre à l'Université et dans le
presse le règne éternel du discours sans référent, selon le schéma
nietzschéen de la chaine infinie des métaphores que rien de relie à la
nature ou à l'histoire. Un éclectisme ultra-tolérant qui n'a plus rien à
voir avec la vérité et que tout relie à la division de la société en
classes.
Le retour en parallèle d'un discours religieux simpliste
accomplit une fonction confusionniste supplémentaire en offrant un récit
d'anathème qui est aussi d'oblitération de la Révolution, un universel
de secours qui a déjà beaucoup servi. Il séduit une partie des masses
acculturées par la marchandise, et fournit une conviction à ceux que
l'empire du discours culturel ni vrai ni faux car tolérant indispose
pour de bonnes raisons.
Les tolérants affairistes et agioteurs qui
gouvernent aujourd'hui l'Occident ne peuvent pas prospérer sans agiter
devant eux leurs marionnettes religieuses convaincues et fanatiques qui
discréditent l'engagement, et leur servent de faire-valoir (sans parler
du pouvoir de nuisance qu'elles peuvent procurer dans la négociation
mondiale pour le partage de la plus-value).
Si on veut éviter de voir les désespérés de la democracy
libérale et marchande se jeter dans les bras des néonazis et des
takfiristes, il est urgent de réhabiliter avec une pleine conviction
l'histoire de la Révolution depuis 1789, et celle du socialisme depuis
1917, y compris dans tout ce qu'elles ont d'odieux et d'indéfendable du
point de vue de la bourgeoisie, y compris dans les personnalités de
Robespierre et de Staline.
Seule une conviction révolutionnaire
inconditionnelle répandue dans les masses peut dépasser la religion en
fournissant les bases d'un nouveau sens commun populaire largement
partagé et une nouvelle philosophie embrassant tous les aspects de
l'existence, créatrice de valeurs morales et correspondant au
développement actuel des forces productives. La Révolution est la seule
rédemption des masses. Et les forces contre-révolutionnaires, qu'elles
soient "républicaines", "intégristes", ou n'importe quoi d'autre doivent
être traitées avec l'esprit de tolérance et la modération qu'elles ont
toujours montré elles-mêmes, depuis la Commune de Paris de 1871. Il faut
dorénavant réhabiliter l'intolérance pour l'intolérable société de
classe.
Comme le disait François Villon de son oppresseur d’évêque : "S'il m'a été pitoyable, que Dieu en soit de même pour lui".
GQ février 2015-novembre 2017
(Extraits du blog de Gilles QUESTIAUX "Réveil Communiste")