mardi 7 mai 2024

 

Publié par El Diablo

 

Après la prestation dite de deuxième avis dont j’ai parlé la semaine dernière, voici aujourd’hui une nouvelle offre proposée par des médecins qui sont visiblement plus intéressés par la médecine business que par la réponse aux besoins de santé de l’ensemble de la population pour laquelle ils ont bénéficié d’une formation payée par l’Etat. Il s’agit cette fois de la société Zoï qui propose un bilan de santé appelé check-up (cela fait plus sérieux !), pour la modeste somme de 3 600 euros.

Parmi les premiers clients sont cités des hommes d’affaires comme Xavier Niel ou encore Stéphane Bancel, patron du laboratoire pharmaceutique Moderna qui s’est enrichi grâce au vaccin contre la COVID. Leur objectif annoncé est, grâce à la prévention, d’améliorer son espérance de vie en bonne santé. Du fait d’une organisation de la médecine libérale rendant l’organisation de ce type de bilan de santé compliqué car faisant intervenir de multiples professionnels dont la coordination est aléatoire, ils proposent un service regroupé sur deux heures dans un lieu unique.

Cette nouvelle offre commerciale pose plusieurs questions. D’un part le contenu des examens dont certains relèvent encore de la recherche, comme l’analyse de biomarqueurs qui seraient censés prédisposer à certaines maladies, afin de proposer ensuite, via une application mobile, des recommandations personnalisées de prise de médicaments, des conseils de nutrition, sportifs, etc. D’autre part, elle n’est pas prise en charge par la sécurité sociale.

Plus fondamentalement, le problème principal est que les dysfonctionnements de notre système de santé poussent à l’émergence de ce type de service. En effet, le suivi médical d’un patient doit normalement être assuré par son médecin traitant qui bénéficie pour cela d’une rémunération forfaitaire par l’assurance maladie. Mais encore faut-il avoir un médecin traitant et que celui-ci prenne le temps de s’occuper d’un suivi adapté, incluant des examens de prévention, ce qui dans le cadre de la rémunération à l’acte est quasiment impossible.

Le plus grave est que cette mission de bilan de santé est normalement assurée par les centres d’examens de santé de la sécurité sociale. Mais ils sont aujourd’hui trop peu nombreux et ne bénéficient pas du matériel moderne adapté permettant la réalisation d’examens ciblés personnalisés. Face à ces dérives de la médecine se transformant en service marchand, il est indispensable de modifier le mode d’exercice et de rémunération des médecins pour qu’ils puissent assurer un suivi global de leurs patients, intégrant la prévention.

Pour cela la solution est bien celle qui devient de plus en plus incontournable, à savoir la fin de l’exercice libéral isolé associé à une rémunération à l’acte. Seul un exercice collectif avec des professionnels salariés, dans des centres de santé bénéficiant d’un équipement moderne financé par la sécurité sociale permettrait de répondre à l’évolution nécessaire vers une médecine préventive dont l’objectif est de maintenir dans le meilleur état de santé possible le plus longtemps possible l’ensemble de la population.

Docteur Christophe Prudhomme

Praticien hospitalier -SAMU 93

Source : Facebook

 

Gaza : les étudiant·es refusent l’indifférence

mardi 7 mai 2024 par Le Bureau national de l’AFPS    Blog ANC

Voilà bientôt deux semaines qu’en écho au mouvement étudiant qui se développe aux États-unis, les étudiant·es en France ont décidé eux-aussi de se mobiliser pour dénoncer l’agression monstrueuse en cours depuis 7 mois contre la population de la bande de Gaza.

Si le focus médiatique a été mis sur Sciences-Po Paris pour des raisons politiciennes rapidement démasquées, la mobilisation s’est vite développée dans d’autres lieux à Paris, en région parisienne et partout en France. Ce lundi 6 mai, ce sont les lycéen·nes qui sont appelé·es à rejoindre le mouvement.

L’Association France Palestine Solidarité, tout comme elle l’avait fait les mois précédents, a apporté immédiatement son soutien à cette mobilisation qui remet le génocide en cours à Gaza sur le devant de la scène médiatique. Elle a condamné la répression qui leur a été immédiatement opposée et ses militant·es se rendent partout où ils et elles peuvent être présent·es. L’AFPS se félicite qu’une partie des étudiant·es refuse l’indifférence.

Depuis 7 mois, partout en France, toutes les semaines, des initiatives de tous ordres sont prises par un mouvement de solidarité très large sans que ça cela n’intéresse les grands médias plus prompts à relayer le narratif israélien. Depuis 7 mois les interdictions tombent pour tenter de faire taire les voix qui dénoncent les crimes d’Israël et demandent un cessez-le-feu immédiat et permanent, l’arrêt du génocide en cours.

Non seulement le pouvoir n’entend pas ces voix, mais il veut les faire taire. La période que nous vivons est inédite à plusieurs titres. Ce sont des centaines de militant·es qui ont été interpellé·es, diffamé·es, convoqué·es pour apologie du terrorisme. Le seul fait de contextualiser de manière factuelle les attaques du 7 octobre peut mener devant la brigade anti-terroriste en France !

Inédite aussi la violence d’une très grande partie de la classe politique et médiatique contre celles et ceux qui se mobilisent et particulièrement à science-Po : cette prestigieuse école aurait été « mise à sac, à feu et à sang » selon la secrétaire d’État aux universités ; ces ministres qui prétendent refuser l’usage du mot génocide parce que les mots ont un sens font bien peu de cas du sens des mots quand ils veulent diffamer les voix de la solidarité.

Ces étudiant·es seraient antisémites. Si l’on écoute Eric Ciotti ou Élisabeth Badinter, ils sont « une minorité de radicalisés appelant à la haine ». Des accusations proférées sans l’ombre d’une preuve et jamais contredites par celles ou ceux qui les diffusent.

Sur France Info, dimanche 5 mai, Clément Viktorovitch signale un traitement de défaveur voire de désinformation dont font l’objet les voix pro-palestinienne. Comment ne pas lui donner raison ?

Alors que Bezalel Smotrich, le ministre des finances israélien qui appelle à la destruction totale de la bande de Gaza et de ses habitants a été accueilli à Paris, en mars 2023 et qu’un autre ministre qui appelle les Juifs de France à s’installer dans les colonies israéliennes en Cisjordanie a été reçu par le ministre de l’Intérieur, un médecin palestino-britannique, Ghassan Abu-Sitta, ayant travaillé à l’hôpital Al-Shiffa à Gaza est lui empêché par la police française de participer à un colloque au Sénat et refoulé.

Toutes les valeurs sont inversées : ceux qui violent le droit international sont reçus officiellement, tandis que ceux qui veulent témoigner de leurs actions pour soulager les victimes sont refoulés ; ceux qui dénoncent les violations du droit sont traités comme des criminels, tandis que ceux qui nient les crimes ou tentent de les minimiser ont micro ouverts à longueur de journée.

Alors, oui, nous le disons avec d’autres, les étudiant·es mobilisé·es partout dans le monde sont un honneur pour une humanité tellement malmenée depuis des mois par les violations de toutes les règles de droit. Ils prolongent avec dignité les mobilisations étudiantes historiques menées en leur temps contre la guerre d’Algérie, du Vietnam ou contre l’apartheid sud-africain.
Nous ne les laisserons pas se faire insulter et dénigrer, nous ne les laisserons pas seul·es face à la répressions d’un pouvoir qui a choisi le camp des criminels de guerre. Ils et elles sont une part essentielle du mouvement de solidarité. Pour les Palestinien·nes, leur mouvement représente un espoir de voir enfin le monde stopper Netanyahou dans son entreprise génocidaire.

Photo  : Rassemblement de solidarité avec les étudiant·es de Science Po Paris devant l’école. Crédit : JV.

 

La destruction de Gaza devrait vous radicaliser

Si la position dite "modérée" du statu quo politique de votre pays consiste à accepter, à normaliser, à soutenir et à défendre le type de mal qui est infligé à la population de Gaza, alors vous devriez vous éloigner le plus possible de cette position "modérée".

Ce qui se passe à Gaza devrait vous radicaliser. C’est absolument nécessaire.

En ce moment même, alors que sa propre criminalité atteint des sommets, la classe politico-médiatique occidentale s’inquiète avec de plus en plus d’insistance de voir les jeunes se "radicaliser" et se retourner contre leur gouvernement en raison de la diffusion d’informations et d’idées lors de manifestations sur les campus et sur TikTok.

Mais les jeunes devraient se radicaliser en ce moment même. Tout le monde devrait le faire.

Quand vous voyez Israël rejeter un cessez-le-feu du Hamas et commencer son assaut sur Rafah (la dernière soi-disant "zone de sécurité" de Gaza), vous devriez vous radicaliser.

Lorsque vous voyez les sénateurs américains soutenir cet horrible assaut en menaçant publiquement la Cour pénale internationale si elle osait inculper des responsables israéliens pour crimes de guerre, vous devriez vous radicaliser.

Quand vous voyez Israël fermer Al Jazeera pour empêcher la diffusion d’informations sur sa criminalité juste avant de lancer cette atrocité de masse, vous devriez vous radicaliser.

Lorsque vous voyez le New York Times recevoir un prix Pulitzer pour sa couverture de Gaza scandaleusement discréditée, notoirement biaisée et largement tournée en dérision, cela devrait vous radicaliser.

Lorsque vous voyez le président américain soutenir et encourager publiquement la répression policière violente contre les manifestants qui s’opposent à ses actions génocidaires à Gaza, cela devrait vous radicaliser.

Si la position dite "modérée" du statu quo politique de votre nation consiste à accepter, normaliser, soutenir et défendre le type de mal qui est infligé à la population de Gaza, alors vous devez vous éloigner le plus possible de cette position "modérée" et chercher à anéantir complètement ce statu quo politique.

Ce point évident est attaqué avec une frénésie qui s’intensifie rapidement par l’empire et ses laquais.

Après que la police a violemment mis fin aux manifestations anti-génocide sur les campus de la ville de New York, le maire Eric Adams a déclaré : "Il existe un mouvement visant à radicaliser les jeunes, et je ne vais pas attendre que ce soit fait... Je ne vais pas permettre que cela se produise en tant que maire de la ville de New York", comme si empêcher la propagation d’opinions politiques radicales était quelque chose qu’un maire est élu pour faire aux États-Unis.

Kaz Daughtry, commissaire adjoint aux opérations de la police de New York, a déclaré à la presse qu’il y avait "une organisation" qui "radicalisait nos étudiants" et que la police de New York avait l’intention de "découvrir de qui il s’agissait". Encore une fois, l’implication est que c’est le travail de la police de contrôler la diffusion d’opinions politiques non autorisées.

Dans un article au titre incroyablement propagandiste "Les manifestations anti-israéliennes sont infiltrées par des "agitateurs extérieurs" qui radicalisent les étudiants et sèment la violence", le Washington Times a présenté ces affirmations non prouvées des fonctionnaires de la ville de New York comme s’il s’agissait de faits établis et non d’une fiction très commode.

Lors d’une conférence à l’Institut McCain vendredi, le sénateur Mitt Romney a déclaré au secrétaire d’État Antony Blinken que le Congrès était favorable à l’interdiction de TikTok parce qu’il partage des informations qui tournent l’opinion des gens contre Israël, affirmant que de telles informations ont un "effet très, très problématique sur la narration".

Un nouveau rapport de The Intercept révèle que les membres du Congrès Mike Lawler et Josh Gottheimer ont demandé au FBI d’enquêter sur les manifestants du campus d’un groupe politique "centriste" appelé No Labels, suggérant que ces manifestations ont un système de soutien néfaste sur lequel la police fédérale devrait se pencher.

Le Wall Street Journal a perdu la tête à propos des manifestations sur les campus, publiant des articles avec des titres tels que "Des groupes d’activistes ont formé des étudiants pendant des mois avant les manifestations sur les campus" et "Règles pour les radicaux sur les campus, 2024 - Un site web révèle la planification et la stratégie derrière les troubles actuels dans les universités", qui suggèrent qu’il y a quelque chose de sinistre et d’inacceptable dans le fait que ces manifestations reçoivent le soutien "d’activistes de longue date et de groupes de gauche".

La semaine dernière, Joe Scarborough, de la chaîne MSNBC, a fait son complotiste dans son émission, expliquant à son auditoire que ces manifestations universitaires ont eu lieu parce que le Qatar a "déversé des centaines de millions de dollars dans les universités américaines pour radicaliser les études sur le Moyen-Orient".

Les dirigeants et les propagandistes de l’empire ont fait valoir que des gouvernements étrangers étaient à l’origine de ce nouveau mouvement de protestation visant à radicaliser les jeunes contre Washington et Israël, bien que, comme nous l’avons évoqué récemment, ils n’aient pas encore réussi à se mettre d’accord sur le gouvernement étranger dont il s’agit, ce qui est cocasse.

Les propagandistes de l’empire ont multiplié les discours sur la radicalisation et le soutien néfaste parce que c’est la matraque narrative qu’ils prévoient d’utiliser pour étouffer le mouvement anti-guerre naissant que l’empire a créé avec ses atrocités génocidaires dans la bande de Gaza. S’ils parviennent à faire croire que le gouvernement a pour mission d’étouffer la dissidence politique et d’empêcher la diffusion d’opinions politiques non autorisées, ils peuvent alors justifier de faire à peu près n’importe quoi pour stopper ce mouvement dans son élan.

Tout cela pour mettre un terme à quelque chose qui devrait absolument se produire. Les jeunes devraient cultiver des positions politiques radicales en réponse à un génocide actif soutenu par leur gouvernement. Un mouvement anti-guerre devrait se former contre la machine meurtrière impériale, dont la folie meurtrière ne cesse de croître. Les gens devraient rejeter agressivement le statu quo politique qui a permis à ce cauchemar de se déchaîner sur l’humanité.

Tout le monde devrait se retourner contre l’empire centralisé des États-Unis dès maintenant. Ne laissez pas les manipulateurs de l’empire tromper notre société en lui faisant croire que ce tournant n’est rien d’autre qu’une réponse correcte et appropriée à ce que l’empire est en train de faire.

Caitlin Johnstone      Le Grand Soir

Traduction "le "fascisme qui vient" est déjà là" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

 

Considérations sur le chaos du monde

Jean Paul FOSCARVEL  blog Agora Vox


Voici quelques considérations dialectiques sur le chaos du monde.

 

Le monde est au bord de la déflagration générale. Cela n’est pas dû au hasard, mais à l’extension de développements inquiétants qui sont dus à nos contradictions internes, celles des êtres humains sur une terre qui n’en peut plus de nous.

 

Nous allons d’abord rappeler succinctement et de façon trop concise quelques notions où la dialectique sera au centre de nos réflexions.

 

Dialectique hégélienne : mouvement où l’affirmation crée une négation qui s’unit à l’affirmation et engendre une négation de la négation subsumée par la résolution dialectique. Pour Hegel, l’histoire est une succession de contradictions dialectiques qui aboutiront, de subsomptions en subsomptions, à la fin de l’histoire qui sera la résolution de toutes les contradictions dialectiques.

 

Dialectique marxiste : Marx part des bases de la dialectique hégélienne pour la transformer en une téléologie issue des contradictions internes du capitalisme, entre les classes sociales bourgeoises et prolétaires, dont le développement aboutit à une société sans classe, donc sans contradiction entre classes sociales, qui n’existent plus.

 

La critique faite, notamment par Adorno, est que les résolutions de contradictions à un stade aboutissent non à l’élimination de la dialectique, mais à un nouveau stade de la dialectique . La dialectique ne mène pas à sa propre fin, mais à son accomplissement indéfini, chaque résolution débouchant sur une nouvelle contradiction.

Dans cette optique, celles générées par le socialisme ou soviétisme lui-même, qui étaient niées au nom d’une application rigide de la doctrine marxiste ont conduit à son propre effondrement.

 

Sartre : le règne du pratico-inerte et la dialectique de la rareté. La machine et la sérialité engendrent une humanité qui en est dépendante. Les mouvements de révolutions permettent de passer du collectif au groupe lié par le serment où chaque personne est libre par le serment qu’il fait de solidarité. C’est la rareté qui crée la contrainte. On débouche toujours sur une nouvelle rareté lorsque la précédente a été résolue. Inhérent à l’être humain.

 

Le chaos actuel montre à quel point les contradictions internes des développements humains son dans la confusion et un nœud de contradictions invraisemblables.

 

Côté système

-Clef de voûte du système actuel : contradiction du turbo-capitalisme ou immatériel qui a besoin d’éliminer ceux qui en sont les principaux supports, les classes moyennes avec leur propre assentiment, afin d’optimiser les taux de profits. Moins l’industrie matérielle n’a de poids vis-à-vis de l’immatériel, plus les profits augmentent. Il lui faut donc détruire l’industrie et ceux qui demandent des biens matériels.

-Guerre : contradiction entre la désindustrialisation nécessaire pour les profits et le besoin de matérialité

-Censure : le mythe de la démocratie débouche sur son inversion, la censure à tous les niveaux et le mensonge généralisé. Il s’ensuit une défiance croissante du système de communication et la création de théories extravagantes. L’IA va amplifier ce phénomène et aucune vérité ne sera stable, les faits s’échapperont de toute vérification possible. Le système voudra tout verrouiller, mais ce faisant s’ôtera toute crédibilité. Le mensonge deviendra la règle, ce qui incite à croire l’inverse de ce qui est dit.

-Contradiction entre les valeurs soi-disant d’égalité au niveau sociétal où toute minorité a droit de citer et les inégalités sociales réelles considérables qui ne cessent de se renforcer sous la pression des institutions elles-mêmes.

-Contradiction en le wok(en)isme (ou éveillisme) qui est l’éveil des droits des minorités et le néocolonialisme que ce soit en Afrique, ou bien entendu à Gaza où l’occident sponsorise un génocide.

-Contradiction entre la défense des droits des Ukrainiens et l’absence de défense de ceux des Gazaouis, alors que le nombre de victimes, les procédures d’attaques, sont bien pires contres les Gazaouis et constituent en génocide réel

-L’utilisation d’un vaccin qui a généré des profits considérables pour le big pharma mais a eu des conséquences catastrophiques qui mettent en question la confiance que l’on peut faire à l’ensemble du système de santé.

-Contradiction de l’occident entre sa volonté hégémonique et sa progressive incapacité à innover, par la faute de l’enseignement dégradé et la fuite des cerveaux des sciences vers le marketing, la finance ou la communication, bien mieux rémunérés.

-L’utilisation du dollar à des fins de répression politique par la séquestration des fonds en dollar aux USA ou en UE, qui peut être tentée de faire de même avec l’euro, pousse les grands acteurs financiers non occidentaux à accélérer la dédollarisation.

-La surpuissance d’Israël qui fédère ses adversaires et renforce le mouvement radical au sien des Palestiniens qui à l’origine étaient plutôt laïques et démocratiques, engendrant des réactions qui peuvent mettre en cause l’existence même d’Israël. À ce propos, il est inquiétant que ce soient les successeurs des victimes de la Shoah qui à leur tour commettent un génocide. Une partie radicalisée d’Israël a pris le pouvoir qui au nom de sa position de victime crée elle-même la reproduction de la destruction. Aucun peuple ne peut s’affranchir d’un jour être vecteur du pire.

-La réaction de l’occident devant les avancées de la Russie qui épuise l’occident à la fois par les sanctions et la mobilisation de l’économie via la dette qui finit par être insoutenable.

 

Côté antisystème

-Contradiction entre le multipolaire tolérant d’autrui et le rejet agressif de la composante LGBT de l’occident, qui est un ouverture des droits

-contradiction à l’intérieur des BRICS entre par exemple le Brésil et uns société tolérante quoique très inégalitaire et l’Arabie Saoudite avec son intolérance comme composante de son identité.

-Contradiction de la chine qui est à la fois ultra-capitaliste et utra-surveillée et qui met sa surveillance dans les mains de l’IA avec un fond d’idéologie communiste qui dans les faits ne s’applique pas, notamment du fait d’inégalités sociales considérables.

-contradiction entre la modernisation de la Russie et l’idéologie traditionaliste de Poutine

-La surpuissance de la Russie devant l’occident renforce celui-ci et le pousse à durcir ses interventions jusqu’à ce qu’il se considère comme vainqueur.

 

La liste n’est bien entendu pas exhaustive, mais assez longue pour constater à quel point nous sommes bien dans une époque parfaitement chaotique (perfect storm en anglais)

 

Les contradictions de l’occident semblent bien plus importantes que de l’autre côté, mais il ne faut pas oublier qu’il sait aussi jouer de ses propres contradictions pour évoluer. Le wok(en)isme (ou éveillisme) en est un des exemples, l’occident qui était strict au niveau de la morale et du rejet des minorités dans les hautes sphères (voir la castration chimique de Turing, le père de l’informatique, en Angleterre dans les années cinquante du fait de son homosexualité – on voit que la morale occidentale n’est pas là pour améliorer le sort des êtres humains, mais sert pour imposer une idéologie) devient désormais ouvert à ces mêmes minorités du fait de l’inutilité d’une masse de main d’œuvre dont il avait besoin autrefois et de l’ouverture du marché du travail favorisant la concurrence. Sa fermeture réelle reste néanmoins vraie au niveau de l’accès aux plus hauts postes de la haute finance et du turbo-capitalisme (tous les grands oligarques sont des mâles blancs), mais il sait utiliser la communication à ce propos pour attirer ses opposants traditionnels de gauche. Il avait déjà utilisé ces contradictions pour passer d’une économie austère style protestantisme classique à une économie de la consumation/consommation sans limite. Par ailleurs il utilise la conséquence de son inconséquence écologique pour imposer la destruction des classes moyennes au nom de cette même écologie. Il faut reconnaître que le système est très fort pour retourner les inconvénients apparemment indépassables en avantages. La guerre peut aussi être un élément de contre-dialectique (qui favorise l’amplitude d’action de l’occident)du côté de l’occident car elle fige les positions, accélère la censure, permet la réduction de tous les droits des citoyens, jusqu’à la perquisition des personnes ou des biens dans un cadre où la légalité de l’État de droit disparaît complètement, avec un effet dialectique lorsque la population s’en rend compte et se révolte à son tour.

 

Par rapport à la Russie, aucun enseignement ne sert l’Occident. La première guerre mondiale a vu la création de l’URSS, la deuxième son extension aux pays de l’Est. La guerre froide à créé des champs d’extension hors de l’Europe, notamment en Asie et Amérique Latine. L’URSS s’est effondrée par le poids de ses rigidités dans une période de calme relatif. La troisième pourrait être celle de l’effondrement du monde monopolaire représenté par l’USAEUKAUS, remplacé par un monde multipolaire plus complexe, mais sans un gendarme qui tire à bout pourtant sur tout ce qui bouge sans qu’il en ait donné l’ordre express. Ou bien être remplacé par un grand silence sidéral au-dessus d’une terre définitivement vitrifiée. Les euro-étatsuniens (dont Macron) vont-ils faire le choix du pire absolu (Zorg dans le Cinquième élément), pour une question d’ego, d’honneur, ou d’optimisation des taux de profit ? Ou bien les étatsuniens (l’oligarchie) considèrent-ils que seule l’Europe le sera et que leurs territoires seront épargnés (Macron étant le dindon de la farce tragique) ?

 

Si la subsomption de toutes les contradictions dialectiques représente pour Hegel la fin de l’histoire, assisterons-nous à cette confirmation par l’abolition de celui par qui la conscience de la dialectique vient au monde, l’homme ? Ainsi retournera-t-il à son néant originel ?

 

J’espère qu’une lumière viendra juste à temps pour nous éclairer sur la vanité de nos choix délirants. Et que l’épanouissement de la dialectique puisse se répandre à travers une humanité qui n’aura plus peur de ses propres contradictions.