samedi 14 janvier 2023

 Çà veut dire QUOI, la "première dame de FRANCE"?

 

Depuis maintenant des mois, mais de plus en plus SOUVENT au fur à mesure que nous approchons du coup de Jarnac sur les retraites à la mode Macron, on entend sur toutes les chaines télé les prétendus journalistes - en réalité les chiens de garde du système capitaliste qui les nourrit sans doute très grassement, ils répètent à l'envi les mêmes discours destinés à faire accepter par les salariés la voix de l'apôtre élyséen et de ses sbires convertis au "libéralisme"- nous seriner que il serait indispensable que ces salariés acceptent sans broncher de bosser jusqu'à 64, 65, 67 ans, comme dans certains pays, même et surtout ceux et celles qui se sont serrés la ceinture toute leur vie.

Et comme si çà ne suffisait pas, voilà t-il pas que ces chiens de garde se prostituent jusqu'à solliciter les avis dans tous les domaines, sociaux, économiques, politiques, de la "première dame de France"!!!

Mais dans quelle République sommes-nous tombés?

Que vient faire cette personne chaque jour sur nos chaînes télé?
De quel droit ces mange m...... et lèche c.....nous imposent-ils ce régime de dévotion digne des monarchies ou de dictatures?

Qu'attendent les élus dits de gauche pour rappeler à l'ordre le président des riches? Le pion des banquiers et des milliardaires?

France, mon pays, qu'est-tu devenue? Pire même qu'une monarchie, ou une république bananière: un pays sans droite ni gauche! L'anarchie, oui, mais au profit des puissants qui ordonnent à ceux qui obéissent tels des valets, et aux mains de gangs qui règnent par les armes et la drogue dans les cités.

Et ils croient, ces valets, que de nous rabâcher chaque jour sur la première dame, çà va nous faire oublier de zapper notre envie de manifester le 19 Janvier?


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La réforme des retraites est un détournement de fonds

À l’heure où nous sortons d’un été apocalyptique, d’élections moroses décidées par les abstentionnistes avec un président élu sans programme, de hausse des prix, où nous sommes sous la menace d’une guerre totale avec une surenchère d’arguties guerrières de chaque côté et à la veille d’entrer dans un hiver dans lequel une grande partie des gens se demandent s’ils vont pouvoir se chauffer ou payer leurs factures, le président Macron pense que la priorité des priorités, c’est de reculer l’âge de départ à la retraite alors même que les années 2021 et 2022 ne sont pas déficitaires et que le rapport du COR n’est pas spécialement alarmiste pour les cinquante prochaines années malgré ce que nos médias des milliardaires nous rabâchent plusieurs fois par jour. Naturellement, le fait que 70 % des Français se disent prêts à aller manifester n’égratigne pas sa détermination, ceux-ci n’étant, pour un néolibéral, qu’une masse atomisée d’individus interchangeables. Une fois encore, nous vérifions que la démocratie néolibérale se fait contre le peuple… pour son bien (mais il ne le sait pas puisqu’il est ignare). Alors que l’an dernier, seulement 2 500 logements ont été rénovés thermiquement et qu’à ce rythme il faudrait 2000 ans pour rénover tout le parc, Macron n’a qu’une idée fixe, celle de réformer le système de retraite. C’est ce qu’il appelle « avoir du courage ».

« Après avoir enregistré des excédents en 2021 et 2022, le système de retraite serait déficitaire en moyenne sur les 25 prochaines années », explique le COR, soulignant « les fortes incertitudes qui entourent les travaux de projection [du rapport]. L’évolution du contexte économique des prochaines années dépendra notamment étroitement de celle de la situation internationale ainsi que celle de la situation sanitaire. » En fait, les projections dépendent d’hypothèses fragiles comme le COR le reconnaît lui-même.

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Tout d'abord, voyons les arguments qui justifieraient une réforme des retraites.

L’espérance de vie augmente

La vérité est que l’espérance de vie n’a pas progressé depuis 2014. Le pire est que certains pays développés ont une espérance de vie qui a régressé comme aux Etats-Unis ou dans le Royaume Uni, par exemple. En France, le système de santé n’est plus aussi bon qu’il l’a été, faute à la casse des services hospitaliers et au numerus clausus et différentes catégories de personnes comme les étudiants ont du mal à se soigner. Cela pourrait entraîner les mêmes conséquences.

Nos voisins l’ont fait

Le taux de fécondité pour renouveler une population est de 2,1 enfant par ménage. Mais en tenant compte de l’immigration, le taux baisse à 1,7 ou 1,8. La France étant à un taux de 1,8 ou 1,9 depuis plusieurs décennies (taux le plus élevé de l’UE), sa population augmente d’année en année. Elle n’a donc pas ce problème que nos voisins connaissent.

Car, en effet, leurs taux de renouvellement de population ne permettent pas le financement des retraites. Ils n’ont donc d’autre choix que de repousser l’âge de départ. La Belgique avec un taux de 1,57 a repoussé l’âge de départ à 66 ans. De même que l’Allemagne (1,54) et l’Espagne (1,29). Le Portugal (1,43) l’a repoussé à 66 ans et l’Italie (1,27) à 67 ans.

En France, le problème est inverse puisqu’avec 500 à 600 000 jeunes arrivant sur le marché du travail chaque année, le différentiel entrants/sortants est bien moins important que chez nos voisins. La priorité est donc de créer des emplois avant de penser à repousser l’âge de départ à la retraite.

Le système doit être préservé

Le taux de cotisation est de 6,9 % plafonné et de 0,4 % déplafonné. Fin 2021, le déficit est d’environs 2 milliards mais comme on nous dit qu’on va vers le plein emploi, ce « trou » sera comblé sans difficulté. Ils ne se rendent même pas compte que si celui-ci se réalisait, il n’y aurait pas de problème de financement des retraites. Il faut pourtant continuer à affirmer que ce système est à préserver, car il est basé sur la solidarité entre les générations et qu’il est sûr. Solidaire parce que l’actif paye la retraite de ses aînés qui a lui-même contribué à celle de ses prédécesseurs. Et sûr parce qu’il y a toujours des actifs qui cotisent, ce qui est très différent de la retraite à points qui individualise et peut vous faire perdre toute votre retraite si votre assurance fait faillite. Et cela se voit dans les pays qui ont adopté ce système et qui se retrouvent avec beaucoup plus de retraités pauvres que nous n’en avons en France (cette pauvreté étant dû à des pensions trop faibles).

Dégager des moyens pour financer d'autres grands chantiers

Faire travailler les Français plus longtemps, dit le président, c'est dégager des moyens pour financer d'autres grands chantiers. La santé, l'éducation, la dépendance, la transition écologique... Tout en remboursant la dette et sans augmenter les impôts. Au-delà de l'aspect purement budgétaire, la réforme des retraites est bien un choix politique.

Rappelons-nous tout de même d’une chose : nos retraites sont financées par nos cotisations. Cela veut dire que nous cotisons pour avoir l’assurance de bénéficier d’une retraite qui nous mette en sécurité sociale. Cela veut dire que nos cotisations nous appartiennent et donc qu’elles n’appartiennent pas à l’État comme le sont les impôts et taxes. Cela constitue un véritable détournement de fonds ! « Et, de toute façon, on voit bien le déni du gouvernement en matière de transition, car économiser 10 à 12 milliards d’euros par an, soit moins de 0,5 % du PIB, n’est qu’une goutte d’eau face aux 5 % nécessaires par an pour la financer » (JM Harribey).

Que peut-on proposer ?

Si on considère que « la retraite n’est pas l’antichambre de la mort, mais une phase de la vie où, encore en relative bonne santé, nous pouvons nous adonner à des activités sociales libres » (JM Harribey), cela veut dire qu’il faut la prendre tant qu’on est encore en bonne santé. Or, en 2020, l’espérance de vie en bonne santé à la naissance est de 64,4 ans pour les hommes et de 65,9 pour les femmes. D’ores et déjà, on comprend que repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans aura pour conséquence de multiplier les départ à la retraite en mauvaise santé, mais aussi :

– de maintenir au chômage les seniors sans emploi tandis que les actifs s’useront au travailleur ce qui alourdira la facture des prestations sociales.

– de multiplier les départs en retraite décotée et donc multiplier les retraités pauvres

– de faire disparaître un nombre important de retraités par décès anticipés.

De plus, sachant que plus de 500 000 jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année, il faut que l’addition des emplois libérés et des emplois créés soit à la hauteur de ce chiffre. Une raison de plus pour libérer la place plus rapidement.

Augmenter le taux de cotisation sur le salaire brut

Gardons à l’esprit que la cotisation aux régimes sociaux sur nos salaires se transforme un jour en salaire reporté aussi bien lorsqu’on a besoin de soins médicaux que lorsque nous prenons notre retraite. C’est une sorte d’assurance garantie par l’État. Il n’est pas inutile ici de préciser que ce sont des fonctionnaires qui s’occupent de gérer nos cotisations. Cela veut dire que le coût de ce travail est bien moins coûteux que si la gestion était confiée au secteur privé, car en ce cas, il faut rémunérer les salariés à un tarif plus élevé auquel il convient d’ajouter une part de dividendes à verser aux actionnaires.

Alors, imaginons d’augmenter le taux de cotisation sur le salaire brut. Il existe deux taux de cotisation : l’un, plafonné à 3 428 € (équivalent plus ou moins à 2 800 € nets), est de 6,9 % ; l’autre déplafonné est de 0,4 %. On comprend immédiatement que cette part de 0,4 % reste constante quelle que soit la hauteur du salaire qu’on gagne 3 450 € ou qu’on gagne 20 000 € par mois.

Imaginons maintenant qu’on déplafonne et que, quel que soit le salaire perçu le taux de cotisation pour la retraite est de 6, 9 %, quelles seraient les personnes concernées par cette augmentation ?

Ceux qui sont en dessous de 3 428 € bruts ne seraient pas concernés par cette augmentation, ce qui représente 80 % des Français. Jusqu’à 6 000 € bruts mensuels, soit 16 % des Français auraient une augmentation de cotisation de 200 € maximum tous les mois. Cela reste encore acceptable à ce niveau de salaire. Ceux qui seraient beaucoup plus impactés, c’est-à-dire ceux qui gagnent plus de 6 000 € bruts mensuels représentent 4 % de la population (ces gens n’attendent évidemment pas la retraite sécurité sociale).

On peut imaginer que les personnes qui vont voir leur cotisation augmenter de 200 € seront peut-être d’accord si cela peut leur éviter de partir à la retraite à 65 ans. Cela voudrait dire que 96 % des salariés seraient d’accord pour le déplafonnement du taux de cotisation (dont quelques grincheux qui seraient certainement compensés par la bonne volonté de quelques-uns qui gagnent beaucoup plus) à condition que l’âge de départ à la retraite ne soit pas repoussé.

Un joueur de foot qui signerait pour 100 millions par an, cotise actuellement à hauteur de 370 000 €. Si la cotisation était déplafonnée, il paierait 7 millions d’euros, ce qui représenterait la vente de quelques produits dérivés en plus et participerait à la bonne santé du système de retraite pour tous.

Le déplafonnement du taux de cotisation apporterait aux recettes de cotisation un apport d’environs 8 milliards d’euros. Avec la réforme de Macron, l’économie réalisée serait plus faible.

Certes, d’aucuns diront que les riches partiront. Rengaine connue des partisans du néolibéralisme. C’est tout de même oublier que cela ne concerne qu’une infime minorité car tous ces gens-là ont leur vie ici.

Cet apport pourrait servir à combler le déficit dans un premier temps puis pourrait permettre d’augmenter les petites retraites et/ou de baisser les cotisations patronales.

Ce détournement de nos fonds n’est rien d’autre que le fait du prince

Le COR annonce que le système des retraites est excédentaire en 2021 (900 millions) et en 2022 (un surplus estimé à 3,2 milliards), pour la première fois depuis 2008, grâce au rebond de la croissance française après le Covid. La baisse du chômage observée entraîne mécaniquement une hausse des cotisations retraite, ce qui explique cet excédent.

Pour rappel, en 2020, le déficit était estimé entre 13 et 14 milliards d'euros, dû notamment à la crise sanitaire et la hausse du chômage à ce moment-là. Le COR explique également que son rapport "ne valide pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l'idée d'une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite", comme a pu le suggérer Elizabeth Borne. Enfin, le Fonds de réserve des retraites, chargé de couvrir les déficits est actuellement de 36 Mds €.

Pour un gouvernement soucieux du bien-être de ses concitoyens, les choix politiques ne peuvent donc pas être de repousser l’âge de départ à la retraite. Or, c’est ce que veut précisément le président Macron en plus de diminuer les pensions. Sa violence ne s’exprime pas seulement contre les manifestants mais aussi contre les plus faibles.

 

Ressources :

Baudinprof.TV La retraite à 65 ans, est-ce la bonne solution ?

Christiane Marty, Jean-Marie Harribey, Pierre Khalfa : Derrière la réforme, des retraites au rabais

 

DE LA VASSALITÉ FRANÇAISE MAIS PAS QUE : François Hollande déballe et c’est effrayant :

Dans ce flot de “confidences” on se demande quelle mouche a piqué Hollande, comment cet espèce de mollasson s’est-il pris pour un chef de guerre? et ces différents livres dans lesquels il s’est répandu en confidences nous les avons relus dix ans après. Même s’il n’y a dans ces livres aucune investigation réelle sur les forces qui ont ainsi entretenu cette détermination à mener la guerre, c’est sans doute les mêmes qui ont poussé Hollande sur le côté pour mettre Macron à sa place ? Et il faut encore faire le lien entre ces forces et l’attaque généralisée contre les droits des travailleurs, les privatisations… Il est clair que l’ennemi de ces politiciens, passant du radicalisme conservateur des notables de province à l’ivresse de la magistrature suprême, n’est pas la finance. Non seulement parce que nous découvrons l’état de la France, et la poursuite des exigences du capitalisme financier mais parce que la guerre est désormais en Europe, face à une puissance nucléaire avec une “ukrainisation”possible de la France. C’est parce que nous sommes convaincus qu’au delà des individus “au pouvoir”, de leur fascinante médiocrité, il y a un ensemble militarisé, financiarisé, avec un système de propagande totale, que nous savons que les luttes d’aujourd’hui contre le projet gouvernemental des retraites peut recréer les conditions d’une prise de conscience plus générale y compris en faveur de la paix. Les clivage de classe que l’on a prétendu effacer ressurgissent et c’est le seul atout pour la paix, le développement, les coopérations. Et c’est cette conviction qui nous fait appuyer ce qui a commencé à surgir au 38e Congrès, avec la candidature de Roussel : autant d’ailleurs que l’évolution géopolitique mondiale et le passage à un monde multipolaire travaillé par les luttes de classe. Aujourd’hui nous nous contentons de vous faire juges de ce qu’est devenu la démocratie française et l’extraordinaire exhibitionnisme entre “initiés” qui en tient lieu. Demain, nous vous présenterons l’affrontement entre Poutine et Hollande dans ce “déballage”, une contextualisation… A vous de juger?

Dans le pavé intitulé “un président ne devrait pas dire ça “(1) et d’autres “confidences” des ex-présidents, Il y a ce qui permet de comprendre à quel point à partir de Sarkozy et plus encore comment sous Hollande et Macron, la France a joué un rôle international en totale rupture avec la tradition gaullienne et communiste. Sarkozy a travaillé la droite et Hollande la gauche en faveur de l’atlantisme, mais aussi des sociétés conseils nord américaines en matière de bradage du secteur public, de l’énergie, on le sait. Cette vassalité s’est accompagnée d’un mépris total, monarchique face à l’opinion publique française et face au Parlement. Hollande n’a pas été avare de confidences et à les lire les bras vous en tombent. Mais cela a aussi limité le travail d’investigation des journalistes à ces seules confidences prises pour argent comptant dans ce livre et d’autres. La mise en évidence des bailleurs de fond ferait le lien avec ce qui est exigé du monde du travail en particulier en matière de droits du travail comme de retraite. Ces confidences “obscènes” dans le contexte actuel sont proprement effrayantes… Non seulement, parce que nous découvrons l’état de la France, et la poursuite des exigences du capitalisme financier mais parce que la guerre est désormais en Europe, face à une puissance nucléaire. A travers ces extraordinaires confidences d’un président français à des journalistes, nous découvrons qu’ils sont admis à contempler ce que l’on cache au peuple français : une intervention armée contre un pays souverain. Des complicités avec des forces que l’on présente comme démocratiques mais qui sont de fait fascistes, qu’il s’agisse de Daech ou des néo-nazis, le tout dans un panier de crabes qui répand les armes sans que les citoyens français aient la moindre capacité d’intervention et le vote à l’unanimité de la résolution 390 n’a rien de rassurant dans ce domaine.

Rien sans les Américains …

Vendredi 30 août 2013, en lisant le pavé de plus de six cent pages des confidences de Hollande à deux journalistes qui l’interrogent et qui sont en fait invités à assister au jour le jour à l’exercice du pouvoir, ils découvrent un Hollande qui contre toute attente a endossé les habits d’un chef de guerre et qui leur déclare: “La France est déterminée à sanctionner militairement Assad et son clan alaouite – une secte chiite”( A la seule différence que la France comme nous le verrons n’a jamais été consultée NDLR) “Obama, il est lent à prendre ses décisions”, nous lâche Hollande, “Il s’est présenté comme le président en rupture par rapport à Bush, après la guerre en Irak, explique-t-il. Alors faire lui-même une action dans un pays proche, la Syrie, avec toujours le problème des armes de destruction massive, c’est vrai que c’est pour lui quand même un sujet extrêmement sensible“(p.462).

Hollande s’inquiète surtout de la capacité d’Obama à convaincre son Congrès, alors que lui Hollande peut passer outre toute consultation française, en revanche “Hors de question pour la France de frapper sans la participation des Etats-Unis. La réciproque n’est pas vraie. Etre président de la République française, c’est aussi avoir une conscience aiguë des rapports de force internationaux. La différence entre les Etats-Unis et nous n’est pas technique, résume Hollande, car militairement nous pouvons parfaitement frapper où nous voulons ; elle est politique. C’est-à-dire qu’eux peuvent faire sans nous, en assumant; mais nous, faire sans les Etats-Unis, sans la Grande-Bretagne, bon…, dire : on est la France, et on va punir Bachar El Assad… On risquerait d’être un peu mis en difficulté en interne et en externe.” (p.463)

Hollande s’amuse comme un petit fou, en tant qu’individu rien d’autre ne l’intéresse notent les deux journalistes, autant que la politique. Oui mais la politique telle qu’il la comprend, des jeux politiciens, et du cynisme à la louche, la guerre conçue comme un jeu avec des pièces que l’on déplace sur une mappemonde sont l’ultime fascination de ce type de médiocre qui perd tout sens des réalités, c’est une pensée “despotique” qui traverse ce radical à partir du moment où il endosse l’habit du monarque présidentiel de la Ve République, de la notabilité de chef lieu au dictateur décrit par Charlie Chaplin la distance n’est pas si loin qu’il y parait. En tous les cas, la transmutation semble exprès faite par cette Constitution pour transformer les conservatismes, les collaborations pétainistes sans envergure en pseudo-machiavels fascinés par leur propre ascension ça a été le cas pour Mitterrand, ça l’est pour Sarkozy et plus encore pour ce malheureux Hollande qui nous mènera jusqu’à la guerre partout, situation dont nous avons hérité avec Macron et un Parlement totalement hors sol en la matière. Un Parlement, qui, au pire des cas, ne voit que la réelection et les équilibres locaux dont elle dépend en cas de dissolution de l’Assemblée, et au meilleur des cas, (dont on peut espérer que c’est celui de certains communistes) en préparant les conditions d’un rassemblement unitaire du monde du travail que risque de perturber des choix internationaux non consensuels. C’est dire le travail accompli depuis François Mitterrand et qui s’est amplifié sous Sarkozy et Hollande, en quelques décennies et pour le moment il crée le cercle vicieux espéré: les français sont mécontents mais ils savent aussi qu’ils ont perdu leur capacité d’intervention citoyenne et pour un peuple aussi “politique” que les Français, c’est mortifère.

Ce 31 août 2013, Hollande se voit donc – à condition d’avoir la finance et les Etats-Unis derrière lui – en situation d’être maître de lui comme de l’univers à commencer par la Syrie dont il a décidé de chasser Assad, avec un argument non démontré mais assené que l’on connait bien : “ne pas le faire, ça veut dire qu’Assad peut tout faire explique Hollande. Et ça veut dire aussi que l’Iran peut se mettre dans l’esprit que s’il va plus loin dans son programme nucléaire, comme les grands pays occidentaux n’ont pas frappé pour empêcher l’arme chimique, pourquoi frapperaient-ils pour empêcher l’arme nucléaire ?” (p.464) On voit le caractère cyclopéen et les jalons du néo-colonialisme posés par cet homme de “gauche” qui estime du droit “des grands pays occidentaux” de frapper un pays souverain pour faire peur à son voisin.

No se moje los pies en el cielo – Qué gris es el negro cuando el negro ...
un grand pays et un malade grotesque …

Les frappes aériennes contre la Syrie doivent selon lui et son “conseiller diplomatique” intervenir avant le sommet du G 20, le 5 septembre, programmé… en Russie. Ce sera pour dimanche soir. Lundi voire mardi au plus tard. Dans tous les cas, ce sera “forcément de nuit, pour que les missiles ne soient pas repérés” dixit Hollande. “Il veut vraiment aller vite”, disent les deux journalistes témoins assez interloqués, Hollande leur confie que l’opération est a priori sans danger pour les forces françaises, puisque préparées à 200 kilomètres du territoire syrien : cinq missiles Scalp, embarqués par des avions Rafale depuis Djibouti et Abou Dhabi. Tout a été minutieusement préparé par les états-majors français et américains. Les Britanniques ayant renoncé à être de la partie. On lançait nos missiles, ça détruisait des installations militaires, nous racontera plus tard Hollande. Et puis après, s’il y avait une autre réplique syrienne – ce n’était même pas sûr – , il y avait une autre attaque et en soixante-douze heures l’affaire était terminée. Et ça donnait à ce moment-là le moral à l’opposition qui pouvait peut-être espérer porter son offensive” Hollande en convient, une attaque de cette nature serait surtout symbolique, destinée à marquer les esprits, et à renforcer, au moins psychologiquement, l’opposition anti-Assad soutenue par les occidentaux, tout spécialement L’Armée Syrienne Libre (ASL) “(pp. 463 et 464)

Vous avez bien lu l’ASL qui est effectivement une pure création de l’ambassade de France, associée à la Turquie et aux monarchies du golfe, L’ASL s’est systématiquement appuyée sur les milices islamistes djihadistes, mais ce n’est pas la seule critique à son encontre. De nombreuses vidéos amateur ont déjà montré ses dérives. Des actes de torture contre des soldats faits prisonniers y sont filmés, ainsi que des exécutions sommaires. Et Hollande toujours en proie à ses délires poursuit “On va faire dimanche soir une réunion secrète des ministres concernés pour que je donne le top” conclue-t-il “(p. 464)

La suite est connue : le samedi 31 août, Obama informe Hollande qu’il va devoir obtenir l’aval préalable du Congrès, contraignant la France à reporter l’opération, puis à l’annuler devant l’hostilité des parlementaires américains.

Là Hollande est atterré : “Les Etats-Unis ne veulent plus être les gendarmes du monde”, se lamente-t-il …

Mais pourquoi faire voter le Parlement ?

“Je n’ai pas été surpris quand il m’appelle le samedi pour me donner sa décision, c’est-à-dire prendre du temps, mais j’ai été étonné qu’il recoure au Congrès alors même que Cameron venait d’en subir les effets à la Chambre des Communes…”, nous raconte-t-il le 7 octobre 2013, allusion au désaveu subi, le 29 août 2013, par le premier ministre britannique à qui son Parlement a refusé la possibilité pour Londres de s’associer à d’éventuelles frappes punitives franco-américaines. Et les parlementaires français, au fait ? Plutôt que de simplement les informer, François Hollande a-t-il envisagé de soumettre à leur approbation le projet d’intervention? J’avais demandé qu’on étudie cette hypothèse, nous révèle-t-il. Je pense que la droite aurait voté contre, même si certains avaient pu se détacher, se distinguer. Et la gauche aurait voté pour, pas le PC et la moitié des écolos… Le PS et les radicaux de gauche auraient fait une majorité. Mais ça faisait quoi? Une petite majorité. Et ça c’était un souci. L’intérêt de voter pour une opération extérieure, dans le cadre de la Constitution, c’est d’avoir une majorité très large, comme Mitterrand l’avait eu sur la guerre en Irak. Mais là, avoir une petite majorité, c’était de ne pas avoir- ça correspond d’ailleurs à l’état de l’opinion- une force morale très grande pour mener l’opération”. (p. 465)

Une confidence très révélatrice. Du point de vue du chef de l’Etat, il était trop risqué d’en passer par le Parlement avant d’intervenir militairement. A l’évidence, François Hollande, à l’instar de son prédecesseur socialiste François Mitterrand, s’est très rapidement rangé à la logique hyper-présidentialiste, sur certains points quasiment monarchique, des institutions de la Ve république.” (p. 465)

Mille et une précautions à ce qu’il dit …

Nous pouvons compléter cette stupéfiante exhibition d’autres confidences parues le 13 mai 2015 aux Editions de l’Archipel, intitulé Dans les coulisses de la diplomatie française, de Sarkozy à Hollande, écrit par le journaliste Xavier Panon. (2) La France a fourni des armes à des groupes rebelles syriens dès 2012 alors que l’Union européenne avait imposé un embargo sur de telles livraisons.

« Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu’elles iraient dans des mains sûres », explique le chef de l’État à l’auteur du livre, en mai 2014. Les livraisons ont débuté dès la fin de l’année 2012, alors que l’embargo européen, établi à l’été 2011, était toujours en vigueur. Ce cavalier seul, explique sans sourciller l’auteur a contraint l’Élysée à la prudence. Officiellement, la France se contente d’envoyer de l’équipement non-létal: gilets pare-balles, outils de communication cryptée, masques contre les armes chimiques, lunettes nocturnes. Mais c’est un tout autre matériel qu’elle dépêche sur place: canons de 20 mm, mitrailleuses, lance-roquettes, missiles anti-chars. Seuls les missiles anti-aériens restent tabous. Les armes sont envoyées grâce aux soins de la DGSE (la Direction générale de la sécurité extérieure). Les Français marchent sur des œufs car il s’agit de s’assurer que les armes parviendront à la bonne destination… et que ces transferts ne seront pas surpris en flagrant délit par la communauté internationale. Les dates de livraison sont donc très irrégulières et les précautions nombreuses. Il faut, tout d’abord, trouver des fournisseurs discrets, effacer les marques de la provenance des armes avant leur départ. Et puis, comment être certain qu’elles seront bien réceptionnées à l’arrivée par des hommes de l’armée syrienne libre, alors dirigée par le général Sélim Idriss, interlocuteur privilégié de l’Élysée? Les services français utilisent leurs propres réseaux, les autres leur paraissant moins fiables.
Sur la scène publique, la France s’enferre dans une valse-hésitation sur la question des armes. Une fois, le 15 mars 2013, l’Élysée tente de lever l’embargo européen et d’entraîner ses partenaires à envoyer des armes mais le 28, François Hollande rétropédale:

«Nous ne fournirons pas d’armes tant que nous n’avons pas la certitude que ces armes seront utilisées par des opposants légitimes et coupés de toute emprise terroriste.»

Si la diplomatie française est aussi embarrassée, c’est qu’elle se heurte aux atermoiements de ses alliés européens, mais aussi des États-Unis peu désireux de prendre part à un nouveau conflit au Moyen-Orient. D’autant que celui-ci devient de moins en moins lisible au fil des mois, au fur et à mesure de la montée en puissance des groupes djihadistes islamistes. L’affirmation sur le front anti-Bachar el-Assad d’islamistes radicaux comme les soldats de Jabhat Al-Nosra par exemple fragilise la position française: il est désormais quasi impossible d’assumer la livraison d’armes en Syrie alors que ce sont les djihadistes qui tendent à incarner la révolution syrienne, et que ces armes finissent toujours aux mains des djihadistes islamistes. En effet, les “terroristes modérés” n’existent que dans l’imaginaire et dans la propagande françaises. L’ASL a été une pompe aspirante discrète et présentable à l’opinion française des aides françaises en faveur d’Al-Nosra et de Daech.

Source : Robin Ferner, pour Slate.fr, le 6 mai 2015.

On se demande quelle mouche a piqué Hollande, comment cet espèce de mollasson s’est-il pris pour un chef de guerre? et le livre de Xavier Panon, très peu critique, le peint sur le même mode intervenant au Mali, on le sait aujourd’hui avec les mêmes accusations de collusion de fait avec les “terroristes” qu’il prétend combattre, la même soumission provocation avec les Etats-Unis. Si cette fois le livre interroge quelques collaborateurs et fait un parallèle entre les deux “atlantistes” Hollande et Sarkozy, il n’y a aucune investigation réelle sur les forces qui ont ainsi entretenu cette détermination à mener la guerre, c’est sans doute les mêmes qui le pousseront sur le côté pour mettre Macron à sa place? Et il faut encore faire le lien entre ces forces et l’attaque généralisée contre les droits des travailleurs, les privatisations… Il est clair que l’ennemi de ces politiciens passant du radicalisme conservateur des notables de province à l’ivresse de la magistrature suprême n’est pas la finance. C’est parce que l’on est convaincu qu’il y a là un ensemble militarisé, financiarisé avec un système de propagande que nous savons que les luttes d’aujourd’hui contre le projet gouvernemental des retraites peut recréer les conditions d’une prise de conscience plus générales y compris en faveur de la paix. Et c’est cette conviction qui nous fait appuyer ce qui a commencé à surgir au 38e Congrès, avec la candidature de Roussel : autant d’ailleurs que l’évolution géopolitique mondiale et le passage à un monde multipolaire travaillé par les luttes de classe.

Il est clair que Macron poursuit dans la même logique de vassalisation totale aux Etats-Unis, les poussant même à aller plus loin s’il estime à y avoir intérêt, dans le mépris total de son opinion publique, mais il va pouvoir cette fois utiliser à plein le consensus total sur la guerre derrière l’OTAN que Sarkozy a obtenu de la droite gaulliste et Hollande de la gauche, pour gérer ses oppositions internes et le mécontentement des Français.

Demain nous verrons en quoi Hollande inaugure à partir de là des relations conflictuelles avec Poutine et la Russie.

Danielle Bleitrach

(1) Gérard Davet, Fabrice lHomme, “Un président ne devrait pas dire ça…” Les secrets d’un quinquennat. Stock. 2016

(2) Xavier Panon : Dans les coulisses de la diplomatie française – De Sarkozy à Hollande ; L’Archipel, 2015 ; 480 pages