Depuis maintenant des mois, mais de plus en plus SOUVENT au fur à mesure que nous approchons du coup de Jarnac sur les retraites à la mode Macron, on entend sur toutes les chaines télé les prétendus journalistes - en réalité les chiens de garde du système capitaliste qui les nourrit sans doute très grassement, ils répètent à l'envi les mêmesdiscours destinés à faireaccepter par les salariés la voix de l'apôtre élyséen et de ses sbires convertis au "libéralisme"- nous seriner que il serait indispensable que ces salariés acceptent sans broncher de bosser jusqu'à 64, 65, 67 ans, comme dans certains pays, même et surtout ceux et celles qui se sont serrés la ceinture toute leur vie.
Et comme si çà ne suffisait pas, voilà t-il pas que ces chiens de garde se prostituent jusqu'à solliciter les avis dans tous les domaines, sociaux, économiques, politiques, de la "première dame de France"!!!
Mais dans quelle République sommes-nous tombés?
Que vient faire cette personne chaque jour sur nos chaînes télé? De quel droit ces mange m...... et lèche c.....nous imposent-ils ce régime de dévotion digne des monarchies ou de dictatures?
Qu'attendent les élus dits de gauche pour rappeler à l'ordre le président des riches? Le pion des banquiers et des milliardaires?
France, mon pays, qu'est-tu devenue? Pire même qu'une monarchie, ou une république bananière: un pays sans droite ni gauche! L'anarchie, oui, mais au profit des puissants qui ordonnent à ceux qui obéissent tels des valets, et aux mains de gangs qui règnent par les armes et la drogue dans les cités.
Et ils croient, ces valets, que de nous rabâcher chaque jour sur la première dame, çà va nous faire oublier de zapper notre envie de manifester le 19 Janvier?
À l’heure où nous sortons d’un été apocalyptique,
d’élections moroses décidées par les abstentionnistes avec un président
élu sans programme, de hausse des prix, où nous sommes sous la menace
d’une guerre totale avec une surenchère d’arguties guerrières de chaque
côté et à la veille d’entrer dans un hiver dans lequel une grande partie
des gens se demandent s’ils vont pouvoir se chauffer ou payer leurs
factures, le président Macron pense que la priorité des priorités, c’est
de reculer l’âge de départ à la retraite alors même que les années 2021
et 2022 ne sont pas déficitaires et que le rapport du COR n’est pas
spécialement alarmiste pour les cinquante prochaines années malgré ce
que nos médias des milliardaires nous rabâchent plusieurs fois par jour.
Naturellement, le fait que 70 % des Français se disent prêts à aller
manifester n’égratigne pas sa détermination, ceux-ci n’étant, pour un
néolibéral, qu’une masse atomisée d’individus interchangeables. Une fois
encore, nous vérifions que la démocratie néolibérale se fait contre le
peuple… pour son bien (mais il ne le sait pas puisqu’il est ignare).
Alors que l’an dernier, seulement 2 500 logements ont été rénovés
thermiquement et qu’à ce rythme il faudrait 2000 ans pour rénover tout
le parc, Macron n’a qu’une idée fixe, celle de réformer le système de
retraite. C’est ce qu’il appelle « avoir du courage ».
« Après avoir enregistré des excédents en 2021 et 2022, le système de
retraite serait déficitaire en moyenne sur les 25 prochaines années »,
explique le COR, soulignant « les fortes incertitudes qui entourent les
travaux de projection [du rapport]. L’évolution du contexte économique
des prochaines années dépendra notamment étroitement de celle de la
situation internationale ainsi que celle de la situation sanitaire. » En
fait, les projections dépendent d’hypothèses fragiles comme le COR le
reconnaît lui-même.
Tout d'abord, voyons les arguments qui justifieraient une réforme des retraites.
L’espérance de vie augmente
La vérité est que l’espérance de vie n’a pas progressé depuis 2014.
Le pire est que certains pays développés ont une espérance de vie qui a
régressé comme aux Etats-Unis ou dans le Royaume Uni, par exemple. En
France, le système de santé n’est plus aussi bon qu’il l’a été, faute à
la casse des services hospitaliers et au numerus clausus et différentes
catégories de personnes comme les étudiants ont du mal à se soigner.
Cela pourrait entraîner les mêmes conséquences.
Nos voisins l’ont fait
Le taux de fécondité pour renouveler une population est de 2,1 enfant
par ménage. Mais en tenant compte de l’immigration, le taux baisse à
1,7 ou 1,8. La France étant à un taux de 1,8 ou 1,9 depuis plusieurs
décennies (taux le plus élevé de l’UE), sa population augmente d’année
en année. Elle n’a donc pas ce problème que nos voisins connaissent.
Car, en effet, leurs taux de renouvellement de population ne
permettent pas le financement des retraites. Ils n’ont donc d’autre
choix que de repousser l’âge de départ. La Belgique avec un taux de 1,57
a repoussé l’âge de départ à 66 ans. De même que l’Allemagne (1,54) et
l’Espagne (1,29). Le Portugal (1,43) l’a repoussé à 66 ans et l’Italie
(1,27) à 67 ans.
En France, le problème est inverse puisqu’avec 500 à 600 000 jeunes
arrivant sur le marché du travail chaque année, le différentiel
entrants/sortants est bien moins important que chez nos voisins. La
priorité est donc de créer des emplois avant de penser à repousser l’âge
de départ à la retraite.
Le système doit être préservé
Le taux de cotisation est de 6,9 % plafonné et de 0,4 % déplafonné.
Fin 2021, le déficit est d’environs 2 milliards mais comme on nous dit
qu’on va vers le plein emploi, ce « trou » sera comblé sans difficulté.
Ils ne se rendent même pas compte que si celui-ci se réalisait, il n’y
aurait pas de problème de financement des retraites. Il faut pourtant
continuer à affirmer que ce système est à préserver, car il est basé sur
la solidarité entre les générations et qu’il est sûr. Solidaire parce
que l’actif paye la retraite de ses aînés qui a lui-même contribué à
celle de ses prédécesseurs. Et sûr parce qu’il y a toujours des actifs
qui cotisent, ce qui est très différent de la retraite à points qui
individualise et peut vous faire perdre toute votre retraite si votre
assurance fait faillite. Et cela se voit dans les pays qui ont adopté ce
système et qui se retrouvent avec beaucoup plus de retraités pauvres
que nous n’en avons en France (cette pauvreté étant dû à des pensions
trop faibles).
Dégager des moyens pour financer d'autres grands chantiers
Faire travailler les Français plus longtemps, dit le président, c'est
dégager des moyens pour financer d'autres grands chantiers. La santé,
l'éducation, la dépendance, la transition écologique... Tout en
remboursant la dette et sans augmenter les impôts. Au-delà de l'aspect
purement budgétaire, la réforme des retraites est bien un choix
politique.
Rappelons-nous tout de même d’une chose : nos retraites sont
financées par nos cotisations. Cela veut dire que nous cotisons pour
avoir l’assurance de bénéficier d’une retraite qui nous mette en
sécurité sociale. Cela veut dire que nos cotisations nous appartiennent
et donc qu’elles n’appartiennent pas à l’État comme le sont les impôts
et taxes. Cela constitue un véritable détournement de fonds ! « Et, de
toute façon, on voit bien le déni du gouvernement en matière de
transition, car économiser 10 à 12 milliards d’euros par an, soit moins
de 0,5 % du PIB, n’est qu’une goutte d’eau face aux 5 % nécessaires par
an pour la financer » (JM Harribey).
Que peut-on proposer ?
Si on considère que « la retraite n’est pas l’antichambre de la mort,
mais une phase de la vie où, encore en relative bonne santé, nous
pouvons nous adonner à des activités sociales libres » (JM Harribey),
cela veut dire qu’il faut la prendre tant qu’on est encore en bonne
santé. Or, en 2020, l’espérance de vie en bonne santé à la naissance est
de 64,4 ans pour les hommes et de 65,9 pour les femmes. D’ores et déjà,
on comprend que repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans aura
pour conséquence de multiplier les départ à la retraite en mauvaise
santé, mais aussi :
– de maintenir au chômage les seniors sans emploi tandis que les
actifs s’useront au travailleur ce qui alourdira la facture des
prestations sociales.
– de multiplier les départs en retraite décotée et donc multiplier les retraités pauvres
– de faire disparaître un nombre important de retraités par décès anticipés.
De plus, sachant que plus de 500 000 jeunes arrivent sur le marché du
travail chaque année, il faut que l’addition des emplois libérés et des
emplois créés soit à la hauteur de ce chiffre. Une raison de plus pour
libérer la place plus rapidement.
Augmenter le taux de cotisation sur le salaire brut
Gardons à l’esprit que la cotisation aux régimes sociaux sur nos
salaires se transforme un jour en salaire reporté aussi bien lorsqu’on a
besoin de soins médicaux que lorsque nous prenons notre retraite. C’est
une sorte d’assurance garantie par l’État. Il n’est pas inutile ici de
préciser que ce sont des fonctionnaires qui s’occupent de gérer nos
cotisations. Cela veut dire que le coût de ce travail est bien moins
coûteux que si la gestion était confiée au secteur privé, car en ce cas,
il faut rémunérer les salariés à un tarif plus élevé auquel il convient
d’ajouter une part de dividendes à verser aux actionnaires.
Alors, imaginons d’augmenter le taux de cotisation sur le salaire
brut. Il existe deux taux de cotisation : l’un, plafonné à 3 428 €
(équivalent plus ou moins à 2 800 € nets), est de 6,9 % ; l’autre
déplafonné est de 0,4 %. On comprend immédiatement que cette part de
0,4 % reste constante quelle que soit la hauteur du salaire qu’on gagne
3 450 € ou qu’on gagne 20 000 € par mois.
Imaginons maintenant qu’on déplafonne et que, quel que soit le
salaire perçu le taux de cotisation pour la retraite est de 6, 9 %,
quelles seraient les personnes concernées par cette augmentation ?
Ceux qui sont en dessous de 3 428 € bruts ne seraient pas concernés
par cette augmentation, ce qui représente 80 % des Français. Jusqu’à
6 000 € bruts mensuels, soit 16 % des Français auraient une augmentation
de cotisation de 200 € maximum tous les mois. Cela reste encore
acceptable à ce niveau de salaire. Ceux qui seraient beaucoup plus
impactés, c’est-à-dire ceux qui gagnent plus de 6 000 € bruts mensuels
représentent 4 % de la population (ces gens n’attendent évidemment pas
la retraite sécurité sociale).
On peut imaginer que les personnes qui vont voir leur cotisation
augmenter de 200 € seront peut-être d’accord si cela peut leur éviter de
partir à la retraite à 65 ans. Cela voudrait dire que 96 % des salariés
seraient d’accord pour le déplafonnement du taux de cotisation (dont
quelques grincheux qui seraient certainement compensés par la bonne
volonté de quelques-uns qui gagnent beaucoup plus) à condition que l’âge
de départ à la retraite ne soit pas repoussé.
Un joueur de foot qui signerait pour 100 millions par an, cotise
actuellement à hauteur de 370 000 €. Si la cotisation était déplafonnée,
il paierait 7 millions d’euros, ce qui représenterait la vente de
quelques produits dérivés en plus et participerait à la bonne santé du
système de retraite pour tous.
Le déplafonnement du taux de cotisation apporterait aux recettes de
cotisation un apport d’environs 8 milliards d’euros. Avec la réforme de
Macron, l’économie réalisée serait plus faible.
Certes, d’aucuns diront que les riches partiront. Rengaine connue des
partisans du néolibéralisme. C’est tout de même oublier que cela ne
concerne qu’une infime minorité car tous ces gens-là ont leur vie ici.
Cet apport pourrait servir à combler le déficit dans un premier temps
puis pourrait permettre d’augmenter les petites retraites et/ou de
baisser les cotisations patronales.
Ce détournement de nos fonds n’est rien d’autre que le fait du prince
Le COR annonce que le système des retraites est excédentaire en 2021
(900 millions) et en 2022 (un surplus estimé à 3,2 milliards), pour la
première fois depuis 2008, grâce au rebond de la croissance française
après le Covid. La baisse du chômage observée entraîne mécaniquement une
hausse des cotisations retraite, ce qui explique cet excédent.
Pour rappel, en 2020, le déficit était estimé entre 13 et 14
milliards d'euros, dû notamment à la crise sanitaire et la hausse du
chômage à ce moment-là. Le COR explique également que son rapport "ne
valide pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l'idée d'une
dynamique non contrôlée des dépenses de retraite", comme a pu le
suggérer Elizabeth Borne. Enfin, le Fonds de réserve des retraites,
chargé de couvrir les déficits est actuellement de 36 Mds €.
Pour un gouvernement soucieux du bien-être de ses concitoyens, les
choix politiques ne peuvent donc pas être de repousser l’âge de départ à
la retraite. Or, c’est ce que veut précisément le président Macron en
plus de diminuer les pensions. Sa violence ne s’exprime pas seulement
contre les manifestants mais aussi contre les plus faibles.
Dans ce flot de “confidences” on se demande quelle mouche a piqué
Hollande, comment cet espèce de mollasson s’est-il pris pour un chef de
guerre? et ces différents livres dans lesquels il s’est répandu en
confidences nous les avons relus dix ans après. Même s’il n’y a dans
ces livres aucune investigation réelle sur les forces qui ont ainsi
entretenu cette détermination à mener la guerre, c’est sans doute les
mêmes qui ont poussé Hollande sur le côté pour mettre Macron à sa place ?
Et il faut encore faire le lien entre ces forces et l’attaque
généralisée contre les droits des travailleurs, les privatisations… Il
est clair que l’ennemi de ces politiciens, passant du radicalisme
conservateur des notables de province à l’ivresse de la magistrature
suprême, n’est pas la finance. Non seulement parce que nous découvrons
l’état de la France, et la poursuite des exigences du capitalisme
financier mais parce que la guerre est désormais en Europe, face à une
puissance nucléaire avec une “ukrainisation”possible de la France. C’est
parce que nous sommes convaincus qu’au delà des individus “au pouvoir”,
de leur fascinante médiocrité, il y a un ensemble militarisé,
financiarisé, avec un système de propagande totale, que nous savons que
les luttes d’aujourd’hui contre le projet gouvernemental des retraites
peut recréer les conditions d’une prise de conscience plus générale y
compris en faveur de la paix. Les clivage de classe que l’on a prétendu
effacer ressurgissent et c’est le seul atout pour la paix, le
développement, les coopérations. Et c’est cette conviction qui nous fait
appuyer ce qui a commencé à surgir au 38e Congrès, avec la candidature
de Roussel : autant d’ailleurs que l’évolution géopolitique mondiale et
le passage à un monde multipolaire travaillé par les luttes de classe.
Aujourd’hui nous nous contentons de vous faire juges de ce qu’est devenu
la démocratie française et l’extraordinaire exhibitionnisme entre
“initiés” qui en tient lieu. Demain, nous vous présenterons
l’affrontement entre Poutine et Hollande dans ce “déballage”, une
contextualisation… A vous de juger?
Dans le pavé intitulé “un président ne devrait pas dire ça “(1) et
d’autres “confidences” des ex-présidents, Il y a ce qui permet de
comprendre à quel point à partir de Sarkozy et plus encore comment sous
Hollande et Macron, la France a joué un rôle international en totale
rupture avec la tradition gaullienne et communiste. Sarkozy a travaillé
la droite et Hollande la gauche en faveur de l’atlantisme, mais aussi
des sociétés conseils nord américaines en matière de bradage du secteur
public, de l’énergie, on le sait. Cette vassalité s’est accompagnée d’un
mépris total, monarchique face à l’opinion publique française et face
au Parlement. Hollande n’a pas été avare de confidences et à les lire
les bras vous en tombent. Mais cela a aussi limité le travail
d’investigation des journalistes à ces seules confidences prises pour
argent comptant dans ce livre et d’autres. La mise en évidence des
bailleurs de fond ferait le lien avec ce qui est exigé du monde du
travail en particulier en matière de droits du travail comme de
retraite. Ces confidences “obscènes” dans le contexte actuel sont
proprement effrayantes… Non seulement, parce que nous découvrons l’état
de la France, et la poursuite des exigences du capitalisme financier
mais parce que la guerre est désormais en Europe, face à une puissance
nucléaire. A travers ces extraordinaires confidences d’un président
français à des journalistes, nous découvrons qu’ils sont admis à
contempler ce que l’on cache au peuple français : une intervention armée
contre un pays souverain. Des complicités avec des forces que l’on
présente comme démocratiques mais qui sont de fait fascistes, qu’il
s’agisse de Daech ou des néo-nazis, le tout dans un panier de crabes qui
répand les armes sans que les citoyens français aient la moindre
capacité d’intervention et le vote à l’unanimité de la résolution 390
n’a rien de rassurant dans ce domaine.
Rien sans les Américains …
Vendredi 30 août 2013, en lisant le pavé de plus de six cent pages
des confidences de Hollande à deux journalistes qui l’interrogent et qui
sont en fait invités à assister au jour le jour à l’exercice du
pouvoir, ils découvrent un Hollande qui contre toute attente a endossé
les habits d’un chef de guerre et qui leur déclare: “La France est déterminée à sanctionner militairement Assad et son clan alaouite – une secte chiite”( A la seule différence que la France comme nous le verrons n’a jamais été consultée NDLR)
“Obama, il est lent à prendre ses décisions”, nous lâche Hollande, “Il
s’est présenté comme le président en rupture par rapport à Bush, après
la guerre en Irak, explique-t-il. Alors faire lui-même une action dans
un pays proche, la Syrie, avec toujours le problème des armes de
destruction massive, c’est vrai que c’est pour lui quand même un sujet
extrêmement sensible“(p.462).
Hollande s’inquiète surtout de la capacité d’Obama à convaincre son
Congrès, alors que lui Hollande peut passer outre toute consultation
française, en revanche “Hors de question pour la France de frapper
sans la participation des Etats-Unis. La réciproque n’est pas vraie.
Etre président de la République française, c’est aussi avoir une
conscience aiguë des rapports de force internationaux. La différence
entre les Etats-Unis et nous n’est pas technique, résume Hollande, car
militairement nous pouvons parfaitement frapper où nous voulons ; elle
est politique. C’est-à-dire qu’eux peuvent faire sans nous, en assumant;
mais nous, faire sans les Etats-Unis, sans la Grande-Bretagne, bon…,
dire : on est la France, et on va punir Bachar El Assad… On risquerait
d’être un peu mis en difficulté en interne et en externe.” (p.463)
Hollande s’amuse comme un petit fou, en tant qu’individu rien d’autre
ne l’intéresse notent les deux journalistes, autant que la politique.
Oui mais la politique telle qu’il la comprend, des jeux politiciens, et
du cynisme à la louche, la guerre conçue comme un jeu avec des pièces
que l’on déplace sur une mappemonde sont l’ultime fascination de ce type
de médiocre qui perd tout sens des réalités, c’est une pensée
“despotique” qui traverse ce radical à partir du moment où il endosse
l’habit du monarque présidentiel de la Ve République, de la notabilité
de chef lieu au dictateur décrit par Charlie Chaplin la distance n’est
pas si loin qu’il y parait. En tous les cas, la transmutation semble
exprès faite par cette Constitution pour transformer les conservatismes,
les collaborations pétainistes sans envergure en pseudo-machiavels
fascinés par leur propre ascension ça a été le cas pour Mitterrand, ça
l’est pour Sarkozy et plus encore pour ce malheureux Hollande qui nous
mènera jusqu’à la guerre partout, situation dont nous avons hérité avec
Macron et un Parlement totalement hors sol en la matière. Un Parlement,
qui, au pire des cas, ne voit que la réelection et les équilibres
locaux dont elle dépend en cas de dissolution de l’Assemblée, et au
meilleur des cas, (dont on peut espérer que c’est celui de certains
communistes) en préparant les conditions d’un rassemblement unitaire du
monde du travail que risque de perturber des choix internationaux non
consensuels. C’est dire le travail accompli depuis François Mitterrand
et qui s’est amplifié sous Sarkozy et Hollande, en quelques décennies et
pour le moment il crée le cercle vicieux espéré: les français sont
mécontents mais ils savent aussi qu’ils ont perdu leur capacité
d’intervention citoyenne et pour un peuple aussi “politique” que les
Français, c’est mortifère.
Ce 31 août 2013, Hollande se voit donc – à condition d’avoir la
finance et les Etats-Unis derrière lui – en situation d’être maître de
lui comme de l’univers à commencer par la Syrie dont il a décidé de
chasser Assad, avec un argument non démontré mais assené que l’on
connait bien : “ne pas le faire, ça veut dire qu’Assad peut tout
faire explique Hollande. Et ça veut dire aussi que l’Iran peut se mettre
dans l’esprit que s’il va plus loin dans son programme nucléaire, comme
les grands pays occidentaux n’ont pas frappé pour empêcher l’arme
chimique, pourquoi frapperaient-ils pour empêcher l’arme nucléaire ?”
(p.464) On voit le caractère cyclopéen et les jalons du
néo-colonialisme posés par cet homme de “gauche” qui estime du droit
“des grands pays occidentaux” de frapper un pays souverain pour faire
peur à son voisin.
Les frappes aériennes contre la Syrie doivent selon lui et son “conseiller diplomatique”
intervenir avant le sommet du G 20, le 5 septembre, programmé… en
Russie. Ce sera pour dimanche soir. Lundi voire mardi au plus tard. Dans
tous les cas, ce sera “forcément de nuit, pour que les missiles ne soient pas repérés” dixit Hollande. “Il veut vraiment aller vite”, disent les deux journalistes témoins assez interloqués, Hollande leur confie que l’opération
est a priori sans danger pour les forces françaises, puisque préparées à
200 kilomètres du territoire syrien : cinq missiles Scalp, embarqués
par des avions Rafale depuis Djibouti et Abou Dhabi. Tout a été
minutieusement préparé par les états-majors français et américains. Les
Britanniques ayant renoncé à être de la partie. On lançait nos missiles,
ça détruisait des installations militaires, nous racontera plus tard
Hollande. Et puis après, s’il y avait une autre réplique syrienne – ce
n’était même pas sûr – , il y avait une autre attaque et en
soixante-douze heures l’affaire était terminée. Et ça donnait à ce
moment-là le moral à l’opposition qui pouvait peut-être espérer porter
son offensive” Hollande en convient, une attaque de cette nature serait
surtout symbolique, destinée à marquer les esprits, et à renforcer, au
moins psychologiquement, l’opposition anti-Assad soutenue par les
occidentaux, tout spécialement L’Armée Syrienne Libre (ASL) “(pp. 463 et 464)
Vous avez bien lu l’ASL qui est effectivement une pure création de
l’ambassade de France, associée à la Turquie et aux monarchies du golfe,
L’ASL s’est systématiquement appuyée sur les milices islamistes
djihadistes, mais ce n’est pas la seule critique à son encontre. De
nombreuses vidéos amateur ont déjà montré ses dérives. Des actes de
torture contre des soldats faits prisonniers y sont filmés, ainsi que
des exécutions sommaires. Et Hollande toujours en proie à ses délires
poursuit “On va faire dimanche soir une réunion secrète des ministres concernés pour que je donne le top” conclue-t-il “(p. 464)
La suite est connue : le samedi 31 août, Obama informe Hollande
qu’il va devoir obtenir l’aval préalable du Congrès, contraignant la
France à reporter l’opération, puis à l’annuler devant l’hostilité des
parlementaires américains.
Là Hollande est atterré : “Les Etats-Unis ne veulent plus être les gendarmes du monde”, se lamente-t-il …
Mais pourquoi faire voter le Parlement ?
“Je n’ai pas été surpris quand il m’appelle le samedi pour me
donner sa décision, c’est-à-dire prendre du temps, mais j’ai été étonné
qu’il recoure au Congrès alors même que Cameron venait d’en subir les
effets à la Chambre des Communes…”, nous raconte-t-il le 7 octobre 2013,
allusion au désaveu subi, le 29 août 2013, par le premier ministre
britannique à qui son Parlement a refusé la possibilité pour Londres de
s’associer à d’éventuelles frappes punitives franco-américaines. Et les
parlementaires français, au fait ? Plutôt que de simplement les
informer, François Hollande a-t-il envisagé de soumettre à leur
approbation le projet d’intervention? J’avais demandé qu’on étudie cette
hypothèse, nous révèle-t-il. Je pense que la droite aurait voté contre,
même si certains avaient pu se détacher, se distinguer. Et la gauche
aurait voté pour, pas le PC et la moitié des écolos… Le PS et les
radicaux de gauche auraient fait une majorité. Mais ça faisait quoi? Une
petite majorité. Et ça c’était un souci. L’intérêt de voter pour une
opération extérieure, dans le cadre de la Constitution, c’est d’avoir
une majorité très large, comme Mitterrand l’avait eu sur la guerre en
Irak. Mais là, avoir une petite majorité, c’était de ne pas avoir- ça
correspond d’ailleurs à l’état de l’opinion- une force morale très
grande pour mener l’opération”. (p. 465)
Une confidence très révélatrice. Du point de vue du chef de
l’Etat, il était trop risqué d’en passer par le Parlement avant
d’intervenir militairement. A l’évidence, François Hollande, à l’instar
de son prédecesseur socialiste François Mitterrand, s’est très
rapidement rangé à la logique hyper-présidentialiste, sur certains
points quasiment monarchique, des institutions de la Ve république.” (p. 465)
Mille et une précautionsà ce qu’il dit …
Nous pouvons compléter cette stupéfiante exhibition d’autres
confidences parues le 13 mai 2015 aux Editions de l’Archipel, intitulé Dans les coulisses de la diplomatie française, de Sarkozy à Hollande, écrit par le journaliste Xavier Panon.
(2) La France a fourni des armes à des groupes rebelles syriens dès
2012 alors que l’Union européenne avait imposé un embargo sur de telles
livraisons.
« Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu’elles iraient dans des mains sûres », explique le chef de l’État à l’auteur du livre, en mai 2014. Les livraisons ont débuté dès la fin de l’année 2012, alors que l’embargo européen, établi à l’été 2011, était toujours en vigueur. Ce
cavalier seul, explique sans sourciller l’auteur a contraint l’Élysée à
la prudence. Officiellement, la France se contente d’envoyer de
l’équipement non-létal: gilets pare-balles, outils de communication
cryptée, masques contre les armes chimiques, lunettes nocturnes. Mais
c’est un tout autre matériel qu’elle dépêche sur place: canons de 20 mm, mitrailleuses, lance-roquettes, missiles anti-chars. Seuls les missiles anti-aériens restent tabous. Les armes sont envoyées grâce aux soins de la DGSE (la
Direction générale de la sécurité extérieure). Les Français marchent
sur des œufs car il s’agit de s’assurer que les armes parviendront à la
bonne destination… et que ces transferts ne seront pas surpris en
flagrant délit par la communauté internationale. Les dates de livraison
sont donc très irrégulières et les précautions nombreuses. Il faut, tout
d’abord, trouver des fournisseurs discrets, effacer les marques de la
provenance des armes avant leur départ. Et puis, comment être certain
qu’elles seront bien réceptionnées à l’arrivée par des hommes de l’armée
syrienne libre, alors dirigée par le général Sélim Idriss,
interlocuteur privilégié de l’Élysée? Les services français utilisent
leurs propres réseaux, les autres leur paraissant moins fiables. Sur
la scène publique, la France s’enferre dans une valse-hésitation sur la
question des armes. Une fois, le 15 mars 2013, l’Élysée tente de lever
l’embargo européen et d’entraîner ses partenaires à envoyer des armes
mais le 28, François Hollande rétropédale:
«Nous ne fournirons pas
d’armes tant que nous n’avons pas la certitude que ces armes seront
utilisées par des opposants légitimes et coupés de toute emprise
terroriste.»
Si la diplomatie française est aussi embarrassée, c’est qu’elle se
heurte aux atermoiements de ses alliés européens, mais aussi des
États-Unis peu désireux de prendre part à un nouveau conflit au
Moyen-Orient. D’autant que celui-ci devient de moins en moins lisible au
fil des mois, au fur et à mesure de la montée en puissance des groupes
djihadistes islamistes. L’affirmation sur le front anti-Bachar el-Assad
d’islamistes radicaux comme les soldats de Jabhat Al-Nosra par
exemple fragilise la position française: il est désormais quasi
impossible d’assumer la livraison d’armes en Syrie alors que ce sont les
djihadistes qui tendent à incarner la révolution syrienne, et que ces
armes finissent toujours aux mains des djihadistes islamistes. En effet,
les “terroristes modérés” n’existent que dans l’imaginaire et dans la
propagande françaises. L’ASL a été une pompe aspirante discrète et
présentable à l’opinion française des aides françaises en faveur
d’Al-Nosra et de Daech.
Source : Robin Ferner, pour Slate.fr, le 6 mai 2015.
On se demande quelle mouche a piqué Hollande, comment cet espèce de
mollasson s’est-il pris pour un chef de guerre? et le livre de Xavier
Panon, très peu critique, le peint sur le même mode intervenant au Mali,
on le sait aujourd’hui avec les mêmes accusations de collusion de fait
avec les “terroristes” qu’il prétend combattre, la même soumission
provocation avec les Etats-Unis. Si cette fois le livre interroge
quelques collaborateurs et fait un parallèle entre les deux
“atlantistes” Hollande et Sarkozy, il n’y a aucune investigation réelle
sur les forces qui ont ainsi entretenu cette détermination à mener la
guerre, c’est sans doute les mêmes qui le pousseront sur le côté pour
mettre Macron à sa place? Et il faut encore faire le lien entre ces
forces et l’attaque généralisée contre les droits des travailleurs, les
privatisations… Il est clair que l’ennemi de ces politiciens passant du
radicalisme conservateur des notables de province à l’ivresse de la
magistrature suprême n’est pas la finance. C’est parce que l’on est
convaincu qu’il y a là un ensemble militarisé, financiarisé avec un
système de propagande que nous savons que les luttes d’aujourd’hui
contre le projet gouvernemental des retraites peut recréer les
conditions d’une prise de conscience plus générales y compris en faveur
de la paix. Et c’est cette conviction qui nous fait appuyer ce qui a
commencé à surgir au 38e Congrès, avec la candidature de Roussel :
autant d’ailleurs que l’évolution géopolitique mondiale et le passage à
un monde multipolaire travaillé par les luttes de classe.
Il est clair que Macron poursuit dans la même logique de
vassalisation totale aux Etats-Unis, les poussant même à aller plus loin
s’il estime à y avoir intérêt, dans le mépris total de son opinion
publique, mais il va pouvoir cette fois utiliser à plein le consensus
total sur la guerre derrière l’OTAN que Sarkozy a obtenu de la droite
gaulliste et Hollande de la gauche, pour gérer ses oppositions internes
et le mécontentement des Français.
Demain nous verrons en quoi Hollande inaugure à partir de là des relations conflictuelles avec Poutine et la Russie.
Danielle Bleitrach
(1) Gérard Davet, Fabrice lHomme, “Un président ne devrait pas dire ça…” Les secrets d’un quinquennat. Stock. 2016
(2) Xavier Panon : Dans les coulisses de la diplomatie française – De Sarkozy à Hollande ; L’Archipel, 2015 ; 480 pages