Washington (AFP)
La
justice américaine se penche vendredi sur le livre au vitriol de
l'ex-conseiller de la Maison Blanche John Bolton contre Donald Trump,
dont le président-candidat, déjà sous pression, veut empêcher la
publication.
Le gouvernement des Etats-Unis a déposé une requête de dernière minute pour bloquer la parution de "The Room Where It Happened" (La pièce où cela s'est passé), chronique des 17 mois passés par l'auteur auprès de l'occupant du Bureau ovale comme conseiller à la sécurité nationale, en 2018-2019.
Un juge d'un tribunal fédéral de Washington doit écouter les arguments des deux parties à 13H00 (17H00 GMT) avant de se prononcer en urgence, d'ici la sortie de l'ouvrage prévue mardi.
Le camp Trump affirme que le livre est "truffé d'informations classifiées" et que John Bolton a coupé court au processus traditionnel de relecture par les juristes de la Maison Blanche.
L'éditeur Simon & Schuster répond que l'ex-conseiller à l'épaisse moustache blanche a largement joué le jeu, et invoque le premier amendement de la Constitution américaine qui consacre la liberté d'expression -- soutenu, ironie du sort, par des organisations de défense des droits civiques qui ont pourtant bataillé contre les positions va-t-en-guerre du bouillonnant diplomate par le passé.
- "Traître qui abîme l'Amérique" -
Sans attendre l'issue de ce bras de fer judiciaire, de larges extraits ont déjà opportunément filtré dans la presse ces derniers jours.
Il s'en dégage le portrait d'un président mal avisé et prêt à tout pour se faire réélire en novembre prochain, quitte à demander un coup de pouce de la Chine, adversaire stratégique des Etats-Unis, et mettre donc en danger la sacro-sainte sécurité nationale.
John Bolton, qui a prévu plusieurs apparitions télévisées ce week-end, a déjà asséné sa conclusion jeudi: Donald Trump est selon lui "inapte" à présider la première puissance mondiale.
En face, le milliardaire républicain s'est déchaîné sur Twitter contre son ex-conseiller, qualifié d'"idiot ennuyeux et aigri qui voulait seulement déclencher une guerre" et a attendu d'être limogé en septembre pour critiquer son ancien patron qu'il défendait bec et ongles jusque-là.
Et le camp trumpiste est venu à la rescousse.
Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a ainsi publié jeudi soir un communiqué tonitruant accusant John Bolton d'être un "traître qui abîme l'Amérique" avec ses "mensonges".
Il est vrai que ce ténor du gouvernement toujours prompt à défendre Donald Trump est lui-même pris en défaut de loyauté dans le livre, affirmant parfois derrière son dos que le président "ne raconte que des conneries", selon John Bolton.
L'opposition démocrate est elle partagée entre la dénonciation de révélations tardives qui lui auraient été plus utiles lors de leur procédure de destitution du président -- finalement acquitté en début d'année --, et la volonté de donner un écho à ce portrait accablant pour l'ex-magnat de l'immobilier.
La Maison Blanche aimerait que le tapage médiatique autour des mémoires de John Bolton s'arrête là, pour que les projecteurs se concentrent uniquement sur la relance de sa campagne prévue lors d'un grand meeting samedi à Tulsa, dans l'Oklahoma.
"Ma campagne n'a pas encore commencé. Elle démarre samedi soir, dans l'Oklahoma", a tweeté vendredi le candidat républicain à sa réélection.
En perte de vitesse dans les sondages face à son adversaire Joe Biden, Donald Trump en a besoin pour tenter de tourner la page des crises à répétition qui ont secoué sa présidence ces derniers mois, de sa gestion controversée de la pandémie, à la croissance économique coupée en plein vol alors qu'il comptait en faire son principal atout, jusqu'à la vague de colère historique contre le racisme et les violences policières.
Le gouvernement des Etats-Unis a déposé une requête de dernière minute pour bloquer la parution de "The Room Where It Happened" (La pièce où cela s'est passé), chronique des 17 mois passés par l'auteur auprès de l'occupant du Bureau ovale comme conseiller à la sécurité nationale, en 2018-2019.
Un juge d'un tribunal fédéral de Washington doit écouter les arguments des deux parties à 13H00 (17H00 GMT) avant de se prononcer en urgence, d'ici la sortie de l'ouvrage prévue mardi.
Le camp Trump affirme que le livre est "truffé d'informations classifiées" et que John Bolton a coupé court au processus traditionnel de relecture par les juristes de la Maison Blanche.
L'éditeur Simon & Schuster répond que l'ex-conseiller à l'épaisse moustache blanche a largement joué le jeu, et invoque le premier amendement de la Constitution américaine qui consacre la liberté d'expression -- soutenu, ironie du sort, par des organisations de défense des droits civiques qui ont pourtant bataillé contre les positions va-t-en-guerre du bouillonnant diplomate par le passé.
- "Traître qui abîme l'Amérique" -
Sans attendre l'issue de ce bras de fer judiciaire, de larges extraits ont déjà opportunément filtré dans la presse ces derniers jours.
Il s'en dégage le portrait d'un président mal avisé et prêt à tout pour se faire réélire en novembre prochain, quitte à demander un coup de pouce de la Chine, adversaire stratégique des Etats-Unis, et mettre donc en danger la sacro-sainte sécurité nationale.
John Bolton, qui a prévu plusieurs apparitions télévisées ce week-end, a déjà asséné sa conclusion jeudi: Donald Trump est selon lui "inapte" à présider la première puissance mondiale.
En face, le milliardaire républicain s'est déchaîné sur Twitter contre son ex-conseiller, qualifié d'"idiot ennuyeux et aigri qui voulait seulement déclencher une guerre" et a attendu d'être limogé en septembre pour critiquer son ancien patron qu'il défendait bec et ongles jusque-là.
Et le camp trumpiste est venu à la rescousse.
Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a ainsi publié jeudi soir un communiqué tonitruant accusant John Bolton d'être un "traître qui abîme l'Amérique" avec ses "mensonges".
Il est vrai que ce ténor du gouvernement toujours prompt à défendre Donald Trump est lui-même pris en défaut de loyauté dans le livre, affirmant parfois derrière son dos que le président "ne raconte que des conneries", selon John Bolton.
L'opposition démocrate est elle partagée entre la dénonciation de révélations tardives qui lui auraient été plus utiles lors de leur procédure de destitution du président -- finalement acquitté en début d'année --, et la volonté de donner un écho à ce portrait accablant pour l'ex-magnat de l'immobilier.
La Maison Blanche aimerait que le tapage médiatique autour des mémoires de John Bolton s'arrête là, pour que les projecteurs se concentrent uniquement sur la relance de sa campagne prévue lors d'un grand meeting samedi à Tulsa, dans l'Oklahoma.
"Ma campagne n'a pas encore commencé. Elle démarre samedi soir, dans l'Oklahoma", a tweeté vendredi le candidat républicain à sa réélection.
En perte de vitesse dans les sondages face à son adversaire Joe Biden, Donald Trump en a besoin pour tenter de tourner la page des crises à répétition qui ont secoué sa présidence ces derniers mois, de sa gestion controversée de la pandémie, à la croissance économique coupée en plein vol alors qu'il comptait en faire son principal atout, jusqu'à la vague de colère historique contre le racisme et les violences policières.