mercredi 23 février 2011

PENDANT QUE LES DICTATURES TOMBENT, L'OCCIDENT CAPITALISTE SPÉCULE ....


NON A L'INTERVENTION ! NON AU DROIT D'INGÉRENCE !

Les peuples arabes secouent des dictatures, certes, mais les puissances occidentales n’ont aucune leçon de vertu à donner à ces peuples.
Je n’ai pas une particulière sympathie pour Khadafi, c’est une litote. Les nouvelles qui parviennent de Lybie font état de nombreux morts. Au point que ces « vertueux » (sic) de la Ligue arabe interdisent à tout représentant lybien de siéger parmi eux… L’ambassadeur lybien (aux Etats-Unis) décrit des scènes horrifiques… On peut penser ce que l’on veut de l’extravagant personnage, mais regardons les choses en face, ce que les occidentaux ne supportent pas chez lui ce sont ses velléités d’indépendance.
En revanche, le fait est que les occidentaux sont prêts à oublier le soutien au terrorisme, s’il leur livre les richesses de son sous sol. C’est de là qu’il faut partir et de là seulement. L’émoi sur ce que vivent les peuples n’est que le papier cadeau à travers lequel l’occident prépare une intervention pour défendre l’intérêt de ses capitalistes. C’est triste, nous aimerions qu’il en soit autrement mais il faut rester sur la réalité.
Dans le grand mouvement qui secoue les pays arabes chacun joue sa partie, et les médias occidentaux ne sont pas les derniers à soutenir leur camp. Ces médias ne sont que la voix de leur maître. Chacun tente une recomposition du monde arabe qui convienne à ses intérêts.
Mettre la main sur la richesse du sous sol lybien n’est pas hors de leurs espérances. Les nouvelles qui circulent sur les liens privilégiés qui existeraient entre Khadafi et Chavez , voir Fidel, sont fausses. Même si je trouve que la politique anti-impérialiste de Chavez mériterait de moins considérer que les ennemis de nos ennemis sont nos amis. Mais là encore c’est la politique des Etats-Unis et des puissances occidentales qui crée des camps qui ne sont pas que vertueux. La défense des souverainetés nationales face aux pilleurs crée les alliances les plus improbables.
Nons seulement Khadafi n’est pas au Venezuela mais le système lybien des tribus et de luttes entre elles, n’a rien à voir avec l’Egypte ou la Tunisie et encore moins avec le Vénézuela. Logiquement cela impose que Khadafi reste avec les siens y compris jusqu’à ce que nous appellerions une guerre civile. Et quand je vois les médias occidentaux diffuser de fausses nouvelles, je me demande ce qui est exactement recherché.
Cela tranche avec l’expectative dans laquelle sont restés les mêmes face à la Tunisie et à l’Egypte, il ne manquerait plus que Kouchner et son droit d’ingérence, bientôt on va entendre BHL pleurer sur les pauvres lybiens. Ce qui nous concerne nous Français est de nous opposer à toute tentative de notre gouvernement de participer à une intervention. Et je trouve que beaucoup de choses vont dans ce sens, y compris la description des hordes d’immigrés qui menaceraient le sol français par Italie interposée (tiens l’Italie fait de fructueuses affaires avec la Lybie et Berlusconi est intéressé à la question).
MAM nous a déjà expliqué que c’était au nom du peuple tunisien souffrant qu’elle avait proposé le « savoir-faire » de la police française… On a vu ce qu’il en était de sa « compassion »…
S’ils nous préparaient une intervention, il faut s’y opposer en étant bien conscients, -l’expérience afghane et irakienne le prouve- que les peuples n’ont rien à gagner à l’entrée en guerre de l’OTAN, les seuls intéressés sont les compagnies pétrolières.
C’est comme l’annonce des deux bateaux iraniens par Israël.
L’Iran est en train de tenter de s’implanter à Barhein et de desserrer le blocus que les Etats-Unis et israël ont installé depuis pas mal de temps dans le Golfe persique. Barhein a épuisé son pétrole et reste une base étasunienne. Notons pour mémoire qu’il y a peu, Hilary Clinton au Barhein s’est félicité des progrès de ce pays en matière de droits de l’homme, aujourd’hui le New York Times s’interroge au vu de la sanglante répression… Nous aussi…
La nouvelle du franchissement du canal de Suez qui soulève l’émoi des médias occidentaux n’en est une que parce que nous sommes habitués à voir des armadas occidentales aller menacer dans le Golfe persique où elles n’ont strictement rien à faire et où elles risquent à chaque instant l’explosion guerrière, il est par contre normal au plan international que l’Iran qui fait partie de l’ONU et un pays reonnu internationalement puisse faire franchir à deux de ses navires le canal de Suez. Donc l’Iran manifeste son droit et à l’inverse de l’armada déployé dans le détroit d’Ormuz ne menace personne même si Liberman, en hurlant comme il le fait, tente de jouer une fois de plus l’arroseur arrosé et de faire oublier les scandales de corruption dans lesquels il est impliqué.
Chacun le sait l’Iran est une dictature et je souhaite que le peuple iranien se débarrasse LUI-MEME de ses mollahs, et de leur tortionnaires. Mais la menace occidentale est un facteur pire que la répression pour tenir les peuples. De surcroît il est clair que l’Occident, les Etats-Unis et Israël agissent en ce moment même pour utiliser les mouvements pour accroître leur main mise dans cette région. Nous devons donc nous en tenir à une ligne de non intervention et ne pas céder à ceux qui prétendent nous faire intervenir au nom de peuples dont ils se moquent parfaitement. Ce qui se passe en Irak et en Afghanistan, le malheur que cela entraîne pour les peuples de tout côté doit nous montrer vers quoi que nous devons combattre une fois de plus, au nom des intérêts pétroliers des grandes compagnies on tente de nous entraîner.
Danielle Bleitrach


P.S. Et si on parlait de l’ "essen-ciel "
Le géant italien ENI vient ainsi d’annoncer hier la fermeture du gazoduc Greenstream qui alimente l’Europe en gaz produit en Lybie.

Long de 520 km, le gazoduc Greenstream relie Mellitah en Libye à Gela en Sicile, fournissant en gaz, à raison de 8 milliards de m3 par an, des clients comme Edison ou GDF Suez. ENI affirme être « en mesure de faire face à la demande de gaz de ses clients », mais pour combien de temps ?
Texte publié par Danielle BLEITRACH sur "Changement de Société"