- 1° MAI A AIRE:
- DES NOVILLOS, MAIS PERSONNE EN FACE
(Compte-rendu de Michel d'ARTAGNAN)
1er mai: Temps couvert et frais avec averses. Environ 1000 personnes (soit 1/4 d'arène). 6 novillos de ganaderias françaises différentes bien présentés, armés astifinos et intéressants dans l'ensemble. Le dernier (le Malabat) fut le plus compliqué.
1er novillo de François André: Celui-ci fut bien présenté, armé astifino, veleto avec une jolie robe et une tête magnifique! Pour débuter, Curro de la Casa fut incapable de tirer une seule véronique. Il promena son novillo à reculons, les fesses en arrière avant que le tercio de varas ne sonne. L'animal fut relativement bien mis en suerte et reçut une pique avec bravoure puis un picotazo lors de la 2ème rencontre. Il fit illusion en début de faena avec des doblones pour conduire progressivement son novillo au centre du ruedo. Puis, par la suite, tout s'est délité! De la Casa fit passer son novillo sans jamais se croiser. Au bout de la deuxième série sur le pico, le président (encore un MELOMANE!) déclenche la musique. Avec la main gauche, ce ne fut pas mieux. Jamais placé, il enchaîne des naturelles à un mètre du novillo et se fait accrocher la muleta à deux reprises. En résumé, une faena très superficielle sans peser sur son adversaire. Aucun intérêt!! Il conclut d'une entière tombée et de 6 descabellos en écoutant un avis. Silence poli et novillo applaudi, à juste titre, à l'arrastre.
2ème novillo des Fils Gallon: L'animal sortit correctement présenté avec des armures plus commodes que le précédent mais une jolie tête. Le novillero Francisco de la Espada effectue une mauvaise mise en suerte et place son novillo à même pas deux mètres du piquero alors que nous sommes dans une novillada concours! Le novillo prend une pique avec un peu moins de bravoure que le 1er et un picotazo sur l'épaule et très en arrière. Quand à la faena, de la Espada réalise des derechazos sans jamais se croiser et, comme trop souvent, sur le pico. Là encore, les Armagnacs entament un pasodoble qui n'a aucune raison d'être dans de telles circonstances. A gauche, ce fut une catastrophe! Il n'a jamais avancé la jambe et s'est fait voir par le novillo avant que celui-ci ne lui inflige une premier avertissement sans qu'il n'y prête la moindre attention. De ce fait, le novillo prit le dessus et de la Espada fut complètement débordé. Au final, il n'y eut aucune transmission. Il paracheva son travail très inachevé par un pinchazo, une entière muy caïda et écouta un avis. Le public lui accorda quelques applaudissements injustifiés à mon goût.
3ème novillo de Blohorn en remplacement du Bonnet): Armures très commodes et cornes rentrées. Novillo assez bien présenté qui fut accueilli à puerta gayola par D. Soto. Ce novillo alla trois fois au cheval mais au final, il n'y eut qu'une seule pique. Lors de la deuxième rencontre, le piquero lui infligea un picotazo complètement sur le côté presque sur la patte! Quant à Daniel Soto qui effectuait son premier paseo en novillada piquée, ce fut le moins pire des trois. En effet, il a davantage dominé son novillo en tirant deux bonnes séries de naturelles templées en avançant la jambe. De même, il a donné des derechazos appliqués et sans "fioritures" mis à part un desplante vers la fin qui ne semblait pas tellement utile. Malheureusement, Daniel Soto connut une déroute aux aciers avec 2 pinchazos, 1/2 épée plate, 1 entière et 4 descabellos. 2 avis et applaudissements d'encouragement.
4ème novillo de Tardieu: Jolie robe, bien armé avec des cornes astifinos. Ce novillo brave alla deux fois au cheval mais ne prit qu'une pique bien placée. Il faut également signaler des banderilles plantées dans le berceau des cornes et non à cornes passées comme on le voit beaucoup trop souvent. D'ailleurs, le 3ème banderillero fut invité à saluer sous les applaudissements. Durant le troisième tiers, De la Casa effectua une belle entame mais sa travail fut très vite désordonnée, accrochée et "brouillonne". Il a tenté d'effectuer quelques naturelles en usant beaucoup de la voix mais ce novillero reste techniquement très limité. Sa faena s'avéra fort ennuyeuse et sans intérêt. Une entière plate d'effet rapide coucha son adversaire sous quelques applaudissements d'un public peu exigeant ou peu connaisseur.
5ème novillo (Astarac- Jean-Louis Darré): Belle tête mais cornes assez courtes. Ce novillo pousse au cheval avec bravoure et prend deux piques. La 3ème rencontre s'est soldée par un picotazo placé sur les reins. Après ce tercio, le novillo n'avait presque plus de moteur. C'est le problème du bétail de Darré. En revanche, De la Espada n'a rien arrangé. Il a littéralement étouffé son novillo et ne l'a jamais mis en valeur alors qu'on se trouvait dans le contexte d'une novillada concours! L'ensemble fut très fade et ennuyeux. Il conclut cet ensemble insipide par 2 pinchazos, 1 épée en arrière plate et caïda et 1 descabello. Silence.
6ème nivillo (Malabat): Novillo joli, bien armé avec un berceau large et des cornes astifinos. Il reçoit une pique mais le novillo ne se livre pas avec une réelle bravoure. Il sort tout seul du cheval. Le piquero a donné lors de la troisème rencontre un picotazo placé très en arrière et là encore sur les reins. Très vite, l'animal sème la "zizanie" et cela se transforme en une véritable "charlotade"!! Comme le novillo se montre compliqué avec une charge courte et sur la défensive, D. SOTO qui manque encore de métier (et c'est normal), rompt avec l'animal et le rend totalement intoréable en lui cassant la charge. Il fait la valise et va chercher rapidement l'épée. Une entière très en arrière et sur le côté déclenchent une hémorragie et permettent au novillero de se débarrasser du novillo. Applaudissements généreux.
Le prix au meilleur novillo a été déclaré désert.
P.S: En conclusion, une course très intéressante de par le comportement et la présentation sérieuse des novillos mais décevante en raison de l'attitude des novilleros qui se prennent déjà pour des figuras de la tauromachie alors qu'ils ont tout à apprendre. Il convient de relever également la présence au palco d'un président (dont on ne connaît pas le nom) pitoyable et ridicule, qui ordonne la musique n'importe quand alors que la faena ne présente aucun intérêt. A ce sujet, au cinquième novillo, un spectateur "abruti" a hurlé: "Mettez la musique pour l'encourager!". Bien sûr, pleutre et sans personnalité, le président déclenche la musique immédiatement. Où sommes-nous? Je me pose de plus en plus souvent cette question. Ce "cirque" notoire fait très mal à la corrida... Par ailleurs, j'ai constaté qu'il y avait beaucoup trop de monde au callejon. Certains comme par exemple M. Darrieumerlou le méritent car ce sont des gens sérieux. En revanche, le copain de mon copain, les Garzelli et toute cette "clique" que l'on voit partout et qui font des grandes "courbettes" pour avoir une accréditation (gratuite bien entendu!) n'ont aucune légitimité à être là. Ils doivent passer au guichet. Il faut croire que mettre 20 ou 30 euro à une place ruinerait leur budget. Quelle comédie! Enfin, l'appellation "Novillada concours" figurait uniquement sur le papier. Dans la pratique, les novilleros n'ont presque pas placé leur toro loin du picador pour voir s'il venait. Le président obéissait aux novilleros lorsqu'ils demandaient le changement de tercio. Comment voulez-vous qu'un novillo soit mis en valeur dans ces conditions?