Cuba : une catastrophe humanitaire au nom de la démocratie(°)
Les Cubains ont une dignité que nul ne peut imaginer et ils n’aiment pas étaler leur souffrance, mais ce qu’ils vivent en ce moment est abominable. J’ai passé avec eux la période spéciale et je sais ce qu’ils peuvent endurer alors même qu’à cette époque -là (je ne l’ai jamais pardonné) soutenait Robert Ménard et l’opération des Champs Élysées menée par les intellectuels de gauche, ralliés au mitterrandisme comme Ascaride et Guédiguian, derrière Fabius et le PS. La situation a fort heureusement un peu évolué, mais la solidarité est du bout des lèvres, rien de concret n’est mis en œuvre. (note de danielle Bleitrach)
Crédit : Twitter / @DavidGr07837209Mon amie Geneviève m’écrivait en mai dernier : « Si rien n’est fait, pas dénoncé mais fait, la planète va assister au spectacle d’une île qui meurt de faim ».(*) Rien
n’a été fait. Ça a empiré. À la pénurie alimentaire s’ajoute le manque
de médicaments. Elle a mal, mon amie Geneviève. Depuis le 4 août. Il lui
faudrait des relaxants musculaires, de l’ibuprofène, des bandes
anti-inflammatoires. On ne trouve rien de tout ça. Ni dans les
pharmacies, ni à l’hôpital, ni même à la clinique internationale.
« Nous sommes en pleine crise humanitaire », m’écrivait-elle il y a quelques jours.
« Je ne vois pas de futur pour nous. Les Cubains sont forts, mais y’a
des limites. Je souffre comme je n’ai jamais souffert de ma vie ». Quand une femme aussi forte et aussi vivante que Geneviève écrit « je ne vois pas de futur pour nous », j’oscille entre une immense colère et la déprime totale. Ça n’a pas de maudit bon sens.
Pour faire de Cuba une « démocratie »
Ce n’est pas la Covid-19 qui est à l’origine de la crise dans
laquelle Cuba est plongée. Ce sont les États-Unis. Plusieurs mois avant
les fermetures de frontières imposées par la pandémie, les
restrictions imposées par l’administration Trump commençaient à se faire
sentir.
La Loi Helms-Burton, ça vous dit quelque chose? Adoptée en
1996, cette loi visait à renforcer l’embargo économique sur Cuba (imposé
depuis 1962) dans le but avoué de faire tomber le gouvernement
castriste au profit d’une démocratie. Elle avait été fortement critiquée
par la communauté internationale comme violant le droit international
et le principe de souveraineté nationale. Le président Clinton avait
immédiatement reporté l’application du titre III de la loi, selon lequel
les États-Uniens peuvent poursuivre en justice des sociétés étrangères
(y compris canadiennes) liées à des propriétés confisquées lors de la
révolution cubaine.
Les présidents qui se sont succédé ont renouvelé cette suspension
tous les six mois. Les relations entre les deux pays se sont réchauffées
pendant le mandat de Barack Obama. Tout ça s’est arrêté avec Donald
Trump. En avril 2019, son administration décidait de resserrer l’étau
pour punir Cuba d’avoir soutenu le Président Maduro du Venezuela. Selon
le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, ce soutien «menace directement les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis».
Cette première application du titre III a été dénoncée par les 31
délégations qui ont participé, en novembre 2019, au débat annuel de
l’Assemblée générale des Nations-Unies sur la nécessité de lever le
blocus économique, financier et commercial imposé à Cuba.
Comme si ça ne suffisait pas, on s’attaque à la réputation, pourtant
bien établie, d’aide médicale internationale de Cuba. Selon les
États-Unis, Cuba participerait ainsi à la “traite de personnes”, rien de
moins ! En juin dernier, le projet de loi Cut profits to the Cuban Regime Act a
été présenté par trois sénateurs républicains. Son objectif :
sanctionner les pays qui collaborent avec les missions cubaines – et
participent donc à la « traite de personnes ».
C’est quoi le problème?
C’est quoi l’obsession cubaine des États-Unis ? Il est où le problème
? À la rigueur, on peut se dire qu’à l’époque de la Guerre froide, la
méfiance était de mise, du moins pour certains. Mais maintenant ?
Cuba soutient Maduro ? Et puis après ? La Russie aussi soutient
Maduro. À ce que je sache, ça n’empêche pas Trump de faire copain-copain
avec Vladimir Poutine. Cuba n’est pas une démocratie? L’Arabie saoudite
non plus, ce qui n’empêche pas des liens étroits entre Washington et
Riyad. Et puis, franchement, vous la trouvez belle vous, la
« démocratie » telle que pratiquée par le 45e président des États-Unis?
Plutôt que de se préoccuper de la pandémie dont les États-Unis sont
devenus l’épicentre, Trump et ses acolytes préfèrent s’acharner sur un
petit pays qui a le malheur de se dire socialiste. Pourquoi ? Pour
gagner des votes en Floride ?
Ah, démocratie, quand tu nous tiens…
Note de Pedrito :
La "démocratie" à la mode Trump US parait moribonde, heureusement ses jours paraissent comptés, mais lui résister est un crime que le capitalisme ne saura jamais pardonner.
Pour comprendre, la "gauche" bobo devra faire l'effort.....