MA RÉPONSE AU PRÉSIDENT OBAMA, MAISON BLANCHE.
Vous nous sollicitez
ce 16 mai 2016 pour vous présenter une femme d’exception pour le
sommet des femmes qui aura lieu le 14 juin prochain.
Une telle femme
croupit dans une prison texane depuis déjà 15 ans bientôt, elle a
pour nom Ana Belén Montés.
Ana Belén Montés
est de la trempe de l’Antigone de Sophocle qui, bravant
l'interdiction émise par le roi de Thèbes d'accomplir les rites
funéraires pour son frère Polynice, va à la mort parce qu'elle
nourrit l'intime conviction qu'en s'opposant à la loi d'un état
elle sert un droit humain inaliénable et l'intérêt supérieur de
cet état.
Comme bien des héros
qui ont été bannis et à qui l’histoire a donné raison, Ana
Belén Montés a anticipé sur les futures relations entre les
Etats-Unis et Cuba, futures relations amorcées par la récente
reconnaissance de ce que cette Île était un État tout comme les
États-Unis en sont un. Voici donc fait le pas minime obligé.
Emprisonnée depuis quinze ans pour “espionnage au profit de Cuba”,
elle n’a pas agi dans le but de nuire au peuple des États-Unis,
mais bien pour protéger le peuple cubain d’attaques agressives
fomentées par les États-Unis.
Le 22 mars 2016 le
Président Obama a déclaré lors de sa venue à La Havane:
"Je
suis venu ici pour enterrer les dernières séquelles de la Guerre
froide dans les Amériques. Je suis ici venu ici pour tendre la main
de l’amitié au peuple cubain”.
Ces paroles vont dans
le sens de celles prononcées quatorze ans plus tôt par Ana Belén
Montés dans son plaidoyer lors du procès :
«
(…)
Votre honneur, je suis devant vous aujourd'hui pour une activité à
laquelle je me suis livrée parce que j'ai obéi à ma conscience
plutôt qu'à la loi. Je crois que la politique de notre gouvernement
vis-à-vis de Cuba est cruelle et injuste, profondément agressive,
et je me suis sentie moralement dans l'obligation d'aider l'île à
se défendre contre nos efforts de lui imposer nos valeurs et notre
système politique. Nous avons fait preuve d'intolérance et de
mépris à l'égard de Cuba depuis plus de 40 ans. Nous n'avons
jamais respecté le droit pour Cuba de choisir sa propre voie vers
ses propres idéaux d'égalité et de justice. (…).
Mon
plus grand désir est de voir des relations amicales s'établir entre
les États-Unis et Cuba. J'espère que mon cas contribuera d'une
certaine manière à encourager notre gouvernement à abandonner sa
politique hostile envers Cuba et à collaborer avec la Havane dans un
esprit de tolérance, de respect mutuel, de compréhension. (...)
»
Antigone atteste de
son engagement en allant à la mort. Ana Belén Montes atteste du
sien en assumant courageusement et au long terme l’isolement lui
étant imposé, cet "affront à notre humanité commune"
selon les propres mots du Président Obama pour commanditer le
rapport sur l’isolement jugé par lui-même "excessif"
dans le système carcéral étasunien. Mais ce rapport n’a hélas
rien changé notamment pour Ana Belén Montes, car il est nombre
d’autres prisonniers en situation plus ou moins similaire et
internationalement connus et reconnus.
Ana
Belén Montés étasunienne d’origine portoricaine est une
citoyenne du Monde qui mérite d’être à la place d’honneur au
sommet des femmes. Elle est présentement le symbole même des
Amériques. La libérer et lui rendre cet hommage attesteraient du
réel engagement des États-Unis à l'égard de la Cuba. Ce
serait en outre lui rendre justice en reconnaissance du Pays Monde
auquel elle aspire.
Pedrito
Pedrito
Note de Pedrito:
Comme pour le
premier anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre
les Etats-Unis et Cuba, nous vous demandons d’envoyer le premier juin un petit mot au président Obama pour lui demander la libération d’Ana. Deux lignes suffisent, vous l’envoyez à l’adresse : info@mail.whitehouse.gov
Pour que nous puissions mesurer l’impact de cette action, ce serait bien de mettre en CCI kakine.roussie@orange.fr. De notre côté, nous allons envoyer la lettre jointe ci-dessus par mail et aussi par courrier postal.