lundi 23 mai 2016

ANA BELÉN MONTÉS : FEMME D'EXCEPTION


MA RÉPONSE AU PRÉSIDENT OBAMA, MAISON BLANCHE.
Vous nous sollicitez ce 16 mai 2016 pour vous présenter une femme d’exception pour le sommet des femmes qui aura lieu le 14 juin prochain.
Une telle femme croupit dans une prison texane depuis déjà 15 ans bientôt, elle a pour nom Ana Belén Montés.
Ana Belén Montés est de la trempe de l’Antigone de Sophocle qui, bravant l'interdiction émise par le roi de Thèbes d'accomplir les rites funéraires pour son frère Polynice, va à la mort parce qu'elle nourrit l'intime conviction qu'en s'opposant à la loi d'un état elle sert un droit humain inaliénable et l'intérêt supérieur de cet état.
Comme bien des héros qui ont été bannis et à qui l’histoire a donné raison, Ana Belén Montés a anticipé sur les futures relations entre les Etats-Unis et Cuba, futures relations amorcées par la récente reconnaissance de ce que cette Île était un État tout comme les États-Unis en sont un. Voici donc fait le pas minime obligé. Emprisonnée depuis quinze ans pour “espionnage au profit de Cuba”, elle n’a pas agi dans le but de nuire au peuple des États-Unis, mais bien pour protéger le peuple cubain d’attaques agressives fomentées par les États-Unis.
Le 22 mars 2016 le Président Obama a déclaré lors de sa venue à La Havane: 
"Je suis venu ici pour enterrer les dernières séquelles de la Guerre froide dans les Amériques. Je suis ici venu ici pour tendre la main de l’amitié au peuple cubain”.
Ces paroles vont dans le sens de celles prononcées quatorze ans plus tôt par Ana Belén Montés dans son plaidoyer lors du procès :
« (…) Votre honneur, je suis devant vous aujourd'hui pour une activité à laquelle je me suis livrée parce que j'ai obéi à ma conscience plutôt qu'à la loi. Je crois que la politique de notre gouvernement vis-à-vis de Cuba est cruelle et injuste, profondément agressive, et je me suis sentie moralement dans l'obligation d'aider l'île à se défendre contre nos efforts de lui imposer nos valeurs et notre système politique. Nous avons fait preuve d'intolérance et de mépris à l'égard de Cuba depuis plus de 40 ans. Nous n'avons jamais respecté le droit pour Cuba de choisir sa propre voie vers ses propres idéaux d'égalité et de justice. (…).Mon plus grand désir est de voir des relations amicales s'établir entre les États-Unis et Cuba. J'espère que mon cas contribuera d'une certaine manière à encourager notre gouvernement à abandonner sa politique hostile envers Cuba et à collaborer avec la Havane dans un esprit de tolérance, de respect mutuel, de compréhension. (...) »
Antigone atteste de son engagement en allant à la mort. Ana Belén Montes atteste du sien en assumant courageusement et au long terme l’isolement lui étant imposé, cet "affront à notre humanité commune" selon les propres mots du Président Obama pour commanditer le rapport sur l’isolement jugé par lui-même "excessif" dans le système carcéral étasunien. Mais ce rapport n’a hélas rien changé notamment pour Ana Belén Montes, car il est nombre d’autres prisonniers en situation plus ou moins similaire et internationalement connus et reconnus. 
Ana Belén Montés étasunienne d’origine portoricaine est une citoyenne du Monde qui mérite d’être à la place d’honneur au sommet des femmes. Elle est présentement le symbole même des Amériques. La libérer et lui rendre cet hommage attesteraient du réel engagement  des États-Unis à l'égard de la Cuba. Ce serait en outre lui rendre justice en reconnaissance du Pays Monde auquel elle aspire.
Pedrito

Note de Pedrito:
Comme pour le premier anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et Cuba, nous vous demandons d’envoyer le premier juin un petit mot au président Obama pour lui demander la libération d’Ana. Deux lignes suffisent, vous l’envoyez à l’adresse : info@mail.whitehouse.gov

Pour que nous puissions mesurer l’impact de cette action, ce serait bien de mettre en CCI kakine.roussie@orange.frDe notre côté, nous allons envoyer la lettre jointe ci-dessus par mail et aussi par courrier postal.


Une nouvelle action pour Ana belén Montés