dimanche 11 novembre 2018

ALERTE SUR LA DÉCADENCE DE NOTRE SYSTÈME DE SANTÉ!

J'écris ces mots pour toi, ma femme chérie, parce que tu ne reçois plus, nous ne recevons plus, les soins hospitaliers qui devraient t'être prodigués. Et tu souffres le martyre, en silence, pour trop longtemps, par la faute des responsables politiques et  médicaux de notre système de santé qui se dégrade, mais aussi de personnels responsables qui appliquent sans réagir ni se poser des questions des programmes et protocoles qui font fi des malades. Nous devons tirer la sonnette d'alarme. Et j'affirme et je signe: les chevaux dans leurs box sont aujourd'hui mieux soignés que le commun des assurés sociaux, le vétérinaire parle, explique, soigne. En présence du propriétaire de son animal. Pour nous, çà a tout besoin. En explications, en soins. Avec des chambres en clinique à 109 euros la journée, sous prétexte que la mutuelle en prendra une partie, çà fait quand même beaucoup pour le service public espéré. Ce qui est le cas aujourd'hui pour toi, ma femme chérie. Et roule la Sécu., qui refuse de te rembourser depuis deux ans les frais d'essence aller à l'Oncopole de Toulouse alors qu'elle t'a remboursé les frais retour, d'une visite ordonnée par le chirurgien qui t'a opérée. Trajet effectué avec NOTRE véhicule, pour économiser à la Sécu des frais plus importants qu' avec un VSL . Voilà comment notre civisme est reconnu!!
En toute logique, non?
Mais reprenons au début.
Çà commence en 2016, un cancer est décelé aux ovaires de mon épouse. Les chimios commencent, l’opération chirurgicale est programmée pour le 13 Août suivant. Suit une longue période de chimios, jusqu’à celle du jeudi 1° novembre, la TRENTE QUATRIÈME, alors que mon épouse est hospitalisée en clinique de TARBES. Le lendemain, (!!!) ,le médecin nous conseille vivement de rentrer à notre domicile, où mon épouse, d’après les promesses, sera suivie et soignée grâce à l’opération Arcane(?)- excusez ma mémoire, ce sont les faits qui comptent-.(Soins à domicile par du personnel bénévole, compétent....) Le matin suivant, après une nuit blanche où mon épouse vomit toutes sortes de liquides, rouges, noirs, plus inquiétants les uns que les autres, son lever s’avère catastrophique. Je vous dispense des détails éprouvants pour elle, la pauvre, qui souffre depuis des mois et des mois, alors que, selon les promesses,et selon la formule consacrée, « tout doit être fait pour l’empêcher de souffrir », et pour l’accompagnant de + de 79 ans que je suis, évidemment non formé et inapte à ce genre d’épreuve, ce sont des détails traumatisants, habituels chez les malades impotents dans des établissements hospitaliers spécialisés, ici ces détails ne sont pas le but recherché, la plupart de mes proches d'ailleurs les connaissent. Vers 8H, l’infirmier prévu pour lui donner les premiers soins de la journée, arrive enfin, alors que je m’affaire à nettoyer. Il décide immédiatement d’appeler le 15 : un peu plus tard, une ambulance arrive et prend en charge mon épouse jusqu’aux « Urgences » de la clinique, d’où elle sortira vers 16H pour être transférée dans un service de « soins continus »
Aujourd’hui, une semaine après sa ré-hospitalisation, elle est absolument sans forces: hier, on nous a annoncé qu’ une septicémie s’était déclarée, avec plein de complications, bactérie, etc.....Alors qu’elle pouvait déambuler lentement dans les couloirs du service d’oncologie jusqu’à ce qu’on nous demande de libérer la chambre, aujourd’hui, mon épouse est totalement anéantie, incapable de se tenir debout, deux personnes ont toutes les peines du monde à l’asseoir sur un siège près du lit et de la recoucher ensuite, ce jour elles n'ont même pas pu retenir sa chute. Aucun appétit, aucune envie, je n’entends souvent revenir dans sa bouche que ses terribles plaintes qui me brisent, toujours les mêmes : «  j’en ai marre, je ne vais pas durer longtemps, je voudrais arracher tout çà ( les perfusions!)etc.....Je persiste et je signe: on nous a fait quitter la chambre de mon épouse pour pouvoir accueillir un autre malade, sans se préoccuper suffisamment de sa faiblesse extrême à elle!!  Résultat? Ma femme est au bout du rouleau! Ni parler, ni manger, ni marcher, évidemment....Végéter !!
Cela, c’est aujourd'hui, 10 Novembre ! Avec la perspective qu'on nous fait miroiter que çà va durer des semaines à devoir lutter et résister, des mois, sans doute, pour remonter la pente ! Désespérant! Parce que pendant ce temps-là, elle ne vit pas comme elle vivait jusqu'à sa septicémie, elle souffre, nous endurons un calvaire, pour une saloperie dont nous ne serons jamais ce qui l’a provoquée.Et qui n'aurait sans doute jamais exister sans  des trop nombreuses négligences ....
Mais avant cela, il y a eu tellement de déboires, de dysfonctionnements, dans notre parcours de « patients » pour qu’elle soit soignée comme le nécessitait son mal. Il y a eu d’abord le temps trop long avant que soit décidée son hospitalisation, alors que depuis des semaines nous tirions la sonnette d’alarme, nous appelions « à l’aide ». Nous devions être appelés un jour pour entrer aux « urgences », il y a deux mois. Nous avons attendu un après-midi entier, personne nous a appelé. Le lendemain, l’oncologue nous a annoncé que « l’infirmière cadre n’avait pas fait son travail ».(Sic!!) Non seulement, çà n’était pas notre problème, la sanction s'il y en a eu ne nous consolait pas, mais çà n’est pas pour cela que cette faute professionnelle a été compensée ou effacée par la seule mesure qui s'imposait: l'hospitalisation d'urgence! Nous n'avons jamais été appelés pour cela aux "urgences": rien n’a suivi, ni le lendemain, ni après, l’oncologue ne nous a plus jamais rappelé pour faire entrer mon épouse en clinique. Au contraire, nouvelle déconvenue- le mot est dérisoire- le lendemain de notre rendez-vous manqué par " la faute de  l'infirmière cadre" : nous nous sommes présentés de nous-mêmes aux « urgences », puisque la souffrance de mon épouse l’exigeait, et là, nous avons subi le pire. Après notre inscription aux entrées vers 9H15, nous avons attendu jusqu’à 12H sans que personne ne daigne nous appeler, et nous avons dû repartir ! Bredouilles !! Nous avons attendu 3 heures POUR RIEN !! Pendant ce temps-là, des gens sans papiers d’identité, des titulaires de la CMU, ont reçu des soins, passé des radios, scanners, ont reçu ensuite leurs résultats ! Et nous, assurés sociaux, à qui on exige la carte vitale, "sinon on ne peut rien pour vous"!!, et bien nous avons été totalement ignorés, délaissés, oubliés..... la colère m’étouffe.
J’ai lu la charte des patients, plus tard, dans une salle de la clinique, notamment leurs « DROITS » : cette charte parle surtout des droits des gens sans ressources, c’est louable, mais dans notre cas elle escamote les « droits » des assurés sociaux, des cotisants, sans qui les nécessiteux sociaux n’auraient aucun droit. C’est logique ? Non ! C’est insupportable.
Plus tard, en hospitalisation, nous avons ressenti plusieurs fois le manque de personnel : parfois plus de vingt minutes (!!!) d’attente pour le patient qui sonne pour demander du secours. Scandaleux ! Une caméra dans sa chambre ne remplace pas le coup d’œil d’un agent. On vous répond, depuis un bureau éloigné : « elle va bien, elle mange », alors que quelques minutes après cette phrase, à mon arrivée dans sa chambre, je trouve mon épouse assise sur le bord du lit, affaissée sur un côté, INCAPABLE DE SE RELEVER(!) et donc incapable de manger !!On se moque du malade, de sa famille!
L’hygiène? Primordial, pour nous, patients citoyens lambdas, dans notre foyer, mais un détail, sans doute, pour la direction de la clinique.....Quelques visites pourtant de services officiels dans certaines chambres – par la préfecture ou autres - s’imposeraient.  A qui nous adresser? Ah! Si nous étions jeunes, avec du temps, et un bon avocat, sans doute, pour dénoncer ces lacunes. Et je me demande si ce que j’ai observé n’a pas de conséquence directe avec la septicémie de mon épouse. Je peux donner des détails précis, sur certain mobilier à la saleté inquiétante dans une chambre de clinique, les cuvettes des cabinets de toilette.....
Ne parlons surtout pas des repas, des mets souvent insipides, même si ce n'est pas le but de ce "papier" : difficile de donner de l’appétit à un malade avec certains plats – pas tous, heureusement, mais quand même, trop nombreux - et des couverts dignes des poilus dans les tranchées. Cuillers à dessert en plastique! N. d . D ! On se croira bientôt en Françafrique!
Ah! J'oubliais.....Encore un ou deux détails.... En visite à Toulouse, en oncologie: un chirurgien, un interne, un autre jeune stagiaire, devant un malade affaibli, 9 de tension, qui cherche secours, aide, et conseils.....Aucun n'a un tensiomètre pour vérifier sa faiblesse. Pas un sur les trois! Incroyable, non? 
Notre médecine, le système tout entier, prend l'eau, périclite, se déglingue, pour toujours la même obsédante raison: le fric qu'une minorité accumule, on entend dire et on lit dans la presse que nous manquons en France de médicaments. Mais à quoi peut servir de voter, de donner des pouvoirs - pouvoirs de quoi, de faire avec la politique des métiers trop bien rémunérés pour des gens intéressés  par le seul du gain ? - à des incapables, qui nous conduisent dans le mur, dans des domaines aussi graves, que la santé, la protection de la nature, et de l'environnement? Il manque de médecins ruraux, heureusement qu'ils sont là, il en reste trop peu, eux qui font honneur à la médecine, il faudrait les multiplier, les traiter comme ils le méritent, nos infirmiers -ères libérales et libéraux sont des  liens médicaux et sociaux indispensables, mais pourquoi les politiques négligent à ce point la Santé, pourquoi ne favoriser que le fric pour des catégories qui en sont gavées?
Dernier avatar connu ce samedi. Depuis plusieurs jours, on nous disait qu'il faut faire une ponction d'eau des poumons. Ce matin, samedi, j'en parle au personnel. Rien ne vient. L'après midi, j'apprends que le pneumologue de permanence vient de partir SANS AVOIR ÉTÉ INFORMÉ par son prédécesseur. Merde et merde! Qu'est-ce qu'il faut faire, pour être entendu ? 
P. CAUMONT  65390 ANDREST