QUAND LES FOUS DE DIEU SONT INVITÉS AU POUVOIR PAR D'AUTRES FOUS POUR RENIER L'HISTOIRE ET ENTRETENIR LES GUERRES CRIMINELLES(*)
“Il n’y a pas de peuple palestinien” :
les diatribes “racistes et fascistes” d’un ministre israélien
Dans
un discours prononcé à Paris le 19 mars, le ministre des Finances
israélien, Bezalel Smotrich, a nié l’existence des Palestiniens,
suscitant une levée de boucliers dans les Territoires palestiniens, le
monde arabe et la communauté internationale.
Alors
que des médias israéliens avaient indiqué qu’il avait annulé son
déplacement, le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich,
également chargé des affaires civiles en Cisjordanie occupée, issu de
l’extrême droite suprémaciste, s’est finalement rendu à Paris.
Il
n’y a rencontré aucun officiel français, mais il a participé, le
dimanche 19 mars, à une cérémonie privée en mémoire du militant sioniste
franco-israélien Jacques Kupfer, organisée par Israël is Forever, une
association française juive proche des ultranationalistes.
À cette occasion, le ministre israélien a prononcé un discours enflammé, reniant même l’existence de peuple palestinien :
“Il
n’y a pas de Palestiniens, car il n’y a pas de peuple palestinien […]
Le peuple palestinien est une invention qui a moins de cent ans […]
C’est la vérité historique, c’est la vérité biblique […] et cette
vérité, les Arabes en Israël doivent l’entendre (et elle) doit être
entendue ici, au palais de l’Élysée, et à la Maison-Blanche, à
Washington.”
(*) Le titre est de Pedrito. Extrait de Courrier International
Alors
que l’attention est focalisée sur le dossier des retraites, les
affaires continuent dans le domaine de la santé avec une accélération de
la marchandisation du secteur. Quelques exemples sont éclairants.
Citons
d’abord le domaine du médicament avec le chantage des laboratoires
concernant les anciens et très bons médicaments qui sont mis sciemment
en rupture pour exiger une augmentation des tarifs. Et bien le
gouvernement a cédé et a accepté une révision des prix de vente des
génériques. Dans le même temps, les laboratoires qui ont très largement
augmenté leurs bénéfices pendant la crise COVID se lancent dans des
opérations financières de rachats de start-up dans des domaines très
ciblés à haute rentabilité en délaissant de nombreuses priorités en
termes de santé publique.
Le
meilleur exemple est la firme Pfizer dont le chiffre d’affaires a
doublé entre 2019 et 2022, passant de 50 à 100 milliards de dollars, du
fait d’un prix de vente de son vaccin très au-dessus des coûts de mise
au point et de fabrication. Ainsi, elle se permet de racheter pour 43
milliards de dollars une petite entreprise prometteuse au niveau de
nouveaux médicaments anticancéreux. Si le cancer est bien un domaine où
de nouveaux traitements sont attendus, nous avons observé ces dernières
années des dérives avec la mise sur le marché et la prescription de
médicaments aux bénéfices très incertains, mais surtout très coûteux
(souvent plusieurs milliers d’euros la dose).
En
fait le prix du médicament n’a rien à voir avec son coût mais est lié
au prix de rachat des brevets comme dans le cas cité plus haut. Un autre
scandale est le fait que les avancées sur les vaccins devraient être
utilisées pour développer par exemple un vaccin contre le paludisme qui
tue plus de 600 000 personnes chaque année dans le monde, notamment des
enfants. Mais ce type de produit n’intéresse pas l’industrie
pharmaceutique car le marché centré sur des pays pauvres n’est pas
rentable. Un autre exemple de la gangrène de notre système est la
nomination de Claude Evin comme médiateur chez ORPEA.
Il
est bon de rappeler quelques éléments du parcours de ce monsieur,
ancien ministre socialiste de la santé puis nommé directeur général de
l’ARS d’Ile-de-France par Nicolas Sarkozy. Mais le pire est qu’il est
celui qui a ouvert le marché des maisons de retraite qui a permis
notamment la création d’ORPEA par un médecin qui est devenu depuis une
des premières fortunes de France. Donc les affaires continuent avec
toujours les mêmes profiteurs, grâce à E. Macron qui vient de sauver les
actionnaires d’ORPEA en y injectant des fonds publics par le biais de
la Caisse des dépôts. Bien sûr tout cela est légal mais est immoral.
C’est
pourquoi face à un pouvoir politique qui bafoue la démocratie, la
révolte est légitime en utilisant tous les moyens qui permettent
d’instaurer un rapport de force à même de le faire reculer. Et pas que
sur la réforme des retraites.
Après
l’usage du 49.3 et l’examen de motions de censure à l’Assemblée
Nationale, pour la CGT rien ne change ! Il faut poursuivre l’action
engagée et annuler cette réforme !
Faites
vos jeux, rien ne va plus ! Le joueur de casino Macron est, en réalité,
défait. Son Gouvernement est maintenu en vie artificiellement, malgré
le rejet de la motion de censure à 9 voix près !
Sondage
après sondage, grèves après grèves, manifestations après
manifestations, l’opposition à cette réforme ne faiblit pas ! Mieux,
elle se renforce !
Le Président peut « démissionner » sa Premier ministre, remanier le Gouvernement. Ce que nous voulons, nous, c’est le retrait pur et simple de la réforme !
L’usage
du 49.3 a accentué le feu revendicatif allumé depuis le 19 janvier.
L’action de ce Gouvernement est illégitime comme les projets qu’il
porte !
Il faut donc enterrer cette réforme !
C’est
pourquoi, il faut dès aujourd’hui accentuer les actions, initiatives et
rassemblements dans l’entreprise et à l’extérieur ! C’est pourquoi, il
faut accentuer les grèves
PARTOUT, TOUT LE TEMPS, il faut allumer des foyers revendicatifs !
Le prochain rendez-vous interprofessionnel unitaire doit être puissant, dynamique et déterminé !
L’opinion publiqueest farouchement opposée à la réforme, au Gouvernement et à ses méthodes !
La lutte est interprofessionnelle et s’étend dans de nombreux secteurs d’activité.
Mettons
toute notre énergie à réussir cette nouvelle journée du 23 mars et
d’ici là, faisons monter la pression, allons convaincre un à un nos
collègues qu’il faut rejoindre le mouvement !
L’action se poursuit !
Extraits du communiqué de la CGT-Cheminots
Bagdad-Kiev : le bond stratégique américain
mardi 21 mars 2023
par Renaud Girard
Une fois n’est pas coutume, nous
vous proposons une analyse particulièrement lucide trouvée dans Le
Figaro. Comme quoi la bourgeoisie française n’est pas un bloc
monolithique et imbécile. Le journaliste Renaud Girard nous y démontre
qu’après l’expérience irakienne, quitte à créer le chaos et la guerre
civile, mieux vaut le faire par personnes interposées : les ukrainiens
par exemple. La France et plus largement l’Union-Européenne qui sont
totalement vassalisées aux États-Unis, cette fois, n’ont même plus leur
mot à dire. Jusqu’à ce que l’on renverse la table de Macron et cela
paraît possible en ce moment.(FA/JP-ANC)
Vingt ans après l’échec en Irak, les États-Unis se rattrapent en Ukraine.
Il y a tout juste vingt ans, au nom de la démocratie, l’Amérique
envahissait l’Irak. Avant de lancer sa guerre, elle avait refusé de
demander l’aval du Conseil de sécurité, une obligation au titre des
Nations unies, organisation qu’elle avait pourtant enfantée en 1945.
Pire, elle avait menti au monde entier en prétendant que l’Irak
développait des armes de destruction massive et favorisait les réseaux
du terroriste saoudien Oussama Ben Laden.
Sur ces deux points, elle fut soutenue par les Anglais mais contestée
par les Français et les Allemands, deux nations continentales que son
secrétaire à la Défense rangea alors, non sans condescendance, dans la
« Vieille Europe ».
La Pologne, pays dont l’expertise sur le monde arabo-musulman
n’apparaissait pourtant pas flagrante, décida d’accompagner l’Amérique
dans cette aventure et dépêcha ses soldats entre le Tigre et l’Euphrate.
Pour les néoconservateurs américains, la Pologne représentait une
« nouvelle Europe », moins blasée, moins cynique, et moralement
supérieure à la vieille, car prête à se battre pour l’extension des
valeurs démocratiques à travers le monde, au côté de la nouvelle
Jérusalem américaine.
Les ennuis ne tardèrent pas à arriver pour l’envahisseur.
Incapable d’assurer un minimum d’ordre, il laissa le Musée de Bagdad et
les hôpitaux se faire piller. Ensuite, il ne trouva aucune trace des
armes de destruction massive qu’il était venu chercher, ni aucune preuve
de lien entre le régime de Saddam Hussein et le terrorisme islamiste.
Enfin, il démantela les deux seules structures capables de maintenir
l’ordre dans le pays, l’armée et le parti Baas.
Au lieu de se ménager les officiers irakiens en les payant
convenablement, il les jeta à la rue. Beaucoup n’avalèrent pas cette
humiliation et entrèrent en résistance armée. Dès l’été 2004, la
coalition commandée par les Américains subissait quelque 500 attaques
par semaine.
Courageux mais pas téméraires, les Polonais commencèrent à ne plus
sortir de leurs casernes bunkérisées. Ils avaient un peu de mal à
assimiler la stratégie américaine du changement de régime en terre
musulmane. Mais le gouvernement de Varsovie eut la sagesse de se tenir
coi.
La guerre civile
En janvier 2005, l’Amérique réussit néanmoins à organiser des
élections législatives démocratiques dans l’Irak occupée.
Malheureusement, au lieu de voter pour des programmes, les électeurs
émirent un vote ethnique. Les chiites avec les chiites, les sunnites
avec les sunnites, les Kurdes avec les Kurdes, les Turkmènes avec les
Turkmènes, etc.
Au lieu de renforcer l’unité du pays, la démocratie à l’américaine était venue renforcer le sectarisme.
En février 2006, un attentat, commis par un groupuscule terroriste
sunnite contre la mosquée de Samarra, l’un des quatre principaux lieux
saints du chiisme irakien (car là où le douzième imam, dit imam caché,
aurait disparu à l’âge de neuf ans) va mettre le feu aux poudres : une
guerre civile commence entre chiites et sunnites irakiens. Elle durera
plus de trois ans et fera quelque deux cent mille morts.
Les Américains friands des changements de régime se rendirent alors compte d’une réalité géopolitique.
Pour un pays, la dictature politique, c’est mal, mais il y a pire :
l’anarchie. Et il y a encore pire que l’anarchie : la guerre civile.
Petit à petit, les Américains se mirent à reconnaître publiquement qu’en
envahissant l’Irak, ils avaient commis leur plus grosse faute
stratégique depuis leur indépendance.
Sous la présidence Obama (l’un des rares hommes politiques démocrates
à n’avoir pas approuvé l’invasion de l’Irak), l’Amérique forgea alors
un nouveau concept stratégique : le « leading from behind », qu’on
pourrait traduire par « guider depuis l’arrière ».
Si on doit faire la guerre, mieux vaut la commander depuis l’arrière, risquant la vie d’autres soldats que les siens.
Cette stratégie marche actuellement admirablement en Ukraine depuis
2014. C’est un pays où Joe Biden a fait six déplacements comme
vice-président. L’Amérique a-t-elle ou non piégé Poutine, en l’amenant
habilement à attaquer l’Ukraine en premier ?
Les historiens nous le diront.
Mais il est sûr qu’elle parvient, par Ukrainiens interposés, à affaiblir
la Russie, son ennemi historique de la guerre froide, sans verser une
goutte de sang américain.
C’est mieux qu’au Vietnam, c’est accepté par l’opinion, et c’est
beaucoup plus efficace stratégiquement. La Russie est coupée pour
longtemps des Européens, dont elle devenait le partenaire énergétique
primordial.
Pour éviter tout retour en arrière, les Américains ont même détruit, en
mer Baltique, le gazoduc européen Nord Stream 2, lors d’une opération
clandestine en septembre 2022.
Encore plus fort, l’Amérique, via l’Otan, est parvenue à vassaliser
l’Europe comme jamais, lui vendant au prix fort son gaz de schiste et
ses armes.
Entre Bagdad et Kiev, les Américains ont réussi un admirable bond stratégique.
Blog ANC
La Grande-Bretagne et la France tentent sans succès de forcer la Russie à quitter l’Asie centrale
Notre Macron et ses équivalents dans la nocivité, l’illégitimité
face à leur propre peuple sont là partout pour engendrer guerre, colère
et divisions… Et ses deux “dirigeants” (sic) ne font que chasser
ensemble sur les ordres de leur rejeton sanglant les Etats-Unis, la
fiction de la défense de l’Ukraine et de laisser ce pays maitre de ses
décisions devient de jour en jour plus indéfendable… Ils finissent par
ne même plus cacher qui ils sont et ce qu’ils défendent, cela signifie
aussi le pouvoir qu’ils sont prêts y compris à appliquer chez eux. (note
et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Bien que, contrairement à la dernière guerre de 1812 avec la France,
la Russie et la Grande-Bretagne n’aient jamais été ouvertement en guerre
l’une contre l’autre, l’ampleur de la confrontation géopolitique entre
ces deux États européens et Moscou existe depuis longtemps et ne cesse
de croître. Surtout dans le contexte de la soumission servile des
dirigeants actuels de ces deux pays aux politiques russophobes de la
Maison Blanche. Et l’un des points les plus chauds de conflit d’intérêts
a été l’Asie centrale (CA).
L’attitude agressive de la Grande-Bretagne envers la Russie s’est
clairement manifestée au 16ème siècle, lorsque les Britanniques ont
essayé de placer le royaume de Moscou sous leurs intérêts économiques et
de trouver une route continentale vers les richesses de l’Inde à
travers elle. Ceci, cependant, n’a pas fonctionné pour Londres, et ils
ont donc dû construire une route maritime vers l’Inde. S’étant implantée
en Asie centrale avant la Russie, la Grande-Bretagne commença assez
rapidement à extraire de riches dividendes de ses colonies asiatiques,
couvrant notamment le déficit résultant des opérations d’import-export
avec les entreprises américaines et européennes par le biais des
échanges avec l’Inde et la Chine.
Initiée par Londres, la guerre russo-persane de 1826-1828 était une
tentative de ralentir l’avance de la Russie vers le sud, mais la défaite
de la Perse n’a fait que consolider la Russie au Moyen-Orient, sapant
la position britannique là-bas.
La première guerre afghane qui s’est terminée sans gloire pour la
couronne britannique, dans laquelle elle a perdu plus de 5 000 soldats
et environ 25 millions de livres, ainsi que la conquête russe de l’Asie
centrale, accélérée depuis les années 1850, a permis à Moscou à travers
des campagnes réussies de soumettre les khanats de Kokand, Boukhara et
Khiva, à la grande indignation de Londres.
Le début du XXe siècle opposa une fois de plus les intérêts
britanniques et russes. La Grande-Bretagne, cependant, ayant cédé son
statut de première puissance mondiale aux États-Unis, et après être
devenue le principal vice-roi de ces derniers en Europe, a poursuivi sa
confrontation avec la Russie. Bien qu’aujourd’hui, ce ne soit plus le
même pays qu’il y a 200 ans, et qu’il n’ait plus d’Inde ni de raison
officielle de s’impliquer en Asie, les aspirations asiatiques de Londres
ne se sont pas estompées.
Aujourd’hui, ce n’est un secret pour personne que les services de
renseignement britanniques ont une influence sérieuse sur la Turquie et
tentent d’évincer la Russie d’Asie, ce qui a été prouvé par la visite de
Richard Moore, chef du MI6, à Ankara juste après la fin de la deuxième
guerre du Karabakh. Gardez à l’esprit que Londres a provoqué la Turquie
contre la Russie et l’a ouvertement soutenue en entrant dans la guerre
de Crimée en 1853-1856, puis dans la guerre de 1877-1878 en lui donnant
de l’argent, des armes et des instructeurs.
Il est clair qu’il est peu probable que la Grande-Bretagne attaque
ouvertement la Russie aujourd’hui, puisque l’armée britannique actuelle
n’est plus ce qu’elle était lorsque la Grande-Bretagne « régnait sur les
vagues » et pouvait se permettre de « combattre la Russie ». Néanmoins,
le désir infructueux de Londres depuis le 19ème siècle de « dompter »,
en particulier par les mains d’autres, la Russie, dont les actions en
Asie centrale semblent menacer les pays de la « domination impériale
britannique » au Proche et Moyen-Orient, est depuis longtemps
littéralement devenue une obsession en Grande-Bretagne. À chaque
occasion, Londres officielle tente de mettre en avant ses démarches
anti-russes, fomente une hystérie hostile et une clameur de propagande
dans les médias, et entre-temps, sous leur couverture, mène une
intervention à grande échelle en Asie centrale. En particulier, il tente
d’empêcher la propagation de l’influence non seulement russe mais aussi
chinoise dans la région, de couper l’accès de leurs produits aux
marchés traditionnels et de prendre le contrôle du commerce de transit
de Moscou et de Pékin avec les pays du Proche et du Moyen-Orient à
travers la région de la mer Caspienne et de la mer d’Aral.
Pour la Grande-Bretagne, l’Asie centrale a longtemps été une zone
d’intérêt stratégique, non seulement en raison des importantes réserves
minérales de la région, mais aussi en raison de sa position
géostratégique en tant que pont entre l’Europe et l’Asie du Sud-Est. En
outre, il est nécessaire de rappeler qu’à l’automne 2005, les services
de renseignement américains et britanniques ont rassemblé les forces du
Mouvement islamique d’Ouzbékistan (IMU, interdit en Russie) dans la
province de Kunduz dans le but d’organiser une attaque contre les
régions méridionales du Kirghizistan, mais l’action n’a jamais eu lieu.
Depuis que Richard Moore est devenu le chef du renseignement
britannique, il y a déjà eu une activation notable des services de
renseignement britanniques au Kazakhstan, au Kirghizistan, au
Tadjikistan et en Ouzbékistan, ainsi qu’un renforcement des
organisations panturques et des groupes islamistes contrôlés pour mener
des opérations subversives. En outre, Londres cherche activement à
utiliser la Turquie comme bélier dans cette campagne dans la région afin
de couper la voie aux intérêts britanniques et d’évincer la Russie de
l’Asie centrale.
Londres a commencé à coordonner ses activités anti-russes en Asie
centrale avec les services de renseignement étasuniens et la CIA. Il y a
une explication à cela, car à l’heure actuelle, la Grande-Bretagne et
les États-Unis bénéficient de l’instabilité géopolitique en Asie
centrale, ce qui leur permet de garder la Russie et la Chine sur leurs
gardes.
Mais au-delà de cette « alliance stratégique » entre la
Grande-Bretagne et les États-Unis en Asie centrale, la volonté de
Londres d’impliquer la France « dans ces actions » est récemment devenue
de plus en plus évidente. Début février, une table ronde s’est tenue à
Paris sous l’égide du Parlement français pour discuter et appeler à un
rôle accru non seulement de « l’Occident collectif » mais aussi de la
France en Asie centrale afin d’affaiblir l’influence de la Russie dans
la région. La « danse » autour des dirigeants des républiques d’Asie
centrale a eu lieu activement à Paris, par exemple, en novembre de
l’année dernière autour de deux dirigeants de cette région – Shavkat
Mirziyoyev et Kassym-Jomart Tokayev, qui ont été invités à Paris pour
une visite officielle. Ils ont engagé des négociations actives avec des
membres des milieux politiques et économiques français, qui ont promis
des milliards de dollars d’investissements dans ces pays d’Asie
centrale, et de nombreux « mémorandums d’intention » ont été conclus.
L’un des participants aux négociations de Paris était la plus grande
société nucléaire française Orano, qui a conclu un accord de partenariat
stratégique avec le producteur d’uranium ouzbek Navoiyuran qui
prévoyait la prospection et le développement conjoints de gisements.
Il convient de noter qu’un autre participant actif aux négociations a
été l’Agence française de développement (AFD), qui a exprimé sa volonté
d’investir dans des projets dans ces pays. Cependant, ce fait est
remarquable car il va au-delà des « affaires courantes » puisque l’AFD
est un analogue de l’USAID américaine, c’est-à-dire la structure qui
remplit les fonctions d’agent d’influence et effectue des missions
secrètes des services de renseignement américains. « L’intérêt
spécifique » de Paris en Asie centrale est en grande partie dû aux
gisements d’uranium nécessaires aux centrales nucléaires et, après tout,
la France est le leader européen de la production d’énergie nucléaire.
D’autre part, le Kazakhstan est le leader mondial de la fabrication
d’uranium naturel, avec 26 % de toutes les ressources mondiales
d’uranium explorées dans une catégorie de prix bas (environ 80 dollars
pour 1 kg) et fournit plus de 40 % de toutes les livraisons mondiales.
La joint-venture franco-kazakhe KATCO traite déjà 15% de l’uranium
extrait dans le pays, mais la France en veut évidemment plus, et dans la
poursuite de la politique anti-russe de l’Occident, Paris a récemment
rejoint de plus en plus activement toute action nuisant à la Russie
d’une manière ou d’une autre. Par conséquent, le désir de repousser la
Russie loin de l’Asie centrale, et du Kazakhstan en particulier, est
maintenant grand à Paris, pour lequel il prévoit de doubler la
production conjointe d’uranium avec ce pays d’ici 2030, poussant Moscou
dehors. Et pas seulement en absorbant plus d’uranium, mais aussi en
gagnant de l’argent grâce à la construction de centrales nucléaires, y
compris dans cette région centrée sur la Russie.
Début novembre, le directeur exécutif d’Électricité de France s’est
rendu au Kirghizistan, où il a rencontré le président Sadyr Japarov,
démontrant clairement l’intérêt de Paris à investir dans le secteur
hydroélectrique kirghize.
Dans les tentatives démonstratives de Paris pour renforcer sa
présence en Asie centrale, zone traditionnelle d’influence russe, on
voit clairement plus que le désir d’évincer Rosatom, l’éternel
concurrent de la France, de la région et de mettre la main sur l’uranium
local. Non, il y a aussi une composante géopolitique importante :
Macron veut évidemment se venger de la Russie pour ses propres échecs en
Afrique, où la Russie a chassé la France, prenant sa place dans le
processus.
Cependant, en ce qui concerne les aspirations de la France et de la
Grande-Bretagne concernant l’Asie centrale, et leurs tentatives
d’évincer la Russie de cette région, on ne peut que leur conseiller de
ne pas perdre de temps et d’argent, mais de traiter leurs nombreux
problèmes intérieurs, comme les manifestations de masse contre la
politique sociale en cours, y compris dans le contexte d’une aide
financière et militaire incroyable pour soutenir le régime criminel de
Kiev.