Clin d'oeil à un pays où le Parti Communiste a décidé de rester communiste.
C'était le 25 AVRIL 1974. Comme moi, comme sans doute tous ceux qui ont vécu dans l'émoi ces heures historiques, aujourd'hui 25 Avril 2020, mon camarade Canaille le Rouge s'est souvenu de la Révolution des œillets au Portugal. Sacré anniversaire! L'armée des jeunes capitaines s'était soulevée pour libérer le peuple de la dictature de Salazar. Les chars convergeaient vers Lisbonne, une ère nouvelle de Liberté s'ouvrait dans cette péninsule lituanienne, longtemps sous la botte fasciste. Les communistes portugais, avec à leur tête Alvaro CUNHAL, avaient pris une part décisive à la libération du pays.
Merci à Canaille d'avoir évoqué ces heures historiques. Plus de détails sur son blog....Et bravo à lui de rappeler que le Parti communiste du Portugal, - contrairement à la France, précision de Pedrito - a décidé de rester communiste.
Additif. Je viens de découvrir ceci, sur le blog Commun Commune, de El Diablo. Je partage tellement, je ne résiste pas, ma jeunesse a ressurgi. L'espoir renaissait, partout, un immense bonheur qu'on partageait....
Additif. Je viens de découvrir ceci, sur le blog Commun Commune, de El Diablo. Je partage tellement, je ne résiste pas, ma jeunesse a ressurgi. L'espoir renaissait, partout, un immense bonheur qu'on partageait....
Portugal, ma dernière révolution
C’était un mercredi. En ce temps-là, il
n’y avait pas de chaîne d’information en continu, on ne se sentait pas
obligé de s’infliger Bruce Toussaint, Christophe Barbier et Arlette
Chabot en prenant son café. On allumait la radio. Le 21 avril 1967, les
nouvelles avaient été mauvaises. Coup d’état militaire d’extrême droite
en Grèce. Le 11 septembre 1973, Pinochet au Chili. Franco, increvable
allait à pied à l’hôpital. Ce matin du 25 avril 1974, quelques
informations floues. Il semblait se passer quelque chose au Portugal.
Des soldats dans les rues, des points stratégiques occupés par des
chars, beaucoup de confusion. Immédiatement l’inquiétude. Des militaires
? Ça y est, ça recommence. Ils sont sortis de leurs casernes pour
maintenir cette vieille et féroce dictature qui enferme ce pays depuis
tant d’années. Et puis, au fur et à mesure du déroulement de la journée,
les choses prennent un tour bizarre. Les communiqués lus à la radio
annoncent le rétablissement de la démocratie. Les rues s’emplissent de
manifestants qui acclament les militaires. L’armée encercle le siège de
la PIDE police politique abhorrée. Les dirigeants de la dictature sont
arrêtés. Il faut se rendre à l’évidence, surmonter son incrédulité, sa
méfiance vis-à-vis des militaires. L’armée portugaise vient de mettre à
bas une des plus vieilles dictatures d’Europe. L’armée !
Le soir, les premières images de ces foules en délire. De tous ces œillets déjà brandis. De la « une » du Diario de Noticias
barré d’un énorme « Golpe militar ». De ces capitaines en treillis
recevant la reddition des maîtres de la veille. Avril 1974, c’est la
France de l’Union de la gauche, du Programme commun. Georges Pompidou
vient de mourir et le candidat de cette gauche unie peut l’emporter aux
présidentielles. Nous sommes jeunes, nous croyons dur comme fer qu’on va
changer la vie. Cette révolution des œillets est un énorme choc, qui
provoque une véritable euphorie. On connaît bien en France les militants
du Parti socialiste et du Parti communiste portugais qui, exilés chez
nous, s’expriment souvent dans un français parfait teinté de cet accent
chuintant inimitable. Il faut y aller avec eux qui peuvent enfin
rentrer. Être là-bas le 1er mai. Pour la fête qui se prépare.
Ce furent des jours, des semaines et des
mois merveilleux. Un moment de grâce, de communion. Un pays magnifique
enraciné dans l’Histoire, un printemps radieux, un peuple singulier,
resté intact sous le couvercle de cette dictature cinquantenaire. Il y
avait de la fraternité, il y avait de l’espoir. Et c’était à des
militaires qu’on le devait.
Le réel a repris ses droits. C’était il y
a quarante ans, aujourd’hui, c’est de l’Histoire. Celle du monde
d’avant. Ce fut aussi un peu la nôtre. Grandola vila morena…