dimanche 16 septembre 2018

LECTURE POUR CEUX QUI NE SAVENT DES COMMUNISTES QUE L'ANTICOMMUNISME PRIMAIRE.





Maurice Audin, et le crime reconnu

Publié le 16 Septembre 2018


Qui connait les raisons de son assassinat ?
Qui a dénoncé le crime ?
Et  quand ?
Qui la première fois conduira l'action 
conduisant à la qualification
de crime d"Etat ?

D'une part, brièvement, concernant Villani, que soit mis d"abord en avant son mandat de député de la réaction la plus violente en matière d"attaque sociale depuis la Libération, voir ses déclarations publiques et votes et l’Assemblée, est pour le moins antagonique avec les combats de Maurice Audin et de l'immense majorité de ceux qui se sont battus pour porter sa mémoire . Mais bon, admettons pour ne pas perdre de temps, que pour certains, ce ne soit pas essentiel... encore que pour La canaille ce ne soit pas qu'anecdotique
Par contre et c'est beaucoup plus important,  ni Macron ni les autres officiels ne le disent et rappellent, élément fondateur de l'affaire, Maurice Audin a été arrêté sur ordre du gouvernement d'alors, torturé et assassiné parce qu’il était communiste.
Manque de pot pour les tueurs-tortionnaires, le communiste en question était aussi une personnalité rayonnante dans le monde des mathématiques et immédiatement cela à fait du bruit.
Notons pour bien cerner la question que dans l'Algérie d"alors, si tous les communistes encouraient la torture et la mort, ce n’était pas le cas des mathématiciens en général ce qui est heureux pour les mathématiciens sauf s'ils étaient communistes.
Il faut relire à ce propos, concernant M Audin, ce que Laurent Schwartz un autre immense mathématicien, écrivait dans sa préface de « L ‘affaire Audin » (édition de Minuit en 1958) ou encore les combats pour la science et la liberté d’un autre géant des mathématiques dont Villani fut l'élève, le communiste, J-P Kahane – prix Maurice Audin 1960 – qui en 1957 soutiendra in abstencia la thèse de Maurice Audin Assassiné.
Pour parler de la totalité du dossier, notons dans ce moment qui aurait demandé plus "d'oecumenisme",  dans ce qui nous est parvenu des déclarations officielles , et là encore intolérable, l'absence totale de références au rôle des avocats communistes pour la défense des patriotes algériens (à chaque voyage à Alger, ils y risquaient leur peau) et leur place dans la bataille sur plus d'un demi siècle autour de" l'affaire Maurice Audin" (comme on dit "l'affaire Dreyfus" ou "l'affaire Ben Barka") pour que le crime d'état soit reconnu.
S'il n'y a rien à retirer au mérite personnel,  mathématicien hors pair, du citoyen Villani et donc mesurer toute la portée de l’événement, un double reproche qui n’est pas mineur reste pendant et fait débat.

Sans eux, sans elle et eux (Nicole Dreyfus en particulier, sans les Nordman, Kaldor, Stibe Braun, Verges et autres), qui ont construit et porté comme juristes et militants la mémoire et ce concept de crime d’État, Macron n'aurait pas été obligé à cette reconnaissance (Villani comme d'autres y a lui tenu sa place).
Canaille le Rouge ne dit cela que pour pointer les limites dans la présentation faite de cette inauguration qui par ailleurs est une initiative aussi juste que mal ajustée.