mercredi 2 septembre 2015

LETTRE OUVERTE A CHARLIE

Bonjour!
Ce jour de Janvier où des fous de leur dieu de merde -comme tous les dieux créés par les manipulateurs criminels qui nous environnent- ont perpétré leur crime ignoble, abominable, j'ai décidé de m'abonner à CHARLIE: Wolinski en particulier m'a fait rire et bander (mentalement, moralement, intellectuellement, comme on veut !! )  pendant les décennies où j'ai eu le bonheur de savourer ses dessins, vrais chefs d'oeuvre que chacun sait. WOLINSKI! Quel symbole!  J'ai d'abord pleuré, porté le deuil, écrit sur mon blog, plusieurs fois, publié vos écrits et dessins (certains), j'ai aussi évidemment reçu des reproches de certains  aficionados, au prétexte que CABU entre autres était contre les corridas. Je m'en foutais, guidé par ma seule préoccupation: exprimer ma solidarité à ceux qui ont les couilles de combattre l'obscurantisme criminel qui agite ce siècle, de plus en plus VIOLEMMENT et DANGEREUSEMENT.

Aujourd'hui, après plusieurs mois de lecture, où je lis et relis semaine après semaine les rubriques de luce lapin, traitant régulièrement les aficionados de tortionnaires, je n'arrive pas à me faire à l'idée que des citoyens sensés puissent croire que d'autres citoyens aussi sensés mais DIFFÉRENTS soient taxés de bourreaux sanguinaires, pour la raison unique, même si elle demeure pour vous incompréhensible, qu'ils se rendent aux arènes pour assister à des corridas.
Je ne viens pas à vous pour plaider, mais vous devez COMPRENDRE que leur passion est viscérale, HUMAINE, ne vous en déplaise, et RESPECTABLE, même si elle parait anachronique en ce siècle de lobbies animalistes, où les toutous sont souvent mieux nourris et mieux soignés médicalement que beaucoup d'enfants de quartiers pauvres ou "défavorisés", elle est même cruelle, certes, je vous le concède, mais toute forme de mort n'est-elle pas cruelle, celle des frelons qui agonisent au fond des bouteilles-piège, celle des faons ou des gnous dévorés par les ours ou les lions, celles des mésangeaux et rouge gorges dévorés par les trop nombreux chats domestiques ou sauvages, (abandonnés par des "amis des bêtes"), celle des agneaux attaqués par les rapaces? Etc...Etc...

Je ne voudrais pas que vous pensiez un millième de seconde que je souhaite vous convaincre de partager une chose, un mystère, pour vous, comme pour moi, d'ailleurs, que nos sensibilités si différentes rendent impossible. Je veux simplement vous dire qu'une culture taurine, terme pour vous inconcevable, car vous la faites démagogiquement rimer avec torture, ne peut surtout justifier les insultes, les quolibets, les violences, les gestes obscènes, que quelques érégies MANIPULÉES par des groupuscules fanatiques, nous inondent régulièrement aux abords de quelques arènes, exactement comme sont manipulés les assassins fondamentalistes "religieux" qui vous ont meurtris, assassinés, que vous continuez à dénoncer avec le courage qui vous est reconnu, et pour lequel vous avez la sympathie de millions de gens à travers le monde. Vous faites un immense honneur à la France.

Mais est-ce une raison pour injurier ou laisser insulter et agresser des gens qui n'ont pas de la mort, de la corrida,  la même approche, la même vision, que vous? Vous prétextez la violence, qui se répercuterait sur les enfants: c'est une aimable plaisanterie, et vous le savez parfaitement, car la violence est QUOTIDIENNE, PARTOUT, avec les guerres, les attentats, la pornographie, la pédophilie, les bagarres, les morts, tout cela visible sur les medias, la télé, et surtout avec internet, à portée des plus jeunes enfants, cette violence,  avec toujours l'alcool et le fric en filigramme, les coups de couteau, çà n'est pas dans les arènes, mais sur les stades de foot, ou dans les quartiers où règnent les dealers et leur saloperie, autrement plus dangereux que notre passion, les auteurs de ces crimes et forfaits ne vont pas dans les corridas, ils n'ont pas appris la violence sur les gradins, à 76 ans, je n'en ai pour ma part encore jamais été témoin.

Par contre, sur votre dernier numéro du 2 Septembre,( tiens, au fait, je n'ai pas reçu celui de la semaine dernière ), vous écrivez, je vous cite :
"Ce qu'on appelle l'époque, ce n'est rien d'autre que la MODE, les TENDANCES, les HUMEURS, c'est-à-dire RIEN, le néant, la superficialité d'être dans le coup, de SUIVRE DES SLOGANS CRÉÉS par les FUMISTES DU MARKETINK. La MODERNITÉ d'AUJOURD'HUI est le RINGARD de DEMAIN.....LES POLITIQUES DONT L'HORIZON NE VA PAS AU-DELA DES PROCHAINES ÉCHÉANCES ÉLECTORALES, NE JURENT QUE PAR LES ÉMOTIONS ET LES TENDANCES DU MOMENT...."

Avouez que cette tirade ne peut que parfaitement s'appliquer au sujet du jour, c'est-à-dire à ce que vous vous entêtez à dénigrer, à condamner, chaque semaine, et qui a pour nom la tauromachie. Je suis tombé dans le chaudron il y a plus de 70 ans.  Difficile de vous dire pourquoi et comment. Nul ne guérit de son enfance ....A 6 ans, quand la musique résonnait dans les arènes de mon village, ma mère ne me tenait plus, et elle me laissait partir vers ma passion naissante, après mille recommandations. Je courais aux arènes. Nous sommes comme cela des millions, certains sont aficionados actifs, d'autres sont simplement tolérants. Personnellement, je me bats pour une corrida intègre, sans truquage, sans tricherie. Difficile....Le fric, les mafias...Mais pourquoi, s'il vous plaît, quiconque pourrait s'arroger le droit de faire INTERDIRE ce qui lui déplaît?  Je veux simplement, une fois pour toutes, essayer de vous faire comprendre que je ne suis surtout pas, moi comme la plupart des gens que je côtoie dans la quête de ma passion pour la lidia, l'être anormal, sanguinaire, pétri de violence, assoiffé de sang et de tortures, que quelques dizaines HORS LA LOI fanatisés  viennent provoquer et injurier. La violence, c'est EUX!  Nous avons le DROIT d'assister à des spectacles taurins, nous sommes respectueux de la légalité, chose que ne sont pas les névrosés qui hurlent aux portes des arènes, et personne, non, PERSONNE, ne peut s'octroyer le droit de nous en empêcher.   

Des dizaines de milliers d'espèces animales sont condamnées à disparaître de la surface du globe. Grâce à nous, et  grâce à des ganaderos,  grâce surtout à quelques éleveurs de l'honneur,  les toros de combat, par la diversité de leurs encastes, de leurs origines, au prix du maintien des corridas, et seulement à ce prix, ne disparaîtront pas de la terre.

Pour ne plus lire des élucubrations insupportables, je mets fin à mon abonnement à CHARLIE
Désolé!

Pierre CAUMONT "Pedrito"