LES YONNET
DE LA CRAU:
HEUREUSEMENT, IL Y AVAIT
JAVIER CORTÈS AU CARTEL
On attendait Denis LORÉ
avec appréhension, inquiétude même: nous n’avons pas
été déçus. Il a, pudiquement, sans doute, fermé les yeux sur
l’assassinat en règle infligé par le piquero de turna, Bertoli.
Piques carioquées et pompées sans que « monsieur » ne
lève le petit doigt pour que cesse la parodie d’épreuve de
bravoure... Votre serviteur hurle vers le ruedo que les ennemis de la
corrida ne sont pas toujours autour des arènes, mais bien devant nous, dans
le ruedo. Quelques voisins applaudissent. Pas de faena, bajonazo
prémédité, nous avons été roulés dans la farine par des
prétendus pros de la tauromachie qui devraient plutôt rester a casa
que de se moquer du "respectable" qu’ils méprisent plutôt, et allègrement.
Quelques minutes plus tard, le micro annonçait que le Nîmois,
blessé, - par qui, par quoi ? on le saura jamais, mais toujours
pas par le cornu aux pitons en pinceaux - a été transporté à l'hôpital. Un épisode honteux, mais la honte, certains
ne connaissent pas. Comme hommage à rendre à YONNET, il y
avait mieux à faire que de tenir ce rôle qui n’était plus dans
ses cordes. Pour quelques milliers d'euros! Voir Loré défiler et démissionner, nous n’étions
pas là pour çà. Scandaleux !!
Depuis longtemps, je n’
attends plus rien de Sérafin Marin, de sa toromachie déglinguée,
sur le passage, pico démesuré, laissant un boulevard entre sa
ceinture et l’encornure du toro. Car il n’y a invariablement rien
de bon à espérer du Catalan, incapable de prendre la muleta avec la
main gauche, juste bon à gueuler en regardant les tendidos pour se
donner l’illusion qu’il domine la situation, ce que persistent à
croire quelques rares festayres. Un autre champion du destoreo
magistral, l’art consommé de leur faire prendre des vessies pour
des lanternes. Trois muletazos, et la fuite en arrière devient la
règle. Le YONNET reste évidemment le maître du ruedo, bouche
fermée, jusqu’à la demi épée tombée qui l’envoie ad patrès.
Et comme « un
malheur n’arrive jamais seul », nous eûmes droit en tout à
TROIS séances d’aburrimiento de Marin, qui dut, en plus du
cinquième toro qui lui était dévolu par le sorteo, lidier le
second toro de Loré, le démissionnaire hospitalisé. Trois séances
de toreo imbuvable, face à des quadrupèdes qui eussent mériter
meilleur sort que de tomber dans les mains de l’escogriffe de
turna. Le quatrième sortit en cognant les planches avec fougue,
puis au terme de la longue soupe de passes parallèles et
brouillonnes, il resta deux longues minutes debout, avant de tomber.
Quand au dernier, un véritable toro de combat, une estampe,
puissant, qui prit trois piques en brave, en partant de plus en plus
loin, Marin ne voulut même pas le voir. Autre scandale, mais avec le
Catalan, on ne pouvait rien attendre, juste peut-être espérer qu’il soit
absent ce jour-là du cartel, pour cause de rhume des foins, par
exemple. Vous étonnerai-je, si je vous dis qu’il écouta TROIS
fois le silence des tendidos. Ce qu’il y a à retenir, chez ce
type-là, c’est juste et seulement la baratina. C'est joli, c'est original, la baratina, mais çà ne
suffira, hélas, jamais pour faire un torero.
Heureusement, Javier
CORTÈS passait par St MARTIN, et il s’y est arrêté, pour notre
plus grand bonheur, ainsi le désastre annoncé n'a pas eu lieu. D’abord,
il se tient près du piquero, pour lui ordonner rapidement de lever
la lance, pareil pour la deuxième rencontre, pour la forme. Une piquette symbolique.
Le toro paraît justito. Quelques derechazos sur le passage, puis le
madrilène consent à se croiser, il a compris que son opposant peut
s’avérer quasiment partenaire. Ce qu'il sera ....Toreo lent, templé, agréable,
compas ouvert devant les cornes, jambes écartées face à l’animal
qui charge, les olés remplissent l’arène, les naturelles se
suivent, arrachées une à une malgré les embestidas qui tardent,
l’envie du garçon fait le reste. Une entière sur le côté. Face à son
second cornu, CORTÈS répète, se croise, se livre, fait vibrer la
plaza, malheureusement ses échecs à l’épée le privent des
trophées annoncés. Ce sera une belle vuelta méritée, celle qui vaut
largement les oreilles que trop de palcos bradent souvent.
Un grand bol d’air
frais a sauvé cette tarde qui s’annonçait pourtant sous les pires
auspices.... Sans compter sur le vent qui soufflait en violentes rafales, comme seule la CRAU
les supporte: infernal !
Fin de la feria 2016. Un
peu plus de demi arène, pour chaque tarde. Palcos pas assez sérieux,
alguaziles invisibles, inutiles. Justes vus pour le paseillo. On peut
supprimer les emplumés, la corrida n’en souffrira pas. Saluons enfin l'intérêt qui ne faiblit jamais du lot des héritiers de YONNET, malgré les assassins à cheval: lot complet, régulier, encasté: à encourager