DÉCEVANTS TOROS DE
LOURO FERNANDES DE CASTRO......
Quinze rencontres souvent
carioquées et pompées, contre la cavalerie, peu ou pas de bravoure,
peu de charge ni d’entrain. Malgré une agréable présentation,
avec du trapio et des armures convenables, ces toros ont déçu les
spectateurs, même les moins exigeants, ils nous ont ennuyé tout le
long de cette tarde soporifique, certains aficionados reprenant le
chemin du retour avant la sortie des chiqueros du dernier rese
portugais.
Un bon 3/4 d'entrées.
Un bon 3/4 d'entrées.
Déception également
ressentie vis-à-vis des toreros, JOSELILLO notamment n’a pas su
profiter des possibilités que semblaient offrir son premier
opposant, pour peu qu’il soit correctement lidié. Au lieu de cela,
le matador nous a servi une fade série de muletazos sans jamais se
croiser, il s’est fait promener et désarmer, notamment lorsqu’il
prit la muleta avec la main gauche. Une entière tombée et ladeada,
puntilla administrée sans honte bien à l’abri des cornes, dans le
dos de l’animal, évidemment sous les yeux d’emplumés présents
et muets– les prétendus huissiers, ha ! Ha!, c’est d’un
comique ….!!- Pour le second toro, qui avait malmené le piquero,
au terme d’une mise en suerte catastrophique du matador à la
pique, quelques passes décousues avant que l’animal ne se ne se
désintéresse et ne réfugie aux planches. Démission du matador, 6
ou 7 pinchazos, un quart d’épée au petit bonheur, descabello:
zéro pointé!
Encore un varilarguero de
fortune au service de PEREZ MOTA, le montant de la prime au meilleur
d’entre eux est sans doute trop modeste à son goût, il pique
comme un véritable voyou. Ensuite, faena selon la mode en vigueur,
pico etpico à gogo, muleta accrochée. Tentative de naturelles avec
la main gauche, sans conviction, sans se croiser surtout, conclusion
d’un bajonazo, et quelques mouchoirs agités par des enfants et les
habituels connaisseurs.
Quatre véroniques de
MOTA pour accueillir son second opposant portugais, qui alterne
embestida franche et marche à petits pas comptés vers le cheval. Le
torero hurle pour provoquer la charge du cornu, ajoutez le pico de
rigueur et les passes de profil, tous les ingrédients sont réunis
pour « réussir » la faenita qui va a menos, torero
reculant devant l’animal qui impose sa domination. Application des
règles du destoreo. 1 pinchazo, 1/3 d’épée : rien de bon à
retenir.
Premier toro pour IMANOL
SANCHEZ, le piquero, plutôt que se présenter face au toro, lui
présente ostensiblement le flanc du cheval « , de frente, no
el culo ! », proteste un aficionado. Mais beaucoup de
piqueros sont sourds, comme les peons qui se tiennent près du
cheval, c’est bien connu, personne ne les empêchera d’accomplir
leurs forfaits, ils ont en plus le soutien des imbéciles et des
mafieux du callejon, qui ne payent pas leur place mais lancent vers
les gradas un regard inquisiteur pour impressionner l’imposteur qui
ose défier les défier, eux, les tricheurs et leurs complices, ces
insupportables lameculos qui squattent les contre-pistes avec la
complicité bienveillante des organisateurs, n’est-ce pas, C.L. ?
Ainsi, le piquero s’adonne tranquillement aux basses œuvres qui
déshonorent la corrida, il charcute à loisir, retire la lance, la
replante aussitôt, sans remise en suerte, et personne pour
s’offusquer, tout le monde s’en fout. Ces gens-là, les témoins
les plus proches, ne payent pas, vous ne voulez sans doute pas qu’ils
osent s’offusquer, ni surtout protester ?
On attendait IMANOL,
ancien novillero que dont on appréciait le courage et l’engagement,
sympathique, torero.... Il semble que le garçon ait depuis son
alternative changé son fusil d’épaule : beaucoup plus de
postures, notamment avec ses banderilles pas toujours sincères, et
moins d’efficacité avec la muleta, il sollicite les aplausos du
public comme les rejoneadores dans leur numéro de cirque, mais il ne
lui suffira pas d’être un bon banderillero pour réussir une
carrière de matador. C’est du moins mon sentiment, et aujourd’hui
je l’ai vu se faire promener par son toro un peu faiblard plus que
le dominer, faedésordonnée, sans aucun relief, sans transmission,
c’est le rese qui est resté le maître, jusqu’à la vilaine épée
qu’il reçoit dans les côtes, avant une entière caida au deuxième
essai.
Trois rencontres avec le
cheval, trois piques carioquées et pompées : le système est
bien rôdé, il ne prendra fin qu’avec la fin de la corrida, faut
pas se leurrer ! A moins que les jeunes générationsd’aficionados
refusent de s’en laisser compter et finissent par imposer leurs
choix de salutaire intégrité.
Imanol décide ensuite
quatre paires de banderilles pour chauffer le public, il lève et
agite les bras en l’air pour arracher les applaudissements des
festayres, pour faire oublier un plus tard les scories d’une lidia
médiocre. En effet, il nous servira un numéro de quelques muletazos
sans se croiser, de pico en reculades, le leurre souvent accroché,
avec l’unique main droite. Enfin, tentative de naturelles, mais à
nouveau en reculant. Et entière tendida pour conclure cette corrida
de l’aburrimiento.
Ite misa est !
Mais quand va-t-on se
décider à ne réserver les callejons qu’aux professionnels de la
corrida ? Quand va-t-on enfin expurger les talenquères de tous
les parasites amis des amis de mes amis qui ne sont là que pour se
montrer, pérorer, discuter, bouger, qui se foutent de toutes les
tricheries qui se passent à quelques mètres d’eux, quand les
piqueros peaufinent leur sale besogne sous l’oeil indifférent des
taurinos, certes, mais, beaucoup plus grave, des aguazils ?
Et des palcos
incompétents ?
….MAIS
GRANDS NOVILLOS DE VALDELLAN !
Heureusement,
le casse-croûte matinal, avec au menu quatre novillos de VALDELLAN,
qui devait combler de plaisir les aficionados venus des quatre coins
de la planète taurine, teint toutes les promesses fondées. Dans le
droit fil des novillos que nous avions vu à VIC en 2013, le lot fut
certes un peu moins régulier, mais l’intérêt de la novillada fut
entretenu jusqu’à la fin, malgré les limites compréhensibles
qu’opposèrent les deux garçons face à des toritos pétris de
caste. Et pleins de ressources. Un tiers d’arène, hélas, pour un
spectacle matinal cent fois supérieur à la triste tarde des LOURO
qui lui succéda. Quatre novillos qui posèrent beaucoup de
problèmes aux deux courageux aspirants au doctorat ès tauromachie,
chargés de les résoudre, malgré leur bagage justement justito.
Juan
MILLIAN tenta de s’acquitter de sa tache avec application mais
aussi beaucoup de difficultés. Des passes de châtiment d’abord
pour son premier opposant durement refroidi par une pique trasera de
gala, puis des redondos assaisonnés de mucho pico avec la main
droite, comme on les apprend dans les écoles du toreo standardisé,
(destoreo), timide essai à gauche suivi de deux cites de face.
Reprise de la main droite, attitude très profilée, MILLIAN se
découvre pour faire passer son toro, au demeurant pas avisé pour
deux pesetas. Entière dans les cartilages costaux, le torito meurt
sans avoir été toréé, juste cette illusion moderne qui a ravi les
touristes.
Le
second VALDELLAN paraît un peu avacado, il trébuche, résiste,
s’avère noblote, après avoir poussé deux fois la cavalerie.
Nouvelle faenita fuera de cacho, puis le torito va mourir d’une
épée tombée ladeada – comme très souvent, sans s’engager-
sans avoir jamais été toréé . Et le peon de brega puntille
le novillo en se postant derrière les cornes, comme un voleur, sans
honte aucune. ¡ Arte y valor !!!
THOMAS
ANGULO se souviendra sans doute longtemps de son passage aux arènes
du Pesqué, si chères à Xavier KLEIN. De son premier novillo de
VALDELLAN, con casta y bravura, qui poursuit les banderilleros
jusqu’aux planches, après avoir vaillamment poussé le groupe
équestre par deux fois. L’animal aurait du être replacé pour la
troisième rencontre qu’espéraient les aficionados, après le
discours sur la recherche de mise en valeur de la suerte de picar, et
sur le prix à attribuer à la meilleure action dans ce domaine,
comme annoncé avant la course. Patatras !! Clarines ! Le
président, probablement plus doué pour arbitrer un concours de
pétanque que pour présider une novillada de poids, ordonne le
changement ! Ce qui ne l’empêchera pas un peu plus tard de
sortir d’autorité le mouchoir bleu dès la mort du novillo, deux
mouchoirs blancs simultanément, sans modération, alors qu’une
troisième rencontre était indispensable pour juger de la vuelta à
accorder ou pas, donc son mouchoir bleu est une hérésie, un acte
d’orgueil, et ALORS QUE C’EST AU PUBLIC en premier de pétitionner
ce genre de récompense. PAS AU PALCO !! A croire que les
organisateurs font tout pour gâcher la fête en bousculant les
règles déjà bien mal menées de la corrida intègre.
La
barque du corps des présidents prend l’eau de toutes parts, la
FSTF devrait commencer par s’inquiéter, car le cas n’est pas
unique, voir le Moun et son président abonné notoirement
incompétent. Encore un sujet qui fache, mais tout est fait, TOUT,
absolument TOUT, pour que les arènes se vident de leurs aficionados,
et que ne restent que les gogos, de plus en plus rares, non ?
Plusieurs
séries de THOMAS sans se croiser, muleta accrochée, le toro
s’avise. Mais qui le voit ? Pas les spectateurs, friands
d’oreilles, ni surtout les peons qui bêlent leurs « bièènn,
bièènn », depuis leurs burladeros, pour chauffer la salle, et
pour mettre le melon au novillero qui se livre de plus en plus
dangereusement. La sanction tombe tout à coup, sans appel :
ANGULO est pris, jeté en l’air, est piétiné, reste de longues
secondes sur le sable, sans bouger, on éloigne le toro, c’est la
panique, l’inquiétude : on l’emporte à l’infirmerie, on
craint le pire, les minutes passent, interminables, il revient enfin,
longtemps après, il prend l’épée, pour occire d’une tombée
caidita le VALDELLAN encasté qui aurait plus lui prendre la vie.
Soulagement !
C’est
à ce moment-là que le palco infumable sort son mouchoir bleu pour
honorer le novillo, avant que le public ne le demande. Nullissime,
président ! Vous vous prenez sans doute pour dieu le père, en
qui je ne crois pas ? Soyez plus humble, prenez l’avis de ceux
qui vous entourent.
Le
quatrième novillo frappe contre un burladero, foutue habitude
crapuleuse qu’ont les peones d’ envoyer les toros directement
contre les planches, dès leur entrée dans l’arène. Nouvelle mise
en suerte catastrophique au cheval. Puis le torito semble réagir,
aller a màs, après s’être sonné contre le bois. Pas longtemps.
Il se désintéresse rapidement du chiffon rouge, et de tout ce que
peut lui proposer ANGULO, d’autant que le garçon aligne des
redondos meurtriers, des passes insipides, enclanche au contraire la
marche arrière sans jamais tenter d’avancer la jambe, le novillo
finit par se décomposer rapidement. Un nouveau bajonazo, et le petit
VALDELLAN meurt au centre du ruedo. En brave.
Oreille !
Ce qui fait trois pavillons ! Et deux de trop, hormis celui du
courage à son premier opposant qui lui – et nous - en fit voir de
toutes les couleurs.
Fin
de cette passionnante novillada matinale, où l’intérêt resta
soutenu jusqu’à la fin. Salut du mayoral, appelé par les
aficionados.
NB
On ne le dira jamais assez, ce sont les mêmes, toujours, ces peons
qui envoient à l’abattoir ou dans le mur leurs petits protégés,
en leur gueulant que ce qu’ils font est bien, même si çà n’est
jamais vrai, en les encourageant à répéter des passes sans effet
ni dominio sur le toro, et ceux qui pendant l’épreuve de la pique
se tiennent à proximité du cheval, alors qu’ils n’ont rien à
faire là et qu’ils doivent s’en éloigner. Et si des voix
avisées s’élèvent depuis les gradins pour leur intimer de rester
à leur sitio, ils font la sourde oreille, même s’ils distraient
le toro, ce qui modifie son comportement, ils sont mauvais, se
croient intouchables, car ils ont l’appui ou l’indifférence de
la faune des callejons.
Et
je ne parle pas des banderilleros qui courent vers le toro quand il a
le cul tourné pour planter une à une leurs banderilles fléchettes.
Puis hurlent derrière leurs capes pour réclamer des oreilles de
carton. +Pitoyables !!