La plupart des matadors
qui occupent – ou ont occupé – un rang important dans l’escalafon,
se sont découverts une passion commune: l’élevage de
toros.
Leur rêve à tous,
aujourd’hui : à chacun sa finca, à chacun son fer, entrer
dans la cour des grands! Rien que de très normal....
Mais pas élever
n’importe quels toros : curieusement, ils choisissent tous ou
presque des animaux du même encaste, d’origine Domecq, ils ont
laissé de côté les encastes dits « minoritaires »,
ceux qui peuvent apporter à la corrida le piquant et l’imprévu
qu’en attendent les aficionados, pour leur préférer, presque
tous , les produits doméquisés, que la génétique, les
croisements, la nourriture, au seul service de l’affairisme et de
la cupidité des hommes, ont transformé en collaborateurs décastés
et noblissimes, le plus souvent scandaleusement invalides, pour
remplir les arènes de spectateurs gogos qui se pâment devant les
toreros, sans accorder la moindre importance à la puissance et à la
fiereza disparues des vrais toros de combat, les seuls fauves dignes
de justifier le sens profond de la CORRIDA DE TOROS, sans lesquels
les spectacles tournent à la parodie, à la « fiesta circo »,
à mauvais traitements à des animaux sans défenses.
Ainsi disparaissent les ganaderias de l'honneur, - on a tous en mémoire entre autres celle des Coquillas de Mariano CIFUENTES- pour laisser place au seul négoce de la honte de bovidés, faibles, mutilés, impropres à la lidia.
Le « toro »
que veulent ces pseudos aficionados n’est qu’un symbole, une
image, quatre pattes, des cornes, mais pas trop, du trapio, sans
plus, peu importe, de la graisse, il leur faut juste un faire
valoir, aucune importance s’il s’affale au moindre picotazo, si
sa langue touche terre au moindre muletazo, s’il s’agenouille
sans pouvoir se relever seul, comme un bovidé qui se couche pour
une sieste à l’ombre des arbres du campo.... Pourvu que le
maestroooo le fasse défiler cent fois et coupe deux oreilles !
Ou mieux : qu’il indulte le petit animal dont la « bravoure »
aura consisté à boire le leurre pendant une faena aussi insipide
qu ‘interminable.
Des DOMECQ ! Ces
ombres de toros pour la « corrida » d’aujourd’hui, c'est ce que nous mijotent les nouveaux commerçants ganaderos, après qu'ils aient raccroché leur traje de luces.
Voici quelques exemples
de ces toreros qui se consacrent exclusivement à l’élevage du
mono encaste Domecq, cause principale de la disparition des élevages variés et réputés pour leur caste, qu’ils refusent d’affronter eux-mêmes,
pour s’enrichir avec le moins de risques possibles, et s’ensuit,
parallèlement à leur lucre personnel, la désertion inéluctable
des arènes et dont nous sommes témoins
Dans sa finca « Los
Almorchones », (BADAJOZ ), Antonio FERRERA élève quoi ?
Du Juan Pedro DOMECQ !
Dans sa finca « Los
Prados », (ALBACETE), Qu’élève Dàmaso GONZÀLEZ
CARRASCO ? Du DOMECQ !
Dans sa finca de LEDESMA
(SALAMANCA), Domingo LOPEZ CHÀVEZ élève des DOMECQ !
Dans la sienne,
« Cetrina », à NAVAS DE SAN JUAN, Enrique PONCE ne
déroge pas : avec du DOMECQ DIEZ. !
ESPARTACO, à
« Majavieja », et à « Cerrojorras »,
(CONSTANTINA), s’adonne aux JPD y DIEZ !
RUIZ MIGUEL, le
gladiateur adulé des Vicois, dans sa finca « El Algarrobo »
(ALGECIRAS) et à CADIZ, « Los Barrios », possède des
produits Manuel ALVAREZ GÒMEZ, origine DOMECQ !
Chez Roberto DOMINGUEZ ,
à « Valdeterrazo de Marqués » (BADAJOZ), on trouve du
Daniel RUIZ YAGÜE, et du JANDILLA (JPD) !
Chez Paco CAMINO , à
Talayula ( CACERES), on trouve une branche des Marqués de DOMECQ
à côté des Santa
Coloma de BUENDIA !
A BADAJOZ, TALAVANTE
possède des JPD et des CUVILLO, ce que Javier SALAMANCA traduit par
: TALAVANTE – DOMECQ, via GUATELES Y CUVILLO !!
A AVILA, dans sa
propriété « Los Tomillares », César JIMENEZ élève
du Santa Coloma et du DOMECQ !
A JAEN, à « El
Toconal », c’est du MATILLA DOMECQ qu’élève EL FANDI !
A « El Freixo »,
(BADAJOZ ), le JULI ne pouvait que posséder des DOMECQ !
Fran RIVERA , à
« Buenvecino » ( BADAJOZ), a choisi des NUÑEZ (origine
JPD, donc très recherchés par les « figuras ») !
Jesulin de UBRIQUE ,
« Dehesa Ambiciones », (CADIZ), ne déroge pas à la
règle de ce petit monde : DOMECQ !
Pour Jimenez FORTÈS,
« La Fiscala », ( MALAGA), c’est également des NUÑEZ,
JPD et TORESTRELLA.
Édifiant, non ?
(Source: "El Toro de CENICIENTOS" - Javier SALAMANCA-)
La "lista negra 2014" de ganaderias publiée par l'association "EL TORO DE MADRID" sera publiée ici sous peu.