NOVILLADA
CAPTIEUX- Dimanche 1er
juin 2014
Soleil
avec quelques passages nuageux. Lleno total. Paseo commencé avec 8
minutes de retard en raison d’une organisation qui n’a pas su
faire face aux contretemps provoqués par la présence d’une
dizaine d’opposants à la corrida.
6
novillos de Tajo y la Reina (maestro Joselito) de présentation
sérieuse et bien armé pour une arène de troisième catégorie.
Fernando
Rey fut incapable de tirer une seule véronique à son premier
novillo présentant des cornes astifinos et assez larges. Il tira
quelques passes à reculons avant d’effectuer une mauvaise mise en
suerte pour le tercio de varas. D’ailleurs, le picador lui infligea
une pique sur le côté, presque dans les reins et une autre pique en
arrière du murillo alors que ce novillo manifestait des signes de
bravoure. Après avoir brindé son adversaire à Joselito, Fernando
Rey nous servit une faena fort ennuyeuse et sans grand intérêt. Il
commença avec deux séries de derechazos sans vraiment se croiser.
Apparemment cela ne gêna pas grand monde puisque le président
déclencha immédiatement la musique alors que celle-ci n’avait
aucune raison d’être. A gauche, ce ne fut pas mieux. Il tira des
naturelles heurtées et accrochées sans jamais dominer le novillo.
Après un pinchazo en gardant l’épée dans la main, une mete y
saca et une entière muy caïda, il écouta les applaudissements d’un
public bien complaisant. A son deuxième (quatrième de
l’après-midi), aux armures veletos, il réalisa une mise en suerte
plus posée et appliquée pour le premier tercio. En revanche, le
picador piqua encore une fois sur le côté. Lors de la seconde
rencontre, le novillo reçut un picotazo en restant sous le matelas
et en poussant avec bravoure. Il convient également de signaler que
les peones ont posé correctement les banderilles en se plaçant dans
le berceau des cornes. Cependant, la faena s’avéra, comme la
première, particulièrement insipide. Au bout d’une seule série
sans se croiser, le président ordonna à la banda d’entamer un
pasodoble totalement injustifié. Cela devient une mode…Quelque
soit la faena, pourvu que le toro passe, le troisième tiers se
transforme en concert de musique ! Par la suite, Fernando Rey a
essayé avec la main gauche. Il connut un désarmé et se contenta de
réaliser des naturelles sur le profil et en se plaçant quasiment à
un mètre du novillo. Cela s’est donc résumé à une faena
saccadée où le novillero s’est obstiné à crier au lieu de
toréer. Il conclut ce travail très ennuyeux par une épée
contraire sans engagement et 4 descabellos. Silence.
Quant
à Clemente, le « local bordelais de service », présente
quelques qualités mais il ne faut quand même pas s’ « emballer ».
Son premier novillo était moins corné que les précédents avec des
armures plus commodes et rentrées vers l’intérieur. Clemente le
réceptionna par trois véroniques bien templées et le mis
sérieusement en suerte pour le premier tercio. Il prit une pique
avec une grande bravoure et a poussé le cheval en mettant les reins
sur quelques mètres. Après l’avoir sorti, Clemente demanda au
président le changement de tercio que celui-ci accorda alors que ce
novillo aurait dû aller au moins une seconde fois au cheval. Cela
eut des conséquences par la suite. En effet, après que Clemente ait
conduit progressivement son novillo au centre du ruedo par des
doblones, celui-ci se révéla fougueux et un peu compliqué. Il tira
quelques derechazos templés et appliqués. Cependant, alors que le
novillo réduisait sa charge, Clemente n’a pas suffisamment allongé
le geste. De même, avec la main gauche, il ne s’est pas vraiment
croisé et a montré ses limites. Il ne put lier des naturelles sans
se trouver en difficulté. D’ailleurs, le novillo lui infligea deux
roustes sans gravité qui sont révélatrices du manque de
domination. Il revint au combat et montra sa volonté et son courage.
Il finit par des manoletinas qui eurent une certaine portée sur un
public peu exigeant et connut une déroute avec les aciers en portant
un pinchazo avec engagement, 3 pinchazos et ½ épée plate.
Applaudissements de consolation et novillo applaudi, à juste titre,
à l’arrastre. Son deuxième novillo (cinquième de l’après-midi),
un colorado bien charpenté aux armures astifinos et veletos fut
bien mis en suerte et prit une pique avec une réelle bravoure. Comme
à son premier, il demanda le changement que le président accorda
sans que le novillo aille au moins une deuxième fois au cheval. Il
débuta sa faena par des derechazos sans se croiser. En plus, il se
fit constamment accrocher par un novillo donnant des coups de tête.
Ensuite, il tenta quelques naturelles de face sans susciter la
moindre émotion. ½ épée plate et une entière portée avec
engagement et en bonne place permirent à Clemente de se débarrasser
de son novillo. Applaudissements et dure après-midi pour le
novillero.
Enfin,
André Roca Rey qui débutait en novillada piquée a tout simplement
été surévalué. Son premier adversaire (troisième de
l’après-midi), aux armures astifinos et au berceau large reçut un
picotazo sur les reins et une pique bien placé avec bravoure. De
plus, André Roca Rey a banderillé son novillo. Sur les trois
paires, une seule a été honnêtement posée en se plaçant dans le
berceau des cornes, les pieds décollés du sol. Par la suite, face à
un novillo brave et d’une grande noblesse, il resta en dessous des
possibilités offertes par l’animal. Il se contenta d’enchaîner
les derechazos sans se croiser et sans temple. A gauche, il ne
réussit pas à canaliser la charge du novillo et se fit accrocher à
plusieurs reprises. Au final, il ne domina pas réellement. Dommage !
Après un vilain bajonazo, le public demanda une oreille que le
président accorda malheureusement. A son second (dernier de
l’après-midi), armé comme les précédents, il effectua une très
mauvaise mise en suerte. De plus, le picador lui infligea une
monopique mal placée avant que le président ordonne, encore une
fois, le changement de tercio (très prématuré). Lors de la faena,
il ne trouva jamais le bon sitio et étouffa le novillo. Il effectua
quelques derechezos sur le pico et de profil qui suffirent à
déclencher la musique. A gauche, ce ne fut pas mieux. Les naturelles
s’avérèrent saccadées, heurtées et sans application. En résumé,
il se contenta de faire passer et repasser l’animal sans provoquer
le moindre intérêt. Après un estoconazo qui roula le novillo en
quelques secondes, le public hystérique exigea les deux oreilles que
le président concéda sans hésiter une seule seconde. Une seule, et
encore aurait largement suffit pour récompenser le coup d’épée.
Sortie a hombros hors de propos !!
NB :
Pas assez de place accordé à un tercio de pique beaucoup trop
rapide. Président déclenchant la musique à presque toutes les
faenas avant que le novillero ne prenne la main gauche. Il faudrait
revoir les fondamentaux et relire le règlement. Les présidents se
ressemblent et font n’importe quoi. On ne le répètera jamais
assez : cette façon de fonctionner fait très mal à l’avenir
de la fiesta brava.
Michel DARTAGNAN
Michel DARTAGNAN