mardi 8 mars 2022

Zelensky et les fascistes : "Il sera pendu à un arbre sur Khreshchatyk"

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La grande question est celle-ci : Pourquoi la Russie fait-elle cela ?

Dans The Gray Zone, Alexander Rubinstein et Max Blumenthal ont publié un article [Lien vers version française NdT] sur le revirement de Zelensky, qui est passé du statut de pacificateur qu’il avait promis d’être avant son élection à celui de partisan actif de la milice fasciste "ultranationale". Ils attribuent ce tournant à une rencontre en première ligne entre Zelensky et des combattants de la milice à l’automne 2019 :

Dans un face-à-face avec des militants du bataillon néonazi Azov qui avaient lancé une campagne de sabotage de l’initiative de paix intitulée "Non à la capitulation", Zelensky s’est heurté à un mur d’obstination.

Les appels au désengagement des lignes de front ayant été fermement rejetés, Zelensky s’est effondré devant la caméra. "Je suis le président de ce pays. J’ai 41 ans. Je ne suis pas un perdant. Je suis venu vous voir et je vous ai dit : retirez les armes", a imploré Zelensky aux combattants.
...
Une fois que la vidéo de la confrontation orageuse s’est répandue sur les canaux des médias sociaux ukrainiens, Zelensky est devenu la cible d’une réaction furieuse.

Andriy Biletsky, le chef du Bataillon Azov, fièrement fasciste, qui s’était engagé à "mener les races blanches du monde dans une croisade finale ... contre les Untermenschen dirigés par des sémites", a juré d’amener des milliers de combattants à Zolote si Zelensky insistait davantage. Pendant ce temps, un parlementaire du parti de l’ancien président ukrainien Petro Porochenko a ouvertement fantasmé sur le fait que Zelensky serait réduit en miettes par une grenade d’un militant.

Bien que Zelensky ait obtenu un désengagement mineur, les paramilitaires néonazis ont intensifié leur campagne "Pas de capitulation". En quelques mois, les combats ont repris à Zolote, déclenchant un nouveau cycle de violations de l’accord de Minsk.

À ce stade, Azov a été officiellement incorporé dans l’armée ukrainienne et son aile d’autodéfense, connue sous le nom de Corps national, a été déployée dans tout le pays sous la surveillance du ministère ukrainien de l’Intérieur et aux côtés de la police nationale. En décembre 2021, on verra Zelensky remettre un prix de "Héros de l’Ukraine" à un dirigeant du Secteur droit fasciste lors d’une cérémonie au Parlement ukrainien.

Tout cela est correct. Mais permettez-moi de souligner que les menaces de mort des fascistes à l’encontre de Zelensky ont déjà été proférées bien plus tôt.

Le 27 mai 2019, une semaine après l’investiture de Zelensky en tant que président, le site d’information internet ukrainien Obozrevatel a publié une longue interview de Dmytro Anatoliyovych Yarosh, un cofondateur de Secteur Droit qui était alors le commandant de l’Armée des volontaires ukrainiens. Yarosh et d’autres comme lui n’ont eu que peu de soutien lorsqu’ils ont essayé de se faire élire au parlement mais, comme ils l’ont démontré pendant Maidan, ils ont les armes et la volonté de les utiliser.

J’obtiens maintenant un "accès refusé" lorsque j’essaie de récupérer l’interview originale, mais j’ai trouvé une copie sur archive.org.

Le titre de l’interview reprend son message principal (traductions automatiques) : Yarosh : si Zelensky trahit l’Ukraine, il perdra non pas son poste, mais sa vie.

Comme l’interview est assez longue, je vais me concentrer sur deux parties. Zelensky avait promis la paix et l’application de l’accord de Minsk. Voici la pensée de Yarosh sur Minsk :

Interviewer : Que voulez-vous dire ?

Yarosh : Le format de Minsk - et j’en parle tout le temps - est une occasion de jouer la montre, d’armer les forces armées, de passer aux meilleurs standards mondiaux dans le système de sécurité et de défense nationale. C’est une opportunité de manœuvre. Mais pas plus. L’application des accords de Minsk est la mort de notre État. Ils ne valent pas une goutte de sang des gars et des filles, des hommes et des femmes qui sont morts dans cette guerre. Pas une goutte.

Nous étions mieux préparés pendant ce jeu diplomatique à une éventuelle invasion russe à grande échelle.

I : Pensez-vous qu’il est temps d’abandonner "Minsk" ?

Y : Sans aucun doute.

I : Mais on a dit à Zelensky, immédiatement après les élections, qu’il n’avait pas d’alternatives.

Y : "Ils ont dit à Zelensky" ... Zelensky a-t-il dit quoi que ce soit ?

I : Non.

Y : Et c’est effrayant. Le commandant suprême, qui ne dit rien du tout. C’est un peu vide. Et c’est très étrange.

I : Vous attendez ce que le président nouvellement élu va dire ?

Y : Pas seulement. On se bat et on se prépare. Nous attendons ce qu’il va dire et, surtout, comment il va agir. "C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez", dit la Sainte Écriture. "Fruits" nous verrons quelque part en automne. Zelensky est un politicien inexpérimenté. Et la cour fait le roi. Et nous voyons déjà qui, "dans la cour", commence à apparaître. Cela n’ajoute pas à l’optimisme. Parce que Zelensky a promis à ses électeurs (je n’étais pas l’électeur de Zelensky) qu’il allait briser le système oligarchique. Mais dès les premières nominations, on voit que le système oligarchique continue à vivre et à prospérer. Et, de toute évidence, il continuera à l’être. Seuls les flux seront redirigés.

Pour les " ultranationalistes " ukrainiens, l’accord de Minsk n’a toujours été qu’une feuille de vigne pour avoir le temps de se réarmer. En 2019, cinq ans après Minsk, ils se sentent déjà capables et prêts à attaquer à nouveau et à submerger les rebelles de Donbass....

La remarque de Yarosh sur Zelensky et les oligarques n’est pas fausse. Les flux d’argent aspirés par les Ukrainiens et les donateurs étrangers ont été redirigés sous Zelensky au profit des oligarques, et plus particulièrement d’Igor Kolomoyskyy, qui l’avaient soutenu.

L’interviewer interroge ensuite Yarosh sur sa relation avec Kolomoyskyy qui avait qualifié le conflit du Donbass de guerre civile. Yarosh n’a rien contre Kolomoyskyy mais rejette l’affirmation de "guerre civile" :

Yarosh : Peut-être, quelque chose le pousse à faire de telles déclarations. Apparemment, une sorte d’intérêt commercial.

C’est le principal danger de l’oligarchie, en ce qui me concerne. Ils, les oligarques, sont des gens talentueux, car sans talent, il est impossible de construire de telles entreprises et de gagner des milliards. Mais le danger des oligarques est qu’ils sont des compradores. Ils n’en ont rien à faire de la Patrie. Ils ont besoin d’argent. Le profit ferme les yeux sur tout. Et alors vous pouvez négocier avec la Russie dans n’importe quelles conditions.

Et c’est pourquoi Zelensky est très dangereux pour nous, Ukrainiens. Je le sens.

Interviewer : Quel est ce danger ?

Y : Ses déclarations sur la paix à tout prix sont dangereuses pour nous. Vladimir ne connaît tout simplement pas le prix de ce monde. Il a peut-être assisté à des concerts près du front. Mais quand mes garçons ont été déchiquetés par les obus russes en petits morceaux et qu’ensuite ces morceaux ont dû être ramassés et envoyés à leurs mères, le prix semble en quelque sorte complètement différent.
...
I : Essayez-vous de le rencontrer maintenant ?

Y : Oui. J’ai déjà envoyé quelques messages, mais il reste silencieux. Peut-être qu’ils ne lui sont pas parvenus. C’est un homme occupé...

Mais même si cette rencontre n’a pas lieu, ce n’est pas grave. Il doit juste comprendre une vérité : les Ukrainiens ne peuvent pas être humiliés. Les Ukrainiens, après sept cents ans d’esclavage colonial, n’ont peut-être pas encore totalement appris comment construire un État. Mais nous avons très bien appris à faire un soulèvement et à abattre tous ces "aigles" qui tentent de parasiter la sueur et le sang des Ukrainiens. Zelensky a dit dans son discours inaugural qu’il était prêt à perdre de l’audimat, de la popularité, sa position... Non, il perdrait sa vie. Il sera pendu à un arbre sur Khreshchatyk - s’il trahit l’Ukraine et ces gens qui sont morts pendant la révolution et la guerre.

Khreshchatyk est la rue principale de Kiev. Les menaces ci-dessus et d’autres menaces à l’encontre de Zelensky ont certainement contribué à le faire passer du statut de pacifiste à celui de belliciste et d’ami des diverses formations miliciennes "ultranationales".

Au printemps 2021, Zelensky a annoncé que l’Ukraine reprendrait la Crimée par la force. La Russie a alors organisé de grandes manœuvres militaires et Zelensky a fait marche arrière. En novembre 2021, l’Ukraine a de nouveau fait du bruit et a déclaré qu’elle reprendrait le Donbass par la force. La Russie a de nouveau organisé des manœuvres militaires en guise de démonstration de force, mais cette fois, la situation s’est encore détériorée.

À partir de la mi-février, les observateurs de l’OSCE autour du Donbass ont noté dans leurs rapports quotidiens une forte augmentation des violations du cessez-le-feu et des explosions.

La plupart des violations provenaient du côté ukrainien et les explosions d’obus et de missiles se produisaient sur le territoire du Donbas. Le 19 février, au plus fort de l’incendie, Zelensky a prononcé un discours à la Conférence de Munich sur la sécurité. Il a notamment mentionné le Mémorandum de Budapest en vertu duquel l’Ukraine avait renoncé aux armes nucléaires qu’elle avait héritées de l’URSS (*) :

Depuis 2014, l’Ukraine a tenté à trois reprises de convoquer des consultations avec les États garants du Mémorandum de Budapest. Trois fois sans succès. Aujourd’hui, l’Ukraine va le faire pour la quatrième fois. Moi, en tant que président, je le ferai pour la première fois. Mais l’Ukraine et moi-même le faisons pour la dernière fois. Je lance des consultations dans le cadre du Mémorandum de Budapest. Le ministre des Affaires étrangères a été chargé de les convoquer. Si elles ne se reproduisent pas ou si leurs résultats ne garantissent pas la sécurité de notre pays, l’Ukraine sera en droit de penser que le Mémorandum de Budapest ne fonctionne pas et que toutes les décisions globales de 1994 sont remises en question.

L’une des décisions prises par l’Ukraine en 1994 était l’adhésion de l’Ukraine au Traité de non-prolifération des armes nucléaires.

La Russie a compris la remarque de Zelensky à Munich comme une menace de l’Ukraine d’acquérir des armes nucléaires. Elle dispose déjà de l’expertise, des matériaux et des moyens pour le faire.

Un gouvernement contrôlé par des fascistes avec des armes nucléaires à la frontière de la Russie ? Il ne s’agit pas du tout de Poutine. Aucun gouvernement russe, quel qu’il soit, ne pourrait jamais tolérer cela.

Je pense que cette menace crédible, ainsi que les préparatifs d’artillerie pour une nouvelle guerre sur Donbass, est ce qui a convaincu le gouvernement russe d’intervenir par la force.

Le 22 février, la Russie a reconnu les républiques du Donbass comme des États indépendants. Le 24 février, les troupes russes ont franchi les frontières de l’Ukraine.
L’objectif fixé aux militaires russes est de démilitariser l’Ukraine et de la dénazifier.
Le premier objectif est facile à comprendre. Les militaires russes vont simplement détruire ou neutraliser toutes les armes lourdes dont dispose l’Ukraine.

Le second objectif nécessite plus d’explications que l’interview de Dmytro Yarosh ci-dessus.

Comme le note The Gray Zone :

En novembre 2021, l’un des miliciens ultra-nationalistes les plus en vue d’Ukraine, Dmytro Yarosh, a annoncé qu’il avait été nommé conseiller du commandant en chef des forces armées d’Ukraine. Yarosh est un disciple avoué du collaborateur nazi Bandera qui a dirigé Secteur Droit de 2013 à 2015, jurant de mener la "dé-russification" de l’Ukraine.

Les menaces des fascistes rendent impossible pour tout politicien ukrainien de mettre en œuvre une politique saine qui conduirait à la paix dans le pays.

Les fascistes en Ukraine sont relativement peu nombreux. Mais ils ont les armes et ils tueront quiconque s’oppose à eux et à leurs objectifs. Ils ont été placés à des postes importants de l’État. (Sans compter que des oligarques comme Kolomoyskyy les paient et les utilisent à leurs propres fins).

Le problème est que de tels groupes idéologiques, une fois fermement établis, ont tendance à se développer. Le Secteur Droit organise des camps d’été "patriotiques" pour les jeunes Ukrainiens et l’État ukrainien les finance. Ils ont du succès et les jeunes Ukrainiens les admirent.

Ce sont ces développements qui font peur à la Russie. Comme l’a écrit Patrick Armstrong au début de l’intervention actuelle :

Ce dont [Poutine] parle, c’est de ce que l’Union soviétique a essayé de faire à partir de 1933 : arrêter Hitler avant qu’il ne commence. Cette fois, la Russie est capable de le faire par elle-même. En d’autres termes, Poutine estime qu’il mène une attaque préventive pour arrêter juin 1941. C’est très sérieux et cela indique que les Russes vont continuer jusqu’à ce qu’ils sentent qu’ils peuvent s’arrêter en toute sécurité.

L’armée russe détruira les formations de la milice, comme le Secteur Droit et le bataillon Azov, qui retiennent actuellement en otage les habitants de Mariupol. Elle essaiera de s’emparer de tous leurs chefs, morts ou vifs.

Une fois cette tâche accomplie, l’armée russe quittera l’Ukraine.

Le fait d’être libéré de puissants fascistes permettra aux politiciens ukrainiens de rétablir des politiques saines.

Tel est le plan. Mais fonctionnera-t-il ?

C’est probablement la mauvaise question. Il faut se demander dans quelle mesure et pendant combien de temps cela fonctionnerait.

Après l’indépendance de l’Ukraine, il a fallu 22 ans aux "ultranationalistes", et l’aide de la CIA, pour arriver au pouvoir. Une fois éliminés, ils peuvent se reprendre, mais il leur faudra du temps. L’Ukraine sera occupée à relancer son économie. Elle aura peu d’argent à dépenser en armes.

Trente ans plus tard, la Russie pourrait assister à une répétition de la confrontation. Mais 30 ans, c’est très long.

Moon of Alabama

(*) L’Ukraine n’a pas pu briser les codes de sécurité de ces armes nucléaires, elle n’a donc en fait rien cédé.

Traduction "on ne nous aurait donc pas tout dit ???" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

 

 

Ne Rien Voir Ne Rien Entendre Ne Rien Dire Banque d'images et photos libres  de droit - iStock

 

   

Un oubli entache le soutien qu’apportent depuis 2014 les grands médias occidentaux aux dirigeants ukrainiens dans leur face-à-face avec Moscou : la promotion par Kiev de politiques mémorielles révisionnistes et l’indulgence des autorités vis-à-vis des néonazis qui s’affichent dans l’espace public.

Intervenue après l’impression de ce numéro, l’attaque de l’armée russe contre l’Ukraine ouvre un nouveau chapitre particulièrement dangereux des relations internationales (lire « Jusqu’où ira l’escalade militaire ? »).

Après la révolte du Maïdan, le début de la guerre civile au Donbass et l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, le président ukrainien Petro Porochenko promulgue, en mai 2015, les « lois de décommunisation (1) ». Elles punissent la promotion des idées communistes, interdisent les symboles soviétiques et élèvent au rang de « combattants pour l’indépendance » des groupes antisémites ayant collaboré avec les nazis : l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), dont les milices participèrent à l’extermination des Juifs, et sa branche militaire, l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), responsable entre autres du massacre de cent mille Polonais. L’une et l’autre bénéficient désormais d’un hommage national, le 14 octobre. Et chaque 1er janvier, à Kiev, une marche aux flambeaux honore la mémoire de Stepan Bandera, dirigeant de ces deux organisations et collaborateur du IIIe Reich. Ce sympathique tableau serait incomplet sans mentionner l’intégration à l’armée, en mai 2014, du bataillon Azov, une milice néonazie qui emprunte son emblème à la division SS Das Reich.

Issu d’une famille juive, le président Volodymyr Zelensky se tient à distance de cette fureur à laquelle on ne saurait résumer la vie politique ukrainienne. Mais tout de même : le 28 avril dernier, des centaines de personnes défilaient dans la capitale pour célébrer la division SS Galicie, formée de volontaires ukrainiens (2). Les médias français n’en ont soufflé mot — auraient-ils fait le même choix si le Kremlin avait autorisé un rassemblement néonazi sur la place Rouge ?

Aux États-Unis, l’observatoire du journalisme Fairness and Accuracy in Reporting (FAIR) a effectué un comptage éclairant : entre le 6 décembre 2021 et le 6 janvier 2022, le New York Times a publié 228 articles mentionnant l’Ukraine ; 9 comportaient le mot « nazi » sous une forme ou une autre ; et aucun ne faisait état du révisionnisme officiel, de la tolérance des autorités envers les mobilisations fascistes ou la présence de néonazis au sein des forces armées. Dans les colonnes du Washington Post, les chiffres étaient respectivement de 201, 6 et zéro. Or, notait FAIR, ces éléments « auraient sûrement un impact sur la formation de l’opinion publique américaine — du moins si le public en était informé ». Bien entendu, précisait l’association, « cela ne donne pas à la Russie le droit d’attaquer l’Ukraine, mais les médias américains devraient informer les Américains sur ce pays qu’arme l’argent de leurs impôts » (3).

Qu’en est-il en France ? Entre le 1er janvier et le 15 février 2022, sur les 152 articles mentionnant l’Ukraine parus dans Le Monde (dont 14 sans lien avec le conflit actuel), 5 comportaient le mot « nazi ». Deux évoquent le penchant fascisant de certains nationalistes, mais seulement pour signaler que Moscou instrumentalise la situation (8 et 11 février 2022). Un autre relatait la participation des milices ukrainiennes au génocide des Juifs, mais il s’agit… d’une recension d’un ouvrage sur l’histoire de la seconde guerre mondiale (21 janvier 2022). L’inventaire des colonnes du Figaro aboutit au même résultat : 171 articles mentionnent l’Ukraine (18 sans rapport avec la situation internationale), dont 8 comportent le mot « nazi ». L’un rend compte d’un livre sur l’extermination des Juifs en Europe et cite bien entendu l’Ukraine. Aucun n’informe sur des faits d’ordinaire jugés intolérables par la presse. Mais qui, parce qu’ils se déroulent dans un pays allié des Occidentaux contre la Russie, passent cette fois sans encombre le tamis moral des journalistes.

Tag(s) : #Médias autocensure

Les États-Unis utilisent deux poids, deux mesures dans les affaires internationales: Bernie Sanders

Il faut reconnaître que le débat aux Etats-Unis est infiniment plus ouvert qu’il ne l’est en Europe, en France en particulier ou hystérie, censure, union sacrée des politiciens toute tendances confondues nous font glisser irrésistiblement dans une guerre que notre président, vu ce qu’est l’invraisemblable constitution française n’a pas besoin de déclarer, il lui suffit lui et l’invraisemblable le DRIAN de tordre la réalité vers des flots d’émotion, il peut compter sur la lâcheté opportuniste des candidats à la présidentielle. Pas un qui ait le courage et la lucidité dont BERNIE SANDERS fait la preuve ici. Il est vrai que les Etats-Unis peuvent avoir plus de distance puisqu’une fois de plus ils ont organisé la guerre sur un autre territoire que le leur et il ne faut pas se faire d’illusion l’OTAN est déjà en guerre, elle arme conseille les ukrainiens et leur fournit tous les jours les photos satellites, quant aux Etats-Unis ils n’ont cessé d’envoyer armes, mercenaires, pour encadrer les bataillons nazis. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

08/03/2022

« La Russie, comme les États-Unis, a intérêt dans les politiques de sécurité de ses voisins. Reconnaître ce fait n’est pas un signe de faiblesse, mais d’entente », a souligné le sénateur Bernie Sanders.

4 mars 2022

Jeudi, le sénateur Bernie Sanders a fait valoir que les États-Unis se comportent hypocritement lorsqu’ils n’acceptent pas la nécessité pour la Russie de contrôler l’expansion de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) vers ses frontières.

« Au cours des 200 dernières années, la politique étrangère américaine a fonctionné selon la doctrine Monroe, qui a donné au pays le droit d’intervenir dans toute nation qui pourrait menacer ses intérêts présumés », a rappelé Sanders.

En vertu de cette doctrine, les États-Unis ont sapé et renversé au moins une douzaine de gouvernements. En 1962, il est même arrivé au bord d’une guerre nucléaire avec l’Union soviétique en réponse au placement de missiles soviétiques à Cuba, que l’administration de l’ancien président John Kennedy considérait comme une menace inacceptable pour la sécurité nationale des États-Unis.

« De tels principes sont actuels, et l’administration de l’ancien président Donald Trump l’a clairement indiqué », a fait valoir Sanders, rappelant que l’ancien secrétaire d’État Rex Tillerson a reconnu que la doctrine Monroe est aujourd’hui aussi pertinente qu’elle l’était lorsqu’elle a été assumée en 1823.

« La Russie, comme les États-Unis, a intérêt dans les politiques de sécurité de ses voisins. Quelqu’un croit-il que les États-Unis n’auraient rien à dire si, par exemple, le Mexique devait former une alliance militaire avec un adversaire américain ? », a demandé Sanders.

« Reconnaître la menace que l’expansion de l’OTAN joue sur la sécurité de la Russie n’est pas un signe de faiblesse, mais d’entente », a-t-il ajouté et a condamné le fait que le président Joe Biden ait promis de donner à l’Ukraine 500 millions de dollars d’équipement militaire pour combattre l’armée russe.

« Cette politique, ainsi que les sanctions économiques contre les entrepreneurs, le gouvernement et les banques russes, visent à défendre les intérêts politiques américains sur le territoire eurasien », a souligné le sénateur.

Publié à www.telesurenglish.net

 

Publié par El Diablo

image d'illustration

Si la guerre en Ukraine est une catastrophe pour ses habitants, les classes dominantes françaises elles se frottent les mains. Sous couvert de compassion et de bons sentiments, elles ont trouvé là le moyen idéal pour faire réélire leur petit préféré. Le « monde libre » est menacé ! Regroupons-nous derrière notre guide suprême ! Lui saura nous protéger de tous les dangers ! 

C’est un classique de la politique dans l’Histoire. Quand le système est largement contesté, le plus efficace est de se trouver un ennemi extérieur pour en appeler à l’unité de la nation. Nos « élites » ne pouvaient rêver meilleures circonstances pour dynamiter l’élection présidentielle. Le moment démocratique le plus important du pays est sur le point d’être volé aux citoyens. Nul bilan de la politique d’Emmanuel Macron à la tête de l’Etat, nul débat de fond sur les orientations économiques et sociales pour les 5 années à venir. Non ! Avec le retour de la guerre en Europe, le président en exercice n’a même plus à s’abaisser à faire campagne pour solliciter un second mandat. En bon « père de la nation », il surplombe les bas enjeux électoraux qui occupent l’esprit de ses rivaux pendant que lui consacre toute son énergie à sauvegarder les intérêts vitaux de la France. 

Ce récit semble fonctionner si l’on en croit les sondages, ce qui n’est malheureusement pas étonnant. Ce type de communication est redoutablement efficace car la peur est l’un des leviers les plus puissants pour manipuler les masses. L’autre biais utilisé est qu’en période d’incertitude, les gens préfèrent se raccrocher à ce qu’ils connaissent plutôt qu’expérimenter une nouveauté. Dès lors, Macron a un énorme avantage sur ses concurrents : il occupe déjà la place. Et c’est ainsi que le Président le plus détesté de la Vème République pourrait être réélu … accompagné des cris de joie de toute une cour béate d’admiration. Gloire à Macron 1er ! Vive Jupiter ! Tout va pouvoir continuer comme avant. Quel soulagement …

Grave erreur. Le monde d’avant n’est déjà plus qu’un lointain souvenir. La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont surgi alors que le système économique, structurellement défaillant, était déjà à bout de souffle. Les répercussions économiques vont être catastrophiques. Déjà l’inflation est vertigineuse ! Le prix du carburant atteint un niveau historique ! Ni les particuliers ni les entreprises n’ont les moyens de surmonter l’envolée des prix sur l’énergie et les matières premières sur la durée. 

En pareilles circonstances, il n’existe qu’une seule solution raisonnable. Une seule. Taxer les plus riches. Autrement dit, répartir la richesse plus équitablement. Or, Emmanuel Macron a été porté au pouvoir précisément pour préserver les privilèges de la bourgeoisie. Vous pouvez compter sur lui pour qu’il fasse payer la plus grave crise économique que notre pays a connu depuis la Seconde Guerre mondiale aux pauvres et aux classes moyennes. La destruction des acquis sociaux risque d’être terrible. La contestation sociale étouffée depuis la crise du Covid pourrait bien exploser. Une colère légitime et immense. 

Et c’est là que nous nous apercevrons que nous avons définitivement dit « adieu » au monde d’avant. Les dernières crises vécues par le pays, des gilets jaunes au Covid-19, ont provoqué des effets de franchissement de seuils irréversibles. Les restrictions de liberté ont été inouïes. Il n’y aura pas de retour en arrière. Les mouvements de protestation subiront une répression d’une violence inégalée. La censure sur les réseaux sociaux sera massive. Et parce que pour la première fois, ces atteintes aux libertés heurteront largement les consciences de citoyens jusqu’alors endormis, l’illusion démocratique se dissipera. Les masques tomberont pour de bon. Les classes dominantes apparaîtront pour ce qu’elles sont : autoritaires, injustes et cruelles. 

Que les petits esprits étriqués qui soutiennent le Président sortant et son monde y prennent bien garde : la réélection de Macron ne sauvera pas la démocratie, elle en sera le tombeau. Le peuple, lui, le sait déjà.

François Boulo

 

Le spectacle de la fin du monde ancien

Le fait que nous soyons à ce point surpris, y compris l’auteur de ces lignes, par l’invasion russe de l’Ukraine, témoigne de la perte d’une capacité d’analyse obscurcie par l’arrogance inconsciente de ce que l’on appelle « l’occidentalisme ». Et également par un rapport au temps, envahi par ce que l’on appelle le « présentisme », c’est-à-dire limitation de notre mémoire à ce qui s’est passé la semaine dernière. Et nous avons pris l’habitude de plaquer sur le réel une morale unilatérale et utilitaire qui nous fait oublier le caractère tragique de l’Histoire.

Petit retour 500 ans en arrière

À la fin du XVe siècle, l’Europe s’est lancée à la conquête du monde dans le cadre de ce que l’on a appelé la « deuxième mondialisation » après celle de l’antiquité romaine. Pendant que la civilisation chinoise qui disposait pourtant de bases matérielles plus importantes, et dont les flottes parcouraient les mers, décidait de se refermer et de se contenter d’être l’Empire du Milieu. Juste un petit détail qui en dit long, lorsqu’au milieu du XVe siècle, la dynastie Ming mis fin aux expéditions maritimes, en fermant ses ports et ses frontières aux bateaux et aux voyageurs étrangers, construire une jonque était puni de mort. Pendant trois siècles, les Européens sillonnèrent les mers du globe et s’implantèrent massivement dans le Nouveau Monde débarrassé de ses habitants par la conquête, le génocide et les germes. Au XIXe siècle ce fut l’avènement du fameux triptyque décrit par Éric Hobsbwam. Avec la révolution industrielle (l’ère du Capital) et son accouchement faisant subir aux populations de l’Europe et du Nouveau Monde une énorme violence sociale. Puis la colonisation occidentale sur l’ensemble de la planète avec son cortège de violences et ses contradictions (l’ère des empires). Et enfin la mise en place des structures politiques en Occident dont nous continuons aujourd’hui à faire usage (l’ère des révolutions). Ce fut la troisième mondialisation qui vit des migrations considérables, l’Europe déversant sur le monde ses populations excédentaires.

Le « court XXe siècle », commencé le 1er août 1914 pour se terminer le 8 novembre 1989 fut le théâtre de deux guerres mondiales mettant la planète à feu et à sang et d’une guerre froide qui nous fit frôler plusieurs fois la catastrophe nucléaire. Depuis la fin du XIXe, une fois réglé son problème interne avec la guerre de Sécession, les États-Unis d’Amérique ont mis en œuvre une stratégie claire, celle de la conquête de l’hégémonie sur l’ensemble occidental, devant déboucher sur la conduite des affaires du monde. Ce n’est pas exonérer Joseph Staline de ses crimes et de la mise en coupe réglée des pays conquis lors de la guerre contre l’Allemagne nazie, que de rappeler que la guerre froide fut d’abord voulue et déclenchée par les États-Unis. Le choix de Truman comme vice-président d’un Roosevelt malade dont on savait qu’il ne finirait pas son quatrième mandat en fut le premier acte. Par une manipulation de la convention démocrate 1944, Henry Wallace considéré comme soviétophile et partisan de la pérennité de la « Grande alliance » fut écarté au profit d’Harry Truman. Plus tard, l’effondrement et le démantèlement de l’URSS furent considérés par les États-Unis comme la victoire qui leur était due et signifiait la fin de l’Histoire avec la consécration définitive de la domination occidentale sur le monde, sous conduite américaine. Cette conviction explique les actes de piraterie internationale que les USA ont multipliés depuis 30 ans sans qu’aucune de ces violations du droit ne subisse ou n’encoure la moindre sanction. Tout comme la façon dont la Russie fut piétinée dans les années 90, et pourquoi l’arrivée à sa tête d’un colonel du KGB décidé à restaurer un État, fut perçue comme illégitime et une atteinte aux intérêts fondamentaux de l’Amérique.

Le piège de Thucydide

Le piège de Thucydide est un concept de relations internationales tiré de son livre La Guerre du Péloponnèse qui décrit l’affrontement entre Sparte puissance dominante, et Athènes puissance émergente, la première étant poussée à la guerre par la peur suscitée par l’ascension de son rival. C’est ce qui arrive aujourd’hui aux États-Unis avec l’émergence de la Chine.

On attribue à Lénine la citation selon laquelle : « Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons ». Si elle ne s’est pas appliquée à l’Union soviétique, le moins que l’on puisse dire est qu’elle colle parfaitement à la façon dont l’Occident a facilité le décollage de la Chine et le retour de l’Empire du Milieu dans l’Histoire. Par souci du profit immédiat, à coups de délocalisations et d’investissements, il a transformé ce pays en atelier du monde. Favorisant son décollage et lui permettant en un temps très court de rattraper ses retards. Occident incapable, probablement aussi par racisme inconscient, de comprendre que la Chine avait une revanche à prendre sur ce que nous lui avions fait au XIXe siècle pendant « le siècle de la honte » (la puissance occidentale s’exprimant notamment à l’époque dans les Guerres de l’Opium, imposant à la Chine les règles libre-échangistes de son commerce par la force), et que le souci de cette civilisation bimillénaire était de reprendre la place qu’elle considère lui être due.

Le réveil des adeptes occidentaux du court-termisme a été brutal et douloureux. Et c’est ainsi que la question russe est devenue primordiale. Tous les étudiants de ce pays qui envisagent des études historiques, politiques ou diplomatiques sont tenus de lire intégralement le livre de Zbigniew Brzeziński Le grand échiquier où le conseiller écouté des présidents américains expose avec franchise, voir cynisme, la théorie selon laquelle l’amélioration du monde et sa stabilité dépendent du maintien de l’hégémonie des États-Unis. Tout pays devenant concurrent est dès lors considéré comme une menace pour la stabilité mondiale. Et pour lui, la Russie doit être neutralisée, voire démantelée. Pour la bonne raison qu’il faut la détacher d’une Europe qui ainsi ne peut pas redevenir une puissance, restant ainsi soumise à l’hégémonie américaine. Les États-Unis pouvant ainsi se tourner vers le Pacifique et la Chine où ils savent qu’aura lieu l’affrontement prévu par Thucydide.

Pour les Russes, tout ce qu’ils considèrent avoir subi depuis la chute de l’Union soviétique se rattache à ce choix stratégique, et nourrit un sentiment d’insécurité traditionnellement très fort. Sentiment aggravé, il ne faut jamais l’oublier, par l’épouvantable catastrophe que fut pour eux la Deuxième Guerre mondiale. Le coup d’État organisé en 2014 par les États-Unis en Ukraine, l’installation dans ce pays d’un gouvernement anti-russe corrompu et à leur botte, la volonté de le faire rejoindre l’OTAN pour y installer des armes offensives dirigées contre eux, tout ceci a convaincu les Russes que l’affrontement devenait inévitable. La façon dont ils s’y sont préparés sur les plans militaires économiques et financiers aurait dû attirer notre attention à tous. Le refus des pays occidentaux qui en étaient pourtant les garants d’appliquer les accords de Minsk ont probablement fini de les convaincre que la solution militaire était inéluctable.

L’espoir que le pire ne soit pas toujours sûr nous a aveuglés sur ce qui nous attendait. La force du sentiment de supériorité occidentale si présent dans nos têtes nous a empêchés de comprendre le sens de l’offensive diplomatique de l’automne dernier. Les demandes écrites de la Russie exigeant des réponses également écrites dont manifestement leurs dirigeants savaient qu’elles étaient vouées à l’échec, tout cela constituait une maskirova, c’est-à-dire une opération d’intoxication destinée à masquer les préparatifs militaires. Une opération du type de celle qui vient de se déclencher nécessitait plusieurs mois de préparation et la décision de principe avait probablement été prise depuis longtemps.

La fin de l’ère occidentale ?

Il est difficile de savoir à ce stade quelle est la stratégie militaire mise en œuvre par la Russie en Ukraine, mais l’objectif apparaît désormais clairement. Mettre fin à l’existence d’une Ukraine antirusse, laquelle ne perdrait pas nécessairement son statut d’État, mais serait transformée, réorganisée, neutralisée et redeviendrait partie intégrante du monde russe. Les Russes sont gens d’action, et il vaut mieux les écouter quand ils parlent. Il aurait fallu le faire lors du discours de Vladimir Poutine à Munich en 2007. Et dès ce moment-là, comprendre que parier sur la poursuite de l’effondrement de la Russie était une erreur. Nous avons dit dans ces colonnes que nous étions rentrés dans une nouvelle guerre froide. Il est possible que cela soit beaucoup plus que ça. Et qu’une phase de plus de 500 ans, celle de la domination de l’Occident sur la planète, soit en voie d’achèvement et ce qui vient de se passer en Ukraine est une singulière expression du processus en cours.

Comme le démontre le vote de la condamnation de l’invasion russe par l’assemblée générale de l’ONU. Il faut regarder en détail qui a condamné, qui sanctionne, qui a refusé de condamner, mais surtout qui s’est abstenu. Reflet d’un monde multipolaire où l’on constate que seul l’Occident s’oppose réellement à la Russie. Parce que pour les autres, ce n’est pas autre chose qu’un conflit entre celle-ci et l’Occident. La Chine, l’Inde, l’Amérique latine, l’Afrique, le monde islamique et l’Asie du Sud-Est, plus personne ne reconnaît réellement le pouvoir que s’auto-attribue l’Occident à régenter l’ordre mondial. Et n’acceptera plus qu’il en fixe longtemps encore les règles du jeu.

Une fois de plus, il faut rappeler qu’il ne s’agit plus de morale, de celle dont es occidententaux savent faire peu de cas quand ça les arrange. Et surtout quand les cours de morale sont donnés par ceux-là mêmes qui jugent,  généralement avec cynisme en être dispensés. Il s’agit d’intérêts nationaux.

La Russie a donc défié l’Occident, et que dire du spectacle de la réaction de celui-ci à base de délires guerriers impuissants, de sanctions improductives, voire mortifères, pour ceux qui les prennent, et d’affichage d’une médiocrité tragique lorsque l’on voit qui sont les dirigeants de ces puissances ? Un vieillard sénile flanqué d’une nullité politique pour diriger celle qui se veut le gendarme du monde. Des élites américaines et européennes incompétentes basculant au coup de sifflet dans une hystérie inepte, à base de propagande grossière, de glapissements et d’incantations. Des États européens multipliant à grands sons de trompe des sanctions qui sont autant d’obus de mortier qu’ils se tirent dans les pieds, et qui n’auront aucun effet sur la détermination russe. Tout cela constitue autant de symptômes permettant de penser que l’ère de la domination occidentale mondiale est en train de s’achever. Fruit du piège de Thucydide, ce processus ne se passera pas simplement, sera dangereux et chaotique, et il constitue pour notre pays, puisque nous sommes un pion dans le système occidental, un défi particulier.

L’invasion de l’Ukraine est une claire violation du droit international, mais c’est d’abord un événement qui acte le déclin de la civilisation occidentale sous hégémonie américaine. Nous allons probablement vers des temps difficiles.

 

 

Un mot pour mes compatriotes, par Ivan Nikitchuk

Je suis Ukrainien, je suis né en Ukraine occidentale, dans le village de Triskino dans la région de Rivne, mais j’ai grandi près de la ville héroïque d’Odessa. Et comme je suis né en Ukraine occidentale, où tous mes ancêtres ont vécu, j’ai une très bonne idée de ce qu’est le banderisme. Notre famille a connu leur haine brutale du pouvoir soviétique, de tous ceux qui soutenaient ce pouvoir. Mon oncle, Roman Ivanovich Nikitchuk, président du conseil du village, a été abattu par les Banderistes avec sa femme, dans son sommeil, par un tir de mitraillette à travers la fenêtre. Ils sont aussi venus chez nous, menaçant notre père pour avoir enterré son frère qu’ils avaient tué. Dans la cabane de notre voisin, un professeur de langue russe, les Banderistes ont tué toute la famille, même un bébé dans son berceau n’a pas été épargné, ils l’ont découpé à la hache. (traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

Peut être une image de 4 personnes et personnes debout
le maire de kiev avec ses copains bandéristes du régiment azov (voir insigne de la division das reich qui a accompli le massacre d’oradour sur glane)
La photo du jour et l'article de Ivan NIKITCHUK - à lire en entier, cela vaut la peine, pour celles et ceux qui veulent connaître la vérité sur cette sale guerre, alors que nos médias ne prennent même pas la peine de nous informer honnêtement, préférant diffuser la propagande guerrière de l'OTAN des yankees - sont publiés sur le blog de Danielle  BLEITRACH.



En images, sur le front de guerre en Ukraine

Invitation

À ceux qui n'ont pas vu, ne voient pas, sous-estiment, prennent pour une argutie russe, les nazis en Ukraine, ce documentaire de 2016, d'Anne-Laure Bonnel, sur le Donbass. Chacun est prié, dès le début, d'ouvrir ses oreilles, et de chausser ses lunettes si nécessaire, pour ne rien rater du discours du président Porochenko.

https://www.youtube.com/watch?v=j04-wtsA8Hg

Bon documentaire. Pour que personne puisse dire : je ne savais pas.

À noter : ce sont les mêmes puissances qui soutenaient déjà Hitler à la veille de la 2e guerre mondiale. Que ceux qui, cette fois encore, se tromperont, sachent qu'il n'y aura pas de 4e si… la 3e a lieu.

JF

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