vendredi 28 avril 2023

A bas la réforme des retraites ! Macron dehors !

samedi 15 avril 2023, par Jacques COTTA

Durant plusieurs jours, le Conseil Constitutionnel a été présenté comme le recours ultime permettant de mettre en échec la loi retraite de Macron. Journalistes et éditorialistes y sont allés de leur couplet, entretenant un semblant de « suspens » pour faire de l’audimat. Certains responsables syndicaux ont également préféré faire du Conseil constitutionnel un organe « neutre » et qualifier ses membres de « sages » plutôt que d’appeler à la grève générale pour mettre en échec la loi rejetée par l’immense majorité du peuple français.

Vendredi 14 avril au soir, il est apparu pour qui en doutait que le Conseil constitutionnel, institution de la Ve république, ne se prononçait pas du simple point de vue du droit sur la constitutionnalité de la loi, mais rendait des avis politiques, et ne pouvait en conséquence rendre qu’un avis positif sur l’essentiel de la loi d’Emmanuel Macron sur les retraites.

Pouvait-il en être autrement ?

La composition du conseil donne une première réponse.

Laurent Fabius est à sa tête. L’ancien ministre socialiste est un des plus grands « privatiseurs » des quarante dernières années. Les retraites il connait. Enfin, il connait surtout la sienne. Sa longue carrière politique qui avant le conseil constitutionnel lui a permis de fréquenter le conseil d’État, l’Assemblée nationale comme député, plusieurs ministères, lui a permis d’obtenir une retraite mensuelle de 27 808 euros. Les à-côtés —bureau, chauffeur privé à vie, secrétaire particulier et garde du corps jusqu’en 2029 sont évidemment aux frais de la République, évidemment.

Alain Juppé, le candidat malheureux à la présidence de la république, ancien ministre RPR, ancien député, est battu sur le fil avec une retraite dont le montant s’élève à 27 741 euros par mois. L’ancien maire de Bordeaux est un des précurseurs de toutes les lois attaquant le droit à la retraite des Français, avec notamment celle portant son nom et mise en échec en 1995.

Et sept autres, tous macroniens, nommés là soit par Macron lui-même, soit les présidents de l’Assemblée nationale ou du Sénat, liés sinon par des convictions bien ancrées, du moins par la « reconnaissance du ventre »…

L’histoire des décisions du Conseil Constitutionnel parle d’elle-même

La dernière période, marquée spécialement par la crise du Covid, donne une mesure assez précise des choix opérés par cette institution sur demande de l’État.

Il a approuvé, par exemple, toutes sortes de lois liberticides telles :

 Les confinements
 Les couvre-feux
 La vaccination des enfants
 L’état d’urgence
 Le pass sanitaire
 Le Pass vaccinal

Les membres du conseil, comme l’institution elle-même, sont au service du capital et les décisions qu’ils prennent sont sans surprise. Les quelques articles retoqués dans la loi retraite ne servent qu’à donner le change.

Personne n’est en réalité dupe

Emmanuel Macron s’est mis dans une situation impossible. A la crise sociale viennent maintenant s’adjoindre une crise démocratique et politique qui confinent à la crise de régime.

Les plus optimistes dans l’entourage du chef de l’État ne cachent pas leur inquiétude. Quatre an à tenir encore, quatre ans, c’est long ! La promulgation de la loi dans la nuit du 14, en catimini, donne un aperçu de la peur qui envahit l’exécutif.

En déplacement dans une grande surface pour « la jouer » décontractée, Elisabeth Borne est accueillie par des clients qui expriment bruyamment leur rejet de la réforme, du 49-3, de Macron et du gouvernement. La 1re ministre rit jaune…

Au même moment, à Notre dame en travaux qu’il est venu visiter, Emmanuel Macron mobilise des centaines de CRS pour évacuer le parvis et s’assurer d’un déplacement sans perturbation apparente, ce qui n’empêche pas le fameux « on est là, on est là, même si Macron ne veut pas » de résonner alentours. Évidemment Macron fait mine de rien, encore marqué par son épisode agité aux Pays-Bas où il comptait bien vivre un répit paisible.

Ministres et députés sont dès lors terrorisés à l’idée de croiser le peuple français. Et les forces de l’ordre mobilisées pour assurer leur protection sont exaspérées de voir de nouvelles charges venir se surajouter à un quotidien déjà bien occupé.

Alors que sa décision était présentée comme susceptible de calmer la situation, de « tourner la page », le Conseil constitutionnel a en réalité jeté un nouveau bidon d’Essence sur le feu. L’exaspération est d’autant plus à son comble qu’il a en même temps qu’il validait la réforme, décidé de rejeter le RIP demandé par plus de 250 députés.

En toute logique, tout ce qui est attaché à la Macronie, et plus généralement à la Ve république, veut interdire au peuple de prendre la parole, notamment dans un processus référendaire.

Un référendum, mais après tout, pourquoi donc demander l’autorisation ?

Quel que soit son nom, RIP, ou RIC, le peuple doit pouvoir dire par millions qu’il refuse cette loi et le pouvoir qui veut la lui imposer avec les méthodes que l’on connait.

En conséquence, il revient aux organisations ouvrières et démocratiques, aux syndicats, aux partis, aux associations, aux groupes, réseaux, blogs de prendre l’initiative en mobilisant sur les marchés, dans les usines, dans les entreprises, dans les communes, dans les quartiers, partout, pour que des millions puissent s’exprimer en signant un texte clair qui affirme le rejet de la réforme des retraites que Macron veut imposer et en lui infligeant de fait un terrible camouflet.

Jacques Cotta
Le 15 avril 2023

 

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L’adhésion aux BRICS explose : 19 pays font leur demande avant le sommet annuel

jeudi 27 avril 2023 par Laurent Duboust+Business News

À l’approche du sommet annuel des BRICS, 19 pays soumettent des demandes d’adhésion, mettant en lumière le changement de pouvoir économique à l’échelle mondiale.

L’alliance des BRICS, composée du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, a reçu un nombre sans précédent de 19 demandes d’adhésion de pays souhaitant rejoindre ce puissant bloc économique. Cette vague d’intérêt survient à l’approche du sommet annuel des BRICS qui se tiendra en Afrique du Sud cet été, où l’expansion sera au cœur des discussions.

Bloomberg a rapporté la liste croissante de candidatures suite à l’annonce des pays des BRICS, plus tôt cette année, qu’ils étaient ouverts à l’élargissement de leur adhésion. L’ambassadeur sud-africain auprès du groupe, Anil Sooklal, a donné un aperçu de l’agenda du prochain sommet.

Ce qui sera discuté, c’est l’expansion des BRICS et les modalités de la manière dont cela se produira.

L’impact croissant du groupe des BRICS sur l’économie mondiale.

Selon Sooklal, 13 pays ont officiellement demandé à rejoindre l’alliance des BRICS, tandis que six autres ont fait des demandes informelles. De nouvelles candidatures sont soumises quotidiennement, rendant l’expansion du groupe de plus en plus probable. Toutefois, la perspective d’admettre de nouveaux membres suscite des inquiétudes parmi les nations actuelles des BRICS quant à la dilution de leur influence, notamment en ce qui concerne les alliés proches de la Chine.

Le PIB de la Chine est déjà deux fois supérieur à celui des quatre autres pays des BRICS réunis, ce qui soulève des préoccupations quant à la domination de Pékin au sein du groupe. L’inclusion des alliés de la Chine pourrait aggraver ce problème, mais le sommet verra les ministres des Affaires étrangères des cinq États membres aborder ces préoccupations.

Les pays des BRICS ont déjà dépassé les nations du G7 en termes de PIB (PPA), déplaçant davantage l’équilibre mondial des pouvoirs. Avec l’expansion potentielle de l’alliance, cette tendance pourrait se poursuivre, voire accélérer les efforts en cours du groupe pour remplacer le dollar américain dans le commerce international.

Alors que les nations des BRICS se préparent pour leur sommet annuel, la question de l’expansion sera sans aucun doute un sujet central de discussion.

L’ajout potentiel de membres parmi les 19 nouvelles demandes pourrait modifier de manière significative la dynamique du groupe, ainsi que remodeler le paysage économique mondial.
Les décisions prises lors du sommet seront suivies de près par la communauté internationale, car elles pourraient signaler des changements importants dans le pouvoir économique et l’influence à l’échelle mondiale.


Quels sont les pays susceptibles de rejoindre le Brics ?

Actuellement, le groupe des Brics représente près de 42% de la population de la planète et environ 25% du PIB mondial, mais ses membres ne disposent que de 15% des droits de vote à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang avait annoncé, début mai 2022, le début d’un processus d’élargissement du groupe des Brics.

De son côté, Anil Sooklal (Ambassadeur itinérant : Asie et Brics, Brics Sherpa. IBSA Sherpa, IORA Focal Point. Département Relations Internationales et Coopération. Afrique du Sud) a déclaré en février 2023 : « Il y a plus d’une douzaine de pays qui ont frappé à la porte du groupe des Brics. Nous avons atteint une étape assez avancée dans l’examen de l’adhésion de nouveaux membres ».

Alors que l’Occident souhaiterait que les grands pays en développement prennent leurs distances avec la Russie (et convertissent les Brics en Bics), Moscou le voit clairement d’un point de vue complètement différent.

Début novembre 2022, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a déclaré que plus d’une douzaine de pays avaient officiellement demandé à rejoindre le groupe Brics après que le groupe a décidé d’autoriser de nouveaux membres à rejoindre le groupe plus tôt cette année.

M. Lavrov a déclaré que l’Algérie, l’Argentine et l’Iran ont tous postulé, mais on sait déjà que l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Égypte et l’Afghanistan sont intéressés.

D’autres candidats possibles à l’adhésion sont le Kazakhstan, le Nicaragua, le Nigéria, le Sénégal, la Thaïlande et les Émirats arabes unis, selon Silk Road Briefing.
Tous ces pays ont vu leurs ministres des Finances présents à la conférence de dialogue élargi des Brics en mai 2022.