Le temps des meurtres de masse...et de l’oubli.
Comme dit plus haut, l’histoire rationnelle ne connaît ni "
 peuples élus ", ni nations vouées génétiquement au bien ou au mal, à 
devenir soit victimes innocentes, soit criminels tortionnaires.
Ainsi, l’invasion de l’URSS par la Whermacht et la SS nazie en 1941 
s’est faite en collaboration avec les alliés de l’Allemagne, notamment 
des dirigeants fascistes, le roumain Antonescu, et de ceux de Baltique, 
avec les mêmes pratiques criminelles dans les territoires occupés, 
notamment les massacres systématiques de Communistes et de Juifs.
Dès le 28 juin 1941, la ville roumaine de Iasi, proche de l’Union 
Soviétique a l’est du pays, a été le théâtre d’un des plus féroces 
massacres antisémites et anticommunistes retracé récemment par un 
documentaire télévisé (" le pogrom de Iasi ", Fr3, 16/1/2020). Massacre 
organisé par les autorités roumaines et la presse, qui accusait les 
juifs locaux ("Evrei Communisti") de communiquer par signaux avec les 
Soviétiques ennemis, et accompli sous le regard complaisant de l’armée 
allemande. En une semaine, policiers et civils roumains chauffés à blanc
 par les fascistes contre le " judéo-bolchévisme" ont tué 15 000 juifs, 
égorgés et pillés dans les rues, asphyxiés dans des wagons...
Ce n’est qu’en 2004 que l’État roumain a reconnu officiellement sa 
responsabilité en la matière, car jusque-là cette tuerie était attribuée
 aux seuls soldats allemands. Même le régime Socialiste de Céaucescu en 
1980 cultivait la fiction d’un peuple roumain unanimement antinazi en 
1941-44, et occultait le rôle décisif de l’Armée Rouge dans la 
Libération du pays. Il est vrai qu’à la même date sévissait en France le
 mythe gaulliste d’une France unanime derrière la Résistance de 1940 à 
44...
A la même époque, 1941 et 42, dans l’Ukraine et les autres régions 
soviétiques envahies par l’armée de Hitler, les Communistes qui 
n’avaient pu fuir et les juifs, considérés par les Nazis comme 
complices, étaient pourchassés, déportés, et exécutés massivement par 
des unités spécialisées de la SS et de la Whermacht, les Einsatzgruppen.
 Ces commandos de tueurs étaient essentiellement constitués d’Allemands,
 mais aussi de supplétifs recrutés localement, sur la base de 
l’antisémitisme et de l’anticommunisme. Déportations, fusillades 
(notamment des juifs), pendaisons (notamment des militants communistes 
et cadres des kolkhozes). Au total, de 1941 a 44, près d’un million 
d’exécutés, un prélude a l’extermination dans les camps de Pologne.
Ces crimes de masse contre les populations d’URSS, furent d’abord de 
la responsabilité des dirigeants allemands, civils et militaires, mais 
elles ont profité de la collaboration locale active d’une partie des 
habitants. D’ailleurs il y a eu une SS ukrainienne, recrutée notamment à
 l’ouest du pays, même si l’URSS victorieuse d’après-guerre occultait 
l’existence de cette minorité pro-nazie (tout en la réprimant a juste 
titre sans états d’âme).
Dans l’Ukraine actuelle anti-communiste, leurs héritiers n’hésitent 
pas à défiler parfois en uniformes désuets pour célébrer leur mémoire.
On peut constater une démarche identique d’oubli des crimes du passé 
dans les actuels petits pays Baltes indépendants, ou l’extrême droite 
anti-russe fleurit sous l’aile de l’UE et de l’OTAN. Ainsi en Lituanie, 
sous l’autorité d’une " Commission de la mémoire des luttes pour la 
liberté"(sic), vient de sortir un projet de réécriture des manuels 
d’histoire pour démontrer que "la nation lituanienne n’a pas participé à
 l’Holocauste" :
Il s’agit donc d’effacer de la mémoire les 200 000 juifs massacrés de 
1941 à 44, (soit près d’un citoyen de Lituanie sur 10 !), avec la 
collaboration des supplétifs locaux des occupants allemands, policiers 
ou SS baltes, en guerre aussi contre le judéo-bolchévisme. 
           En Europe de l’Est (et ailleurs), partout où les 
possédants ont besoin de la xénophobie pour fournir des boucs émissaires
 à leur électorat, les pires moments de l’histoire peuvent refaire 
surface si on les oublie.
Les 20 millions de citoyens Soviétiques morts de 1941 à 45 pour 
détruire la peste nazie, les millions de juifs exterminés par le 
fascisme européen, allemand certes, mais aussi ses alliés de France et 
des autres pays, méritent qu’on commémore leur mémoire.
Oui, il est bon de rappeler la Shoah, que ce soit à Jérusalem ou 
Paris, pour jamais plus ne la revoir. Mais à condition de ne pas en 
faire une approbation de la colonisation israélienne, reposant elle 
aussi, sur l’exaction et le racisme.
N’est-ce pas, Monsieur Macron ?