mercredi 6 mai 2020

POUR RIRE ....UN PEU

6 mai 2020 Blog pcf littoral
"Habituellement " on compte 50 000 faillites dans une année en France. Généralement des autoentrepreneurs et TPE récentes qui n'ont pas tenu dans la durée à cause de la crise.  Le coronavirus risque de changer l'échelle. La France compte 3 millions de TPE  dont plus de la moitié n'ont pas de salarié, et 140 000 PME . C'est dire l'importance stratégique du secteur.   Macron a été très clair à la télé: "Aucune entreprise, quelle que soit sa taille, ne sera livrée au risque de faillite."
 Mais ce général en chef  est mal obéi de ses subalternes.  Bruno Le Maire à l'Assemblée Nationale qu'il est difficile d'abuser a déclaré  "Il faut être lucide sur le fait qu'une fois que le choc aura été absorbé il y a un risque de multiplication des faillites." Ce n'est pas la même chose.
    Par ailleurs le principe du libéralisme est de reporter sur les banques privées (et non l'Etat)  la dette publique et privée.  Et 12 %   des demandes des TPE-PME sont refusées sans examen par les banques malgré  la garantie de l'Etat qui endosse les risques à leur place! (Le chiffre  rose bonbon  de Bercy  est de 2,5 %). Le syndicat des indépendants déclare que  sur les 52 % d'entreprises ayant sollicité un prêt garanti par l'Etat 58% restent sans réponse, dont 30 % depuis plus de 12 jours. Les banques se hâtent avec lenteur.
L'Assemblée Nationale vient  heureusement d' introduire la possibilité pour  TPE et PME d'obtenir auprès de l'Etat  des prêts participatifs de longue durée remboursables  après tous les autres prêts, comptabilisés comme fonds propres  et non comme dettes. (il faut un décret pour appliquer). Cela signifie (si cela entre en application ) l'obligation pour les banques privées de prêter puisque les entreprises entreraient ce prêt participatif dans  leur tiroir caisse comme un bénéfice supprimant ou atténuant leur déficit.
   Mais une autre évidence émerge : la France manque cruellement d'une banque nationale protégeant les petites entreprises, qui ont la particularité de ne pas être délocalisables  et d'avoir de gros besoins de main d’œuvre mais manquent d'amortisseurs quand elles sont en difficulté. C'est cela qu'il faut demander pour l'Après.

Pendant la pandémie , les fascistes continuent

Publié le 6 Mai 2020

Face aux crimes racistes
la police du Val d'Oise 
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Reçu via la Ligue des droit de l'Homme le communiqué suivant :

ACTES DE HAINE INTOLÉRABLES À ARGENTEUIL (VAL D’OISE)

Communiqué Romeurope, LDH et Mrap
Dans la nuit du vendredi 1er au samedi 2 mai, puis dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 mai, trois cocktails Molotov ont été lancés sur un bidonville situé à Argenteuil (Val d’Oise) depuis une autoroute à proximité, provoquant des incendies sur les toits des baraquements sous lesquels des adultes et des enfants vivaient. Malgré ces actes répétés d’une grave violence, aucun blessé n’est heureusement à déplorer.
Les personnes vivant dans le bidonville ont éteint elles-mêmes ces incendies avec l’eau de la Seine.
Appelée après chaque incendie par les habitants du bidonville, la police ne s’est déplacée qu’à deux reprises à proximité du lieu de vie, dont l’une deux heures et demie après les faits, et n’est jamais sortie de voiture pour se rendre sur les lieux exacts des sinistres.
Les associations condamnent fortement ces actes de haine. Une enquête de police doit être diligentée et des poursuites engagées contre les auteurs de ces agissements d’une grande gravité.
Pour nos associations, ces actes violents sont des actes racistes et xénophobes envers des personnes identifiées comme Roms, et doivent être dénoncés et condamnés comme tels. Il est intolérable qu’une communauté, quelle qu’elle soit, réelle ou imaginée, soit prise pour cible et attaquée de la sorte.
Nous attendons dès lors une parole forte des pouvoirs publics pour dénoncer ces actes inacceptables, sans détour, ainsi que l’ouverture d’une enquête sur l’absence de réaction immédiate de la police.
Plus largement, il est temps, en France, de mettre fin aux préjugés et actes racistes dont les personnes vivant en bidonvilles et en squats sont notamment victimes. Il est grand temps d’accélérer les projets d’insertion concertés avec les ménages mis en place par les services de l’Etat. Il est grand temps que les droits fondamentaux soient respectés, au premier rang desquels la sécurité et le droit au logement pour tous.
Paris, le 6 mai 2020

Mais VIDOC-22 joue des muscles contre ceux qui organisent la solidarité avec les plus démunis et ceux veulent user de leur droit de grève tant dans les boites que sur le littoral.


Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Histoire de masques et de fric
La presse: "Rupture de stocks pour les masques dans la grande distribution". Mais n'ayez crainte, elle va en remettre bientôt en tête de gondole. Même vendus à bas prix, qu'ils disent, les géants de la grande distribution se font de la promotion gratos et du fric sur un produit de santé publique qui aurait dû être gratuit.
Et pour ceux qui n'auraient pas encore compris que le marché est libre et non faussé dans la société capitaliste française, cet exemple:

Histoire de masques et de fric
Achetés en janvier 2020 ces 50 masques valaient 3,95 €, soit 0,008 € le masque. Aujourd'hui, les mêmes 50 masques valent 47,50 €, soit 0.95 € l'unité. Augmentation de 1187%. Elle est pas belle la vie?

Emmanuel Todd réclame justice et s'élève contre l'impunité dont pourraient jouir demain nos gouvernants. Les chiens de garde s'inquiètent ...


Un entretien d'Emmanuel Todd accordé à L'Express
 "Nous saurons que la monde a changé quand ceux qui nous ont mis dans le pétrin seront devant un tribunal - et je ne parle pas d'une simple commission parlementaire. On nous prie de croire que les gens qui ont péché sous les régimes précédents et qui sont toujours là ont fait leur examen de conscience.
C'est trop facile!
Il faut en finir avec l'impunité.
On doit faire des exemples, avec des peines de prison et des sanctions financières. La société française a besoin de morale, et il n'y a pas de morale sans punition.
Ce n'est pas qu'une question de principe.
Il existe maintenant un vrai risque d'explosion sociale, parce que les Français savent que leurs dirigeants sont incapables de les protéger. Si l'on accepte encore et toujours un pouvoir qui raconte n'importe quoi grâce à sa maîtrise des moyens de communication et qui s'entête à ne pas régler les problèmes économiques, l'étape suivante ne sera pas une lutte de classes civilisée, mais le guerre civile."

Les chiens de garde du pouvoir
s'inquiètent et s'indignent

Coronavirus: la folle charge d'Emmanuel Todd contre Macron

EDITO - Un entretien d'une virulence extrême d'Emmanuel Todd accordé à L'Express est passé sous les radars ce week-end. Le démographe y défend notamment la nécessité de punir violemment nos dirigeants actuels -par la prison et les sanctions financières- pour leur gestion de la crise épidémique. Une interview glaçante qui rappelle les pires heures idéologiques du stalinisme.

Dans le dernier (et excellent) numéro de L'Express, un entretien est passé quasi inaperçu, celui du démographe Emmanuel Todd. C'est fort dommage. Dissimulé comme à l'accoutumée derrière la "science" et ses "recherches", l'intellectuel, profitant de la pandémie du Covid-19, porte une charge d'une violence inouïe contre Emmanuel Macron et l'Europe. Inutile d'y prêter plus que cela attention car l'obsession anti-européenne et la haine recuite envers le président de la république ne sont plus chez lui qu'habitude et routine. Ce n'est qu'une démonstration supplémentaire de l'ultra violence politique (et verbales) qui habite Todd.
Mais la conclusion de l'interview accordée à notre confrère mérite toutefois que nous nous y arrêtions. Car elle augure de ce qui pourrait advenir dans les mois qui viennent.

Auto amnistie préventive de la macronie : technique du coup d’éponge

Toute la presse a répercuté les inquiétudes qui se sont fait jour au plus haut sommet de l’État concernant la mise en cause de la responsabilité pénale des décideurs publics de l’État (ministres et hauts fonctionnaires) dans le traitement de la crise du Covid 19. Jusqu’au président de la République qui a été jusqu’à fustiger, en les traitant d’irresponsables, les victimes qui osaient d’ores et déjà saisir les tribunaux pour faire valoir leur droit fondamental de s’adresser à la justice.
C’est chose normale, légitime et la marque d’un État de droit. Le Parlement contrôle l’activité politique du gouvernement, le juge pénal est saisi des fautes pénales commises par les personnes.
L’État de droit, pour quoi faire ?
Mais le respect de l’État de droit, c’est encore beaucoup trop pour Emmanuel Macron et sa bande.
Il est clair, compte tenu de l’incurie et de la gabegie qui ont caractérisé la gestion de la crise, et ce au plus haut niveau, que nous sommes confrontés à un florilège d’infractions pénales. Dont seront saisies par les victimes les juridictions compétentes, Cour de justice de la République pour les ministres et Tribunal Correctionnel pour les hauts fonctionnaires. Et cette perspective d’avoir à rendre des comptes est insupportable à l’équipe qui entoure le chef de l’État.
Comme chacun sait, face à l’impréparation et au manque de maîtrise de l’État dans le déconfinement, le gouvernement a décidé de faire appel aux maires. En particulier pour une rentrée scolaire ingérable à laquelle les communes seront nécessairement associées puisqu’elles ont la mission de fournir les moyens matériels au service public de l’éducation nationale pour les écoles primaires. Beaucoup d’élus ont simplement refusé, et d’autres ont manifesté la crainte que leur responsabilité pénale soit mise en cause.
Alors, certains ont imaginé une entourloupe afin de mettre à l’abri les amis exposés. En s’emparant de la légitime et réelle inquiétude d’un certain nombre de maires et d’élus locaux face à la décision passablement irresponsable de la rentrée scolaire le 11 mai. Ils ont imaginé une procédure afin de faire voter par le Parlement une loi que l’on ne peut qualifier autrement que de « loi d’amnistie préventive ». L’ineffable Aurore Bergé a ingénument mangé le morceau dans un tweet publié à une heure du matin dimanche et dont il faut s’infliger la lecture pour mesurer la duplicité : « Nous proposerons une adaptation de la législation pour effectivement protéger les maires pénalement mais aussi toutes les personnes dépositaires d’une mission de service public dans le cadre des opérations de déconfinement. Des propositions que je porterai avec LAREM ».
Avant de décrire le mécanisme du coup d’éponge envisagé, revenons sur la façon dont se pose le problème en l’état actuel du droit. Ce qui permettra de démontrer que si l’inquiétude des maires est compréhensible, elle est juridiquement infondée. Et la prétention des parlementaires LREM de vouloir les protéger simplement une imposture. Destinée à permettre un coup d’éponge salvateur pour les incapables, les désinvoltes, les menteurs, les cyniques et les amateurs à qui Emmanuel Macron a confié la gestion de la pandémie.
Protection des maires : que dit le droit ?
La principale infraction qui sera reprochée à ces décideurs publics défaillants sera celle d’homicides et blessures involontaires prévue et réprimée par tout d’abord l’article 221–6 du code pénal :
 « Le fait de causer, dans les conditions et selon les distinctions prévues à l’article 121-3, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement, la mort d’autrui constitue un homicide involontaire puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
En cas de violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement, les peines encourues sont portées à cinq ans d’emprisonnement et à 75 000 euros d’amende. »
C’est une infraction à caractère général, c’est-à-dire qu’elle concerne tous les citoyens quel que soit leur statut juridique. Il faut savoir que pour définir qui sont les personnes qui peuvent être incriminées, la France applique depuis toujours ce que l’on appelle la « théorie de l’équivalence des conditions » qui veut que tous ceux qui ont commis le dommage ou CONTRIBUÉ à sa réalisation sont pénalement responsables. C’est ce que l’on appelle les « auteurs directs » et les « auteurs indirects ».
Dans les années 90, après la mise en œuvre des lois de décentralisation, et en raison de mises en cause massives des maires dans l’exercice de leurs fonctions, le législateur a précisé les contours de cette responsabilité qui sont aujourd’hui définis dans l’article 121-3 du code pénal :
« Il y a également délit, lorsque la loi le prévoit, en cas de faute d’imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, s’il est établi que l’auteur des faits n’a pas accompli les DILIGENCES NORMALES compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait.
Dans le cas prévu par l’alinéa qui précède, les personnes physiques qui n’ont pas causé directement le dommage, mais qui ont créé ou contribué à créer la situation qui a permis la réalisation du dommage ou qui n’ont pas pris les mesures permettant de l’éviter, sont responsables pénalement s’il est établi qu’elles ont, soit violé de façon manifestement délibérée une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, soit commis une FAUTE CARACTÉRISÉE et qui exposait autrui à un risque d’une particulière gravité qu’elles ne pouvaient ignorer. »
Ce texte, fruit d’une élaboration particulière dans les années 90 à laquelle l’auteur de ces lignes a participé, avait évidemment un caractère général applicable à tous les citoyens, mais c’est bien la nécessité de préciser le périmètre de la responsabilité personnelle des maires en matière d’homicide et de coups et blessures involontaires, qui en était l’objectif premier. Retenons bien les deux nouvelles conditions exigées pour que l’auteur indirect du dommage puisse être condamné : d’abord n’avoir pas accompli les diligences normales en fonction des moyens dont on disposait, et ensuite commis une faute caractérisée exposant autrui à un risque grave qu’on ne pouvait ignorer.
Alors, il faut insister sur ce point, les maires chargés de mettre en œuvre les décisions irresponsables du gouvernement avec le manque criant de moyens qui caractérise la gestion macronienne de la crise seront protégés des mises en cause pénales par la notion de « diligences normales […] en fonction du pouvoir et des moyens dont ils disposaient » contenue dans le code pénal.
État d’urgence sanitaire ou pas, si l’État envoie les maires au casse-pipe sans leur donner les moyens d’appliquer la politique qu’il a décidée, ceux-ci ne pourront pas être poursuivis. Ils sont d’ores et déjà protégés. Et ce d’autant que le Conseil d’État vient de rappeler dans son ordonnance d’annulation de la décision du maire de Sceaux imposant le port obligatoire du masque sur le territoire de sa commune, que les pouvoirs des maires en état d’urgence sanitaire étaient strictement limités, sans pouvoir d’initiative, à la mise en œuvre des décisions de l’État.
Les parlementaires LREM en mode blanchisseurs
Mais dans certains crânes a germé l’idée que l’expression de cette inquiétude infondée des maires et des élus locaux permettrait de réaliser l’opération d’auto-blanchiment dont ils rêvent. La démagogie électoraliste d’un certain nombre de sénateurs dans la perspective des prochaines élections sénatoriales affirmant la main sur le cœur leur volonté de protéger leurs futurs électeurs en a fourni l’occasion.
« Profitons de la discussion et du vote de la loi de prolongation de l’état d’urgence, pour faire passer un texte salvateur sous forme d’amendement ». Dans la confusion actuelle, avec un Parlement godillot une modification des textes en forme d’amnistie préventive pourrait être adoptée subrepticement et mettre à l’abri tous ceux qui craignent que leur impéritie, leur négligence, leur désinvolture, leur amateurisme et l’ampleur de la catastrophe qu’ils ont tant aggravée les emmènent dans le box des accusés.
Premier leurre envoyé par le sénateur Hervé Maurey annonçant à grand son de trompe le dépôt d’une proposition de loi destinée prétendait-il à protéger les maires. Ce texte est à la fois inconstitutionnel et juridiquement inepte :
 « La responsabilité, civile ou pénale, d’un maire ou d’un élu municipal le suppléant ou ayant reçu une délégation, appelé à mettre en œuvre une décision prise, durant l’état d’urgence sanitaire, et en lien avec celui-ci, par l’État ou d’autres collectivités territoriales que la commune, ne peut être engagée que s’il est établi qu’il disposait des moyens de la mettre en œuvre entièrement et qu’il a commis de façon manifestement délibérée une faute caractérisée. » 
Tout d’abord, faire un régime spécial pour un élu afin de l’exonérer de l’application d’une infraction à caractère général concernant tous les citoyens, n’est pas possible. Ensuite la simple lecture de cette proposition démontre qu’elle n’est qu’une paraphrase du texte déjà existant. Pour un acte en lien avec l’état d’urgence sanitaire, l’élu ne pourra pour être condamné que « s’il disposait des moyens de la mettre en œuvre entièrement ». Formidable innovation ! C’est précisément la définition des diligences normales déjà prévues à l’article 121-3 du code pénal (voir plus haut). Et la proposition de poursuivre : « l’élu ne pourra être condamné que s’il a commis une  faute caractérisée » !
Alors pourquoi cette énormité juridique inutile ? La suite nous l’apprend lorsque la presse publie une tribune de 138 députés de la majorité annonçant, la main sur le cœur leur soudaine sollicitude pour les élus locaux et leur volonté de déposer une proposition de loi destinée à les protéger.
Mais là patatras, Aurore Bergé mange le morceau. Et confirme dans son intervention calamiteuse que bien sûr il s’agit de protéger les maires (dont on sait qu’ils sont déjà juridiquement couverts) mais c’est pour ajouter : « mais aussi toutes les personnes dépositaires d’une mission de service public ». Mais quelle surprise ! Parce que qu’est-ce qu’une personne dépositaire d’une mission de service public ? On va en citer quelques-unes, comme ça au hasard : Édouard Philippe, Christophe Castaner, Laurent Nuñez Sibeth Ndiaye, Olivier Véran, Agnès Buzyn, Jérôme Salomon, les directeurs des ARS, etc. etc.
Et voilà, passez muscade ! La proposition concoctée et présentée à la dernière minute lors du débat à l’assemblée sera votée dans les bruits de l’orchestre comme un amendement à la loi de prolongation de l’état d’urgence. Et les amis d’Emmanuel Macron blanchis seront ainsi tranquilles. Et la fête sera complète car tranquille, ils le seront pour l’avenir mais également pour le passé. Car s’il existe un principe de non rétroactivité de la loi pénale, affirmé dans l’article 112–1 du code, on trouve dans son alinéa 3 la seule exception, celle de la loi pénale plus douce : « Toutefois, les dispositions nouvelles s’appliquent aux infractions commises avant leur entrée en vigueur et n’ayant pas donné lieu à une condamnation passée en force de chose jugée lorsqu’elles sont moins sévères que les dispositions anciennes. » Ce qui serait bien le cas si ce texte était voté. Le tour étant joué, ministres et fonctionnaires défaillants pourraient alors respirer….
Ainsi, sous la fausse raison de vouloir protéger les maires, on veut voter une amnistie préventive pour mettre à l’abri le petit monde des défaillants, des incapables des cyniques et des inconséquents. Ils n’ont déjà aucun compte à rendre à un Parlement caporalisé, ils veulent en plus une immunité et un privilège pénal.
Il est un devoir de s’opposer à cette scandaleuse manipulation. Qui est aussi un aveu : celui que les plaintes des victimes qui viennent et qui viendront sont fondées.
Ces gens-là nous auront tout fait.

Covid 19 : mutualisons pour casser les monopoles et socialiser la production

6 Mai 2020 , Rédigé par PCF SECTION DES BASTIDES 81 Publié dans #Entreprises
Covid 19 : mutualisons pour casser les monopoles et socialiser la production
Les futurs vaccins et les traitements contre le corona virus doivent être accessibles à tous. Les entreprises pharmaceutiques qui les produisent avec l’aide de l’argent public doivent renoncer à faire sur ces médicaments des profits. Ils doivent être mutualisés, pour le bien de tous, dans tous les pays
Sanofi est en première ligne des programmes de recherche d’un vaccin contre le Covid-19, en collaboration avec les autorités de santé et des partenaires internationaux. La grande multinationale pharmaceutique deviendrait-elle philanthrope ? « Il faut vraiment observer le geste soi-disant philanthropique de Sanofi avec méfiance. Pour Sanofi, 300 000 boîtes de chloroquine, ce n’est rien en termes financiers », tempère Jérôme Martin, ancien président d’Act Up-Paris et cofondateur de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.
Comme expliqué dans un de nos précédents articles (voir «comment les entreprises pharmaceutiques comptent faire de l’argent », du 17 avril 2020), la firme américaine Gilead a commencé par essayer d’obtenir pour un de ses anti-viraux le statut de « traitement contre maladie rare », qui lui donnait droit à des crédits d’impôts et à des avantages commerciaux. Cette tentative fait craindre le pire : les laboratoires pharmaceutiques agiront sûrement sans scrupule pour faire des profits.
Comment obliger les industries pharmaceutiques à ne pas profiter de la crise sanitaire pour renflouer leurs caisses ?
Il faut que ces entreprises renoncent à leurs droits exclusifs sur les traitements. Il faut poser des conditions aux laboratoires qui voient leurs recherches financés par l’argent public. Les états investissent depuis janvier de grosses sommes pour les recherches sur le Covid. Lorsque des molécules efficaces sont identifiées dans le cadre de soutien à la recherche, il est parfaitement anormal que les traitements soient brevetés par des entreprises privées. En effet, si c’est le cas, ces laboratoires en détiennent le monopole de production, et les vendent très cher.
Il est légalement possible, lorsqu’un laboratoire a été financé par des fonds publics, d’exiger par exemple un plafonnement des prix de vente. Mais, pour l’instant, aucun des programmes lancés par l’Union Européenne ne fait état de ces garanties.
Actuellement, une même entreprise pharmaceutique peur recevoir des fonds de la France, de l’Allemagne, de l’UE. Il est alors compliqué d’avoir une vision exhaustive de l’argent public investi dans telle ou telle recherche. Ce qui complique la situation, car il est alors difficile d’avoir du poids pour négocier les prix.
Il faut ouvrir des licences pour la fabrication de médicaments génériques. Le marché du médicament est régi par les règles de la propriété intellectuelle : les traitements et les vaccins sont couverts par des licences, un peu comme des logiciels ou les œuvres culturelles. Les licences exclusives assurent aux laboratoires le monopole d’un traitement. Il est évident qu’en cas de pandémie, une seule entreprise ne peut faire face à une forte production. Il faut alors permettre que d’autres acteurs entrent en jeu. Et pour ce faire, il faut mettre en commun les droits sur les technologies nécessaires à la détection, à la prévention au contrôle et au traitement de la pandémie, mettre un  terme au profit exclusif d’intérêts privés.
En 2010, à l’initiative du Costa Rica, les communautés de brevets- appelées « médecines patent pool »- visaient à améliorer les traitements antirétroviraux, contre le sida, dans les pays à faibles revenus. Les entreprises détentrices de brevets, entreprises implantées dans des pays riches, ont donné leur accord aux pays du Sud pour produire des médicaments génériques et les distribuer localement.
Le Costa Rica va plus loin. Il demande, pour assurer une production suffisante dans le monde entier à un prix abordable, une mutualisation au niveau de l’Organisation Mondiale de la Santé. L’OMS pourrait redistribuer les droits de licence ou les secrets de fabrication à d’autres producteurs là où il y en a besoin ». Ce serait une sorte de socialisation globale de la production de traitements. Les industries détentrices d’un brevet, seule à pouvoir le produire, pourraient autoriser d’elles-mêmes d’autres industries à produire le médicament.
Sans cette mutualisation, le risque est grand que l’accès aux traitements dépende de capacités financières des états et des malades.
Les états sont en capacité d’opter pour des licences « d’office » ou « obligatoires ». Si un laboratoire refuse de distribuer volontairement des licences pour permettre à d’autres la production de médicaments génériques, les pays peuvent décider que l’accès à ce traitement est d’intérêt général. L’état casse alors le brevet et autorise d’autres laboratoires à produire le médicament. De nombreux états du Sud ont déjà utilisé cette procédure (Brésil, Inde, Colombie...).
En France, cette possibilité a été évoquée en 2014 pour le traitement contre l’hépatite C de l’entreprise Gilead, commercialisé à un prix exorbitant, mais sans suite. « L’État français n’a jamais utilisé de licence d’office. En fait, les États, en particulier du Nord, ont plutôt tendance à protéger les grands groupes pharmaceutiques, surtout ceux qu’elle héberge.
Il faudrait éviter les politiques protectionnistes. En effet, on le voit aujourd’hui, avec le problème des masques, si on ne pense pas la coordination et la solidarité en amont, on se retrouve avec des états qui ne cherchent qu’à protéger leurs intérêts nationaux. Nous assistons déjà à un phénomène concernant la chloroquine : certains pays font des stocks, ce qui pourrait faire augmenter les prix. La chloroquine est un médicament contre le paludisme. Si la demande augmente et que la production ne suit pas, des pays atteints de paludisme pourraient se retrouver sans traitement. Car les fournisseurs préfèreront vendre à des pays riches qu’à des pays pauvres
Sans solidarité internationale, les écarts, les inégalités  face à l’accès aux traitements vont se creuser.