Bonjour,
J’avais évoqué le cas de cette femme courageuse dans ma dernière lettre au président OBAMA, celle de janvier 2015.
J’avais prévu de parler de son histoire lors de la rencontre avec Gerardo et Adriana à la fête de l’Humanité, le 12 septembre, mais je ne l’ai pas fait.
Des comités commencent à se former à Cuba et dans le monde pour demander au gouvernement des Etats-Unis au moins un traitement humain en prison, pour Ana BELEN MONTES. Le moment semblait opportun pour le faire, quand le dialogue a repris entre Cuba et les Etats-unis.Voici un petit texte écrit à partir de ce que j’ai lu sur elle.
Bonne journée.
Jacqueline ROUSSIE
J’avais évoqué le cas de cette femme courageuse dans ma dernière lettre au président OBAMA, celle de janvier 2015.
J’avais prévu de parler de son histoire lors de la rencontre avec Gerardo et Adriana à la fête de l’Humanité, le 12 septembre, mais je ne l’ai pas fait.
Des comités commencent à se former à Cuba et dans le monde pour demander au gouvernement des Etats-Unis au moins un traitement humain en prison, pour Ana BELEN MONTES. Le moment semblait opportun pour le faire, quand le dialogue a repris entre Cuba et les Etats-unis.Voici un petit texte écrit à partir de ce que j’ai lu sur elle.
Bonne journée.
Jacqueline ROUSSIE
Ana
Belén Montés, née en 1957, est fille d’un médecin militaire
d’origine portoricaine, qui travaillait au sein de l’armée US.
Après
avoir obtenu une licence, puis une maîtrise en relations
internationales à l’Université de Virginie, elle est entrée à
28 ans à l’Agence de Renseignement pour la Défense du Pentagone
(DIA), où elle devenait, 7 ans plus tard, analyste. Elle a eu
quelques temps un emploi fictif à la représentation diplomatique à
La Havane, soit disant pour « étudier » les militaires
cubains. En 1998, retour dans l’Ile pour cette fois, « observer »
le déroulement de la visite du Pape Jean-Paul II.
Cette
femme discrète, devenue analyste de première catégorie au
Pentagone, spécialiste de Cuba, avait accès à presque toute
l’information sur l’Ile dont disposait la communauté du
renseignement, en particulier sur les activités militaires cubaines.
De par son rang, elle était membre du très secret « groupe de
travail inter agences sur Cuba », qui rassemble les principaux
analystes des plus hautes agences de renseignements des Etats-Unis,
comme la CIA par exemple.
Elle a été
arrêtée en septembre 2001, jugée et condamnée à 25 ans de prison
en mars 2002 pour espionnage. Elle avait remis à Cuba, sans contre
partie financière, l’information lui permettant de connaître les
plans d’agression des Etats-Unis contre l’île.
Je laisse la parole à Ana Belén
Montés. Voici ce qu’elle a déclaré lors de son plaidoyer au
moment de son procès :
« Il
existe un proverbe italien qui peut-être, décrit le mieux ce que je
crois :
Le monde entier n’est qu’un
seul pays. Dans ce pays mondial, le principe d’aimer son prochain
comme soi même, est le guide essentiel pour des relations
harmonieuses entre tous les pays.
Ce principe implique
tolérance et compréhension pour la façon de se comporter envers
les autres. Il implique que nous traitions les autres nations comme
on aimerait être traité : avec respect et considération.
C’est un principe que, malheureusement nous n’avons jamais
appliqué à cuba.
Votre
honneur, je suis devant vous aujourd'hui pour une activité à
laquelle je me suis livrée parce que j'ai obéi à ma conscience
plutôt qu'à la loi. Je crois que la politique de notre gouvernement
vis-à-vis de Cuba est cruelle et injuste, profondément agressive,
et je me suis sentie moralement dans l'obligation d'aider l'île à
se défendre contre nos efforts de lui imposer nos valeurs et notre
système politique. Nous avons fait preuve d'intolérance et de
mépris à l'égard de Cuba depuis plus de 40 ans. Nous n'avons
jamais respecté le droit pour Cuba de choisir sa propre voie vers
ses propres idéaux d'égalité et de justice. Je ne comprends pas
pourquoi nous devons continuer à dicter aux Cubains comment ils
doivent choisir leurs dirigeants, qui peuvent ou ne peuvent pas être
leurs dirigeants, et quelles sont les lois appropriées pour ce pays.
Pourquoi ne pouvons-nous pas laisser Cuba poursuivre son propre
chemin, comme le font les Etats-Unis depuis plus de deux cents ans
Ma
manière de réagir à notre politique Cubaine a peut-être été
moralement condamnable. Peut-être que le droit pour Cuba d'exister
libre de toute pression politique ou économique ne justifie pas les
informations secrètes que j'ai transmises pour l'aider à se
défendre. Je peux seulement dire que j'ai fait ce qui me paraissait
être juste pour réparer une grave injustice.
Mon
plus grand désir est de voir des relations amicales s'établir entre
les Etats-Unis et Cuba. J'espère que mon cas contribuera d'une
certaine manière à encourager notre gouvernement à abandonner sa
politique hostile envers Cuba et à collaborer avec la Havane dans un
esprit de tolérance, de respect mutuel, de compréhension... »
Ana
Belén Montés a
été en
quelque sorte précurseur
des nouvelles relations entre Cuba et les Etats-Unis.
Elle
est la prisonnière 25037-016 de la prison de Carswell, une annexe du
FBI de la Station Aérienne de la Marine des Etats-Unis. Elle y est
internée dans la section de psychiatrie, bien que ne présentant pas
de troubles de ce type. C’est un lieu dangereux pour elle, qui
pourrait avoir de graves répercussions sur son état mental.
Ana
Belén Montés est sensée recouvrer la liberté en 2027, dans 12
ans. Elle a déjà accompli 13 ans de réclusion. Elle est soumise à
un régime d’isolement extrême :
Elle
ne peut pas avoir la visite d’amis, uniquement celles de son père
et de sa fratrie. Elle est interdite de téléphone, n’a accès a
aucun moyen d’information, ni journal, ni revue, ni livre. Elle n’a
pas le droit de regarder la télévision et ne peut recevoir de
colis. Il lui est même interdit d’avoir le moindre contact avec
les autres personnes détenues dans cette prison.
Les
autorités pénitentiaires ne donnent aucune information sur sa
santé, les traitements médicaux qu’elle reçoit, ni ne justifient
le fait qu’elle soit dans un centre destiné aux personnes
souffrant de troubles psychiatriques.
Le
régime carcéral qu’elle subit n’est pas conforme aux Droits de
l’Homme et est beaucoup plus sévère que celui appliqué aux
dangereux criminels.
Un
essai a été fait de lui écrire. La lettre a été renvoyée à
l’expéditeur en recommandé. Le Bureau fédéral des Prisons y
précisait qu’elle ne pouvait avoir de contacts qu’avec ses
parents les plus proches, étant donné qu’elle était condamnée
pour espionnage.
Nous
devons aider cette femme courageuse.
Nous
devons faire connaître son histoire, et développer des campagnes
pour que dans la prison où elle endure sa peine, elle puisse au
moins avoir un traitement plus humain.