mardi 26 mai 2009

ALÈS : LES TOROS SONT RESTÉS MAÎTRES !

LE FRISSON DES DOLORÈS AGUIRRE....
Qu'il est agréable de retrouver le "Tempéras", l'Ascencion venue! Et 2009 n'a pas déçu les aficionados ! Ce fut un bon crû, notamment le samedi d'ouverture, avec des Dolorès Aguirre puissants, armés, mansos mais encastés, l'émotion n'a pas faibli durant 2H30 d'intérêt soutenu, grâce à ce bétail d'exception, très en dessus des garçons qui avaient la charge délicate d'affronter des vrais toros-toros. Seul, Rafaelillo tenta d'émerger du lot, sans parvenir à conclure efficacement une faena courageuse.
Les longues piques dans l'épaule, reprises et carioquées, ne parviendront pas à amoindrir la fougue du premier bicho, n°31, au trapio imposant, playero, et astifino, qui ne cessera de se retourner comme un chat, à l'affut de la cogida. Faena difficile pour le Rafaelillo, qui abat son opposant après un second essai. Quelques sifflets.
Le second, n° 47, manso déclaré, sortira vite seul des quatre rencontres arrachées. Toreo de profil, avec le pico, faena décousue et laborieuse, Sanchez Vara ne peut rien, ou si peu, et après une épée dans le rincon, s'attribue une auto ovation, avec la complicité de son équipe qui l'applaudit au nez du palco et du public. Quand fera-t-on cesser ces singeries?
Le troisième, n° 17, né en Août 2004, file sur le piquero de réserve, pousse, et le renverse, puis reçoit une ration de voyou, vengeresse. Le toro se décompose ensuite rapidement, se fige, - piques et vuelta de campana- et s'écroule après le 5° pinchazo. Savalli n'a pas été à la hauteur des espoirs du public, il se permettra même d'apostropher un spectateur: mauvais sous tous les aspects, c'est inquiétant pour sa carrière.
Le 4° toro, n° 36, de sept.2004, pousse le cheval jusqu'aux planches, puis sort seul, y revient encore quatre fois, mais sort seul après chaque embestida. Mal inspiré, Rafaelillo s'avance pour le brindis, mais rapporte vite sa montera au mozo de espada, sous les sifflets du public qui garde en mémoire sa prestation médiocre. Cité de face, le bicho montre une certaine noblesse, et permet quelques séries droitières applaudies(à gauche, çà ne passe pas) Une oreille récompense l' entière tombée.
Le 5° s'avance à pas mesurés, negro chorreado de sept.2004, armé très large . Après la trasera habituelle, dont il sort seul, la seconde pique, appuyée, s'achève sur un quite. Le toreo de Vara se décline fuera de cacho, avec le pico, sur le passage, marginal, jamais le garçon ne pèsera sur son adversaire: une entière tombée sur le côté, une oreille.
Le dernier de Mehdi, n° 34, prend une longue trasera aux tablas, puis une autre. Faena de la droite, quelques essais à gauche, mais c'est le lourd mansurron qui conduit le débat, le torero recule, la cause est vite entendue: une entière au cinquième essai, le torero devra selon nous reprendre ses études, le verdict risque d'être sous peu sans appel
....ET PLUS TERNES PALHA LE DIMANCHE.
Moins de monde que la veille....3/4 d'arènes, contre 4/5ème ! Qui disait que PALLIDIA remplirait les tendidos? Le gesticulateur boni- menteur de Jerez serait-il enfin reconnu pour ce qu'il est, notamment depuis son excécrable comportement de Céret ?
Son premier opposant, petit et peu armé, prend trois piquettes dont il sort vite seul. Puis charge le réserve, puis prend une cinquième piquette qui le fait fuir. Banderilles interminables. Faena de courte durée. Pris lors du dernier pecho droitier, Padilla est sévèrement secoué, et ne reviendra pas dans le ruedo, après une entière ladeada qui provoque l'hémorragie buccale.
Le bicho qui échoit à César Gijon -n° 225- est d'avril 2004. Manso, petit, peu de trapio comparé à ses congénères du samedi, il prend une trasera, puis une seconde, puis une troisième, carioquées, et se présente avec le piton gauche éclaté pour une faena sans relief. César n'a pour tout recours à son insuffisance que quelques molinetes à genou. Aucune domination, aucune tentative sincère de toréer, que du bluff pour faire oublier l'essentiel. Quelques séries brouillon, exclusivement droitières, une entière dans le poumon. A oublier!
Le n° 664, qui échoit à Salvador Cortès, est justito de trapio. Une pique appuyée, une seconde aussi forte,avant la troisième embestida. Brindis a todos, après les palos, et Cortès cite de loin, se croise, et nous offre quelques séries allurées, mais çà se gâte après le passage à gauche, la muleta est accrochée, la faena est un peu décousue, Cortès persiste et dessinne encore une douzaine de naturelles. Après le 3 ème essai, une entière concluante sur le côté.
Le 541, destiné à Padilla, échoit à Gijon, qui n'en attendait pas tant. Armé plus que ses frères, il prend une pique dans les côtes, une autre, reprise à nouveau sans vergogne, puis la carioca criminelle. Une deuxième charge avec pique trasera, le palco doit ronronner. La faena, qui n'en est pas une, sera la répétition du premier acte Gijonnesque. Série à droite sans lien, naturelles saccadées, l'insuffisance technique du garçon crève les yeux des non avertis. Pinchazo et entière ladeada, évidemment, il y a longtemps qu'on ne tue plus dans la croix.
Le 531 est né en août 2004, Cortès le laisse massacrer par le piquero de turna.Puis par le picador titulaire. La faena sera droitière, le toro apprend vite et se retourne. Puis se fige rapidement. Après trois pinchazo, il se couche avec une demie.
A noter les deux excellentes - et risquées- paires de banderilles d'un des peones de Cortès. Qui saluera depuis le burladero.
Le dernier toro qui échoit à Gijon -n° 83, août 204- parait boiter. Les protestations fusent, le Président reste sourd. Le toro recevra deux rations appuyées, et la faena débute par un cite de loin. La charge est désordonnée, la faena tourne vite à l'emporte-pièce. Pas de passes liées, ni à droite, ni à gauche. Gijon abrège, d'autant qu'il a entendu un avis, alors que cinq minutes à peine se sont écoulées depuis qu'il a pris la muleta. Entière - habituelle- dans le rincon! Vaya torero!
Conclusion : tarde intéressante, malgré l'insuffisance des piétons, et la mansedumbre des Palha. Cornes en général suspectes.
Ce qui a brillé, par contre, c'est l'incompétence du palco, - président et assesseuse !!!!- qui s'agitait et parlait sans micro, qui fit partir la musique pendant une lidia désastreuse, et la remplaça aussitôt par un avis, au terme de 5 à 6 minutes de lidia. Et qui ne vit pas la boiterie du sixième cornu.
Lamentable !!
A l'an prochain, au Tempéras !