Comment ils préparent un conflit généralisé
Jean-Luc Picker nous transmet un article du WSWS qu’il a traduit au
sujet du récent document qui a provoqué l’ire de Medvedev sur Telegram
hier et effectivement il s’agit bien d’une entrée en guerre de l’OTAN,
de l’UE, de nos gouvernements qui devrait être soumis à approbation. Il y
ajoute la précision suivante : Le groupe de travail présidé par
Rasmussen est en fait co-présidé par Andriy Yermak, directeur du cabinet
de Zelensky. Il a été mis en place à la demande et sous la direction du
régime de Zelensky (avec probablement en toile de fond les directives
otanesques). Il ne s’agit donc pas d’une initiative spontanée
d’idéologues représentant un courant de pensée ‘non officiel’, un ballon
d’essai, mais bien de la mise en application de politiques entérinées
par certaines directions occidentales. Rasmussen, Rudd, Bildt, WJ Hague
(et un peu plus loin, hiérarchie oblige, Fotyga, ministre des affaires
étrangères de la Pologne) sont les premiers sur la liste (après
Yermak !). On voit à qui on a affaire. Les USA, eux, choisissent le back
seat et envoient les autres au charbon (c’est le cas de le dire ?),
comme ils l’avaient fait avec Blair pour leur seconde guerre d’Irak. Je
ne suis pas certain par contre de l’implication des pays du sud de
l’Europe (Allemagne, France, Italie….) qui ne sont représentés que par
des seconds couteaux. Il se peut qu’ils doivent avaler la pilule,
contraints et forcés, comme notre Macron national, incapable de se
rebeller contre l’autorité du père états-unien. (note et traduction de
J.L Picker pour histoireetsociete)
illustration : D’anciens officiels de haut rang occidentaux se
réunissent pour discuter de l’alliance proposée (source : bureau du
président de l’Ukraine)
https://www.wsws.org/en/articles/2022/09/12/pers-s12.html
Une clique d’anciens dirigeants politiques et conseillers occidentaux proposent de lier une alliance militaire avec l’Ukraine
Publié le 15 septembre 2022 dans Word Socialist Web Site par Andre Damon, @Andre__Damon
https://www.wsws.org/en/articles/2022/09/15/btuv-s15.html
Un groupe de travail constitué d’anciens premier ministres européens et d’anciens officiels de haut rang de pays de l’OTAN a publié mardi un document proposant
de créer une alliance formelle entre l’Ukraine et les pays de l’OTAN.
Sa mise en application menacerait de transformer la guerre par proxy
actuelle qui se déroule en Ukraine en un conflit généralisé entre l’OTAN
et la Russie.
Sous le titre de ‘Kyiv Security Compact’, ce document a été proposé
mardi au président ukrainien Volodymyr Zelensky qui l’a approuvé, publié
sur le site web de la présidence et réclamé sa mise en application.
Ce document demande que « les USA, le Royaume Uni, le Canada, la
Pologne, l’Allemagne, la France, l’Australie, la Turquie ainsi que les
pays du Nord, les pays Baltes et les pays d’Europe centrale » s’allient
avec l’Ukraine dans sa guerre en cours contre la Russie au moyen
« d’accords contraignants au plans légal et politique ».
Après un rappel des processus en cours visant à une intégration de
l’Ukraine dans l’UE et l’OTAN qui « renforceront significativement la
sécurité de l’Ukraine sur le long-terme » le document ajoute que
« l’Ukraine a besoin de garanties de sécurité dès maintenant »
« L’Ukraine a besoin de garanties de sécurité à toute épreuve qui seront
fournies prioritairement -mais pas exclusivement- par les pays de
l’OTAN »
Le document est le produit d’un ‘groupe de travail sur les garanties de sécurité pour l’Ukraine’ formé de
politiciens chevronnés en provenance des puissances impérialistes.
Co-présidé par le Général Anders Fogh Rasmussen (ancien premier ministre
du Danemark et ancien secrétaire général de l’OTAN), on trouve parmi
ses principaux membres Kevin Rudd (ancien premier ministre d’Australie),
Carl Bildt (ancien premier ministre de Suède), Lord William J. Hague
(ancien ministre des affaires étrangères du Royaume Uni), ainsi que
d’anciens ministres d’Allemagne, d’Italie, de Pologne et de France.
Prenant acte du caractère provocateur de leur travail, le site web
précise que les membres du groupe de travail « participent en leur nom
personnel et non au titre de leurs organisations respectives »
On trouve dans le texte des propositions visant à la création d’une
zone de contrôle aérien au-dessus de l’Ukraine, rappelant qu’il existe
« un ensemble d’accords entre l’Ukraine et des pays producteurs de
système de défense anti-aériens et anti-missiles en quantités
suffisantes pour assurer une ‘verrouillage total de l’espace aérien’
interdisant toute attaque par cette voie. ».
Avec la publication de ce document, on y voit plus clair dans le calendrier des récents événements en Ukraine.
Rappelons que l’offensive ukrainienne en cours a été précédée de
provocations capitales, portant la marque de Washington, qui visaient à
favoriser l’escalade militaire, telles que le bombardement de bases militaires russes en Crimée et l’assassinat de Daria Dougina, fille de l’idéologue d’extrême droite et grand promoteur de la guerre Alexandre Dugine.
Dans le New York Times de mardi un article révèle que l’offensive
ukrainienne récente qui a conduit à l’effondrement des troupes russes
dans le nord-est de l’Ukraine a été proposée au gouvernement de Zelensky
par les Etats-Unis : « Ensemble, l’Angleterre, les Etats-Unis et
l’Ukraine ont étudié le nouveau plan et l’ont modélisé une fois encore.
Cette fois, les responsables des trois pays se sont accordés sur les
chances qu’il fonctionne – et ont donné à Mr Zelensky ce qu’il désirait
le plus : une grande et claire victoire »
Il est évident pour tous que le but de cette ‘grande et claire
victoire’ est de créer les conditions politiques pour une escalade
massive de l’implication militaire des USA et de l’OTAN dans la guerre,
et le texte du ‘groupe de travail’ joue un rôle majeur dans cette
stratégie.
Au cours de sa présentation du document, l’ancien secrétaire général
de l’OTAN Rasmussen a précisé que « en ce moment même, les Ukrainiens
démontrent sur le front que, s’ils disposent des ressources adéquates,
ils peuvent défaire militairement la Russie. Les Ukrainiens ont démontré
leur volonté à se battre et le monde démocratique doit continuer à leur
procurer les moyens dont ils ont besoin pour cette bataille ».
Les responsables russes ont rapidement répondu à cette publication en
proférant des menaces terrifiantes tout en invitant les puissances
impérialistes à revenir au bon sens. Dmitry Medvedev, Président adjoint
du Conseil de Sécurité de la Fédération de Russie, a réagi sur
Télégram : « La clique de Kiev propose des ‘garanties de sécurité’ qui
constituent un prologue à la troisième guerre mondiale. Bien sûr,
personne ne donnera quelque ‘garantie’ que ce soit aux nazis ukrainiens.
Tout bien pesé, cela reviendrait à étendre l’article 5 de Traité de
l’Atlantique Nord (traité de Washington) à l’Ukraine. Pour l’OTAN, c’est
la même m….., vu sous un angle différent. Terrifiant ! »
Medvedev croit-il vraiment que ‘personne ne donnera quelque
‘garantie’ que ce soit’ à Kiev ? Après 8 ans que les pouvoirs
impérialistes ont utilisés pour bâtir une armée ukrainienne précisément
en vue de cette guerre ? Après cette déclaration d’auto-réassurance, il
devient menaçant et promet aux pays de l’OTAN que : « Tout prendra feu
autour d’eux aussi. Leurs populations seront dévastées. La terre
brûlera, au vrai sens du terme, et le béton fondra. Nous souffrirons
nous aussi énormément. Ça sera très, très mauvais pour tout le monde.
N’oublions pas ce qui est dit dans les écritures ! ‘un tiers de
l’humanité mourut sous l’effet de ces trois fléaux : le feu, la fumée et
le souffre sortaient de leurs bouches’ (Apocalypse 9 :18) »
De son côté, Maria Zakharova, porte-parole du ministère des affaire
étrangères de Russie, dans une allusion aux pénuries d’énergie qui
agitent les pays de l’Union Européenne, a déclaré que « Le soutien
inconditionnel au régime de Kiev serait un suicide [pour l’UE]. Et cette
demande est adressée à des pays qui ne savent pas comment ils vont
survivre à l’hiver ? ».
Ces réactions du gouvernement russe montrent qu’il n’a pas de vraie
réponse face aux plans d’escalade de la guerre, sinon de promettre la
destruction globale au cours d’un échange thermonucléaire ou d’appeler
les pouvoirs impérialistes au bon sens.
La publication de ce document, coordonné aux plus hauts niveaux des
états à la tête de l’OTAN, démontre que les USA et leurs alliés de
l’OTAN ont décidé d’une escalade massive de la guerre, en dépit des
dangers incommensurables que leurs plans font courir à l’humanité
entière.