Raphaël
Glucksmann a organisé, ce samedi 5 mars, une manifestation de soutien
aux Ukrainiens, et lorsqu’il est interviewé à cette occasion par les
journalistes aux ordres, il affirme que nous devons “nous priver dugaz russe“, c’est-à-dire de près de 40 % de nos importations de gaz ! Il ajoute qu’il faut “sacrifier un peu de notre confort”. Facile pour lui, il reçoit 10 000 euros par mois, payés par nos impôts, car il est député européen, ancienne tête de liste PS .
À l’époque de cette campagne électorale de 2019, le journal les Inrocks avait effacé la griffe de sa doudoune à 1200 euros des photos d’un reportage, oui la griffe canada goose,
de leur petit chéri gauche bobo, car cette griffe ne faisait pas trop
social, plutôt signe extérieur de richesse Saint-Germain-des-prés, dans
la catégorie vulgaire.
Car en fait, Raphaël Glucksmann a fait
fortune dans le business de la révolution. Son rôle ? Publiciste pour
dictateur ! Faire fortune sur le dos des pauvres, c’est la marque de
fabrique Glucksmann. Et comme il fréquente le gratin des philosophes
nuisibles et que son amie est depuis 2015 Léa Salamé, il ne risque plus
d’être questionné sur son passé trouble. Ses méfaits comme le logo de sa
doudoune ont été effacés.
En effet, Glucksmann rejoint le
président géorgien Saakachvili en 2005, comme conseiller officieux, et
il se marie même en 2009 avec la ministre de l’Intérieur Eka Zgouladze
! Alors que le président géorgien est attaqué par la presse pour sa
gestion dictatoriale et fascisante de son pays, on lui reproche entre
autre des assassinats, de torturer ses opposants, du racket et bien
évidemment de la corruption à grande échelle, Raphaël Glucksmann vient à
sa rescousse et dépeint Saakachvili, dans la presse mainstream en 2011, comme un homme “attaché à la démocratie”.
Il ajoute : “Saakachvili, c’est un ami“. Ben voyons !
Dans un article de Marianne publié le 2 novembre 2012, Salomé Zourabichvili dénonça le fait que Raphaël Glucksmann n’ait « jamais souhaité [la] rencontrer [elle] la seule Française de l’opposition géorgienne ». Et l’actuelle présidente de Géorgie s’étonnait : « Marié
à celle qui a été vice-ministre de l’Intérieur, puis ministre,
ignorait-il vraiment tout des excès de la police, des tortures dans les
prisons et de la situation des droits de l’homme dans le pays? ». Franchement ?
Après
les élections perdues de 2012, tout ce petit monde s’expatrie en
Ukraine pour échapper à la justice de leur pays ! Oui, Saakachvili,
Glusckmann, sa femme Eka et leur enfant prennent l’avion, direction Kiev
! Ils sont déchus de leur nationalité géorgienne mais le pouvoir à Kiev
leur donne la nationalité ukrainienne ! Et comme par hasard, ils vont
participer au renversement du président élu Viktor Ianoukovitch, lors
de cette sinistre révolution de l’euroMaidan, qui est la cause de la
guerre civile entre les russophones et les ultranationalistes
ukrainiens. (bilan : 1,5 millions de déplacés, 2,9 millions de personnes
nécessitant l’aide alimentaire, 13 000 morts…).
Et là, surprise,
cette ex-mafia géorgienne, nouvellement ukrainienne, va être couverte
d’honneurs, oui, elle entre au sein de l’appareil politique ukrainien.
La femme de Glusckmann, Eka, va obtenir un poste de vice-ministre de
l’Intérieur et l’ancien président Saakachvili, le poste très
rémunérateur de gouverneur d’Odessa.
Saakachvili suit-il encore
les conseils de son ami Raphaël ? ? En tous les cas, Saakachvili est
arrêté pour corruption par le pouvoir ukrainien pourtant archi-corrompu
(17 milliards de subventions européennes ont disparu dans leur poche…
comme les 40 milliards du FMI) , c’est dire s’il a dû s’en mettre plein
les fouilles, le Géorgien. Jeté en prison, Saakachvili s’évade, il va
essayer de fomenter une révolution contre le président Porochenko, son
ancien allié. Après moult tribulations et échecs, déchu de la
nationalité ukrainienne, il finira dans une prison de son pays.
Quant
à son épouse Eka, elle a tenté de fuir l’Ukraine, accusée également de
corruption. À la douane, elle est arrêtée avec une valise contenant
quelques millions de dollars… Celle qui était décrite comme une
démocrate par la presse européenne s’est appuyée sur des milices
ultranationalistes comme Svoboda… et elle est soupçonnée des mêmes
exactions qu’en Géorgie ! Un joli couple !
Bref, autour de Glucksmann, que du beau monde ! (Milicien de Svoboda et Raphaël !).
Mais on ne s’étonnera pas de ce parcours quand on sait que Raphaël appartient au cercle de l’Observatoire,
baptisé pudiquement cercle de réflexion atlantiste, mais qui est dans
la réalité un lobby de la CIA. Le jeune Raphaël a travaillé à la revue
éphémère Le meilleur des mondes, créée pour justifier
l’invasion de l’Irak. Plus tard, il a épaulé son mentor BHL pour
justifier l’intervention en Libye. Glucksmann agent de la CIA ?
Et
on comprend mieux dès lors les pérégrinations à l’Est de Glucksmann,
car ses parrains américains utilisent ses réseaux, ses talents de
publiciste et son image de bobo parisien pour légitimer auprès du public
européen des actions de déstabilisation de pays souverains. Bref, sa
fonction très rémunératrice est de nous faire croire que les pourris
atlantistes, comme les milices nazies ukrainiennes ou les mafieux comme
Saakachvili, c’est mère Teresa.
Une belle petite ordure, en somme, et qui, en plus, vient nous donner des leçons de démocratie et de sacrifice !
Site
d'information et de solidarité les pays progressistes d'Amérique
Latine: Cuba, Venezuela, Bolivie, Nicaragua, Honduras etc...
Notre équipe traduit des articles parus dans la presse
latino-américaine, des discours de dirigeants, créé des documents sur
les événements brûlants d'Amérique latine. Dans nos articles publiés
chaque jour, nous tâchons d'être toujours au plus près de l'actualité
Traduction traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar infos
Une
information en provenance de l'ambassade des États-Unis en Bolivie
recueillie et analysée par le Centre dEtudes Géopolitique
Multidisciplinaire (CEGM) révèle un nouveau plan des États-Unis pour
mener à bien la recolonisation de l'Amérique latine. Ce plan, intitulé «
Simon Bolivar » est destiné à éviter que la région devienne plus
puissante économiquement grâce au commerce avec des puissances
asiatiques comme la Chine et l’Inde.
Actuellement,
le monde vit la transition d'un monde unipolaire gouverné par les
États-Unis, vers un monde multipolaire avec plusieurs pôles de
développement. Dans ce contexte, le plus grand danger pour l'hégémonie
des États-Unis est l'alliance BRICS composé par la Chine, l'Inde, le
Brésil, la Russie, l'Afrique du Sud, l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie,
l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis. D'où l'urgence de
reprendre le « territoire perdu. »
Selon
les prévisions économiques, en 2050, la Chine et l'Inde occuperont les
deux premiers rangs en tant que puissances mondiales, déplaçant les
États-Unis à la troisième place. La crainte que cela se concrétise fait
que, selon le CEGM, les États-Unis engagent une série de « jeux » pour
s'assurer de conserver leur place de puissance mondiale. Voici certains
des plus évidents :
freiner
le développement des BRICS grâce à plusieurs actions : stimuler la
guerre en Ukraine entre la Russie et l'OTAN, soutenir l'invasion
israélienne en Palestine pour s'approprier les routes commerciales
chinoises vers la mer Méditerranée, la « route de la soie », et diviser
politiquement l'Amérique latine.
Au
niveau macroéconomique, en filant plus fin, les objectifs du plan
appelé "Simon Bolivar" sont d’empêcher l’Amérique latine de devenir plus
puissante économiquement par le commerce avec les deux géants
asiatiques : la Chine et l’Inde.
L'étape
suivante qui serait déjà en cours d'exécution est d'isoler les pays qui
ne sont pas proches d'eux, c'est-à-dire la Colombie, la Bolivie, le
Venezuela en favorisant l'opposition et en amplifiant les différends
entre pays avec la collaboration des trois bastions de soutien des
États-Unis : le Pérou, l'Equateur et l'Argentine, une manœuvre qui est
déjà en train d'être exécutée.
En
particulier dans le cas de la Bolivie, la stratégie serait focalisée
sur ses ressources naturelles et sur le renforcement d'un Gouvernement
servile de droite. C'est pour cette raison que les États-Unis ont comme
priorité la rupture du MAS-IPSP et cherche à faire disparaître cet
instrument de la scène politique.
Pour
obtenir que ce candidat hypothétique arrive au pouvoir en 2025, non
seulement on soutient la rupture à l'intérieur du MAS–IPSP, mais on
cherche à construire un « outsider », un candidat extérieur qui
n'apparaît pas encore dans les sondages et qui serait une option pour la
droite et pour la grande masse des électeurs indécis.
En ce qui concerne les ressources naturelles, on chercherait à prendre la réserve de lithium la plus importante du mondeen profitantde
la croissance de la crise politique, et en la fomentant, une crise qui
deviendrait une crise économique augmentée par le fait que des agents à
l’Assemblée feraient obstruction aux crédits. Et ce ne serait pas
seulement le lithium la ressource convoité, mais aussi les réserves de
fer, d'uranium et de terre rares. Cela n'est pas impossible car la
Bolivie est entourée de bases militaires étasuniennes. Les plus proches
se trouvent sur la frontière entre Tarija et l'Argentine où le
Commandement Sud des États-Unis a pris de la force.
Ceux
qui mettent en place ce plan en Bolivie sont Debra Hevia, la nouvelle
chargée d'affaires des États-Unis, une technocrate qui a déjà engagé des
programmes de formation de dirigeants et a rencontré des politiciens de
différents partis et de différentes organisations dans tout le pays;
des organisations, à travers lesquels le plan est financé seraient
impliquées : la Fondation National pour la Démocratie, l'Institut des
Relations Internationales, la DEA, la Fondation Liberté et Démocratie
dirigée par Tuto Quiroga à Santa Cruz, la Fondation Rios de Pie, la
Fondation Construire, Communauté Citoyenne, l'Alliance Informative
Latino-américaine, Militari Church Support Group–Century Project et
l'Union des Jeunes de Santa Cruz, soutenue par Zvonko Matkovich.
En
ce qui concerne les politiciens qui participent à ces actions, il y a
les maires Manfred Reyes Villa et Johnny Fernandez, les anciens
présidents Carlos Mesa et Jorge Quiroga. À l'assemblée, Luisa Nayar et
Andrea Barrientos seraient impliquées et à l'extérieur, le patron Samuel
Doria Medina, qui a été plusieurs fois candidat à la présidence.
Beaucoup
des évènements détaillés dans ce plan sont déjà survenus, ce qui
donnerait plus de crédibilité à l'existence et au renforcement de
celui-ci.
Pour la palestine, unir et rassembler !
Pourquoi Rima Hassan affaiblit la solidarité pour la palestine...
L’horreur continue en Palestine, avec chaque semaine ce décombre macabre du génocide.
Mais parce-que les victimes palestiniennes ne "sont pas que des nombres",
et malgré des médias français dominants qui continuent à justifier
l’injustifiable, à cacher l’histoire longue du drame palestinien, à
justifier le soutien au régime d’apartheid, jusqu’à l’engagement aux
premières loges de la France dans le "dôme de fer" israélien, parceque
les manifestations continuent partout en France et ont pris un caractère
massif dans de nombreux pays dont les USA, jamais l’exigence d’un
cessez-le-feu permanent n’a été aussi forte dans notre pays.
Ce mouvement contradictoire entre le soutien de
l’état au régime génocidaire dirigé par Nettanayu et le ressenti
populaire de l’horreur de cette guerre n’est pas particulier à la
France. Il prend même beaucoup plus de forces dans les pays
anglo-saxons. Il s’inscrit de plus dans un mouvement du monde qui est
massif, et la carte des pays qui reconnaissent la Palestine est
éclairante. C’est l’OTAN et les vieilles puissances coloniales
occidentales qui soutiennent le colonialisme israélien, et l’immense
majorité du monde qui le dénonce.
Ce dont la solidarité avec la Palestine a besoin, c’est de faire
s’exprimer une colère qui peut être majoritaire en France, c’est de
sortir d’une mobilisation qui reste militante, de faire grandir
l’exigence de cessez-le-feu que l’immense majorité des français peuvent
soutenir. C’est ce qui peut conduire Macron à hésiter, et même à reculer
comme avec ce vote pour la reconnaissance de la Palestine, bloqué par
le véto US et qui a mis Nettanayu en colère.
Rima Hassan est honteusement attaquée par les médias et convoquée par
la justice pour "apologie du terrorisme". Il faut se rappeler que de
premières manifestations contre les bombardements à Gaza avaient été
interdites le 16 octobre avant que la puissance des manifestations ne
fasse reculer le pouvoir. Cette bataille se poursuit aujourd’hui pour
imposer la liberté de condamner le génocide, l’apartheid et de défendre
le droit du peuple palestinien à la résistance. L’utilisation du Hamas
par les médias est un piège qui veut justement réduire la mobilisation,
l’enfermer comme le mouvement palestinien lui-même dans une question
religieuse. Mais la Palestine n’est pas un problème religieux, mais de
décolonisation ! Et la solidarité avec les droits des palestiniens n’est
pas une question d’immigration, mais une question de droits des
peuples, dans un pays qui n’a toujours pas tiré toutes les leçons de son
histoire coloniale !
C’est pourquoi Rima Hassan a tort d’enfermer la cause palestinienne
dans la campagne électorale de la France Insoumise, alors qu’un grand
nombre des soutiens de la Palestine ne voteront pas LFI aux européennes,
alors que dans des centaines de villes, notamment communistes, des
mobilisations importantes ont été organisées, comme à Vénissieux en décembre dernier.
Il faut affirmer dans les européennes le refus de la guerre, que
l’argent ne doit pas aller à la guerre, mais aux salaires et aux
services publics. Mais il faut tout faire pour que le maximum de forces
politiques s’engagent dans le soutien à la Palestine, et les défenseurs
de la Palestine doivent soutenir toutes les forces de solidarité avec la
Palestine.
A Lyon, je rencontre trop peu d’élus, y compris insoumis, dans les manifestations du samedi, comme ce 20 avril, mais je sais qu’ils sont nombreux à apporter leur soutien aux droits des palestiniens.
En confondant solidarité internationale et campagne
électorale, Rima Hassan affaiblit la solidarité pour la Palestine...
Elle s’est fait piéger par les médias, mais avec elle, c’est la
solidarité avec la Palestine qui se retrouve en otage
Ne donnez pas nos orgas à META/GOOGLE... Ce sont des ennemis de classe !
mardi 23 avril 2024
par pam ANC
Lettre ouverte à Fabien Roussel et Sophie Binet.
Pour les réseaux militants, sortez de whatsapp/X/facebook/google...
Les réseaux sociaux ont pris une place déterminante dans la
communication. Les nouvelles générations n’envoient pas de courrier, ne
lisent plus que rarement les mails, ne regardent même pas les SMS mais
réagissent au quart d’heure sur Whatsapp ou Tiktok...
On peut dire, on s’en
fout, les outils ne sont que des supports, ce qui compte, c’est le lien
et le contenu... Sauf que cette fragmentation par les pratiques de
réseau sont un risque pour faire converger des mobilisations, et
surtout, que ces liens qui se construisent désormais sur des réseaux
sociaux sont sous la main de quelques grandes puissances économiques,
des acteurs comme meta ou google qui pèsent plus lourd que de nombreux
états, qui peuvent dépenser beaucoup plus que n’importe quel
organisation mondiale pour analyser, étudier, utiliser les données de
ces "liens" qui nous relient avec nos comptes X, FB, insta, whatsapp,
tiktok...
Bref, quand on fait une pétition et que les seuls contacts sont des
comptes whatsapp, quand on discute entre militants sur des groupes FB ou
Google, quand on crée une boucle d’échange entre militants sur
whatsapp, on construit son organisation en en confiant les clés à ces
multinationales, aux GAFAM, qui sont nos ennemis de classe...
Personne ne peut dire qu’il ne le sait pas. Personne ne peut dire
qu’il ne sait pas qu’il existe des alternatives robustes, accessibles,
sécurisées, simples pour remplacer à minima whatsapp pour des boucles
militantes.
Bref, quand les directions nationales du PCF et de la CGT se
décideront-elles à lancer un appel clair et direct à leurs militants ?
"Ne donnez pas notre orga à nos ennemis de classe"
Faites ce que vous voulez pour vous personnellement avec X,
whatsapp, tiktok, facebook, google, mais n’y mettez jamais nos échanges
militants ! Ne leur donnez pas nos noms et contacts, ne leur permettez
pas de savoir avec qui nous discutons, avec qui nous nous organisons, ne
les laissez pas nous proposer qui doivent être nos amis !
Nos échanges militants doivent se dérouler à l’abri des regards inquisiteurs de nos ennemis !
En réfléchissant collectivement, en s’organisant, on pourrait même
décider de créer nos propres outils de réseaux sociaux, distribués,
sécurisés, protégeant nos données, au seul service de nos objectifs
militants, capables même de devenir des alternatives populaires aux
médias numériques dominants...
Mais sans attendre, sortez les boucles militantes de Whatsapp et
créez les sur Signal ou Telegram, et sans attendre non plus, sortez les
pétitions de Change.org et consors et utilisez des formulaires
Framaforms !
Commentaires
Le PCF a mis sa base de données adhérents sur National Builder comme cela la CIA a un accès direct. Et là c’est pire... (Trannoy Bernard -PCF)
Vous savez que que c’est un vieux combat, que j’ai entamé en 2019,
et que je me réjouis de n’être pas tout à fait seul à mener. Je sais
que ce n’est qu’un combat ’latéral’, qui ne saurait passer avant les
combats contre la guerre et pour le socialisme que nous mettons au
premier rang de nos objectifs. J’en connais la difficulté, du fait de
l’attachement d’un grand nombre d’entre nous à ces réseaux, entre les
mains pourtant d’ennemis de classe surpuissants... S’y soumettre au
quotidien est la garantie que nos idées seront systématiquement
combattues, diabolisées (ce qui n’est pas grave, on est habitués !) mais
censurées, ignorées, invisibilisées, ce qui est le plus plausible, et
le plus grave. En sortir serait irréaliste, voire impossible. Mais qui
ne combat pas a déjà perdu...(Pierre Lenormand-ANC)
Guerre en Ukraine: ces combattants français racontent à BFMTV "l'enfer des tranchées" sur le front
BFMTV aux côtés des combattants français en Ukraine
BFMTV
a pu rencontrer plusieurs soldats Français engagés comme volontaires en
Ukraine contre la Russie. Des combattants considérés comme mercenaires
par Vladimir Poutine qui a promis de les éliminer.Des
dizaines de Français sont actuellement en Ukraine, aux côtés de l'armée
de Volodymyr Zelensky et combattent contre les forces russes. Engagés
pour certains depuis des mois, ces soldats volontaires de la Légion internationale sont considérés comme des mercenaires par Vladimir Poutine. Le président russe a promis de les éliminer.
"Exclusif:
avec les combattants français en Ukraine" un grand reportage Ligne
Rouge à découvrir ce lundi 22 avril à 21 heures sur BFMTV.
"C'est moi qui prends tout"
"Bienvenue
dans l'enfer des tranchées", ironise Charly. "Ma position, elle est au
bord d'une lisière forestière. Il y a juste un champ qui nous sépare
d'une petite commune russe. On est à 400 mètres".
Ce soldat
français de 29 ans qui combat pour l'Ukraine le reconnaît lui-même: les
tranchées ukrainiennes sont plus que rudimentaires. "C'est des tranchées
creusées vite fait, des bunkers... c'est juste des troncs d'arbres
qu'on a coupés au-dessus, une bâche en plastique pour éviter la pluie et
une couche de terre".
On constate un paysage de désolation:
arbres arrachés, impacts d'obus... "La lisière est complètement rasée,
avec l'artillerie, l'aviation, tout ça", résume Charly. "Et 400 mètres
plus loin, ce sont les Russes", rappelle-t-il.
Charly
est en première ligne. "Donc, c'est moi qui prends tout. Nous on est
VIP pour les Russes", lance le soldat. "Si jamais on tombe au combat et
que la position devient russe, 300 mètres derrière il y a les autres,
puis 300 mètres derrière il y a encore d'autres... avec les collègues,
il ne faut pas qu'on lâche"J'explose pour la première fois sur une mine"L'un
de ses collègues, Maxime Bronchain, 32 ans, un Français comme lui, a
"lâché". En mission dans le nord de l'Ukraine fin novembre 2023, il a failli mourir après avoir sauté sur une mine.
"Ce jour-là, on arrive sur une petite mission de reconnaissance, on est
trois soldats avancés sur une ligne de forêt", se rappelle celui qui a
perdu une partie de sa jambe gauche.
"L'objectif, c'était de
reconnaître une zone et de l'attaquer ensuite. On entre dans ce bout de
forêt, on voit les premières mines, je continue à avancer et à éclairer
un chemin sans mine. Sauf qu'à ce moment-là, j'explose pour la première
fois sur une mine", raconte Maxime.
"Quand j'ai explosé, je suis
retombé sur une autre mine, qui n'était pas assez enclenchée pour que ça
se déclenche une deuxième fois", explique l'ancien soldat.
La
mine est en dessous de son corps. "J'ai un bout de fesse sur la mine. À
n'importe quel moment, à n'importe quel mouvement, je peux sauter".
"Un
Américain qui était avec moi a sauté sur une mine puis une deuxième en
venant m'aider. Il est mort pendant son évacuation", racontait en
novembre le Français, qui faisait partie d'une unité de reconnaissance
d'une vingtaine de combattants étrangers, "dont cinq Français", au sein
de la Légion internationale.
Auprès
de BFMTV, un haut-responsable russe affirmait mi-mars que 147 Français
sont morts au front en Ukraine depuis le début de la guerre. Un chiffre
que BFMTV n'a pas été en mesure de confirmer. "Et on va tuer tout le
monde, ne vous inquiétez pas", mettait en garde le vice-président de la
Douma.
La Russie a une présidence en 2024 très active non seulement en ce
qui concerne la dynamique et la coordination des pays membres mais en
renforçant la capacité attractive des BRICS face à tous les pays (très
nombreux) à la recherche d’un monde équitable. Je vous conseille
d’ailleurs de vous brancher sur TV BRICS (qui a de nombreux medias
partenaires) et vous bénéficiez d’une toute autre information que la
nôtre, par exemple vous découvrez que l’Iran augmente la rétribution de
ses médecins… mais aussi les nombreux contacts entre BRICS et
“partenaires” par exemple Cuba ou encore le programme du festival de
cinéma des Brics en Russie… (note de Danielle Bleitrach pour
histoireetsociete)
Vers quoi se dirige le vecteur de coopération des pays des BRICS en 2024
Le 1er janvier 2024, la Russie a pris le relais de la présidence des
BRICS élargis, qui comprennent déjà 10 États. L’Égypte, l’Iran, les
Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Éthiopie ont été ajoutés à
la liste précédente.
La devise de la présidence russe des BRICS est « Renforcer le
multilatéralisme pour un développement et une sécurité mondiaux
équitables ». Il trace les orientations qui seront à l’ordre du jour :
la politique et la sécurité, l’économie et les finances, les contacts culturels et humanitaires.
La tâche principale de la présidence russe est de soutenir et de
renforcer le rôle des BRICS en tant que centre d’attraction crédible
pour les pays à la recherche d’une politique étrangère indépendante.
Les principes des pays des BRICS sont l’égalité souveraine,
l’aspiration à former un modèle équitable de marchés mondiaux, la
recherche de réponses communes aux défis de notre temps.
Événements des BRICS en Russie en 2024
La Russie a créé un comité d’organisation interministériel spécial
pour la préparation et l’organisation de la présidence des BRICS en
2024. Cette structure coordonne la participation des autorités fédérales
et régionales russes, des milieux parlementaires, économiques et
publics aux mécanismes du groupe.
Le comité d’organisation se réunit régulièrement avec les groupes de
travail chargés de la politique étrangère, des finances et de
l’organisation. Tous les ministères et départements, les organisations
publiques et les autres structures rendent compte rapidement au comité
d’organisation de l’état d’avancement et des résultats de leurs travaux.
En décembre 2023, le plan d’événements sous les auspices de la
présidence russe a été approuvé avec 250 événements. Ils se tiendront dans plus de dix villes de Russie.
Le calendrier officiel des événements des BRICS en 2024 est dense et
chargé, et la portée thématique est multiforme et ambitieuse.
La Présidence a prévu plus de 200 événements différents dans différentes régions de Russie, dont le point culminant sera le sommet de Kazan du 22 au 24 octobre.
La liste des réunions comprend des conférences sur les affaires et les
sciences politiques, des séminaires pour les municipalités, le Forum
parlementaire et les Jeux sportifs des BRICS. La Russie met également
l’accent sur le renforcement des liens dans les domaines de la science
et de l’innovation, de la santé et de l’approfondissement des contacts
entre les centres universitaires et scientifiques.
Les priorités politiques de la Russie pendant la présidence des BRICS
L’un des principaux objectifs politiques de la présidence russe des
BRICS est l’intégration cohérente et harmonieuse des nouveaux membres
des BRICS dans le format multilatéral. La Russie continuera de
promouvoir l’attitude politique fondée sur des principes, qui s’exprime
dans la prise en compte mutuelle et consensuelle des intérêts.
« Les BRICS, en particulier compte tenu de l’augmentation du nombre
de pays membres, sont en train de devenir une plate-forme majeure pour
promouvoir les idées d’un nouvel ordre mondial équitable. Dans ce
contexte, la Russie, en tant que présidente de l’association en 2024,
est confrontée à la tâche d’assurer une intégration non seulement
harmonieuse mais aussi rapide des nouveaux pays du groupe ».
Mikhaïl Khatchatourian Professeur agrégé du
Département de développement stratégique et innovant de l’Université
financière du gouvernement de la Russie
Également à l’ordre du jour de la présidence russe en 2024 : la
promotion du développement institutionnel des BRICS, l’approfondissement
de la coopération sur les questions de sécurité internationale aux
niveaux régional et mondial, ainsi que le développement du potentiel de
coopération dans la lutte contre divers types d’activités illégales.
Objectifs économiques
Le programme économique de la présidence russe se concentre sur le
renforcement du partenariat des États membres des BRICS dans les
domaines du commerce, de l’investissement, de l’innovation et de la
technologie, ainsi que dans les domaines sociaux. Afin d’assurer une
forte croissance économique dans tous les pays du groupe, la coopération
multiforme des milieux d’affaires devra être intensifiée et les
contacts d’affaires devront être développés, y compris par le biais de
petites et moyennes entreprises.
Les travaux se poursuivront sur le pool d’accords de réserve
conditionnelle, principalement pour la transition vers les monnaies
nationales dans les règlements internationaux. « Un objectif important
pour l’avenir est la création d’un système de paiement indépendant par
le biais des BRICS qui serait basé sur les technologies les plus
modernes, telles que les monnaies numériques et la blockchain. Et
surtout, ce serait confortable pour les États, la population et les
entreprises, cela n’exigerait pas de coûts importants et ce serait hors
de la politique ».
Viktoria Perskaya Économiste émérite de Russie
La Russie, en tant que présidente des BRICS, a l’intention
d’intensifier le dialogue sur le développement industriel visant à
accroître la productivité et la numérisation. En outre, l’ordre du jour
comprend le développement de la coopération interbancaire, l’interaction
dans l’agriculture et d’autres domaines.
Coopération humanitaire
La présidence russe se concentre sur l’approfondissement des contacts
humanitaires entre les pays des BRICS et leurs partenaires, notamment
dans les domaines de la culture, des échanges de jeunes, du sport et du
tourisme. Des festivals de la culture et du cinéma des BRICS, des forums
académiques et civiques, un forum de la jeunesse et un camp de jeunes,
ainsi qu’un forum des jeunes diplomates sont prévus. Le Forum Municipal
International des pays BRICS+ se tiendra, ainsi que le traditionnel
Forum des Villes Jumelées et des Municipalités.
L’initiative russe visant à lancer le système intégré d’alerte
précoce des risques de maladies infectieuses de masse sera encouragée
dans le domaine de la santé. En outre, la Russie est favorable à une
coordination plus étroite au sein du groupe de travail de l’association
sur la médecine nucléaire, la résistance aux antimicrobiens, le
développement de la médecine sociale et le soutien aux personnes
handicapées.
Les Jeux des BRICS se tiendront en juin 2024 et des athlètes de plus
de 60 pays ont été invités à y assister. Ils ont 29 sports dans leur
programme. Il s’agit d’un format de coopération multilatérale entre les
États membres de l’association dans divers domaines, en l’occurrence
dans le domaine du sport.
Une année charnière pour les BRICS+
Le nombre de ceux qui souhaitent rejoindre les BRICS ne cesse
d’augmenter. La pertinence de ce format d’interaction avec des pays
partageant les mêmes idées ne cesse également de croître. Des réunions «
BRICS+/sensibilisation » sont organisées. Essentiellement, c’est
lorsque les dirigeants des États intéressés à apporter une contribution
constructive à la discussion des questions d’actualité à l’ordre du jour
international et régional sont invités aux sommets des BRICS.
Par exemple, le sommet de cette année à Kazan devrait inviter les
chefs d’État membres et les chefs des structures exécutives de l’Union
économique eurasienne, de la Communauté des États indépendants et de
l’Organisation de coopération de Shanghai, et peut-être un certain
nombre d’autres pays et structures régionales.
Au cours de l’année 2024, la partie russe élaborera les règles de
sélection et les candidats pour les pays qui rejoindront les BRICS à
l’avenir. Ces critères et la liste spécifique des États seront approuvés
par tous les membres de l’association lors du sommet d’octobre. Le
poids politique et économique d’un pays candidat, sa place non seulement
dans sa région mais aussi sur la scène internationale seront pris en
compte. Il est indispensable de soutenir les principes de multipolarité
dans la gouvernance mondiale, ainsi que les valeurs fondamentales des
BRICS, notamment l’esprit d’égalité, le respect mutuel, l’ouverture,
l’inclusion et la coopération constructive.
Le mythe de la surcapacité chinoise, par HAN FEIZI
Une démonstration imparable et d’une grande finesse de l’équivalent
chinois de Mark Twain, Han Feizi, économiste de surcroit, revenu de ces
années où il s’est contenté de gagner de l’argent, redécouvrant sa Chine
natale. Ce qu’il dit, à savoir que dans le fond Xi Jinping est ce qui
se fait de moins pire tout en ironisant sur les travers chinois, l’art
d’en faire trop avec application, il faut le déguster avec gourmandise
et néanmoins sérieux. Sérieux parce que derrière l’ironie, si nous
entendions ce genre de choses, cela nous aiderait à mesurer à quel point
nous méconnaissons l’Asie et plus encore la Chine qui “n’en veut pas
tant”. En gros, Han Feizi nous dit que le capitalisme a fait la
démonstration que la théorie classique – qui veut que le capital
ruisselle des pays riches aux pauvres dans lesquels la mise en valeur
offre des opportunités que la “suraccumulation du capital” interdit – ne
marche qu’en Asie. Pas parce que la théorie est juste mais parce que
les Asiatiques sont les seuls (pas comme ces feignasses d’Européens) à
accepter de bosser comme ils le font quitte à sacrifier des générations
entières. Quand l’Asiatique a les proportions éléphantesques de la
Chine, cela déclenche une crise de panique chez les impérialistes qui
sont prêts à appuyer sur tous les boutons à la fois en voyant leur
théorie vérifiée alors que d’habitude ils épuisent les pays en
développement… Mais je vous laisse le plaisir de la découverte. (note et
traduction de Danielle Bleitrach)
Tôt le matin, coup de sifflet de l’usine
L’homme se lève du lit et met ses vêtements
L’homme prend son déjeuner, sort dans la lumière du matin
C’est le travail, le travail, juste la vie professionnelle
– Bruce Springsteen
Le modèle d’exportation de l’Asie de l’Est est le pire modèle
économique, à l’exception de tous les autres qui ont été essayés.
Winston Churchill en lançant cette boutade faisait référence à la
démocratie, mais nous pouvons l’appliquer à l’économie du développement
parce que l’original sur la démocratie n’a pas si bien vieilli.
Alors que certains peuvent s’émerveiller de la façon dont le Japon,
la Corée du Sud, Taïwan et, bien sûr, la Chine ont exporté leur voie
vers la richesse, ce fut, en réalité, un processus ardu, exténuant et
brutal qui a laissé des cicatrices durables. Le développement économique
n’est pas censé se faire de cette façon.
Le modèle d’exportation de l’Asie de l’Est consiste à remonter la
rivière, à jouer au jeu vidéo en mode difficile, à monter l’escalator en
courant. Quel genre de stratégie de développement est censé obliger les
pays pauvres à lésiner et à épargner pour ensuite prêter cet argent à
des clients riches pour acheter leurs produits manufacturés ?
L’Asie de l’Est a dû faire face au paradoxe de Lucas. L’Asie de l’Est
n’a pas gagné parce que le modèle d’exportation est tellement
efficace ; elle a gagné parce que l’Asie de l’Est est l’Asie de l’Est.
Le paradoxe de Lucas est l’observation que le capital ne circule pas
des pays riches vers les pauvres comme le prédit l’économie classique.
En théorie, en effet selon l’économe classique, à mesure que les
rendements du capital diminueront dans les économies riches, celui-ci se
dirigera vers les économies plus pauvres qui ont encore des fruits à
portée de main.
Dans la pratique, cependant, les pays riches ont aspiré les capitaux
des économies en développement, en laissant une grande partie du monde
affamée d’investissements.
L’Asie de l’Est, à commencer par le Japon, a su se développer malgré
le paradoxe de Lucas. Après la Seconde Guerre mondiale, le ministère
japonais du Commerce international et de l’Industrie (MITI) a utilisé
les maigres ressources du pays pour investir dans des industries
stratégiques – acier, automobile, électronique, semi-conducteurs, etc.
Le pays a acheté des bons du Trésor avec des revenus d’exportation et
a lentement accumulé du capital en réinvestissant les bénéfices non
distribués – petit à petit.
Cela n’a pas tant révélé l’efficacité du modèle de développement axé
sur l’exportation que la diligence et l’abnégation du peuple japonais
ainsi que l’expertise managériale du MITI.
En revanche, alors que le Japon d’après-guerre s’est tiré d’affaire
par ses propres moyens, l’Europe a été inondée d’injections de capitaux
dans le cadre du plan Marshall – c’est comme ça qu’elle est censée
fonctionner.
Les deux voies de l’après-guerre ont certainement affecté les
résultats sociétaux. Deux générations de travailleurs salariés ont
sacrifié leur famille, leur santé et leur vie privée pour poursuivre le
renouveau national par le biais du Kaizen (amélioration continue) pour
les entreprises japonaises.
Les Européens, qui avaient accès aux capitaux américains, ont pu
adopter un rythme plus tranquille – en profitant des cafés, des repas en
plein air, des Beatles et des chansonnettes cochonnes de Serge
Gainsbourg. On peut certainement tracer une ligne entre le modèle de
développement austère du Japon et ses afflictions actuelles – faibles
taux de natalité, anomie culturelle, jeunes otaku.
Les Tigres asiatiques lui ont emboîté le pas, obtenant des résultats
encore plus spectaculaires et accumulant des coûts similaires. En fin de
compte, le plus grand acteur est entré en scène avec une version du
modèle qui, en raison de la taille de la Chine, pousse les politiciens
occidentaux à écraser des boutons dans la panique.
Par des méthodes opportunistes et malveillantes, les États-Unis ont
depuis longtemps démantelé le modèle de croissance des exportations du
Japon et ciblent maintenant désespérément la Chine.
L’investisseur en capital-risque à la langue perfide Eric Li a
récemment plaisanté en disant que le plus grand problème économique de
la Chine est qu’elle ne peut pas sortir de chez elle et se procurer un
tas de colonies. L’impérialisme est l’autre modèle de développement qui a
fonctionné de manière spectaculaire. Mais à l’instar du modèle
d’exportation de l’Asie de l’Est, il a lui aussi laissé des cicatrices
durables. Dans l’ensemble, les travailleurs salariaux surchargés de
travail sont probablement moins répréhensibles que les exploiteurs
colonialistes.
Les économistes se tordent en bretzels en essayant de comprendre la cause du paradoxe de Lucas. Mais est-ce si mystérieux ?
Allez, les amis, l’Amérique est une masse continentale géante avec un
climat tempéré, des côtes sur les océans Atlantique et Pacifique.
L’Amérique est magnifique avec des ciels spacieux, des vagues ambrées de
céréales, des montagnes majestueuses violettes au-dessus des plaines
fruitières.
Amérique, Amérique, Dieu a répandu sa grâce sur toi, c’est un gros
oiseau d’un pays d’un océan à l’autre ! L’Amérique a toujours échangé
des actifs contre de la main-d’œuvre, que ce soit par le colonialisme de
peuplement, l’esclavage, l’immigration ou le commerce.
La théorie économique classique ne fonctionnera pas correctement tant
qu’il y aura cette histoire de l’Amérique (incluez le Canada,
l’Australie et la Nouvelle-Zélande) – qui ne correspond même pas à une
dynastie chinoise – aspirant des gens et des capitaux du monde entier.
Dans cet environnement, non seulement le modèle de développement de
l’Asie de l’Est est le moins mauvais qui soit, mais c’est aussi le seul
possible. Et cela fonctionne non pas parce que se tordre les reins pour
prêter à de riches clients est un moyen si facile d’accumuler du
capital, mais parce que les Asiatiques de l’Est (insérez une théorie
raciste ici) sont capables de le faire.
Dans un monde dans des conditions de laboratoire parfaites, où les
ressources naturelles sont uniformément réparties et où des masses
continentales géantes n’ont pas seulement été ouvertes à l’exploitation
économique, le capital suivrait les règles de l’économie classique –
circulant des riches vers les pauvres.
Le paradoxe de Lucas existe parce que des conditions de laboratoire
parfaites ne sont pas possibles compte tenu des réalités de l’histoire.
Cependant, nous sommes peut-être arrivés à un point où les résultats
théoriques commenceront à s’affirmer dans le monde réel.
Le modèle de développement impérial est désuet à l’époque moderne et
le modèle d’exportation n’est pas reproductible en dehors de l’Asie de
l’Est (insérez ici une raison raciste) mais, avec la Chine qui prend sa
place en tant que plus grande économie du monde, nous sommes à un point
où l’économie du développement peut suivre les préceptes économiques
classiques.
Le récent voyage de la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen
en Chine a donné le coup d’envoi d’une série de polémiques dans la
presse anglo-saxonne sur la surcapacité industrielle en Chine.
En l’absence d’un seul véhicule électrique (VE) chinois vendu aux
États-Unis, le sénateur Sherrod Brown a déjà appelé à leur interdiction,
déclarant que « les véhicules électriques chinois sont une menace
existentielle pour l’industrie automobile américaine ».
Les progressistes occidentaux sont embourbés dans une dissonance
cognitive sur des engagements climatiques claironnés depuis longtemps,
alors que la solution qui leur est présentée est des panneaux solaires à
faible coût fabriqués en Chine.
Toute cette question de surcapacité est une autre démonstration
ennuyeuse du solipsisme occidental. Comme David Goldman d’Asia Times
aime à le dire : « La Chine n’est tout simplement pas si intéressée que
ça. »
Lorsque les États-Unis ont imposé des quotas d’exportation «
volontaires » au Japon dans les années 1990, celui-ci représentait 40 %
du marché automobile mondial. Ce chiffre est tombé à 13 % en 2023.
La Chine n’exporte pas de voitures vers les États-Unis et, compte
tenu des réalités géopolitiques, elle contournera probablement les
États-Unis sur la pointe des pieds en construisant des usines au Mexique
pour les marchés régionaux. Environ 35 millions de voitures ont été
vendues sur les marchés développés (Amérique du Nord, UE, Japon, Corée
du Sud, Australie) en 2023, soit le même niveau qu’en 1990.
Quatre-vingts millions de voitures ont été vendues dans les économies
en développement en 2023, contre 10 millions en 1990. La Chine a
orienté et continuera probablement d’orienter sa capacité d’exportation
vers les économies en développement – ANASE, États du Golfe, Russie,
Asie centrale, Amérique latine, sous-continent indien et Afrique.
Les exportations de voitures de la Chine reflètent des tendances plus
larges. Les exportations de la Chine vers les pays en développement ont
doublé au cours des cinq dernières années et dépassent désormais les
exportations vers les économies développées. Non seulement les
exportations chinoises ne constituent pas une menace pour les industries
du Sud, mais la « surcapacité » en Chine est tout à fait nécessaire à
leur développement.
Les pays du Sud ne peuvent pas accumuler de capital par le biais de
l’impérialisme et ils ne devraient pas accumuler de capital par le biais
du modèle d’exportation éreintant de l’Asie de l’Est. Ils ont de la
chance parce que la « surcapacité » de la Chine est exactement la façon
dont le développement devrait fonctionner dans le cadre de l’économie
classique.
Les capitaux excédentaires en Chine devraient être acheminés vers les
économies en développement sous forme de prêts et d’investissements,
ainsi que de biens d’équipement – stations de base 5G, équipements
ferroviaires, systèmes électriques, camions commerciaux et, oui,
voitures. C’est là toute la base théorique de l’initiative Belt and Road
(BRI) du président Xi Jinping.
Sans la « surcapacité » de la Chine, les pays du Sud n’auraient accès
ni aux capitaux ni aux biens d’équipement. Compte tenu de son déficit
courant et de son excédent de la balance des capitaux, il est
mathématiquement impossible pour l’Occident de fournir une aide au
développement aux pays du Sud à une échelle appréciable.
Des initiatives oubliées depuis longtemps comme Build Back Better
World (B3W) et le Blue Dot Network meurent en lice parce que les
États-Unis ne souffrent pas de « surcapacité ».
L’inquiétude moralisatrice quant à l’inondation par la Chine de
produits manufacturés sur les marchés en développement est une pensée
confuse. Un modèle de développement fondé sur les entrées de capitaux
exige des pays en développement qu’ils enregistrent des déficits
commerciaux. L’afflux sera utilisé pour acheter des biens d’équipement
nécessaires à l’industrialisation. C’est le paradoxe de Lucas résolu.
Le Parti communiste chinois semble avoir embrassé sa faction du Parti
industriel. Le Parti industriel est une identité politique ambitieuse
qui se débarrasse du clivage gauche-droite et croit que l’industrie, la
science et la technologie détermineront l’avenir de la Chine.
Bien qu’il ne s’agisse pas nécessairement d’une idéologie économique,
les préceptes du Parti industriel ont une compréhension intuitive de la
nécessité de la « surcapacité » de la Chine et du fait qu’il appartient
à la Chine d’inverser le paradoxe de Lucas.
Wang Xiaodong, un ardent défenseur du Parti industriel, a reconnu ces
tendances dès 2011, exhortant la Chine à mondialiser son
industrialisation :
Nous devons aller à la rencontre
du monde. Non seulement nous voulons que nos produits « se mondialisent
», mais nous voulons aussi que notre industrialisation se mondialise et
que nos talents de haute qualité se mondialisent. Nous pouvons étendre
l’industrialisation aux quatre coins du monde. Beaucoup de nos
scientifiques et techniciens voyageront à travers le monde pour
travailler, apportant avec eux la civilisation, une existence digne et
un soulagement de la pauvreté. C’est une chose que les Occidentaux n’ont
pas voulu ou n’ont pas pu accomplir.
Le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, a rejeté les
accusations de surcapacité de la secrétaire Yellen, les qualifiant de
sans fondement, insistant sur le fait que les industries chinoises sont
simplement plus compétitives. Les États-Unis et l’UE sont susceptibles
d’ériger des barrières commerciales, car il semble peu probable que la
Chine fasse des compromis.
En fin de compte, la querelle entre la Chine et les économies
développées n’est finalement qu’un spectacle secondaire. La véritable
action sera le flux de capitaux et de marchandises chinois vers les pays
du Sud.